Les dits du corbeau noir

DES DRUIDES BRETONS (SUITE 6) CLARA ROCHE ENQUETE ET MEMOIRE 2020 NOTES BRAN DU 18 06 JUIN

 

 

 

 

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Portrait du druide Philéas Lebesgue sculpture de Jacques Gestalder Druide Cernunnos

 

 

 

 

 

DU DRUIDISME BRETON (SUITE 6) Mémoire de Clara Roche notes de Bran du 16 06 2020

 

 

La Tradition des Druides étant vécue et perçue différemment par les enquêtés, les croyances de ceux-ci dépendront assurément de l'aspect plus ou moins religieux, spirituel ou philosophique du collège dont ils font partie. Les groupes où le druidisme est tenu pour religion auront, de fait, un plus grand impact sur les croyances personnelles de ses membres, là où un groupe qui se voudrait culturel et philosophique aura une influence moindre. L'absence de credo religieux dans un collège druidique entraîne un plus faible contrôle de ses membres, et donc une emprise plus sourde sur les croyances de ceux-ci...

 

 

 

Note Bran du : (Source Wikipédia)

 

 

On donne pour le mot religion deux acceptations de son origine latine :

Religare  : « lier, relier » et Relegere « relire » mais on connaît d'autres étymologies et interprétations dont l'une à le sens d'une juste mesure opposée à l'excès, un autre sens est celui de re-eligere « réelire » afin de vérifier par exemple qu'un rituel est bien fait...

Pour Augustin, la religion est diligence par rapport à la négligence.

 

De nouvelles études ont été faites sur l'origine du mot religio. Il en est ressorti que ce terme aurait été originellement connoté de l'idée de « crainte superstitieuse » ou de « scrupule de conscience »

Emile Benveniste estime, à partir de l'étymologie relegere, que la religion devait être de l'ordre d'une reprise sur soi ou du recueillement. Il n'y a aucun argument décisif qui permet de savoir si l'une des étymologies est vraie.

 

« Il est douteux que l'on puisse trouver dans les textes latins de l'Antiquité une signification du terme religion directement applicable à ce qui s 'appelle aujourd'hui religion. »

 

Il se dégage toutefois de différentes interprétations et acceptations du terme une conception autre que celle de relier ou de lier et qui tourne autour de l'idée de ce qui serait conforme à ce qu'impose le fait de ritualiser, de pratiquer un culte en en respectant méticuleusement la structure et l'esprit...

(Soit de ne pas faire n'importe comment ni n'importe quoi et sans se soucier réellement de l'Anima qui préside à une cérémonie !)

 

Cela devrait nous interpeller grandement sur nos propres pratiques !

La religion implique le plus souvent le fait de savoir ce que l'on fait et ce à quoi l'on croit...

 

La façon de ritualiser, la pratique opérative que l'on qualifie de religion a fini par remplacer le mot spiritualité, à se substituer à lui, dans la compréhension commune du terme amenant des confisons fortement préjudiciables....

 

La druidité est bien une « religion » au sens actuel donné à ce terme en ce qu'elle pratique des rites censés être ordonnés et conformes dont le but est de se connecter, de mettre en reliance, d'entrer en contact avec le « sacré », le divin etc...mais c'est avant tout une SPIRITUALITE dont le Principe, l'Essence et l'Anima ont préséance sur toutes formes, celles-ci étant d'ailleurs censées être l'expression de la Relation induite, instruite ou guidée par le Fond... Il serait donc plus conforme de parler d'une Spiritualité qui comporte des pratiques religieuses en accord avec Elle et non de la réduire de façon erronée et préjudiciable à une « religion » source de fortes mésententes et                   interprétations !!!

 

 

 

 

 

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Une source d'entendements (à la Comardia d'Odaccos et de Divona)

 

 

 

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AU : «  Une religion est basée sur un dogme et sur une croyance qui chez nous ne sont pas à l'ordre du jour. Tout ce qui est de l'ordre de la métaphysique et de la relation ou la croyance en un dieu ou déesse est laissé à l'appréciation individuelle à l'intérieur de la Gorsedd. »

 

 

Note BD : Comment comprendre cette réponse ? Quelle est alors le pourquoi, la nature réelle du rituel et de la cérémonie et cela a-t-il encore un sens si nulle « Essence » n'est recherchée en « relation » ou en « connexion »...

Nulle métaphysique, nulle croyance en convergence d'entendement, nul égrégore donc...    A quoi peut bien servir la « Prière des Druides » dites en Breton ou les sacrements et initiations opérées ?

 

 

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WI : « L'idée de croyance est discutable car c'est quelque chose de pas palpable. Nous sommes attachés à des idées et des valeurs d'émancipation, de liberté, de respect, de bienveillance.... »

 

 

Note BD : si ce que l'on recherche en communauté, c'est la fraternité, l'entraide, le comportement mutualiste, l'humanisme mais sans verticalité spirituelle métaphysique, sans encombrement de croyance ou partage de celle-ci alors la Franc-Maçonnerie ou une autre société du même type devrait suffire au contentement recherché, pourquoi opter lors pour l'état de druidité ?...

 

 

Au sein des collèges druidiques, les croyances ne sont pas nécessairement partagés, et elles ne sont surtout pas imposées. La tradition des druides est en effet adogmatique, un collège ne peut, en ce sens, soumettre, instaurer et édicter des croyances. C'est dernière peuvent tout de même faire l'objet de discussions, de débats autour de la conception même du divin. Le druidisme, s'il définit « un univers mental à travers lesquels les individus expriment et vivent une certaine conception de l'homme et du monde » (JP Willaime), n'opère pas à travers l'objection d'une théogonie ou d'une confession, mais bien à travers l'établissement d'une spiritualité et de pratiques communes, où les croyances sont laissées à chacun.

 

 

Note BD : Tous les rituels auxquels j'ai participé voir officié depuis bientôt 40 ans et cela en fait un nombre important autant Gaulois, que Bretons, que Belges ou Québecois ou d'origine anglaise (OBOD) comportaient une dimension métaphysique, spirituelle et des croyances et pratiques inhérentes amplement partagées par l'ensemble de la communauté participant au rite !!!

 

A-t-on une idée de ce qu'un Egrégore druidique suppose pour qu'une cérémonie ressemble vraiment à une cérémonie traditionnelle. Quelle communauté se disant authentiquement druidique ne fait pas appel à la Prière des Druides lors de ses cérémonies ???

Cette invocation quasi universelle adressée au divin serait vide, sans Essence et sans substance et ne solliciterait aucune croyance faisant unité pour tous et pour toutes. Alors pourquoi un rituel, pourquoi une cérémonie de reliance, de connexion entre un monde et un autre, entre un plan et un autre, entre nous et la dimension sacrée de l'Univers et ce qui l'anime ?

 

Comment peut-on faire unité sur l'Essentiel qui en tant que Spiritualité implique une croyance, une métaphysique, un égrégore, une symbiose d'entendements et de convergences majeures quand autant de contradictions, de mésententes, de confusions s'exposent ? Ce n'est pas lors étonnant que l'on progresse si peu dans la voie de l'équilibre et de l'harmonie !....

 

ET cessons de craindre et de dire qu'une telle « Unité » soit dogmatisante ou uniformisante quand elle est la somme bien comprise, claire et lucide, d'un Singulier Pluriel constitutif d'une symbiose de compréhensions majeures...

 

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TH : «  On discute tout le temps de nos croyances personnelles dans un collège, car rien que le concept de divinité c'est quelque chose à discuter. L'appréhension du divin, elle est strictement personnelle. On essaie d'avoir au moins un corpus commun, un catalogue des puissances divines telles qu'elles étaient connues par les gaulois, par le monde celtique. Charge à chacun de savoir quel est son degré d'affinité personnelle avec cette puissance....

 

 

Note BD : Imaginons un instant une cérémonie collective où chacun et chacune s'orientent dans sa présence, sa pensée, ses gestes, ses invocations, ses vœux, ses sollicitations, ses offrandes

vers ses affinités et « puissances divines » électives personnelles sans se préoccuper de celles des autres et dont les autres n'ont rien à faire avec les premières. Autant avoir son autel domestique personnel ! Pourquoi se rassembler, au nom de qui et de quoi et pourquoi ?....

 

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Les mêmes matériaux sont donc utilisés au sein d'un collège druidique, et, sans définir ou imposer une foi, permettent de suggérer des éléments mythologiques utilisables dans la pratique de la tradition et dans la construction de croyances personnelles...

Il s'agit notamment du répertoire des dieux antiques Celtes et Gaulois, des symboles et des corpus de légendes dont le sens est à extraire de l'histoire...

 

 

 

Note BD : Ce « résumé » paraît sonner juste au regard des propos collectés, mais ceux-ci sont parcourus de dissonances et la partition sonne faux par endroit d'où cette conclusion ou synthèse elle-même « bancale », mais induite en ce sens.

Il en ressort bien des contradictions, incompréhensions et incompatibilités qui induisent à forte confusion...

Avec tout cela on fait un groupe d'études, d'histoires et de recherches celtiques, mais on ne pratique pas un vrai rituel qui implique une foi ardente et une claire croyance comme Une !!!!

 

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Selon Durkheim, « toutes les croyances religieuses connues présentent un même caractère commun, elles supposent une classification des choses réelles ou idéales que se représentent les hommes. »

 

 

LE : «  Le panthéon celtique nous donne cinq dieux qui correspondent totalement à ce qu'on a retrouvé en Irlande. Les divinités ne sont pas des personnes ce sont des personnifications de phénomènes naturels. La déesse Mère est Anna, Dagda est le dieu tutélaire des druides. (…) Ces histoires-là agissent sur votre psyché sans que vous vous en rendiez compte. »

 

 

Note BD : Brig . Brigid ; Brigh ou Brighit en Irlande ou encore Brigid au Pays de Galles voir Brigantia en Gaule ne figure pas dans le panthéon « masculin » des Dieux Celtes, mais c'est Elle qui cependant à donné naissance à ces dieux !

 

 

TH : « Le symbole peut-être distillé dans chaque acte de destination du profane ou des coreligionnaires, mais avec le développement d'un sens. Les symboles les plus primordiaux sont les plus universels. C'est ma trousse à outils personnelle. Un symbole, par définition, il parle à tout le monde, mais à des degrés différents, en fonction de son cheminement, c'est un langage universel. Il y a également la référence à des divinités gauloises ou irlandaises, mais en général on essaie de garder les divinités liées à notre terroir. Ce sont les divinités d'Astérix (Belonos, Toutatis, Belisama, Lug etc.)

 

 

NOTE BD : Laissons s'il vous plaît la vision « sympathique » d'Asterix à Uderzo et Goscinny...avec les anachronismes qu'elle reflète...

 

Toutatis est le non donné parfois au dieu Gaulois Teutatés, le père de la tribu, le protecteur des communautés...

Belenos (et non Belonos), le Brillant, autre dieu Gaulois (appelé aussi Bélén, Bél, Beltane Belenus en latin...) C'est un homologue de l'Apollon Grec...

Belisama (la très brillante), une déesse gauloise, est sa parèdre...

 

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AU «  On évoque les anciens dieux ; car ils correspondent à des manifestations naturelles, mais il n'y a pas de croyances déclarées, obligatoires ou professées. Ils m'intéressent, les dieux celtiques, il faut les comprendre, surtout dans leurs attributs et dans ce qu'ils racontent, ce sont des symbolismes, des forces naturelles. »

 

 

 

 

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Gorsedd du Pays de Galles

 

 

 

 

Note BD : « L'homme ne peut se dispenser de croire » et depuis les temps les plus lointains, il a exprimé sous une forme ou une autre sa croyance en des « forces », des « puissances », des « mystères » avec lesquels il a cherché à se concilier, à obtenir une protection ; il à tenté d'expliquer l'inexplicable ; Il à créé des dieux, des déesses pour se rapprocher « humainement » de cela et apporter quelques compréhensions concernant l'existence, la vie, la mort etc...

Autant de civilisations, de cultures, de peuples, autant de conceptions, de représentations avec toutefois quelques bases universelles dans les idées et les schémas conçus ainsi que dans les symboles utilisés..

 

 

Les Celtes ont conçu peu à peu un panthéon faisant globalement consensus sur leurs territoires. Ce panthéon a évolué en même temps que leur société et l'organisation de celle-ci évoluaient...

D'anciennes figures empruntées aux autochtones s'y retrouvent, s'amenuisent, s'estompent remplacées par d'autres figurations...

 

 

Mais les druides se gardent bien de figer leurs conceptions tout en enseignant des éléments d'entendement compréhensibles pour tous et assurant une cohésion communautaire indispensable au sein d'un polythéisme adapté et cohérent....

 

 

Toutefois ils gardent pour eux au sein de leur confrérie initiatique des données hautement métaphysiques peu accessibles au commun des mortel, des données que l'on commence seulement à déchiffrer car dissimulées au sein de l'art des artisans Celtes eux aussi initiés...

 

 

Il s'agit lors d'un Principe, d'une Essence, d'un Anima, régent de tous les êtres et de toutes les choses et qui doit demeurer innomé et qui trouvent leurs ambassades expressives au sein des entités spécialisées du polythéisme....

 

Certes, ce sont là des données récentes mises à jour par les chercheurs spécialisés que sont par exemple V Kruta ou Ph Jouet...

Polythéisme et monothéisme ne sont pas incompatibles entre eux mais s'articulent mutuellement...

 

Il y a là un concept unitaire permettant de concilier des avis qui s'opposent et pour les druides d'aujourd'hui un vecteur et facteur de plus grands entendements et de conciliations bienvenues !

 

Les avis ou positions qui « diffèrent » peuvent s'entendre sur l'Essentiel qui est, n'est-ce-pas, « l'Essence du Ciel » !

 

 

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Si ces éléments sont utilisés par les druides au sein des collèges ; s'ils sont discutés et partagés, il n'en reste pas moins qu'il existe une multitude de croyances personnelles qui ne font pas l'unanimité. Un druide peut-être monothéiste, déiste, théiste, polythéiste, hénothéiste, animiste, panthéiste, athée et si ces positions font l'objet de vifs débats, elles sont toutes plus ou moins respectées.

 

 

LE : « Je suis panthéiste ; Dieu est le tout et le tout est en Dieu.

Ça veut dire que l'Univers entier est un être vivant, et en même temps je suis une parcelle. Dieu et l'univers, c'est la même chose, comme le cosmos. Je suis l'évolution du cosmos. Pour moi, le divin et l'univers, ce sont quelque chose de lumineux, de conscient, d'intelligent, et plein d'énergie. Je fustige pas les athées, je pense qu'on peut avoir une spiritualité laïque. Athée c'est être privé de dieu, moi je suis privé de dessert. Pour moi aujourd'hui un druide qui est créationniste c'est énorme hein, c'est pas possible. »

 

 

Note BD : Le créationnisme est la croyance religieuse qu'une création divine est responsable de la vie et de l'univers, contrairement au consensus scientifique qui soutient une origine naturelle au moyen de l'évolution.

 

On ne saurait nier les apports de la science dans la connaissance du processus, des mécanismes quant à l'origine de la vie, de l'univers, du cosmos, ni l’œuvre de Drawin, mais faut-il y voir une opposition conceptuelle absolue et définitive ou y entrevoir des complémentarités d'entendements...

 

La science ne peut par elle-même tout expliquer rationnellement et si elle fait progresser le « comment », elle bute souvent sur le « pourquoi » et sa dimension métaphysique.

On constate cependant et depuis une vingtaine d'année un rapprochement entre physique et métaphysique, entre chercheurs rationnels et chercheurs adonnés aussi à une recherche « spirituelle » et ayant des pratiques religieuses...

 

Il serait souhaitable que chaque démarche gravissant la pente de ses recherches et convictions se retrouve à un même sommet !...

 

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TH : « Ma conception elle est basée sur le principe sociologique de puissance. Une puissance, c'est une manifestation naturelle qui se développe à différents niveaux d'échelle, c'est-à-dire que pour moi, l'inter-action entre protons-électrons ; les messages nerveux transmis d'un neurone à un autre, la colère de quelqu'un et l'orage par exemple, tout ça ; c'est concentré, condensé en un concept divin, qu'on appelle le dieu d'orage. Il y a une douzaine de concepts divins, six masculins, six féminins, ça colle avec ce que les chinois ont décrit en termes de médecine chinoise, ça me va bien. Les druides polythéistes reconnaissent le multiple dans l'unité, et pas l'unité dans le multiple. Certains druides vont avoir une déité qui va être l'Incréé, l'Innommable, mais ils vont être très monothéistes pour ceux qui sont déistes. »

 

 

 

 

Note BD : Monothéiste : qui croit en un dieu unique...

 

Théiste : personne qui professe le théisme.

 

Théisme :conception qui affirme l'existence d'un dieu à la fois personnel, unique et cause du monde.

 

Déiste : personne qui professe le déisme.

 

Déisme : Position philosophique de ceux qui admettent l'existence d'une divinité sans accepter de religion.

Ou : Le déisme est une croyance ou une doctrine qui défend l'affirmation rationnelle de l'existence de dieu, proposant une forme religieuse conforme à la raison, exclusive aux religions révélées.... Il s'agit d'un dieu du « raisonnement » et non de la foi ou du culte auquel on accède par des voies exclusivement humaines sans pour autant pouvoir en déterminer les attributs.

 

Un athée : Personne qui ne croit pas à la réalité d'une quelconque divinité. (Absence ou refus de toute divinité.)

 

 

Un agnostique : c'est une personne qui prétend que l'existence d'une divinité est en soi inconnaissable en principe ou en fait actuellement inconnue.

 

Source Wikipédia

 

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Le druide Michel Raoult

 

 

 

AU : « Il n'y a pas de différence entre l'esprit et la matière. Il y a des esprits qui créent, qui ne sont pas créés, et il y a des esprits qui ne sont pas créés et qui créent. Les éléments peuvent se retrouver et former d'autres corps. Je suis totalement athée, mais un athée et un déiste, pas un théiste. Un athée et un déiste, c'est la même chose, simplement la référence qui change. Il y a des croyants qui sont plus tolérants et libres que des athées. Le polythéisme en soi est une démarche beaucoup plus libre que le monothéisme, parce que le monothéisme accouche à un moment d'un dogme et d'une sévérité, et il est pas scientifique alors que le polythéisme prédispose à l'analyse scientifique. »

 

 

Note Bran du : difficile à suivre, je renonce.

 

 

 

EM : « La croyance, c'est quelque chose de beaucoup plus subtil et particulier et c'est propre à chacun, c'est-à-dire qu'on passe d'un rationnel à un irrationnel, d'une physique à une métaphysique. Ça peut-être une croyance aveugle qui serait idéologique et dogmatique, ça part d'un champ de raisonnement, d'étude, de pratique, d'expérience.

On s'assure que l'on est toujours dans une dimension ajustée et adéquate. Tout est vibration. Si je crois physiquement à certain nombre de processus émanant des lois de la terre qu'on peut observer et quantifier, je peux aussi métaphysiquement faire de même, surtout dans une société moderne ou science et métaphysique se rejoignent intimement et profondément.(...)

L'esprit donne la forme, c'est pas la forme qui donne l'esprit, ça explique beaucoup de problèmes aujourd'hui d'ailleurs, quand tu donnes préséance à la forme sur l'esprit, il y a quelque chose qui ne vas pas. »

 

AC : «  Il n'y a qu'un Dieu dans les triades. Tous les autres dieux, faut mettre un d minuscule ce sont des avatars, des intermédiaires, mais il n'y a qu'un seul créateur dans les triades, c'est clair. Moi, je crois dans le Dieu unique, en disant bien qu'il est inconcevable en tant qu'homme. Vous l'appelez comme vous voulez, et les autres ce sont des intermédiaires parce que c'est plus facile pour l'Homme. Je sais bien que ça peut pas parler à tout le monde. »

 

 

WI : « On est des êtres spirituels qui font l'expérience humaine. Il y a trois mondes, le monde souterrain, le monde aérien et le monde céleste auxquels il nous plaît de croire. Il y a des énergies avec lesquelles on peut avancer de manière intéressante. »

 

 

Note B D : L'étude plus récente des textes irlandais et gallois fait davantage référence à un monde diurne, à un monde nocturne et a des mondes intermédiaires ( aurore et crépuscule.)

Il y a aussi la conception liée aux trois cercles de la croix druidique et au Barddas ; conception intéressante, pertinente, interpellante et assez cohérente mais dont les sources véritables sont ignorées ou supposées.. 

 

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DI : «  Le lien avec le deuxième monde, le monde des esprits, c'est druidique ! J'invente rien, c'est la base ! J'ai pas à l'expliquer ; il y a un monde matériel, un monde des esprits et un monde des âmes. C'est ceux qui l'expliquent qui ont tort. »

 

 

Note Bran du : A priori comprenons qu'un druide n'a pas a expliquer ce qu'il enseigne, transmet, incarne, pratique et professe, ni a priori à donner les sources de ce qu'il n'y a pas lieu d'expliquer … !!!

Ça doit être une méthode très pratique, mais qu'en pensent les enseignés . ???

 

 

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Ainsi, les druides ne se rejoignent pas sur des croyances ou sur des modalités de croyance collectives, mais acceptent et valorisent, dans certains cas, la pluralité des positions induite par l'aspect non dogmatique du druidisme.

 

 

 

Note Bran du : Le « non dogmatique » n'est pas une raison pour justifier l'absence de cohérence dans les propos et l'absence des sources censées se trouver dans le corpus druidique attestant ou argumentant telle position, conception ou affirmation ! …

Il est rare que les sources ayant généré celles-ci soient indiquées ou la précision qu'il s'agit d'un point de vue tout personnel, de même.

 

Le « non dogmatique » n'est pas nécessairement et systématiquement incompatible avec la notion d'organisation et de structuration d'une pensée qui se doit, philosophiquement et en terme de communication, de s'énoncer clairement si possible !

 

 

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Le panel incroyable des thèses et des prises de position vis-à-vis de la théogonie et de la cosmologie déploie les manières foncièrement différentes qu'ont les enquêtés de concevoir le monde., de l'appréhender, de comprendre les légendes de la mythologie, en somme de trouver un sens et une place à leur existence. C'est ici la différence majeur avec une religion dogmatique, qui détiendrait « le pouvoir proprement symbolique de faire voir et faire croire que donne l'imposition de structures mentales. » (P Bourdieu), afin d'uniformiser les croyances et les perceptions des membres d'une église, aspect largement condamnées par les druides enquêtés. « la situation contemporaine se caractériserait plus par une crise de croyances que par une crise du croire ; s'y manifesterait la difficulté à fixer socioculturellement du croire sur des représentations faisant consensus dans l'exploration du sens. » J P (Willaime.)

 

Les croyances d'un individu sont l'organisation des éléments issu de son imaginaire, et, en ce sens, il est naturel qu'elles ne s'accordent pas sans l'intervention d'une institution qui délivrerait une confession formelle, admise et invariable.

 

 

 

 

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Le druide Gwenc'hlan le Scouëzec Gordedd de Bretagne

 

 

 

 

Note B D : Que l'on ne s'étonne pas alors qu'à travers autant de perceptions et de conceptions diverses et variées qui sont autant de points d'oppositions, de divergences, de mésententes et de contradictions que l'idée même de « fédération » druidique ou encore de charte faisant unité sur des éléments majeurs d'entendements soit une utopie à priori fortement inconcevable et irréalisable !... et de ce fait non nécessaire de surcroît.

 

D'un autre point de vue, autant de conceptions différenciées peuvent s'avérer être une richesse conceptuelle, un laboratoire d'études, de réflexions, d'expériences et de pratiques multiples offrant un éventail très conséquent de données informatives, de concepts, de croyances et de pratiques susceptible par son large spectre de sensibiliser plus de monde mais non sans risque d’écartèlements et de fissurations en absence d'un mortier commun (comme un ) !

 

On ne saurait confondre une tradition non dogmatique avec un fourre-tout hétéroclite et désordonné ou avec des étalages de bric à brac !

 

Si, comme le concevait les Druides Antiques l'Univers est « ordonné », c'est qu'il répond à des lois qui tendent vers l'équilibre et l'harmonie, vers la concorde et la cohérence, vers un monde « symbiotique » et ceci, au service du Vivant en toutes ses formes et d'une conscience informée et évolutive...

 

Ne pouvons-nous faire que nos pensées et les actes qu'elles induisent soient de même nature ??? !!!

 

Ainsi les propos qui jaillissent à l'emporte-pièce gagneraient grandement à être plus « structurés» et donc plus compréhensifs en reposant moins sur des affects pulsatifs et un peu plus sur l'intelligence raisonnée, argumentée et clarifiée de leur formulation...

 

Par ailleurs :

 

Il y a tant de langues, de gestes, de chants, de musiques, de danses, d'offrandes pour célébrer à travers le temps, l'espace et le monde un éventail de conceptions et de croyances humaines sur lesquelles se profilent bien des convergences d'entendement sans que pour autant le singulier et le pluriel ne fassent obstacle à une dimension transcendantale et innommée qui est le véritable chef d'orchestre de ces rites et célébrations !

 

 

L'impossible ne serait-il qu'une apparence en attente de résolution ?

 

 

Il ne saurait y avoir une « uniformisation » de la pensée druidique, ni une volonté absurde de faire porter un « uniforme » à celle-ci, mais il s'agit de « respirer » au mieux avec cette pensée mouvante et émouvante, souple et non rigide, légère et non pesante, libre, responsable, consciente et non conditionnée ou formatée et ceci, pour autant que ce « respire » convienne à notre existence et à ce qui nous constitue fondamentalement, essentiellement et que l'on souhaite parfaire à travers le don, l'échange, le partage et « l’œuvre de notre Vie »...

 

L'Essence nous est « comme Une » et le Principe « comme Un » au-delà et par-delà les divergences d'appellation qui ne résultent que de la diversité des imaginaires conceptuels et « terrestrement », « horizontalement », humains !...

 

 

« l'Eau d'ici vient de l'Au-delà ! »

 

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Néanmoins, l'utilisation d'un corpus de légendes et d'éléments mythologiques que l'on retrouve dans les collèges druidiques permet d’asseoir la validité de la tradition des druides et d'offrir des matériaux utiles à la pratique concrète de cette même tradition. Il a cependant été souligné par l'un des enquêtés la nécessité de ne pas chercher à faire concorder l'esprit avec ces matériaux à tout prix, au risque de comportements déviants. La pratique de la tradition des druides, lors des rituels partagés, doit permettre à chacun de se retrouver dans ses croyances et ses convictions, et les éléments partagés lors de ce moment doivent nourrir et inspirer les druides, sans pour autant contraindre ou asservir les individus.

 

C'est d'ailleurs la raison essentielle pour laquelle il est possible de ne pas partager les mêmes croyances, mais de se retrouver dans une rituélie commune. La continuité entre le niveau individuel et le niveau collectif est ainsi assuré par le refus d'un quelconque dogme...

 

 

 

 

 

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Gilles Servat  barde à la Gorsedd

 

 

 

 

 

Une Liturgie commune, la diversité des cultes.

 

 

Dans l'Antiquité, les Celtes avaient une autre manière d'appréhender le temps, et le mesuraient grâce à un calendrier spécifique basé sur le cycle lunaire ( luni-solaire NDR) : le calendrier de Coligny, trouvaille archéologique de la fin du XIXième siècle.

L'année était divisée en deux : du 1er mai au 1er novembre pour la partie claire, et du 1er novembre au 1er mai, pour la partie sombre. Si peu de druides vivent encore selon ce calendrier, le cycle liturgique en a été préservé et est toujours utilisé.

(La nouvelle année celtique débute le 1er novembre. NDR)

 

 

LE : « J'ai des collègues druides aujourd'hui qui rejettent le calendrier grégorien et qui vivent selon le calendrier de Coligny, c'est tout juste pas possible et c'est pas souhaitable ! Moi je veux être druide dans ce monde là, pour avoir un ordinateur et une voiture. Le calendrier de Coligny m'intéresse car ça donne un aperçu de la vision que nos ancêtres avaient du temps, il faut reprendre ces données là et pas les vivre comme il y a 2500 ans, les recycler pour qu'elles puissent être vivables dans une modernité. »

 

 

Ce calendrier comporte huit fêtes par an : les solstices, les équinoxes et quatre fête druidiques (Imbolc le 1er février, Beltaine, le 1er mai, Lugnasad le 1er août et Samain le 1er novembre), qui permettent aux druides d'administrer le temps humain et le temps mystique, et d'assurer «  une excellente répartition de l'année liturgique et religieuse. » (F le Roux)

A chaque fête sa signification. Il est important de noter que certaines de ces liturgies antiques ont été réappropriées et recyclées par l'Eglise catholique, qui selon les enquêtés, ne pouvait pas les éradiquer. C'est notamment la cas de la Samain que l'on connaît davantage sous le non de la Toussaint.

 

 

LE : «  Samain est la fête la plus importante, encore aujourd'hui. Je suis content que l'Eglise ait fait un recyclage. Symboliquement ou pas, j'en sais rien, les portes entre les mondes sont ouvertes pour permettre un flux entre les mondes. La rituélie saisonnière nous sert à nous remettre en harmonie. »

 

 

 

WI : « Samain est un temps en dehors du temps et de l'espace. Cet instant là peut être un peu chaud patate. Il peut se passer plein de truc ! Déjà, il peut ne rien se passer du tout... Et puis des fois c'est hallucinant ! »

 

 

AU : « Le solstice d'hiver et d'été sont symétriques, et totalement inverse. L'équinoxe, c'est le jour et la nuit qui sont totalement équivalents, cela renvoie à la notion d'équité, d'égalité, d'équilibre. »

 

 

AC : « Pour celle de février, il s'agit de célébrer un moment de l'année, une prise de conscience du réveil de la nature. On prend des forces nouvelles. »

 

 

Note BD : selon les chercheurs seuls Samain, Beltaine et Lugnasad sont clairement attestés, Imbolc est une « probabilité » et les Equinoxes et Solstices supposés et liés aux pratiques pastorales et agricoles...

 

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Pour chaque liturgie, une cérémonie est organisée. J'ai pu assister à l'une d'entre elle, la cérémonie de « rattrapage » d'Imbolc, organisée par Nathalie et William, druide la la clairière Ialos ar Mor qui est une branche de la Kredenn Keltiek. Nous étions sept, et pour trois d'entre nous il s'agissait d'une première. Nous nous sommes donc retrouvés dans la matinée, et sommes allés près d'un étang. Nathalie nous a placé en cercle, puis a fermé ce cercle d'un geste de la main et a consacré les points cardinaux en breton...

 

 

AC : « Qu'on soit chez les brahmanes ou les amérindiens, la Terre est au Nord, le Feu est au Sud, l'Air à l'Est et l'Eau à l'Ouest. Ce sont des règles ésotériques qui s'imposent à tous, ça dépasse le celtisme. L'Animal de l'Est, c'est le faucon, le Sud c'est le cerf, l'Ouest, c'est le poisson et au Nord c'est la Grande Ourse, C'est la terre qu'on a sous nos pieds. Il faut que tout ça soit en ordre... »

 

 

 

 

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Rituel en commun aux sources de la Seine

 

 

 

 

Note Bran du. On chercherait en vain dans les textes irlandais ou gallois une orientation définie clairement de cette nature et de cette façon.

Fintan (Un « homme primordial » ) explique lors de son séjour à Tara (le centre symbolique et mythique) la division de l'Irlande et ses répartitions. Il place la guerre, la musique, la prospérité... à des points cardinaux précis, mais c'est tout...

 

Les orientations et affectations précitées relèvent elles de l'OBOD via des sources du Druid Order dont on n'a pas de traces historiques attestées, mais qui semblent bien relever des interprétations, supputations et créations des druides de cet Ordre et seraient donc de facture assez récente...

 

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Après l'invocation du Dieu Père et de la Terre-Mère, Nathalie a récité la prière des druides, accompagnée de deux cheminantes. Ces dernières qui assistent à des cérémonies depuis quelques temps, commencent en effet à être imprégnées par les rituels au point de pouvoir ajouter leurs voix à celles de Nathalie et William pour réciter les prières de mémoire.

 

Avant d'effectuer les offrandes, nous avons tous fait trois fois le tour du cercle, afin d'ouvrir les trois mondes. Très peu d'explications nous ont été données à propos des significations de certains gestes ou objets utilisés pendant le rituel. Il semble que ce soit la raison pour laquelle un des néophytes soit resté très dubitatif tout le long de la cérémonie, et ait cherché beaucoup de regard autour de lui.

 

Les offrandes auraient dû être déposées dans le feu, seulement le vent ne nous a permis d'allumer qu'une bougie.

 

 

Note Bd : certains collèges ont un « maître du feu » qui veille à monter le feu de façon à ne pas se trouver dans cette situation, c'est un véritable art que de savoir bien monter un feu et cela s'apprend.

 

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William a donc creusé un trou afin que l'on puisse y enterrer nos offrandes, préparées ou non. Il pouvait s'agir d'une feuille troublée à ses pieds, d'une sorte de nid fabriqué, d'une carte de vœu, etc... Seules les personnes qui avaient déjà assisté à une cérémonie avaient fabriqué une offrande au préalable, là où les trois nouveaux ont pris une quelconque branche ou feuille et sont restés sceptiques quant à la manière de charger cet objet.

 

 

 

Note : BD : Pour avoir assisté au sein de divers collèges et clairières à de nombreuses cérémonies, je dois admettre qu'ayant bien souvent demandé à des officiants ou officiantes « pourquoi il faisait tel ou tel rite ou geste et la provenance de ceux-ci ? » La réponse quand elle était faite consistait à dire en gros : « c'est comme cela que l'on m'a dit de faire, ou comme cela que j'ai vu faire.» point barre !

 

On se doit d'être en mesure de répondre précisément à de telles interrogations légitimes, de donner la source, l'origine, la provenance de nos actes, gestes, paroles...

 

Je ne sais d'où provient le fait de faire trois tours pour « ouvrir les 3 mondes » ?

 

En symbolique religieuse ou magique le triplement est un renforcement de la « puissance » du Cercle, de ses contenus, de son anima... (en terme à la fois de protection mais aussi de sur-activation, de densification de ce qui va s'y dérouler.)

 

Il n'est pas interdit d'innover si cela à du sens, de la cohérence et un fond relié à la Tradition. Ainsi je propose au premier tour de prendre appui sur les forces de la terre (paume tournée vers celle-ci), au second tour de se placer sous le ciel, paume tournée vers lui puis, au troisième tour de conjoindre terre et ciel au niveau de notre cœur en joignant les deux paumes l'une sur l'autre à ce niveau.

Cela ne retranche rien à la symbolique générale et traditionnelle, au contraire, mais je précise bien que c'est une « invention de ma part » à laquelle on peut souscrire ou non. Cela reste une « proposition »... (Elle prend sa source dans le fait que lorsque les Celtes prêtaient serment, s'engageaient dans un acte très conséquent à dimension sacrée, ils prenaient à témoins le ciel, la terre et l'océan les entourant...)

 

La plus belle des « offrandes », c'est soi-même, soit le don entier de soi même, l'entière ferveur et gratitude venant de soi-même.!

 

J'ai, hélas, assisté à un rituel de Samain où on a demandé aux participants de réunir mentalement toutes leurs scories ou déchets mentaux, tout le « lourd, le pesant, les salissures et l'encombré de leur être » et d'enfouir cela dans la Terre puis de le recouvrir de Celle-ci !!!! Jolie cadeau, belle offrande faite à la Terre-Mère !!!

 

Les éléments traditionnelles de « purification », de « nettoyage » sont le feu et l'eau (souvent associés). La pratique des deux est recommandable.

 

 

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Tantad en Bretagne

 

 

 

Nous sommes ensuite passés à la lustration : un chaudron est posé sur le sol, au centre du cercle, et rempli de l'eau de l'étang et quelques gouttes d'huiles essentielles. Chacun notre tour , en commençant par les habitués, nous passons donc nous plonger les mains dans le chaudron pour nous purifier. . L'un des nouveaux semble réticents, jusqu'à ce que Nathalie aille lui parler très bas à l'oreille. L'eau est ensuite remise à la rivière par William et Nathalie, priant quelque chose que notre éloignement nous a empêché d'entendre, main dans la main. Après avoir bu du chouchenn à tour de rôle (« le plus important, notre potion magique ! », on se prend les mains, et Nathalie et les habitués prononcent une fois de plus la prière des druides, puis la projection de la paix aux quatre coins. Nous sortons en faisant trois fois le tour du cercle pour refermer les trois mondes, accompagné par un chant indistinct.

 

 

Dès la sortie du cercle, les sept participants se mettent à discuter entre eux, comme s'ils sortaient de scène ; « t'as vu, il s'est passé cela . Je ne suis dit à ce moment-là , etc » En effet, lors de cette cérémonie très formelle, tous les participants (ceux pour qui il s'agissait d'une première fois de la même manière que les autres) semblaient vouloir préserver l'harmonie, et respecter les codes implicites selon lesquels il ne fallait pas parler entre nous, il fallait se laisser guider par Nathalie, ne pas rire, etc...                La nécessité de se plier à la gestuelle, si elle n'était pas explicite, a été très fortement perçue, et personne n'y a d'ailleurs opposé de résistance.

 

Il y a eu néanmoins quelques moments humoristiques, menés d'ailleurs par les néophytes et que les habitués n'ont pas dû percevoir : William étant agenouillé devant le chaudron pour se purifier, un « nouveau » faisant semblant de le pousser dans le chaudron. Il y a eu également des clins d’œil entre néophytes lors des offrandes, et ces quelques gestes avaient probablement pour objectif de construire une certaine solidarité entre personnes guidées dans une cérémonie dont elles ne ressentaient pas le sens aussi profondément que les autres.

 

Finalement, afin de refédérer le groupe, et de revenir plus amplement sur la cérémonie, William et Nathalie nous ont accueillis dans leur grange autour d'une bouteille de chouchenn. Nous avons pu ainsi discuter des éléments propres à la cérémonie, des sensations et du vécu de chacun, puis des raisons individuelles de notre présence...

 

 

 

Note BD : cela montre d'évidence combien il est important de préparer ensemble et au préalable une cérémonie afin que ceux et celles qui y participeront à quelques niveaux que ce soit sachent exactement de quoi il s'agit , le comment et le pourquoi de la rituélie, son déroulé... etc...

 

Un rituel est une recherche symbiotique d'un égrégore, d'une osmose, entre tous les participants qui implique une compréhension et un entendement d'ensemble à défaut de quoi tous les « parasitages » volontaires ou non sont possibles et parfois certains... Avec les conséquences néfastes alors produites dans les champs vibratoires individuels et collectifs et au-delà !!!

 

 

///....

 

 

Il est évident que la cérémonie à laquelle j'ai pu assister et participer était inévitablement très différente d'une cérémonie entre druidisants et cheminants, puisque s'ajoutait au rôle de Nathalie, la maîtresse de cérémonie, la contrainte de persuasion.

En effet, ritualiser avec des personnes déjà convaincues, déjà assurées, déjà engagées sur cette voie ne nécessite pas d'efforts supplémentaires de persuasion de l'authenticité et de la cohérence des actes, des prières, des gestes, etc.

 

Une personne venant pour la première fois est de toute évidence pleine de doutes quant à la situation, d 'hésitation vis-à-vis de son implication, vacillant entre l'incrédulité, la perplexité, la confusion et la conviction. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, lors de la cérémonie, les trois personnes pour qui il s'agissait d'une première fois avaient un rôle très passif et se laissant pleinement guider.

 

 

 

Note BD : c'est un peu oublier la force de la « pensée », qu'elle s'exprime extérieurement ou non et la réticence dans les paroles ou les gestes n'est pas non plus si « passive » ni sans effet que cela quand il s'agit d'égrégore !

 

...///...

 

Ces observations de l'extérieur et le légitime des propos, nous montrent si besoin était ce qu'il n'est pas conseillé de réaliser en rituélie laquelle ne saurait tolérer (sans risque de fortes perturbations nuisant à l'équilibre et à l'harmonie recherchée) l'approximation, l'improvisation (à ne pas confondre avec l'inspiration), et la méconnaissance des uns et des autres...

 

Encore une fois nous ne pouvons faire n'importe quoi et n'importe comment au sein même des forces, énergies et lumières sacralement convoquées !

 

Un rituel est fait d'un état de réception, d'émission, de transmission ou de retransmission qui ne fonctionne que sur une onde de fréquence donnée... (Et l'Amour nous y conduit !)         Il suffit de peu pour que les « réglages soient défectueux » et que l'on « brouille » tout le champ relationnel recherché !....

Autant s'abstenir !

 

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Rituel en Brocéliande

 

 

 

Cette cérémonie était donc singulière par son aspect de sensibilisation, mais elle l'était aussi car toute cérémonie l'est. D'une fête à l'autre, les rituels diffèrent, et les protocoles et éléments de la cérémonie sont propres à chaque collège. Dans certains collèges druidiques, les rituels sont écrits, et envoyés au préalable aux participants, qui doivent en prendre connaissance afin d'exécuter le rôle qui leur est attribué. Dans d'autres groupes tout est oral et improvisé.

 

 

AU : «  La cérémonie commence par un rituel lu, traduit, toujours en breton.Il faut être capable de prononcer le breton, déjà au minimum, c'est pas au-dessus de la portée de tout le monde.

 

Certains sont écrits depuis le début de la Gorsedd, mais ont été modifiés, c'est pas des textes qui sont figés dans le marbre. D'autres ont été écrits par moi. Pendant la cérémonie, les bardes sont du côté de l'Est et les ovates au Nord pour l'hiver, et les druides sont au milieu pour les équinoxes, pour l'équilibre. »

 

 

Note Bran du : je ne comprend toujours pas pourquoi si les druides ont banni l'écrit et choisi l'oralité bien des collèges mènent leur rituel de bout en bout à partir d'une codification écrite ? !

J'ai pu assister maintes fois aux perturbations, hésitations voire aux erreurs parfois « humoristiques » que produit ce recours systématique à des documents lequel accapare totalement l'esprit au détriment de sa pleine disponibilité pour recevoir, accompagner ou formuler l'Awen ; Celui-ci étant lors « neutralisé » et quasi sans emploi de ce fait ?

 

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TH : «  On va construire nos rituels en fonction de la saison, et l'ensemble du rituel est spontané. Tout est à l'inspiration du moment, rien n'est récité, appris ou lu. On se base sur un aspect plus sauvage et spontané de la tradition. Il n'y a quasiment tien d'écrit, car le druidisme était une tradition orale, donc l'écrit fige les choses. Tout le monde est d'accord là-dessus, pourtant la plupart écrivent, ils utilisent un lutrin, une messe, donc là il y a un hiatus, c'est pas logique. »

 

 

Cette dissemblance atteste bien d'une différence fondamentale dans la manière même de concevoir la cérémonie et d'en déterminer les objectifs. Néanmoins, nous pouvons retrouver la plupart des éléments de la rituélie dans tous les collèges (les objets, les symboles, les prières, le déroulé, etc).

 

Les enquêtés m'ont également tous fait part de la difficulté à parler du contenu d'une cérémonie, sans que cela soit tenu secret pour autant, mais parce qu'il ne s'agit pas de s'attacher trop aux éléments matériels, et que raconter ses ressentis, ses sensations, , ses émotions lors d'un rituel est un exercice compliqué auquel n'ont pas su se livrer les enquêtés.

 

 

AC : « On dit pas trop ce qui se passe pendant les cérémonies.  Je crois qu'il faut être dedans pour comprendre, vu de l'extérieur je sais pas ce que l'on peut comprendre (…) Les rituels se font pratiquement partout de la même façon : consécration du lieu, bénédiction du lieu et des objets avec lesquels on va travailler, prière des druides ( certains vont dire Dieu ou l’Inconnaissable), après l'appel aux bons esprits, et le cœur propre à chaque cérémonie ; On peut lire des textes de la mythologie celtique, des textes écrits par les uns et par les autres, contemporains, des poèmes, on joue de la harpe.. »

 

 

DI : «  Selon les cercles dans lesquels on va, il y a plus ou moins de décorum, d'emphase, de simplicité. Nous, on va vers une simplicité extrême, mais on respecte les codes. Quand je fais une cérémonie et que quelqu'un arrive avec un tambour il dégage, ça n'est pas sa place ! Je fais de la musique avec des mots en breton. Achille utilise sa harpe, je peux utiliser aussi une flûte et des rythmes. »

 

 

 

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"Rituel à L'hostié de Viviane ( Brocéliande)

 

 

 

 

Note BD : Les textes anciens nous parlent des grands rassemblements et des banquets qui les accompagnent et qui font partie intégrante des rites et de la cérémonie religieuse...           Ils citent à plusieurs reprises la présence souhaitée et indispensable des musiciens dont certains font amplement usage de diverses percussions dont des "tambourins" !...

 

Faudrait-il taire aussi le « tambour du cœur » le premier de tous les rythmes ?

Le tambour est une voie et une voix pour la reliance et la connexion, mais aussi pour favoriser des états modifiés de conscience propices à cela...

 

Il ne s'agit évidemment pas de faire gentiment « boum, boum » sur une peau plus ou moins tendue de surcroît, mais bien d'aider à mettre corps, cœur, âme et esprit au diapason de l'Univers et de battre cœur contre cœur avec Lui !

 

///...

 

Certains éléments de la rituélie sont utilisés dans la majorité des collèges des druides enquêtés, et le sens qu'ils apposent à ces objets et à ces symboles ne varient pas considérablement. L'utilisation d'objets spécifiques et récurrents, le port de la saie (blanche pour les druides, bleue pour les bardes et verte pour les ovates), le choix du lieu, etc. Tout cela participe à la création d'une mise en scène, indispensable aux individus pour rentrer dans leur personnage et donc se relier à leurs croyances, aspirations, ressentis...

 

 

« WI: «  Pour certains, il faudrait un temps de sacralisation du lieu dans un rituel, mais la nature est sacrée par essence. Le németon (cercle de pierre) matérialise le lieu sacré, le lieu de culte. C'est un sanctuaire. Normalement, il aurait du s'agir d'un vrai feu, car le feu est lié à Imbolc pour dimension lustratrice.  Le chaudron, lui, a du contenu en même temps qu'il est un contenant. C'est le lieu où on va puiser la connaissance. »

 

 

LE : «  Le Chaudron, c'est l'univers, dans ce chaudron il y a toutes les potentialités qui sont susceptibles de nous nourrir, de nous faire ressusciter à la limite ! »

 

 

AU : «  Quand on utilise la grande épée d'Arthur, ça nous fournit la transition, l'actualisation des mythes celtiques anciens dans un autre contexte, qui est effectivement chrétien. »

 

 

Note BD : Le Graal « chrétien » qui est aussi un « récipient » a eu pour « prototype » le chaudron païen des Celtes !

 

 

AC : «  Les chants, les incantations servent à optimiser l'opération. Il faut créer une harmonie. Le blanc, c'est la couleur traditionnelle des druides, c'est la lumière. Faut que ce soit harmonieux, et respecter les lois ésotériques universelles. (…)

 

Le feu il a le même sens pour tout le monde, par contre tout le monde ne sait pas l'allumer. Il y en a qui allument avec des briquets (d'autres avec de l'essence NDR). Moi, j'allume avec des allumettes, mais pas de gaz ou d'essence. Là encore, si l'on veut une cérémonie magique faut mettre toutes les conditions de notre côté. »

 

 

DI : « Le côté spectacle, il est dans le rapport avec ce qui entoure, et non pas avec ce que chacun porte sur lui, et nous on est bon pour ça. Des cérémonies nocturnes là, c'est magique !  Ça prend tout un sens symbolique, on arrive et on a un chemin de lumière, c'est une élévation en réalité ! Mais c'est quelque chose de simple, hein, c'est soixante bougies ! Il y en a d'autres qui vont faire un truc extrêmement rébarbatif, très intellectuel, codifié, plutôt issu de la franc maçonnerie. Si c'est trop figé, codifié, on le sent pas ! »

 

 

 

 

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 Assemblée OBOD France

 

 

A SUIVRE

 



18/06/2020
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