Les dits du corbeau noir

REFLEXIONS (2 OU 3 CHOSES EN PASSANT)

Deux ou trois choses en passant                janvier / février 2013.…

Le fait de savoir que l’on ne sait pour ainsi dire rien est, en soi, une preuve manifeste d’intelligence. La somme de mon ignorance est certes considérable et je ne peux réduire mon incapacité à comprendre et à entendre que par un accroissement notable de mes connaissances acquises et entretenues…

 

Mais, « connaître » est-il suffisant pour accroître mon champ de vision, de perception, de compréhension et d’intelligence des « choses » ?  Reste à savoir l’usage et l’emploi que nous faisons de cet augmentation de compétences et de facultés…

 

Aux vues de ce que nous voyons et constatons depuis quelques siècles il ne semble pas que ce qui nous différencie des autres règnes soit de nature à cautionner et à valider toutes les prédations auxquelles nous nous adonnons !…

L’acquisition de connaissances se doit de s’accompagner d’un accroissement de conscience et de mémorisation en mettant si possible en œuvre une énergie créatrice respectueuse de tout le vivant…

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L'Energie d'Amour :

 

Cette Energie que l’on nomme « l’Amour » dote l’Arbre de Vie d’un nouveau rameau chaque fois que le don est à l’œuvre, étend la captation essentielle de Celui-ci et fait croître l’ensemble vers la pleine Lumière… Mais, chaque geste, alimenté par la haine, ampute l’arbre d’un fragment de lui-même…


Cependant et heureusement, la mutilation opérée ou l’assèchement partiel qui en résulte n’entraîne pas la mort de l’Arbre car l’Amour, même amputé d’une part de lui-même, poursuit son élévation et sa croissance…


On peut, toutefois, il est vrai, abattre cet Arbre ou faire que la sève "principielle" ne le parcoure plus.. Alors, l’arbre meurt mais, pour chaque arbre qui meurt une ou plusieurs graines s’élèvent de terre incorporant en elles l’Esprit arbustif qui est arborescence de Lumière, Essence de Lumière…

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Si le « moi »  n’est qu’une étiquette mentale sujette à enflures, le « soi » est, lui, la quête véritable d’une éthique de vie…

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Lorsque, par exemple, l’on mutile un arbre, on soumet un élément constitutif du vivant à une amputation sans avoir hélas conscience qu’en pratiquant cela, on s’ampute soi-même d’une part d’amour et d’espérance…

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La violence, l’agressivité détruisent très rapidement ce que l’amour patiemment tente de reconstruire… L’amour est bien antérieur à la violence, il est désir et volonté de produire et de développer la vie à travers une physique et métaphysique de la création et ce à partir de l’échange et de la relation…


La construction précède originellement la destruction et l’agencement la dé-structuration…


L’amour passe à travers le temps, investit tout l’espace et le caractère éphémère du vivant…


L’Amour relève d’une Essence, d’une Energie dont l’homme perçoit, entrevoit seulement le Principe en supputant l’Emanation première…


L’Etre humain ne cesse de dévoyer cette Essence et ce Principe pour s’adonner à la Prédation sous de multiples formes…


Oui, il est louable de se porter au secours du corps, de tenter de remédier ou d’amoindrir ses affres et souffrances, de soulager ses douleurs, mais ne faut-il pas tout autant se porter au chevet de son cœur et faire veilleuse d’amour ?…
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Nous sommes passés du fantasme à « l’éléphantasme » et cela ne trompe plus personne !

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Mémoriser, conscientiser, c’est engranger pour l’avenir, c’est emblaver le futur, c’est greffer l’arbre du devenir…

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Questions à débattre :

Quelle place, une sagesse, une spiritualité, antérieure à la Christianisation et constitutive d’un patrimoine matériel et immatériel de notre pays, d’une partie très globalement inconsciente de notre « mémoire collective », peut-elle efficacement et positivement occuper au sein de notre « modernité » ?

En quoi et comment cet héritage culturel, philosophique, spirituel, est-il en mesure d’aider chaque individu et ses communautés d’appartenance à bâtir une nouvelle société humaine construite sur d’autres fondements,  assises et « valeurs », à développer les meilleurs outils pour trouver et développer les meilleurs « emplois » dans l’usage pacifié et éclairé du monde ?

Quel sera, quel peut-être notre « apport », notre sage et éclairée contribution, au changement de paradigme attendu et espéré par un nombre de plus en plus conséquent d’humain conscient des nécessités d’un changement profond et engagé d’attitudes et de comportements pouvant rétablir les équilibres et les harmonies qui font si grandement défaut à notre « évolution » et à celle de tout le « vivant » visible ou non ?

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De l’Art des Celtes…

Nous savons que l’artisan Celte ne conçoit rien, aucun outil,  fusse-t-il purement « fonctionnel », sans y adjoindre, sans le doter au préalable, d’une dimension, intention ou convention spirituelle…

Parmi la troisième classe dite des « producteurs », il occupe, de part ses dons, connaissances, pratiques et fonctions, un rôle privilégié sujet à haute valorisation de la part de tous et de toutes car il a « commerce » avec le divin, le sacré, les mondes inconnus et mystérieux ayant instauré et maintenu une relation sous-jacente en ses mises en œuvre insîrées par la conjonction heureuse et efficiente du Souffle et de  l’Essence.   

C’est un art qui fait le lien entre une origine et un enfantement, entre un désir, une aspiration, une nécessité et l’anima qui accompagnera la destinée et l’usage de la « chose » créée…

Artisan et Poète procèdent d’un même processus « d’accouplement » car ils célèbrent, chacun à sa façon, de communes noces, de semblables alliances…

L’art de la Parole créatrice, médiatrice, fondatrice est un art qui pratique « l’association », le « partenariat », la conjonction de coordination et l’entendement symbiotique… le Souffle du Verbe insuffle sens et contenu à la Matière, lui donne forme et existence et associe au-delà des « images » de représentation, une dimension analogique et symbolique empruntée le plus souvent aux « mondes élémentaires » au minéral, au végétal et à l’animal en permettant par cela une compréhension conventionnelle ainsi reconnue et transmise (le maître artisan enseigne et transmet sagement  à ses apprentis la connaissance de cela…)

On parle de «code langagier » et plastique connu des bardes et des artisans « initiés » chargés de transmettre les enseignements majeurs et de maintenir en les formes et en permanence le lien sacré qui unit une création à son esprit géniteur,.. L’acte inspiré, la forme mise au monde, par celui-ci relèvent de la Tradition et de ce qu’elle enseigne en terme de conception de l’acte allié à la pensée…

Il y a un « langage dans le langage » qui ne peut se lire, s’entendre, se comprendre que si l’on est au fait de son existence et apte à en faire écoute, visualisation ou lecture…

La « surface » porte la « profondeur » comme les flammes et étincelles d’un foyer porte sens et essence au plus haut !

Ce qui pourrait être qu’une lecture superficielle, qu’un entendement ordinaire, se présente à un premier degré de formulation et d’expression et masque, dissimule, volontairement les autres degrés qui sont les lignes majeures, la trame, de toute mise en œuvre véritable… L’accès à la véritable architecture formelle, à son agencement subtil, à ses axes majeurs, à son squelette, à sa charpente demeure l’apanage des « initiés »…

Ainsi certains objets celtiques, précieusement exhumés des Terres de Mémoire de ce lointain passé, nous sont parvenus grâce aux archéologues et chercheurs enclins et soucieux à les protéger, les restaurer, et nous les restituer pour accroître le patrimoine de connaissance d’une civilisation où l’Esprit donne naissance à toute forme…

Cet héritage exposé dans les musées d’Europe contient en substance bien des enseignements de première qualité qui nous en apprennent bien plus qu’on ne pourrait le penser et le supposer sur une société humaine qualifiée il y a encore peu de « barbare » et sur sa doctrine tant philosophique que spirituelle qui n’a rien à envier aux meilleures et pertinentes « sagesses » de l’Antiquité !…

Le Monde Celte ne dissocie pas l’art de la vie car vivre est en soi tout un art ; un art inspiré par la nature elle-même, l’univers et toute chose ou forme créée…. Le premier de ces apprentissages fondamentaux se fait donc au sein de la dite nature, en « baignant » dans la ronde des éléments, au contact des forces, énergies et lumières qui en émanent visibles ou non…

A ce « bain » s’ajoute celui de l’observation, de la perception, de la compréhension, de la méditation, de la réflexion, de l‘expérimentation, de l’accompagnement pédagogique entre maître et disciple, maître et apprenti…

L’accompagnement développera les vertus et qualités, facultés, dons et compétences les mieux appropriés à une sensibilité et une intelligence « personnalisée » en dotant cela d’une attitude cultivée envers le « poétique », l’analogique et  la symbolique qui sont les outils par excellence pour former ceux ou celles qui deviendront les maîtres d’œuvre de leur vie, de la vie communautaire et sociale et qui auront à charge d’assurer les équilibres et harmonies indispensables pour cela tout en perpétuant en leurs arts l’Essence de toute chose, le Verbe de toute conjugaison, le Souffle de toute inspiration…
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L'Art de la tempérance...

 

L’art de la « tempérance », de la tolérance et de la nuance disparaît grandement au sein de nos sociétés modernes vouées au dualisme forcené et affronté… Il est de première urgence de rétablir la pratique d’un tel art qui à pour fonction d’opérer les conciliations fécondes et fructueuses afin de répondre au principe d’évolution qui repose sur la résolution positive des antagonismes de toute nature…

La saie et la haie druidiques se doivent d’abriter et de protéger un tel art car il fait partie intégrante, aimante, et efficiente de leur fonction la plus sacrée : instaurer ou restaurer la juste mesure en toute chose et circonstance… mettre ou remettre chaque chose, chaque être à sa juste place…. Assurer le champ de la médiation, de la régulation, du rééquilibrage des forces et des énergies en présence et rappeler efficacement la préséance de l’Esprit sur la Matière orgueilleuse rebelle aux entendements et compréhensions mutuels sans lesquels aucune résolution ne peut aboutir au bénéfice de l’ensemble relationnel englué autrement dans ses affrontements « formels » et stériles…

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Enorme est le poids de nos consentements à l’inacceptable, énorme la chape de nos conditionnements socio-éducatifs cela, parce que notre attitude contradictoire, elle-même,             est norme !

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La vie n’est pas une trajectoire linéaire allant droitement d’un point à un autre ; c’est un point central, mouvant et émouvant, qui danse dans le Cercle de l’existence !

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Mettre le Point sur le i  !

L’étude du « SOI » demande au final de faire le point et de mettre ce point sur le i, de partir d’un point semblant « mort » pour réactiver, régénérer, revitaliser le monde semblant parfois inerte de la vie, de notre vie….

En décomposant le SOI afin de mieux le recomposer et de lui donner alors sa partition accordée et ajustée aux « musiques des sphères », on va d’abord extraire la lettre S qui évoque symboliquement un serpent dressé ; un serpent intimement lié à la notion de connaissance obscure et souterraine  et à celle d’une mutation qui donne à revêtir un sens nouveau dans un corps renouvelé… Le Ser/pent  et cela est proprement renversant est aussi lié à la Pen/sée  !

Si l’on extrait alors la lettre O on fait retour à l’Origine de toute chose, de toute création, à la Matrice des matrices, à la Forme Mère etc…  En Plaçant, en superposant la lettre S sur le O on obtient une figure fondamentale en terme de sagesse bien connue du monde oriental et de tout être cultivé qui prédispose aux notions d’équilibre, d’harmonie, de juste répartition etc.…

Au centre de cette « figure » se tient un point qui concentre potentiellement toutes les forces, énergies et lumières créatrices prêtes à animer un contenu (l’ensemble de la sphère d’appartenance)… Les Taoïstes appellent ce point le « Ki »… Le nœud du dragon, l’embryon d’or des possibles…

C’est Lui le Grand Régent du royaume « orbé » qui obéit au Principe alliée à l’Essence, au Druide et à la Druidesse célestes, à L’Incréé et à L’Innommé…


Demeure la lettre I qui conclut une véritable triade formelle et hautement symbolique. Ce trait nous invite à relier le ciel et la terre, la terre et le ciel, à occuper mentalement, sensiblement, intelligemment, une position, une attitude médiane régularisant tout le flux des échanges vibratoires et vitaux… C’est le tronc de notre Arbre de vie qui est aussi un Arbre cosmique évoquant un sens de l’élévation, de la circulation entre les mondes, une verticalité apte à transcender notre horizontalité existentielle, tout horizon soumis négativement à une dualité antagoniste…

Reste à mettre sur ce I  le point initial et final à toute chose, à toute compréhension !

Il est à noter que l’interrogation comme la suspension nous conduisent aussi vers ce point !

Les trois lettres superposées n’entachent en rien la qualité d’équilibre et d’harmonie de la figure formée car elles ont liées à la fois en leur « milieu » et dans l’occupation justement réparties de la surface allouée à leur existence…   

Il peut être instructif de tracer lors ces trois lettres et de reproduire l’exercice d’entendement…

A la suite de quoi on tracera le mot MOI et on pourra tirer lors d’autres précieux enseignements que je vous laisse découvrir et approfondir !



13/02/2013
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