Les dits du corbeau noir

De la Permaculture (envoi de François LLINAS)

 

 

 

 

Préambule et définition :

 

 

La permaculture est un mode d’aménagement de cultures, de lieux de vie, et de systèmes agricoles humains qui utilise des principes d’écologie et le savoir traditionnel pour reproduire la diversité, la stabilité, l’autosuffisance et la résilience des écosystèmes (la nature et les hommes), tout en produisant de l’abondance, tant agricole que culturelle…

 

Elle est née dans les années 1970 à l’initiative de 2 australiens Bill Molisson et David Holmgren, qui cherchaient à mettre en place des systèmes agricoles stables et autogérés, répondant aux besoins des hommes sans occasionner de dégradations à l’environnement. Elle se présentait à l’origine comme un outil pour repenser l’agriculture. Le terme « permaculture » vient de la Contraction des mots « permanente » et « agriculture »…

 

 

Objectif :

 

 

Elle vise à répondre aux besoins fondamentaux des êtres humains (boire, se nourrir, se loger, se chauffer, s’habiller…) sans détériorer la planète et sans nuire aux autres espèces. De cette façon la permaculture peut s’appliquer à n’importe quel site, quelque soit sa taille ou sa vocation, qu’il s’agisse d’une exploitation agricole, de son habitation, d’un quartier, d’une ville etc…

 

 

Une base incluant une éthique fondamentale :

 

 

Prendre soin de la terre : prendre soin de l’environnement (eau, terre, air, plantes, animaux, micro organismes, …) pour que les systèmes vivants puisses continuer à exister…

Prendre soin des hommes : faire en sorte que chaque être humain ait accès aux ressources nécessaires à son existence.

Encourager la coopération, la solidarité et le partage et préserver ainsi la qualité des liens et leur valeur économique…

Redistribuer les surplus : créer de l’abondance et s’assurer que les ressources limitées de la planète soient distribuées de manière équitable…

 

 

Les principes :

 

 

David Holmgren a proposé plusieurs grands principes reposant sur l’éthique perm culturelle :

1 / Observer et interagir

2 / Récupérer et stocker l’énergie

3 / Obtenir un rendement

4 / Appliquer l’autorégulation et accepter les réactions

5 / Utiliser et mettre en valeur les ressources et services renouvelables

6 / ne pas produire de déchets

7 / Planifier de la structure au détail

8 / Intégrer plutôt que séparer

9 / Utiliser des solutions petites et lentes

10 / Utiliser et mettre en valeur la biodiversité

11 / utiliser les bordures et mettre en valeur le marginal

12 / utiliser et répondre de manière créative aux changements

 

 

On compte aussi :

 

 

1 / Concevoir les positions relatives des éléments de l’écosystème (faune, flore, énergie…)

2 / Chaque élément à des fonctions multiples ( ex coupe-vent, engrais naturel, fourrage, aliment, support de plante grimpante…)

3 / Chaque besoin est satisfait par des sources multiples

4 / Concevoir l’implantation des éléments en fonction de la fréquence d’usage, des microclimats…

5 / Utiliser les ressources biologiques

6 / Empiler verticalement les composants de l’écosystème ( ex arbres plus ou moins grands, buissons, herbes, racines, plantes grimpantes…)

7 / Anticiper et concevoir les successions naturelles dans le temps

 

 

Caractéristiques fréquentes :

 

 

Usage important du « mulching » (couverture des sols avec des déchets végétaux afin de garder l’humidité, de protéger des herbes non désirées et d’apporter de l’engrais.)

Rôle majeur des arbres et espèces pérennes (noix, fruits)

Faible densité de forêt pour développer les étages plus bas

Création de lisières et de haies (diversité des espèces présentes et meilleure productivité)

Implantation de micros-climats ( par des coupe-vents, des étangs, la topographie, les ombres…)

Importance de l’apiculture et des animaux de ferme

Planification de parcours pour les animaux (afin qu’ils se nourrissent et déposent leur engrais tout seuls…)

 

 

Alternative pour le XXIè siècle

 

 

En ce début de 21è siècle où les évolutions démographiques environnementales et économiques s’accélèrent, il est à noter que la permaculture intègre des démarches innovantes et en synergie avec des initiatives correspondant aux urgences actuelles planétaires et humaines…

Développement durable (rapport Brundtland 1987) Agenda 21 ( Sommet de la Terre à Rio 1992 )

Mouvement des villes en transition (Transition Towns - Rob Hopkins) fondé en Angleterre en 2006

 

 

Rappels : ETHIQUE

 

 

Prendre soin de la terre et de l’humain - Partager équitablement - Principe de conception : observer et interagir - Collecter et stocker l’énergie - Créer une production - appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction - utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables - Ne pas produire de déchets - partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails - utiliser des solutions de petites échelles et avec patience - utiliser et favoriser la diversité - utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure - utiliser le changement et y réagir de manière créative…

 

 

Autres aspects : Finances et économies

 

 

Monaie locale et régionale / Covoiturage et voiture partagée / Epargne solidaire et commerce équitable

Marché des producteurs et AMAPS / WWIDF et réseaux similaires

Quotas d’émission négociable / Analyse du cycle de vie et bilan carbone

 

Foncier et gouvernance :

 

Coopératives et associations ( pratique de l’écoute et du consensus en réunion )

Habitat collectif et écovillage

Propriété aborigène et droit d’usage traditionnel

 

Soins à la nature et à la terre :

 

Jardinage bio-intensif / Jardin-forêt / Agriculture naturelle / Collectionner les graines / Agriculture biologique et biodynamiqe / gestion hollistique des pâturages / Agriculture en succession naturelle (NSF) / Collecte des eaux de ruissellements (Approche Keyline)

Agroforesterie forestière naturelle / Aquaculture intégrée / Chasse et cueillette sauvage / droit de glanage…

                                             VOIR : Permacultureprincipes.com

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Extrait du livre de Bernard BOISSON -

présentation de son exposition tenue à Barenton en Fontainebleau

 

 

 

« Aurions-nous depuis toujours traversé la vie en somnambules à côté du vivant ?…

La forêt sans l’homme réveille l’humain intérieur… 

Le besoin de retourner à une nature authentique et non défigurée va s’exprimer avec de plus en plus d’acuité.

Nous n’avons pas sérieusement médité sur le sens du vivant ou sur le sens de l’évolution…

Et comment vivre cette conscience si nous n’avons plus le moindre contact avec la nature la plus primordiale ?…Comment, si nous sommes contemplateurs de rien mais consommateur de tout et si nous oublions de nous mûrir spontanément au contact de l’essence première du monde ?…

Donner un sens à notre avenir est indissociable de notre recyclage mental continu dans les confins de notre Origine…

Resensorialiser les villes au lieu d’urbaniser la nature…

L’indicible n’est pas accessible à l’homme conditionné…

Lorsque nous sommes (en conscience et toute sensibilité déployée et à l’écoute) immergés en une forêt sauvage, nous faisons reconnaissance de tout ce qui s’est ranimé dans notre vie sensible…

Parce que « l’Originel » est seul là où il se trouve, nous ne pouvons être que seul pour le découvrir…

Devenir implorateur avant que d’être explorateur ( au sens de visiter d’abord nos « terres intérieures »)…

Etant déshabités du mystère du monde nous devenons curieusement les étrangers de nous-mêmes…

La mission de l’art est de réveiller en nous un art de vivre, de retrouver un amour de la terre complètement rechargé en vie sensorielle…

Instruire la quête de l’humain inconditionné et que celui-ci soit en communion avec la nature…

Croyant nous régénérer bien souvent nous ne vivons qu’une simple consommation sensorielle

 



14/02/2012