Les dits du corbeau noir

De nos CONTRADICTIONS Réflexions Bran du

Bran Du Réflexions10 07 2009

De nos «contradictions»…



Coexistent en nous un être «diurne» et un être «nocturne» en quête ou non d’un «qi» (ou point d'équilibre et de "vérité") qui serait capable d’harmoniser le blanc et le noir (le yin et le yang) et de faire de leur cohabitation une force apte à concilier les contraires et à les harmoniser en vue de synergies et de dynamiques nouvelles…



Nous sommes tous habités de contradictions, mais ne faisons pas assez d’efforts vers la conciliation de ce qui oppose et de ce qui réunit.

 

Nous demeurons alors dans des affrontements stériles et épuisants en passant totalement à côté de la vie qui elle s’écoule limpide, tranquille, pétillante et douce entre les berges opposées de notre semblant d’existence…

 

N’étant pas, le plus souvent, dans la réalité, dans la vérité, de nos aspirations les plus secrètes, les plus profondes, nous nous efforçons de «composer» un tripatouillage d’attitudes et de comportements plus ou moins acceptables et maquillés selon les circonstances…



La musique nous apprend une bien autre «composition» avec laquelle on ne saurait faire semblant et encore moins se permettre des approximations…

 

Elle nous dit sans détour combien nous «sonnons faux», combien notre résonance et ses échos portent de dissonances lorsque notre pensée, notre corps, nos actes, nos sentiments ne sont ni accordés ni concordants…



Bien souvent nous nous contentons d’une médiocrité, d’une tiédeur, de gratifications factices autant que superficielles…

Nous sommes bien «petits» face aux grandeurs qui sommeillent en nous !…



Ce sont là de tristes généralités et surtout une réalité insupportable… Pourquoi laisser tant de beauté, de joie, d’émerveillements, de potentialité d’enchantements et de renaissances pourrir ou s’étioler dans les geôles intrinsèques d’une acceptation qui nous assigne à résidence dans la souffrance, la frustration, la culpabilité et la résignation ?



Avons nous vocation à enterrer les noces du vivant ?



L’amour autorise tout, accepte tout, engage tout, mais il ne peut rien contre ceux ou celles qui se refusent à lui ou qui ne lui accordent qu’une part limitée d’eux mêmes.

 

Il ne peut s’accomplir en plénitude si le don n’est pas total, s’il conserve des réticences, des doutes, s’il résulte d’analyses et de calculs qui l’amputent de ses dimensions profondes, intimes, jaillissantes et sincères…

Le compromis ne sera jamais sa source ni sa souche…



Nous nous devons de nous poser encore et encore les questions fondamentales:

Quelle vie est la mienne ?

Est-elle satisfaisante?

Est-elle et a-t-elle Sens et Essence ?

N’est-elle que miroirs et reflets ?

Suis-je né pour subir ou pour agir ?

Qu’est-ce qui justifie de s’interdire la plénitude de l’être ?

Pourquoi une dynamique du juste désir n’arrive-t-elle pas à s’imposer face aux peurs et aux doutes qui s’empressent d’étouffer nos légitimes élans vers la vie ?

Si l’amour ne se sépare jamais du vivant qu’est-ce qui m’autorise à me séparer de lui, qu’est-ce qui peut justifier cette «séparation», cette distorsion douloureuse et parfois effrayante entre aspiration et réalité ?



L’écartèlement m’insupporte, car rien ne saurait justifier, valider, cautionner cette incroyable distance et cet éloignement considérable entre l’être pensant, aimant, conscient qui aspire à se réaliser et à s’épanouir, et cet autre, homme ou femme, qui s’invente autant de circonstances falsifiées, de raisons bricolées et de tortures mentales pour étouffer les braises et les flammes de la vie…



C’est encore en étant dans le bien être, le mieux être, que l’on pourra s’aider et s’aimer le mieux et, fort de cet état, de cette force, de cette «lumière», de cette énergie, apporter le soutien et l’accompagnement à ceux que l’on aiment et à nos semblables….



Il ne manque pas de braises dans le foyer du cœur, dans l’âtre du désir, mais nous avons recours à tant d’extincteurs pour éteindre l’enflammée audacieuse qui jaillit librement de tous les foyers du possible !…

 

Le malaise entretient le malaise, la frustration entretient la frustration et la dépression se nourrit d’elle-même !…



Sauf croyance contraire, nous n’avons qu’une vie, une vie qui nous accueille dans notre solitude humaine et qui nous raccompagnera en fin de parcours dans cette même solitude…



Mais entre deux inconnus, deux absolus, deux infinis, deux solitudes, il y a les rencontres et la RENCONTRE…

Et cela c’est la grâce accordée à notre existence passagère…



La Rencontre s’offre, s’accueille, se respire, se partage, se conjoint, intensément car elle est à la fois naissance, renaissance, connaissance et reconnaissance…



L’amour n’emprisonne pas, les liens qu’ils instaurent ne sont pas des chaînes de forçat ou de galérien de l’existence, il sait, il connaît, la distance et la séparation, il conçoit la nécessité d’une respiration plus large et plus ample, la nécessité de trouver substance et nourriture à l’extérieur de nos sphères d’habitudes afin de mettre sur la table du partage les fruits divers et variés les plus aptes à nourrir nos communautés d’appartenance et nos relations elles-mêmes…



Ne laissons pas la «culpabilité» instaurer son emprise empoisonnée au sein de nos pensées et réflexions, ne la laissons pas investir et parasiter notre mental…

C’est un virus redoutable porteur de toutes les inhibitions et destructions (tant pour soi-même que pour notre environnement humain)…

 

Nous avons suffisamment d’intelligence, de sens morale, d’éthique, de valeurs, pour savoir si nous sommes ou non «vrais» dans le cœur du monde…



Aimer ce n’est certainement pas prendre "possession" de l’autre ni le soumettre à notre «seul désir» à notre seul besoin, ni l’enfermer dans un cercle infernal qui n’a ni centre ni élévation…

 

Aimer c’est rendre l’autre plus libre qu’il ne l’a jamais, été mais aussi plus aimant encore, plus confiant en lui-même et en ses potentialités et, de ce fait, plus responsable encore de sa vie et de ce qu’il engage à travers elle de juste, de beau et de vrai…



Aimer, connaître et créer ( ce sont là les artisans inséparables du vivre )…



La vie est limitée dans sa durée.

Elle peut se trouver amputée partiellement ou plus gravement dans ses capacités, dans ses fonctions.

On ne peut sans cesse remettre à demain la joie, la paix, l’amour, qui ne demandent qu’à jaillir aujourd’hui «ici et maintenant»…

 

Ce que nous ne vivrons peut-être pas dans la durée, vivons-le dans la densité, la vérité, la beauté et l’intensité de l’instant car dans l’instant réside l’immortalité de ce qui fut, est et sera et ce au-delà de nos péripéties existentielles…



L’exercice existentiel (et difficile) par «excellence», c’est celui qui consiste à trouver en permanence une médiation, une régulation, un équilibre, une harmonie, une concordance entre des oppositions, des contradictions, des antagonismes, entre le «je» et le «soi», entre le soi et le soi ou le moi de l’autre…



Le bonheur de tous implique le bonheur individuel, lequel impose que chacun trouve sa juste substance et sa juste nourriture et sache autant redistribuer que recevoir et offrir…



Le «bon heurt» c’est celui qui entre deux silex existentiels fait jaillir les étincelles de la vie…



Ce n’est pas en se «noyant» ensemble que nous serons en mesure de nous porter secours !



L’Amour est bien plus grand, plus englobant, plus ample, plus large, plus immense et en fait plus incommensurable que la demeure que nous lui assignons en nous.



Toutefois quand nous laissons notre cœur, notre corps, notre esprit, notre âme, revêtir la totalité de son Essence et de son Anima, alors nous devenons Partie d’un Tout qui se reconnaît en sa Partie…

Lors, nous sommes, nous aussi «incommensurables» !…



Nous ne pouvons apporter de bonheur à ceux qui le refusent, mais s’approprier ce don et cette offrande sans remercier ni «redistribuer» en retour, ce n’est pas, ce n’est plus, de l’amour !…



Voilà donc quelques «réflexions» estivales, des réflexions qui «occupent» ma pensée tant la souffrance, la culpabilité, le mal être, sont d’actualité au sein d’une société totalement «suicidaire» car mentalement et émotionnellement coupée des fondamentaux de l’existence, de l’essentiel «vital», du spirituel et du sens du «sacré»…



Chacun, chacune à son chemin à faire dans le labyrinthe de ses douleurs, de ses contradictions et incompréhensions et lui seul peut en parcourir les nombreux dédales…



Je souhaite témoigner à ceux-là l’amour, l’amitié, la compassion, le soutien, l’accompagnement qu’ils suscitent en mon cœur et en mon âme.



Puissent la bienfaisance et la bienveillance étendre leurs ailes sur leur sente de cendre et de lumière !



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15/07/2015
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