Les dits du corbeau noir

DE LA PRIERE, DE L'INVOCATION 2020 BRAN DU REFLEXION/ETUDE 08 01 JANVIER

 

 

 

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Photo  Bran du 

 

 

 

 

De la prière, de l'invocation ...

Bran du     le 08 01 2020

 

Comme tous les articles publiés sur ce blog les propos tenus n'engagent que leur auteur et ses propres "limites", ils sont aussi une avancée, une tentative de compréhension et d'entendement, qui constituent le cheminement existentiel qui est le mien à travers une Tradition dont la sagesse et les enseignements guident des pas parfois malhabiles et quelque peu, audacieux...

 



Il s'agit ici d'un sujet « délicat » et très interpellatif car « prier » suppose ou implique une « croyance » sans laquelle cet acte ne se justifie pas...

 

Il s'agit aussi de croire en la "vertu" d'une prière, d'une invocation, lorsque l'on s'adonne à celle-ci...

 



Pourquoi « prier » ou « invoquer », comment, dans quel but et dans quelle attente ?...



On peut distinguer la prière individuelle et la prière communautaire...



La prière en tant louange et offertoire, remerciement et expression de gratitude et la prière de demande et de sollicitation...



On peut rendre verbalement hommage à une ou plusieurs divinités dont on clame l'existence, les valeurs, la beauté, la grâce, la générosité, la bonté, la prodigalité, l'efficacité protectrice... (Sous la forme d'hymnes, de chants, de poèmes etc...)

Ou/est solliciter des faveurs, des attentions, une bienveillance ou bienfaisance, un soutien, un appui, la prise en compte de vœux et de souhaits personnels ou non...



Ces actes peuvent être oraux ou silencieux et sont généralement accompagnés d'offrandes diverses et variées...

(On ne saurait « recevoir » sans avoir « offert » au préalable !...)



Lors des rituels et dans les préliminaires de ceux-ci il y a une invocation qui est une convocation à présence et à accompagnement...

Il y a aussi la « Grande Prière » ou « Grande Invocation » qui est le texte que la majorité des clairières druidiques prononcent et qui fait « lien » entre elles à travers le temps et l'espace...

Une invocation tirée du Dialogue des Deux Sages et adaptée, transposée, lors du « renouveau » druidique, peut-être au 18è ou 19è siècle... Il en existe d'ailleurs plusieurs versions (une trentaine au moins) avec des variantes, mais structurer globalement de façon assez proche...



Il y a la forme lue, codifiée, récitée et celle qui implique de la connaître par et avec le cœur ; et celle spontanée, improvisée et inspirée par l'Awen... Ce qui, à mon sens, et en connexion avec l'Essence, devrait être plus souvent le cas!)...



Cet « appel » requière une attitude de ferveur, empreinte d'humilité, de modestie et de respect, de sincérité et d'authenticité, mais aussi de joie et d'enthousiasme ; (enthéo : avec Dieu)...



L'invocation orale, parlée donc, est un pont vibratoire, une passerelle chargée d'intention et d'attention entre un monde et un autre, entre l'humain et le divin qui le transcende, entre le monde terrestre et le monde céleste, entre l'homme, la femme, les sacerdotes, les servants et servantes, une assistance dite pieuse et en recueillement et une ou plusieurs entités divines et sacrées...(Connues, identifiées et disposant de diverses fonctions, qualités et attributs)...



Ceci basé sur une connaissance, une croyance, une confiance, une reliance et une espérance... En termes et vocables choisis à cet effet ou inspirés en ce sens...



Cela relève autant du physique, du culturel, du traditionnel, du psychique que de la métaphysique...



La première des questions étant : pourquoi j'invoque, je prie, je sollicite, je m'adresse au « sur-humain » ?

A chacun et à chacune de réponde objectivement à cette interrogation et interpellation...

 

 

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Ce qu'en dit le dictionnaire :

 

Prier : s'adresser à Dieu, à un être « surnaturel », élever son âme à Dieu par la prière....

Demander par grâce avec humilité et déférence, implorer, solliciter, supplier...

Mouvement de l'âme tendant à une communication spirituelle avec Dieu par l'élévation vers lui de ses sentiments...

Invoquer : appeler à l'aide par des prières, conjurer, implorer...



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Prier implique donc de faire emploi de son « âme » élément lui-même spirituel et fondamental en terme de « croyance »...



« Prier » n'est-ce pas alors établir une relation d'âme à ÂME  et de mettre en œuvre le plus sûr moyen d'instaurer un lien efficace d'entendement et de juste correspondance entre la Partie et son Tout ?



L'Etre humain qui conçoit en conscience, lucidité et cohérence qu'il détient au sein de sa constitution corporelle, charnelle, un « élément divin », une « part divine » ou une « semence divine » et qui offre le creuset ou l'athanor de son être à l'épanouissement de cette part, partie ou semence, participe d'une alchimie spirituelle permettant à l'Esprit d’œuvrer au sein de la matière afin d'en dégager peu à peu les substances et vibrations, les forces, énergies et lumière, spirituelles....

D'où le passage progressif du « non-être » à l'Êre réalisé et accomplit ; passage impliquant une conscientisation des étapes nécessaires par l'accroissement et l'élévation maîtrisée des plans et niveaux de la dite conscience ; étapes « initiatiques » comme il se doit alors...



Prier, invoquer, constituent la mise en connexion, en conjugaison, en « osmose », en correspondance et résonance d'un émetteur humain doté d'une fréquence divine communiquant avec un récepteur « surnaturel » apte à capter l'émission et son contenu...

Cette onde, cette fréquence, véhicule les valeurs et les sentiments humains les plus profonds, les plus sincères et les plus élevés....



Pas de communication possible, authentique, véridique, efficiente, sans croyance, conscience, connaissance, alliance, reliance, confiance et espérance...

De même si l'émission est brouillée par des intentions, des volontés, des attentes, des attitudes dont la teneur et la portée sont « parasitaire »  au regard de ce qui précède!...

 

 

 

 

 

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Implorer, supplier, conjurer, ne me semble pas être des termes et des actes souhaitables au sein d'une telle émission/réception qui repose sur des entendements majeurs qui n'ont pas pour objet de rabaisser l'être par rapport à ce qu'en attendent les divinités invoquées, lesquelles se veulent, tout au contraire, nous permettre de chercher et de trouver en nous-mêmes, par nous-mêmes et avec l'aide de notre « spiritualité interne », les solutions ou résolutions attendues, souhaitées et espérées...



Si la « divinité » suprême est censée tout connaître de sa « création » et de l'évolution de celle-ci dans le temps et l'espace, elle n'a guère besoin de tout connaître de nos sollicitudes...

 

Cependant et considérant que chaque créature que nous sommes détient une singularité, une spécificité, que les autres n'ont pas, elle favorisera, au sein des épreuves et des expériences réalisées, l'éclosion et la floraison de celles-ci afin d'enrichir en données et informations le plan d'évolution spirituel propre à chacun, mais « comme Un » à tous et à toutes...



Bien des implorations, sollicitations, demandes, sont tournées vers l'extérieur, vers des espaces inconnus et infinis qui ne sont et ne sauraient être les nôtres en l'état d'existence terrestre qui est le nôtre et s'adressent au sur-humain ou supra-humain qui par définition ne se définit pas et ne se « nomme » pas...

 

N'est-il pas préférable dès lors de s'adresser directement au germe spirituel (fait de forces, d'énergies et de lumières) que nous détenons en notre « intériorité » corporelle afin qu'il soit, qu'il se fasse, l'interlocuteur privilégié, l'intermédiaire éloquent, l'ambassadeur attitré entre nous et le divin  et qu'il tire alors de sa faculté d'intercéder efficacement sa propre substance et croissance et donc aussi les nôtres ?...



Nous attendons bien souvent, le plus souvent même, d'une prière une sorte de « miracle » et implorons la survenance de celui-ci. Nous implorons avec des accents de forte sincérité une intervention « miraculeuse » venant contrarier ou empêchant un événement douloureux, dramatique, qui nous affecte fortement, de se produire... Bien souvent en vain, hélas, et cela est souvent de nature à remettre en cause les fondements mêmes de notre croyance...

 

 

 

 

 

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Les autres règnes de la création n'ont nul besoin de « prier », « d'implorer », de « supplier » et pourtant il ne manqueraient pas de forts motifs pour le faire ! Mais ils acceptent leur situation sans pour autant que cela relève d'une « résignation », car ils ont leur propre et singulière « intelligence »(à défaut d'un autre terme à inventer) ; leur but ultime étant de perpétuer la vie, de la pérenniser à tout prix, y compris le leur...

 

Tout arbre, toute plante, ont pour vocation de produire fruits, semences et graines et leurs efforts, leur obstination, quelque soient les difficultés et les obstacles rencontrés, iront vers cet objectif majeur...

 

Il nous appartient de faire de même avec l'intelligence et les sens qui nous sont donnés tant que nous en avons les moyens physiques et psychiques et que rien ne vient altérer nos facultés à cet effet...

 

Rien ne se perd de ce que nous avons sincèrement et amoureusement offert au monde et à l'univers...

Tout Amour généreusement dispensé est humus et terreau pour d'autres croissances aimantes...

 

Nous pouvons (et peut-être même devons) solliciter aide, soutien, accompagnement, conseil, au « spirituel » pour nous permettre d'assurer le plan « matériel » et « existentiel » qui est le nôtre et ce selon le temps qui nous est imparti et sa rupture parfois anticipée...



Ne demandons pas l'impossible à l'au-delà quand une part de celui-ci réside potentiellement en nous en tant que vecteur de résolution !



Jacques Brel disait : « Dieu ce sont les hommes (et les femmes) et, un jour, ils sauront »... L'humain contient en germe, semence et graine, du divin dont il accepte ou non de mener pour lui et en sa propre chair, les labours... lesquels ont l'Amour pour soc...



Là est sans doute le « miracle » des miracles  !....

 

 

 

 

 

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Une divinité, selon mon sentiment, ne se « fait pas prier » pour être à l'écoute, mais me semble ne pouvoir exaucer que ce que nous sommes en mesure nous-mêmes de mettre en œuvre et ce, dans nos limites humaines imparties, en nous dotant des « forces, énergies et lumières » susceptibles d'apporter en soutien leur contribution à nos propres investissements...



Depuis fort longtemps et sans doute dès la prime évolution de l'humanité, on prie, on invoque, on sollicite en toutes les langues et de toutes les formes et façons...

L'homme « primitif » est dit-on « homo religiosus », il s'adonne très tôt à un fort besoin d'être relié à ce qui le dépasse, l'interpelle, l'interroge, l'inquiète, le bouleverse... et d'entretenir avec ce mystère un contact susceptible de se « concilier » les « bonnes grâces » de celui-ci...

 

Crainte, besoin de compréhension et espérance composent les bases des premières sollicitations humaines adressées à « l'inconcevable »...

 

Cela repose donc entièrement sur une notion de « foi » qui implique un ou des destinataires inconnus mais qu'il est indispensable d'identifier même partiellement et sous diverses formes afin d'établir une connexion laquelle implique de reconnaître à l'interlocuteur supposé (singulier ou pluriel) une capacité d'écoute, d'entendement, de « réceptivité », de prise en compte suivie si possible d'une intervention satisfaisante...

ET cela vaut de même pour notre époque en tout lieu et toute culture...



Prier ensemble lors d'un rituel s'apparente pour moi à une invitation, à une convocation à présence des « Forces, Energies et Lumières » émanées de ce qui Fût, Est et Sera afin que la cérémonie « baigne » dans un halo, dans une aura, de bienveillance et de bienfaisance... Afin qu'elle porte l'assemblée à équilibre et harmonie... et qu'elle dote celle-ci d'un Esprit de convergence et d'entendement qui lui permette de faire Cercle de fraternité, « Centre » et « Verticalité » transcendante...



Il me semble également que la prière se devrait d'être davantage une louange, un hymne, un chant, une danse, une gestuelle, une chorégraphie du cœur, de l'esprit, de l'âme... Un « offertoire » déposé sur l'autel du don, de la générosité, de la joie et de l'enthousiasme au sein même d'une croyance, de conceptions d'entendements majeurs, qui fassent du corps, des sens, de la voix, de la pensée une « célébration » intime ou communautaire...

 

Nous serions lors le vase, l'Esprit, l'eau et la prière, le bouquet fleuri...

 

 

 

 

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08/01/2020
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