Les dits du corbeau noir

DES DRUIDES BRETON (SUIITE 7) CLARA ROCHE / NOTES BRAN DU 2020 20 06 JUIN

 

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 Photos Bran du

 

 

 

 

DES DRUIDES BRETONS (SUITE 7) Clara Roche

Notes Bran du le 19 06 2020

 

L es différents de la rituélie serviraient donc une certaine esthétique et une certaine harmonie qui favoriseraient la mise ne scène cérémonielle. C'est le fait d'entrer dans un personnage, de revêtir un habit, d'utiliser des objets dit sacrés, d'agencer de telle manière le lieu qui permet aux participants de se mettre dans certaines dispositions afin de se relier aux éléments, de sentir les vibrations, etc...

Les druides qui guident la cérémonie veillent alors à faciliter l'entrée dans un univers mental récurrent, sans quoi, comme pour les trois individus de l'observation, les participants vont osciller entre confusion, hésitation et incrédulité.

Le fait de faire partie d'un groupe qui poursuit les mêmes objectifs dans les mêmes tenues en récitant les mêmes mots permet à un individu d'être emporté par l 'euphorie commune, produite par toute croyance et qui participe à alimenter cette dernière.

 

 

TH : «  c'est mettre des mots pour acquérir une attitude mentale intérieure correspondant à une intention. C'est intéressant pour un groupe pour accorder les violons. La connexion spirituelle n'est pas innée. L'intérêt c'est que chacun puisse se connecter efficacement pour que l'ensemble génère un égrégore, c'est la puissance d'un groupe coordonné au niveau spirituel. On pourrait très bien faire des cérémonies chacun dans son coin, l’intérêt du groupe c'est qu'on dise tous ensemble merci.

 

LE : « Les rituels, c'est fait pour régénérer les sociétés des hommes qui les pratiquent ; rassembler, ça opère sur notre psyché. C'est pas une pièce de théâtre ? Un vieux druide disait : « Le jour où nous serons dans le rythme, nous n'aurons plus besoin de rites. »

 

AU : « C'est un partage, c'est une mise en scène. Les choses ne seraient pas comme ça si on n'était pas habillé comme ça. C'est vrai qu'une fois qu'on a eu le courage de revêtir une saie, et surtout à la Gorsedd parce qu'on a des cérémonies publiques, alors on peut afficher et assumer ce qu'on est. »

 

DI : « C'est spectaculaire pour nous-mêmes, c'est une manière de mettre en condition ! C'est des conventions historiques, en rapport avec la nature. Celui qui n'est pas prêt, il peut s'en prendre plein la gueule ! »

 

 

Les avis des druides enquêtés convergent donc globalement sur l'utilité de la liturgie et des éléments rituels qui la composent, dans l'objectif poursuivi de disposer et préparer les participants à une expérience individuelle et de groupe intense. Outre les huit cérémonies annuelles, les druides peuvent mettre en place des rituels sur demande pour différentes raisons : mariage, baptême, opération de groupe, consécration d'un lieu, funérailles, etc, à l'attention de druidisants, de cheminants, de sympathisants voire même de personnes extérieures au monde druidique. Assister à une cérémonie ou avoir reçu un baptême druidique n'est en rien un engagement sur la voie initiatique.

 

« LE : « Baptême » c'est connoté, souvent on dit «  présentation à l'Univers, aux éléments. » On va faire connaître les éléments à l'enfant, c'est une cérémonie que tout le monde peut recevoir, qui va faire entrer dans un cercle social, disons. C'est le même processus que dans l'église catholique, tous les baptisés ne deviendront pas curé ! Nous, on a marié plein de gens, je n'ai qu'un couple qui est passé initié, c'est tout ! »

 

AU : «  Lorsque les gens demandent une cérémonie, j'ai des interrogations, je veux savoir si c'est sérieux. Je n'ai pas envie de me retrouver dans un truc entièrement parodique (…) Un rituel n'est pas figé : un mariage par exemple, l'échange d'anneaux n'est pas prévu dans le rituel, mais pourquoi pas. »

 

 

 

 

 

 

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Note Bran du :

 

J'ai eu à connaître une trentaine de demande de « mariage druidique » ces vingt dernières années, j'en ai concélébré trois dont un de personnes « initiées »....

Je demande un entretien préalable à toute demande afin de sonder les réelles motivations et de connaître les arguments de l'un et de l'autre... Et « en quoi cette Tradition va les aider à construire leur couple, à assurer une « confortation » et une évolution positive de celui-ci, à trouver des équilibres et des harmonies au sein d'une entraide mutuelle développant les facultés, qualités, potentialités et compétences de chacun etc...

 

Rares sont les mariages druidiques qui amènent à un engagement dans la Tradition par la suite...

Il y a un « engouement » pour l'originalité d'un tel mariage qui diffère des autres unions, mais cela ne repose que sur une vitrine éphémère que relate un album photo moins ordinaire que les autres ! Je ne peux me prêter et prêter la Tradition à cette sorte de mascarade et de parodie et je ne donne pas suite à la demande...

 

Les candidats et candidates se retirent eux mêmes quand j'explique qu'il s'agit d'un « sacrement » qui exige une sincérité, une authenticité, un engagement, une croyance, une ferme volonté d'être « vrai dans le cœur du monde » etc...

 

Il arrive souvent que, dans le couple se formant, l'un, pour faire plaisir à l'autre, dise oui à cette cérémonie qui ne le motive pas...

Aussi je sollicite l'avis séparé des deux, chacun faisant ou disant ses propres motivations...

 

C'est le couple lui-même qui construit sa « cérémonie » avec les éléments spirituels, symboliques, traditionnels que je leur apporte pour cette construction ceci a fin que l'ensemble du rituel ait sens et sonne « juste » pour eux-mêmes et tous les invités...

 

Cela suppose donc des entretiens, des rencontres, des échanges périodiques soit un temps de préparation qui est le plus souvent d'au moins une année à l'avance...

 

Pour les trois mariages opérés, le couple avait rédigé à l'intention des parents et proches une plaquette décorée expliquant le pourquoi de leur choix pour ce mariage druidique ; un texte lu par eux avant la cérémonie.

 

Une union druidique, c'est quand le couple à désir et volonté mutuelle de faire « coupe, matrice, source, fontaine et chaudron » !


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La liturgie druidique est organisée autour de huit fêtes par an, auxquelles sont associées différentes significations. Selon les cérémonies, les attributs utilisés et le cœur du rituel pourront se différencier, mais le squelette reste le même dans toutes les cérémonies et dans tous les collèges druidiques. Pour autant, les druides qui auront une conception davantage maçonnique du druidisme auront tendance à ajouter des éléments et un protocole plus rigoureux dans la rituélie. En plus de la liturgie druidique et des cérémonies diverses (mariage, baptême, etc), les druides peuvent se réunir entre collèges pour effectuer des opérations de groupe, pour la sauvegarde d'un lieu par exemple.

 

Les pratiques cultuelle des druides s'exerçant dans un environnement spirituel minoritaire ne peuvent être comparées au « geste socialement porté dans un environnement de pratique majoritaire. » (Willaime JP), comme c'est le cas des pratiques cultuelles de l'église catholique par exemple. La présence et l'explication des aspects mythiques et symboliques permettent tout de même de qualifier ces pratiques culturelles de rituel religieux.

 

 

Magie et légendes

 

Si le rituel a pour objectif de relier l'individu à la nature, à l'essence des éléments, le mythe en tant qu'explication de ces mêmes éléments et de la nature, participerait à l'éloignement des individus et de l'essence des choses. « Là où les mythes génèrent de l'intelligibilité en introduisant de la discontinuité dans la nature, la disposition rituelle consiste à vouloir combler les écarts ainsi créés. » ( Azria R et Hervieu-Leger D)

 

 

Note Bran du : La pensée celtique est « essentiellement mythique » et non « historique » ; un mythe à l'origine des archétypes que l'on retrouve dans le légendaire et les contes...

 

Le rituel reproduit, retrace, « réincarne» et fait revivre sur le sol de l'instant la mémoire de ses origines attestant ainsi de sa « permanence » à travers, le temps, l'espace et les générations humaines qui se succèdent...

 

C'est de « l'inconnu » qui donne et offre à se faire connaître puis reconnaître, soit se donnant à naître à nouveau et procurant aux uns et aux autres une reconnaissance (un sentiment de gratitude) pour cette recouvrance d'essentialité réactivée périodiquement...


Le « Un » de nouveau connu et reconnu au sein de la multiplicité de sa présence et de ses animas procure un sentiment d'unité, de cohérence, d'équilibre et d'harmonie...

 

L'Homme, la Femme, la Nature, l'Univers, les Êtres, les Éléments, les Saisons et les Choses, le Divin, le Sacré... ne sont plus, et en rien, séparés, mais forment une globalité d'interdépendances subtiles et variées où chaque partie, chaque fragment, se trouve être ambassadrice, ambassadeur de ce Tout selon sa singularité  et sa spécificité !...

 

La « vérité » nue, émouvante et lumineuse transcende lors tout « mensonge », toute illusion, dissipe brouillards et brumes !

 

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Beaucoup d'individus cherchent auprès des druides de la magie, des légendes, des histoires de métamorphose et de potion magique. La magie n'est pourtant pas définie de la même manière par tout le monde, et n'est pas à confondre avec les légendes et les mythes. Les personnes valorisant les fantasmes autour des druides en les tenant pour des magiciens sont bien souvent condamnés par les druides eux-mêmes, qui tentent de rétablir une plus saine appréhension de ces éléments qui attirent la fascination. Il est en effet, « plus difficile de distinguer la magie inhérente à la religion de celle qui ne relève que de la superstition de tous les âges. »

(F le Roux / Les Druides)

 

 

Notes Bran du :

 

Est « magie » tout ce qui permet à une conscience de s'éveiller et de maturer progressivement en terme de plan, de niveaux, et ce, à travers le discernement qui s'affine, la connaissance qui s'accroît et la maîtrise et la sagesse qui s'instaurent et se confortent...

 

C'est un ensemble lors de métamorphoses, de changements, de mutations, de transformations qui opère dans tout le corps et dans tout ce qui l'anime....

Ce sont aussi des étapes et des épreuves initiatiques et alchimiques qui se succèdent et dont l'individu forme « l'athanor » ; un athanor dont il est l'opérateur lucide, volontaire et conscient...

 

Ce qu'il en ressort à travers l'Oeuvre opérée sur la « Matière » qui le constitue, c'est l'Essence, la Substance, l'Or spirituel et philosophique dégagé de sa gangue, chargé des expériences réalisées, des données et informations collectées au sein de celles-ci, tout cela offert au Grand Tout par les envolées de l'Âme et les offrandes d'Amour !...

 

Existe-il d'ailleurs une plus grande Force, Energie et Lumière capable de faire passer du Non-Etre à l'Etre en recouvrance d'une plénitude existentielle fondée sur le don, l'offrande, la générosité, la bonté etc... C'est la Flamme qui élève et la Source qui ruisselle !... Et c'est la Vie qui danse, densément, intensément...

 

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LE : «  J'ai souvent des gens qui viennent me voir pour cet aspect magique, ils sont souvent déçus ! Je me moque pas d'eux, je leur dis qu'ils ont été en contact avec quelque chose qu'ils sont incapables de toucher directement, d'appréhender, et le mental qui est un formidable ordinateur a décrypté une sorte d'hologramme. Je vois ça comme des signes (…) Il y a aussi des druides qui disent : « nous sommes des magiciens », ce sont des abrutis. Faut s'entendre sur ce qu'est la magie ! Faut pas rêver, sinon je vous aurais fait un soleil fabuleux, (la pluie était au rendez-vous de cet entretien) »

 

AU : « La magie existe, incontestablement. C'est pas faire apparaître des tables ou de la potion magique, on la soustraite aux Ecossais, ils font ça mieux que nous. ( Le Whisky breton a gagné en réputation au point, pour certaines productions, d'être apprécié Outre-Manche. NDR).

La magie, c'est ce qui vous fait changer d'état, tout ce que vous n'êtes pas capable d'expliquer autrement ; ça peut être l'impression que vous fait une poésie, que vous donne un tableau. C'est pour ça que les cérémonies druidiques ont lieu en plein air, parce qu'elles ne figent rien, il y a un lien plus fort, qui vous enveloppe. »

 

TH : «  Qu'est-ce que la magie ? C'est projeter une intention en vue d'avoir un résultat. Tout est magique donc. Quelque part, la magie, c'est un tiroir fourre-tout comme le hasard, dans lequel on met tout ce que l'on ne comprend pas. La question, c'est de savoir si un pouvoir magique c'est quelque chose d'exceptionnel réservé à une élite ou si c'est juste une question de compétence que tout le monde peut acquérir mais que les gens ne connaissent pas ? Connaître les plantes qui guérissent, tout le monde peut le faire, accéder à des parties de notre inconscient via les voyages shamaniques, tout le monde peut le faire, strictement, rigoureusement. Il faut vouloir le faire, pouvoir le faire, et, à partir de là l'accès à d'autres mondes et l'accès à d'autres fréquences que ce même monde est possible, c'est une question d'exercice. »

 

 

 

 

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Note Bran du :

 

Selon la définition générale et la plus commune :

La magie est une pratique fondée sur la croyance en l'existence d'êtres, de pouvoirs et de forces occultes et surnaturels, permettant d'agir sur le monde matériel par le biais de rituels spécifiques...

 

Mage : un mage (du persan magis) désigne à l'origine un disciple de Zarathoustra. Par extension le terme est également utilisé comme synonyme de « magicien »

(Wikipédia)

 

Les Grecs anciens recherchant l'origine de la philosophie au temps de l'Age d'Or parlent des mages Perses et des Druides.... (Avant Socrate).

 

La « magie » est dont un vecteur, un facteur de « transformations » qui comme « l'initiation » fait passer d'un état à un autre et dont il résulte des changements et des modifications plus ou moins importantes par rapport à l'état antérieur...

 

L'acte opéré, les choses ou les êtres sont censés, de façon fragmentaire, en partie ou plus totalement, ne plus être ce qu'ils étaient au paravent. Cela vaut dans tous les domaines y compris physiques ou psychiques...

 

Les métamorphoses « animales » des hommes primordiaux (Fintan Tuan Mac Cairill...) sont des modifications de nature mythique et symbolique qui permettent d’emmagasiner des perceptions et des entendements en chaque nouvel « état » à travers l'éventail des sens alors plus spécifiquement développés (cerf, saumon, faucon, aigle etc...) tout ceci « mémorisé » et restitué aux hommes afin qu'ils connaissent leur « provenance » et leurs « origines »...

 

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La magie inhérente à la pratique d'une quelconque spiritualité ; en tant qu'exercice constant d'accès à différents niveaux de compréhension et d'appréhension du monde, se distingue donc du surnaturel que l'on cherche trop souvent à lui attribuer. Ce qui est considéré comme surnaturel varie en fonction du temps et des sociétés, et cela n'est que la somme des éléments qui ont été perçus comme inexplicables et hérétiques, et que l'on a donc cherché à ostraciser et à éradiquer, considérant cela comme un danger majeur. « Les convictions collectives sont souvent imperméables à tout ce qui peut les contredire, du seul fait qu'elles sont partagées par de nombreuses personnes. Leur caractère collectif leur donne un semblant de vérité. » Elias N Et Scotson J).

 

Les légendes, les contes et les mythes, que l'on confond trop souvent d'ailleurs, ne sont pas au service du surnaturel qu'ils alimenteraient, mais œuvrent bien au service de la compréhension générale de tous et par tous de certains phénomènes inexplicables.

 

LE : «  C'est ridicule, c'est des métaphores. Les choses ne seraient pas comprises, sinon. Je crois qu'il y a eu des sages qui ont réellement compris qu'on pouvait pas comprendre directement notre univers. On est obligés d'inventer des histoires, des légendes, qui sont des cosmogonies plutôt que des cosmologies.

 

(Cosmologie : c'est une branche de l'astrophysique qui étudie l'origine, la structure et l'évolution de l'Univers.

Cosmogonie : c'est un récit mythologique qui décrit ou explique la formation du monde. Elle se distingue de la cosmologie qui est « la science des lois générales par lesquelles le monde physique est gouverné.) NDR

 

J'ai des collègues qui essaient de prouver que Achille et Arthur sont des personnages historiques, mais ça n'a aucun intérêt pour la véritable recherche ! »

 

AU : « Ce que veut dire le retour d'Arthur de l'immortalité, par exemple, c'est la puissance du mythe celtique, par dérivation du druidisme, comme système cohérent d'explication d'un certain nombre de faits, de pensée et même de culture de la civilisation celtique. Les légendes ne sont pas totalement dénouées d'intérêt, mais ce n'est pas de l'histoire, ça nécessité d'être ressassé et d'être recoupé par l'archéologie et d'autres moyens de connaissance. »

 

TH : «  Il faut s'interroger sur ce que ça véhicule comme idée. La Matière de Bretagne par exemple, nous raconte la fin d'un monde, la perte de vitesse. C'est une réécriture car ça s'inscrit dans un siècle qui précède l'inquisition et qui est.... particulier au niveau spirituel. C'est le principal qui nous soit parvenu concernant la civilisation celtique et qui soit accessible aux profanes. Quand j'accède à un conte ou à une légende, j'essaie d'en soustraire la substantifique moëlle, d'en retirer le sens. Le symbole est un élément qui parle aux gens à différents niveaux de compréhension en fonction du chemin de chacun. »

 

Les mythes et les contes, s'ils représentent effectivement un patrimoine culturel qui fonctionnerait « comme un point de repère, un savoir rassurant sinon identitaire » (Azria R/Hervieu-Léger D) et qui assurerait une transmission d'informations concernant des civilisation antérieures, sont néanmoins à considérer comme des métaphores dont il faudrait extraire le sens. C'est d'ailleurs la différence entre le travail d'un barde, qui raconte les histoires, et d'un druide qui les comprend. En outre, les légendes permettraient d'accéder à la compréhension et à l'appréhension de phénomènes naturels, aujourd'hui connus et intelligibles, ou pas. L'utilisation de ces matériaux et donc fondamentale, si l'on s'assure d'être dans une attitude cohérente et rationnelle.

 

 

 

 

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Note Bran du : Un barde ne se contente pas de raconter « l'Histoire », ou les contes et légendes, il doit pouvoir répondre aux questions que celles-ci suscitent dans l'auditoire !

Il n’œuvre pas sans comprendre ce qu'il dit et fait !..

 

Il y a une différence très nette entre un Druide qui a été et demeure un barde et un druide qui n'a pas développé cette discipline ou très peu. L'absence de la dimension bardique chez un druide se constate très rapidement...

 

Le bardisme prédispose à l'éloquence et à la maîtrise du Verbe. C'est par le bardisme que la grande majorité du corpus celtique mythique et légendaire a pu être transmis de siècle en siècle avant qu'il ne soit pour partie porté par écrit par les moines copistes avec les censures que l'on sait.

Les écoles bardiques ont joué aussi par la suite un rôle conséquent dans l'apprentissage, la formation et la transmission des héritages celtiques... Bien des druides se sont fait connaître et reconnaître par leurs œuvres, poétiques, littéraires, artistiques bardiques...

 

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La prépondérance de la spiritualité dans le discours des druides est flagrante, mais comment la conjuguer alors avec le monde profane ? L'existence légale des collèges druidiques peut-être u élément de réponse.

 

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S'organiser en collèges de druides

 

La plupart des collèges druidiques dont les enquêtés font partie sont organisés en association loi 1901 (ou 1905, si la partie cultuelle est déclarée, cela ne s'avère pas fréquent). Dans les cas où les collèges druidiques sont divisés en plusieurs clairières, soit chaque clairière est une association, soit le collège est une association. Le collège n'administre donc pas nécessairement la vie de chacune de ses branches, mais à une importance majeure et morale en ce qu'il confère une filiation, une ligne directrice pour les pratiques, et souvent pour les modalités du parcours initiatique. Des cérémonies communes à toutes les clairières sont régulièrement organisées, et permettent des temps d'échanges et de travail entre membres du même collège.

 

Les adhérents de l'association peuvent être des cheminants, des bardes, des ovates ou des druides, mais peuvent également ne pas être engagés sur le chemin initiatique. Ils peuvent dont être des sympathisants, des disciples, des fidèles, des adeptes en fonction de la manière qu'ont les druides de les appeler.

 

Tous les adhérents doivent payer une cotisation annuelle, dont le prix varie, pour les collèges associatifs des enquêtés, de 15 à 45 euros, et qui permet d'assurer le fonctionnement de l'association, les cérémonies, les repas, les réservations de gîtes, les saies, les assurances, etc. La forme associative permet aux groupes druidiques d'éviter la présomption de secte.

 

 

AU : «  Il suffit d'envoyer une lettre de démission, c'est plus long d'y entrer que d'en sortir donc c'est absolument pas une secte ! Tout est transparent .

 

D'autres groupes druidiques ne sont pas constitués en association, ne sont pas déclarés, mais existent bel et bien en tant que groupes informels. Notons d'ailleurs que la forme associative ou le nombre d'adhérents ne confère pas nécessairement plus de légitimité au collège.

Un groupe informel ou une clairière est généralement constitué d'une douzaine de personnes, dont un druide, référent sacerdotal. Dans le cas de la Gorsedd de Bretagne, les adhérents actifs (entendons par là sans les sympathisants non engagés sur le chemin initiatique) sont environ une trentaine. Il existe également des assemblées plus vastes dont dépendent les groupes druidiques, c'est le cas de la Gorsedd ou de l'OBOD, qui ont des branches dans le monde entier et comportent plusieurs centaines de membres.

 

L'organisation interne d'un groupe est variable. Les décisions de gestion, dans le cas des groupes associatifs, sont prises par le bureau de l'association. Ce cadre administratif assure, en droit tout au moins, l'absence d'une hiérarchie et la représentation d'une personne par une voix. Cependant, certaines décisions ne relevant pas de la vie de l'association, mais de l'attribution d'un nouveau titre à un individu par exemple, sont prises entre druides. En effet, selon les enquêtés, un sympathisant n'aurait pas son mot à dire dans la consécration d'un barde par exemple. Il existe donc, dans la plupart des collèges, un Conseil sacré (Poellgor en breton) qui regroupe les druides d'un collège ou d'une clairière selon le cas, où sont prises la plupart des décisions plus ou moins démocratiquement, par vote à main levée ou par consultation puis fermeture des débats par le grand druide par exemple. Un druide enquêté a également mentionné l'existence d'un conseil des initiés, qui permet aux non druides de la communauté de délibérer entre eux pour déterminer les orientations, les décisions, etc...

 

Tous les druides auprès de qui a été menée cette enquête sont ou ont été grands druides d'un groupe, c'est-à-dire qu'ils ont administré un groupe ou une clairière. Il existe un débat ardent sur le choix des grands druides et sur le temps d'un mandat (si mandat il y a). En effet, dans certains collèges, un nouveau grand druide est élu à la mort du précédent, par l'ensemble de la communauté de ce groupe ou par le Poellgor, selon les cas. Dans d'autres, un grand druide est élu pour un mandat d'une durée déterminée au préalable. Dans d'autres cas encore, la personne ayant le niveau le plus avancé du groupe en devient le représentant, même s'il n'est pas druide.

 

AU : «  J'ai été choisi par le comité directeur, j'étais grand druide adjoint donc j'avais une certaine légitimité J'avais évidemment demandé s'il y avait quelqu'un d'autre, et personne n'a voulu relever le défi. (…) Je peux nommer des gens au Poellgor, je fonctionne pas en autocrate.

 

WI : «  Druide à vie, pour moi c'est du délire total ! C'est un enseignement qui doit être accessible à tout le monde ! J'ai changé les statuts de l'association, maintenant, c'est 5 ans maximum, sinon ça frustre tout un tas de gens. Au Pays de Galles c'est trois ans ! Ça peut générer beaucoup de convoitises. »

 

LE : «  Dans certains collèges, le grand druide n'est pas si choisi que ça hein... La démocratie on peut en parler ! »

 

DI : «  Je trouve qu'un grand druide, élu à vie, c'est pas le mieux pour un système démocratique. Ça n'a pas de sens. »

 

TH : «  J'étais quand même le plus avancé des locaux, donc j'ai pu créé et géré la clairière. Ce sont les grands druides qui disent tu es Mac Fermuid, parce que tu as les compétences et que tu es reconnu par les gens que tu gères. »

 

EM : « Comme un chef d'entreprise, j'ai fait la passation collégiale il y a deux ans parce que mes problèmes de santé s'étaient vraiment accentués. La plupart du temps quand un responsable décède dans un collège ça fout un gros bordel, là, j'ai pris les devants. J'en reste pas moins druide pour autant. (Avec 1 Mètre 71 très modestement pour « grandeur »!) NDR

 

La question du pouvoir anime très largement les débats entre les druides, ainsi que la prise de décision. Beaucoup se prévalent d'avoir mis au point des systèmes démocratiques dans leurs groupes, mais une hiérarchie puissante persiste dans la plupart des collèges ou clairières, sur un modèle très inspiré de la franc-maçonnerie et de son idée de progression. Certains enquêtés ont d'ailleurs choisi d’arrêter d'administrer des groupes ou de ne jamais le faire, pour s'éviter de telles contraintes.

 

DI: «  Rajouter un groupe de plus ? Rajouter un égo supplémentaire ? Ça me sert à quoi puisque je suis invité chez les autres ? On n'a pas besoin de ça, je suis largement reconnu dans ce que je fais. J'ai pas besoin de reconnaissance supplémentaire en étant grand druide de je sais pas quoi, je m'en fous de ça en fait. »

 

AC : «  On m'a confié un groupe, et j'ai accepté parce qu'on avait ma femme et moi une demande de plusieurs couples qui avaient envie de vivre le cycle, les cérémonies. Donc on a assuré cela, c'est dans ce cadre là que j'ai donné des cours. J'ai arrêté les groupes, j'étais fatigué par cette histoire là ? Un ras-le-bol. J'ai décidé comme Didier d'être « freelance ». Je me suis un peu retiré de la chose. »

 

 

 

 

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Note BD : La difficulté essentielle dans l'animation d'un groupe, c'est comme toujours le facteur humain et l'égo qui l'anime ; le besoin naturel, légitime et biologique de reconnaissance, de valorisation et de gratification qui passe par l'autre et les autres peut très vite être dévoyé et passer dans des comportements extrêmes et des attitudes individualistes débordantes difficile à gérer....

Ce qui fait (valeurs, déontologie, éthique, enseignements traditionnel de sagesse, spiritualité, philosophie, culture, liens sociaux solidaires...) que l'on se tourne vers un groupe censé cultiver ces idéaux en forte réaction avec une société ou les aspirations profondes et légitimes ne sont plus satisfaites se trouve confronté très contradictoirement avec des attitudes qui peu a peu introduisent dans le groupe ce que l'on a dénoncé à l'extérieur de celui-ci ! ( On peut relier cela à l'après 68)...

 

En l'état des situations vécues et amplement constatées dans nombre de collèges ou clairières, j'ai opté, en tant que druide « freelance » comme dit AC ou Di, pour une assemblée informelle au sein d'une structure elle-même informelle.

 

L'état de druidité se vit, s'échange, se partage : les rituels, les enseignements, les sacrements, les accompagnements sont assurés mais sans encadrement faisant référence à une organisation du type clairière ou collège tel qu'on les connaît....

 

Comme dans notre société actuelle les personnes ne sont pas encore arrivé à un niveau de maturation de la conscience suffisant permettant l'instauration efficace et opérative d'une saine communauté à l'abri de ces dérives, fourvoiement et déviances...

 

L'après COVID nous dira ou non si des enseignements majeurs ont été ou non retirés individuellement de cet événement inédit et dramatique pour autoriser la formation de communautés aptes à « vivre ensemble » leurs aspirations fondamentales mises en convergence selon une attention aiguë , attentionnée et vigilante de l'équilibre et de l'harmonie !

 

Encore une fois la Tradition druidique et d'autres Traditions antiques de « sagesse » prônant ces heureuses dispositions nous offrent avec les Lois de la Nature, de l'Univers tous les enseignements dont notre humanité a besoin pour retrouver la dignité même de son nom et restituer à l'Homme et à la Femme leur « essentialité » existentielle.

 

L'absence ou l'oubli d'une transcendance verticale spirituelle soutenant, inspirant, confortant un « art de bien et de mieux vivre », fait que notre horizontalité humaine, matérielle o combien, engendre le chaos sociétal dans lequel nous survivons comme on peut en participant, en validant, en cautionnant, sous une forme ou une autre, plus ou moins consciemment et volontairement, à la « prédation du Vivant » y compris dans nos contacts et relations entre nous, voire avec nous-mêmes ! …

 

Il est manifestement fort difficile de « croire en l'Homme ou en la Femme » (et en leur conciliation entre eux) à travers l'observation de cette nature humaine au cours des siècles et surtout des derniers de ceux-ci.

Toutefois, néanmoins, des pionniers du possible, de passeurs du devenir, des « éclaireurs », des expérimentateurs et novateurs, des créateurs, des artistes, des artisans du Vivre, des « pontonniers », tentent encore et toujours de mettre en œuvre dans leur Vie ce qui donne Sens et Essence à celle-ci...

 

Qu'ils reçoivent en cela et pour cela toute ma gratitude et ma sincère reconnaissance et que Force, Energie et Lumière accompagnent leur fabuleux, modeste, audacieux et éclairé ouvrage....

 

 

 

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Les druides ont donc des manières très différentes de s'organiser entre eux, de considérer un groupe, de l'administrer ou d'en faire partie. Certains enquêtés tentent de créer une sorte d'unité à l'intérieur de leur collège en harmonisant les pratiques et croyances, là où d'autres conçoivent leur groupe comme une réunion de personnes ayant reçu la même initiation, mais qui se distinguent amplement par leur manière tout à fait personnelle de traduire dans les actes la tradition des druides.

 

Le besoin d'une organisation unifiée et unitaire qui dépasserait le niveau de ces collèges est néanmoins énoncé par certains druides enquêtés.

 

 

 

 

 

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Des tentatives de Fédération

 

L'absence d'une entité qui unifierait les druides et les collèges de druides à une incidence profonde sur les relations qu'ils entretiennent. En effet, dans le catholicisme par exemple, le Vatican occupe une position fédératrice et normalisatrice de toutes les églises chrétiennes, le Pape en est le garant. C'est exactement l'existence d'un tel système qui permet l'institutionnalisation d'une religion (même si, une fois encore, les druides ne s'accordent pas sur l'aspect religieux du druidisme).

 

WI : «  Il n'y a pas de structure unifiée, c'est pour ça qu'on arrive pas à les fédérer et qu'on le fera jamais, mais c'est plus enrichissant. »

 

AU : «  Le druidisme n'est pas un clan. »

 

 

Si l'institutionnalisation de la tradition des druides est un objectif que certains poursuivent d'autres considèrent que la multiplicité des pratiques, des croyances, des conceptions même de cette tradition est une ressource incroyable et que c'est cela précisément qui permet de conserver et de perpétuer l'aspect non dogmatique si cher aux druides.

 

EM : «  Une très grande diversité, c'est une richesse, avec aussi une diversité d'imaginaires, de conceptions, c'est plus intéressant que l'uniforme. Ce divers, s'il reste l'essence et le principe, c'est une richesse de pensée, de novation etc... La diversité n'est pas antinomique de l'esprit de l'unité. »

 

L'esprit de l'unité, souligné par cet enquêté, est largement mis en question et discuté par les druides. Tous considèrent qu'il existe effectivement une unité spirituelle, qui peut résider dans la manière de se référer à une tradition commune voire de s'insérer dans une même généalogie. Pour autant, la plupart des druides enquêtés n'estiment pas avoir un rôle à jouer pour préciser, formaliser et concrétiser un quelconque désir d'union ou d'alliance.

 

Cela peut-être expliqué en partie par le fait qu'il persiste beaucoup de désaccords, de divergences et d'oppositions sur les grands principes de la tradition des druides. De plus, certains collèges auraient tendance à s'enfermer sur eux-mêmes, et à cantonner leur idée et pratiques prétextant une certaine spécificité qui ne pourrait s'accorder avec le druidisme pratiqué par d'autres. C'est notamment le cas des druides bretons qui s'inscrivent dans une logique régionaliste forte.

 

 

 

 

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Notes B D :

 

 

Il y a eu depuis la réunion historique de 1717 et à partir de 1900 5 tentatives de fédération qui ont toutes échouées et ce pour des raisons d'incompatilités le plus souvent « formelles » mais aussi idéologiques (chrétiens et païens, druides et franc-maçons, nationalisme exacerbé, influences « politiques »...)

 

La plus récente et la plus « aboutie » avant « échouage » de ces tentatives fut celle de la Commardia, il y a une dizaine d'années de cela maintenant... Elle avait réunie plus d'une centaine de représentants d'environ 23 collèges (dont des Bretons, des Gaulois, des Belges...) qui au bout de deux jours de vifs débats et à « L'UNANIMITE » ont élaboré et validé une charte disant clairement ce que le druidisme ne saurait en aucun cas être et ce à quoi il aspire fondamentalement... L'année suivante les statuts étaient votés de la même façon...

Mais quelques mois après suite à des querelles d'école (de maternelle) et de personnes (d'égo) entre une petite poignée de druides s'invectivant farouchement, les dits individus torpillaient le bateau sans se soucier à aucun moment de leurs passagers ! (Pour créer par la suite et avec des postulants triés sur le volet, une autre fédération éliminant les indésirables!) (Fin de cette triste et lamentable histoire !)

 

Cette Fédération avait aussi pour objectif une reconnaissance de l'Etat à l'image du Canada , du Portugual ou de l'Angleterre afin d'avoir non seulement la pleine liberté de culte, mais aussi des possibilités légales pour les cheminants engagés de déposer des congés pour s'y rendre... et de faciliter aussi des « autorisations » diverses auprès d'élus locaux par exemple pour diverses manifestations en public etc...

 

ET cela demandait une structure et des représentants légitimes pour discuter avec les « décideurs » habilités... et être pris au sérieux par eux !!!

 

C'était aussi une façon, d'informer les uns et les autres, sur la main mise sur notre Tradition par un nombre croisant de charlatans de toute nature et formes qui la défigurent...et de donner une autre image « extérieure » que celle fourvoyée par les médias la plupart du temps...

 

..///....

 

EM : Les difficultés viennent plus des mouvements bretons que les autres. Parce qu'eux mêmes ne s'entendent pas. La Gorsedd a toujours été un peu enfermée sur elle-même, c'est pour ça qu'elle est en décrépitude quelque part. C'est un champ culturel très réduit, la défense de la langue etc … Aujourd'hui, elle se protège car elle a perdu beaucoup d'effectifs, donc elle reste confinée...

 

(La scission, c'est une maladie aussi druidisante, comme dans toutes les communautés plus ou moins initiatiques et ésotériques.)...

 

Note BD … Une grande majorité des mouvements druidiques bretons actuels sont issus de la Gorsedd suite à scissions tumultueuses voire orageuses, des scissions d'ailleurs reproduites au sein des nouvelles structures créées... Etc...

 

TH : «  Chaque groupe reste un peu dans son coin quand même, il y a des connexions entre les groupes, mais c'est assez superficiel, je regrette très largement cela. »

 

La volonté de rassembler les druides reste néanmoins primordiale pour certains enquêtés, qui déplorent la complexité de la tâche. Entendons-nous bien sur le fait qu'il ne s'agit pas là d'instaurer une entité supérieure qui régulerait les pratiques du druidisme, mais bien de faire se rencontrer et échanger des personnes qui partagent un même titre dans un objectif d'enrichissement de toutes les parties.

 

EM : « On vise l'universel quand même ! Si nous n'allons pas vers une forme symbiotique de communauté humaine, on se plante complètement. La convergence, si elle se fait pas au niveau de l'Esprit elle se fera pas. Mais c'est pas encore mûr, alors autant œuvrer au niveau de l'individu. Après, la nécessité communautaire pourra se mettre en place en tant que société, mais tant que l'individu n'est pas « initié », il ne suivra pas. »

 

TH : « Dans un monde idéal je serais plutôt partisan de le faire, ce ne serait qu'un enrichissement de partages et de conceptions différentes sur la même matière ! Après la nature humaine étant ce qu'elle est, je pense que ce sera pas possible. (…)

Ce serait le concept de table ronde, personne n'est au-dessus, on devrait pouvoir s'asseoir tous autour d'une table et discuter en concorde, avec comme mot d'ordre «  on est tous au même niveau ». Il n'y en a même pas un qui organise la réunion, être organisateur serait déjà une position ascendante. »

 

WI : « J'aspire aux fédérations, mais à la seule condition qu'on se rassemble sur une éthique commune et pas juste sur le fait qu'on s'appelle druide. »

 

Quelques regroupements ont eu lieu, sous la forme de cérémonies ou de festivals, et les avis à ce sujet divergent largement. Peut-on réellement parler d' œcuménisme ? La difficulté à organiser une telle rencontre a été mentionnée à plusieurs reprises par les enquêtés, qui déclarent qu'un tel projet est anxiogène, et que celui qui s'en veut le porteur est automatiquement calomnié. Les druides, qui pensent avoir des conceptions très éloignées les uns des autres, ne supportent en effet pas que l'un d'entre eux se porte garant de l'organisation d'un tel rassemblement. Ce statut d'organisateur pourrait selon eux, conduire à régenter et à orienter la rencontre dans une direction que tous n'approuveraient pas, et qui aurait pour conséquence la réduction et l'étouffement de la diversité des pratiques et des conceptions druidiques.

 

 

 

 

 

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Notes BD : après avoir organisé et co-organisé deux Festibardes pendant 3 jours pleins avec libre débats et rencontres, moultes partages, exposition, concerts etc réunissant entre 200 et 300 invités à chaque fois et des dizaines de collèges de Bretagne, d'Angleterre, de Belgique et de « France » et 8 Celtivals (en Brocéliande) précédés en co-organisation de plusieurs rencontres identiques faisant suite elles-mêmes aux Celtes Espaces à Paris et a Abbeville etc...

Je n'ai pas l'impression que les désirs et volontés de rassemblement fraternel sans ascendance et prédominance de quiconque aient cédé face aux peurs, aux craintes et aux appréhensions soulevés par certains plus soucieux de leur image et de leur intérêt personnel que de servir au mieux la Tradition et Elle seule !


…///...

 

EM : « On en est à la 5 tentative de fédération depuis un siècle. C'est pour te dire qu'un monde libertaire, tu leur donnes pas comme ça hein ! »

 

TH : «  C'est très bien d'organiser un rassemblement entre druide et d'essayer de regrouper les obédiences, mais qui mène la bannière ? Tout le monde veut être le chef rassembleur, donc on se tire dans les pattes et ça capote.

 

Note Bran du : Est-il possible de faire enfin la preuve d'un peu d'intelligence et de discernement et de sortir des enfantillages puérils et « scolaires » et des élans pulsatifs de l'affect et de l'égo pour voir, entendre, écouter, discerner, réfléchir et constater enfin objectivement les intentions et la réalité et l'adéquation de leur mise en Oeuvre ???

 

Les critiques fusent en abondance, mais leurs émetteurs sont-il venus constater, visualiser et vivre communautairement et fraternellement ces événements amplement critiqués par eux ?

NON !....

J'attends toujours des preuves concrètes de ces critiques et de ces reproches iniques autant qu'injustifiés et également fortement démoralisatrices vue la somme énorme (y compris financière, personnelle et bénévole) des investissement déployés!!!

 

(Avec des réponses du genre : « si telle personne ou tel collège vient je ne viens pas, nous ne venons pas! »)

(Tout cela basé grandement sur des projections, supputations, interprétations et donc des jugements hâtifs et jamais vérifiés en « face à face »!)

 

 

La peur régente le monde avec l'ignorance pour la seconder. Tant que nous ne remettrons pas librement et avec conscience et pleine et claire responsabilité l'envie, le désir et la volonté d'être « vraie » et de « sonner juste » en préséance de nos pensées et de nos actes, nous déservirons grandement la Vie et en Celle-ci notre propre Tradition !

 

Le défi majeur de l'humanité tient complètement en cela !

 

Est-il véritablement inconcevable de considérer que « l'organisateur » : c'est la Tradition Elle-même ? Et ce, avec toute une organisation et des claires volontés nettement affirmées par ailleurs qui se sont rassemblées très convivialement et authentiquement pour son seul service !!!!

(Et ceci au bénéfice également d'un public et de médias venant respectueusement à sa rencontre !)...

 

///...

 

De plus, tous les enquêtés déplorent le comportement égotique de leurs semblables, qui chercheraient lors de ces rassemblements, à prendre le pouvoir, à imposer leurs idées et à survaloriser leur propre collège, leurs propres pratiques, leur propre filiation, ce qui va dans le sens exact du prosélytisme à l'intérieur du druidisme, principe qu'ils récusent fortement...

 

EM : «  J'ai moi participé activement à trois tentatives de fédération en une vingtaine d'années, en étant confronté à chaque fois à des problèmes de pouvoir. »

 

TH : «  Aujourd'hui je suis arrivé à un désabusement de ce côté-là. J'ai participé à trois ou quatre tentatives de rassemblement qui se sont toutes soldées par des échecs retentissants pour des raisons très simples : nous restons des Gaulois qui se chamaillent entre eux, et puis surtout à chaque fois, c'est des duels de conception qui ne réussissent pas à trouver un point de consensus... »

 

Note BD : Une seule « exception » à cela il est vrai : la charte sur le druidisme discutée, élaborée puis validée a l'unanimité et « signée » par tous les membres présents et les groupes représentés lors de l'assemblée véritablement fraternelle de la Commardia lors de sa création !.... Une belle envolée canardée par la suite par les fusils de la stupidité et de la bêtise... hélas !

 

La première assemblée de la Comardia a démontré que l'impossible était parfaitement possible et que le monde druidique avait cette capacité de se réunir de façon constructive et efficace en déminant au préalable toutes les suspicions d'emprise de quelque nature qu'elle soit et en démontrant sur le terrain une gestion parfaitement démocratique du bon déroulé de l'assemblée tenant compte de tous les avis, critiques objectives et propositions diverses soumises à votes majoritaire... Il n'y avait là, réunies fraternellement, que des hommes et des femmes assemblés pour servir la Tradition et rien d'autre !!!

 

Un rêve évanouie un an et demi après cet événement majeur et historique et dont l'origine du « torpillage » relève d'attitudes inqualifiables de 5 ou 6 personnes peu soucieuse de la Communauté qui s'était formée en convergence d'entendements majeurs et de la Tradition elle-même !...

 

P.S. : Très peu des « enquêtés » étaient présents à cette première assemblée de la Comardia !

 

 

///...

 

 

 

LE : «  J'ai participé à plusieurs tentatives de fédération et ça me rappelait quand j'étais dans l'éducation nationale, il y avait un nouveau ministre qui arrivait et il voulait imposer sa loi, il repartait et un nouveau arrivait, etc, les mêmes égos se développaient... »

 

 

 

 

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20/06/2020
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