Les dits du corbeau noir

DENEZ PRIGENT Chants et poème Lecture et extraits Bran du

SARAC’H DENEZ PRIGENT (Extrait)

(Sarac’h : Bruissement du vent dans les feuillages.)



Nous sommes tous les feuilles d’un seul arbre

Un même vent nous anime.”

An holl ac’ hanomp a zo delioù ur wezenn hepken

Lusket holi gant un hevelep avel.”



Sur le chemin de la grève quand je chante

J’entends le bruissement doux des feuillages

Et le murmure de la mer où répondre...



Ils me disent chacun leur tour que le temps n’est plus au chant

Qu’il n’est plus au chant ni à la rime

Qu’il n’est plus au songe ni à l’homme...



Quatre saisons dans le cercle de l’an

Quatre âges dans le cercle du temps

Voici venu le printemps. Avec lui, l’âge noir...

Bientôt plus aucun âge ni plus aucune saison

Les cercles sont brisés voici venu le printemps...





N’eus Forzh ( Peu Importe ) Parole Denez Prigent



Peu importe le vent et la pluie, un feu brûle toujours en moi.

Mon chant brille encore. Il n’y a pas un jour que je ne chante.

Peu importe les tourments de la vie. Je chante l’amour...



N’eus forzh an avel hag ar glav, leskin a ra va zan atav

Skedin a ra va c’han bepred n’eus ket un deiz na ganfen ket

N’eus forzh tourmantoù ar vuhez kanan a ran ar

DENEZ PRIGENT ( Live - Holl a-gevret ! ) extrait



Dans le bruit de la ville où je suis enfermé ma voix sait encore se lever.



Il n’y a pas un jour que je ne chante.

Rien d’autre ne me console en ce monde.



Rien d’autre ne me console en ce monde.

Alors qu’il m’a tout volé.



Volé l’ombre du vent, le chant des nuages, le bleu des champs,

le feu de l’horizon.



Volé la danse des houx sur les talus, les chemins de digitales roses et l’eau de chêne.



Volé les lunes du jour, la semence de la nuit, volé ma langue, volé mon pays.



Il n’y a pas un jour que je ne chante pour oublier les ravages de ce monde.



A l’école, j’ai appris tant de mensonges. J’ai appris que l’eau des sources était sans vie.



J’ai appris que la terre était sourde, que les pierres étaient muettes.



J’ai appris que le monde était bleu alors qu’il est

rouge, rouge écarlate.



Rouge quand le soleil se lève, rouge le soir quand il se couche.



Rouges les étoiles, rouge la lune, rouge la brise, rouge la brume.



Rouges les corbeaux sur les antennes, rouge la pluie dans les fumées.



Rouge le goudron noir, rouge-feu. Rouge la mer que je n’ai jamais vue.



Rouge est le monde et il rougit chaque jour un peu plus.



J’entends un chant dans le vent fou. Il est aussi puissant que le soleil.



Il est aussi radieux que la lune et aussi violent que le feu de la terre.



Il n’a été chanté qu’une seule fois au début du monde.



Au début du monde, c’était le déluge. La seconde fois ce sera la fin du monde.



Sans le vouloir, à tout instant mes lèvres le cherchent.

Mes lèvres le cherchent et cela me tourmente.

Cela me tourmente et me rend heureux à la fois !



KELTIAFRICA

(Frère de Chant - texte et musique de Didier GUYOT)



Où que tu sois sur la terre souvent je pense à toi

Gitan, nomade ou berbère, je sais que je te dois

la lumière d’un chant qui brûle ma mémoire,

Fier et obsédant comme un hymne barbare...



Des hautes plaines d’Ecosse ou bien d’Abyssinie

Fille d’un clan de Cappadoce ou gardien de brebis

Ton sang est le mien ont la même chaleur

Même si quelques uns y voient d’autres couleurs...



La musique dans tes veines fait battre des tambours

Qui se cognent à perdre haleine contre une armée de sourds

Mais les roulements qui passent dans tes pieds

rythmeront le temps d’un choeur de chants mêlés



Fils des brumes ou du soleil

Je voudrais que tu saches

En moi, un autre s’éveille

Celte ou peut-être Apache

Gardien d’un passé qui fera l’avenir

Souffle d’éternité qui ne peut pas mourir.



15/07/2015
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