Les dits du corbeau noir

DE LA DRUIDITE ENSEIGNEMENT/REFLEXION BASES et FONDEMENTS Bran du 15/NOVEMBRE 2015

De l'Etat de Druidité : Fondements et bases Bran du



Le « druidisme » est l'expression majeure, spirituelle, religieuse dans ses rapports et relations, philosophique, éthique, culturelle et sociale du monde Celte...

 

Cette « expression » est spécifique à l'Occident, mais a pour souche le monde indo-européen d'où de fortes ressemblances ou parentés de concepts et de fonctions entre Brahmanes et Druides...

 

Elle n'a pas, en elle-même, une volonté de s'imposer à la liberté de croyance de chacun et ne pratique pas de prosélytisme ni de « conversions » obligatoires...

On ne connaît pas de « guerres de religion » chez les Celtes...

 

Elle n'a pas souhaité, volontairement, et en connaissance de causes à effets, se figer dans l'écriture ni se statufier ni encore moins se « définir » ; le fait qu'elle ait « privilégié la loi dite de Nature sur la loi dite de la Lettre », (ceci fondé philosophiquement et spirituellement selon ses conceptions profondes et intimes) lui a valu jusqu'à encore très peu d'années de ne pas être reconnue comme une civilisation à part entière...

(Une exception toutefois réside dans l'art Celte non dénoué d'un langage très signifiant, souvent symbolique et analogique, mais demandant de posséder des clefs pour en faire "lecture".)

Ce trait particulier est d'importance pour comprendre l'Esprit et l'Anima de cette société d'hommes et de femmes répartis dans toute l'Europe et au-delà (Galatie soit en Asie Mineure) sur une période de plus d'un millénaire...

 

La période dite « historique" débutant lors des premiers témoignages d'observateurs grecs et romains et de la découverte d'occupations de sols riches en témoignages d'une présence longuement attestée (Suisse et Allemagne) soit vers – 600 avant J.C..

 

Mais ceci ne serait être le point de départ de la mouvance celtique présente depuis bien plus longtemps sur le sol européen.

 

Les chercheurs avancent l'idée de « proto-celtes » et font reculer cette présence à deux ou trois millénaires avant J.C....

Ils feraient alors le lien avec les sociétés dites mégalithiques dont ils auraient repris une part de l'héritage en terme de pratiques culturelles et de croyances ou concepts religieux....

 

Quant à l'origine du Monde Celte cela est encore l'objet de débats et de contestations...

Certains parlent des plaines de l'Anatolie voir au-delà. (Des tombes mongoles ressemblent très étrangement aux tombes des Princes Celtes!)

 

Une indication toutefois en ce qui concerne le « druidisme » dans les récits anciens :

ceux-ci font état des "îles du Nord du Monde" comme étant le siège originel et la source de provenance du dit druidisme...

 

Un Nord « Mythique », mythologique et archétypal assurément, mais avec des éléments géographiques et climatiques qui pourraient en effet donner une localisation géographique « nordique »...

A noter que dans le monde indo-européen, le Nord est considéré comme le lieu des enseignements et des initiations soit des « commencements » et des « apprentissages »...


A noter aussi que Nord et Ouest sont « confondus » dans la pensée celtique... Et que « l'au-delà » celtique (L'Autre-Monde, le Sid ou Sidh...) oscille entre ces deux directions (par rapport au soleil qui se couche et à la provenance supposée des origines celtique.)



Il n'y a pas de druides ni donc de druidisme sans société celtique et inversement....



Ces druides, une fois les querelles étymologiques et les interprétations diverses épuisées, semblent bien être : Les Très Savants ou les Grands Voyants... Soit des êtres humains ayant acquis une Grande Connaissance et, de par, Celle-ci, des capacités de vision et de perception aiguisées...

« Connaissance » ayant en ce temps là valeur aussi de « conscience »....

Une connaissance impliquant la maîtrise en toute pratique à l'image de Lug, le « polytechnicien ; le multiple artisan, qui est le modèle par excellence à « imiter » et l'un des personnages majeurs du panthéon celtique...

 

Les Druides (ou Druidesses) s'efforceront donc d'acquérir et de pratiquer les sciences, sagesses, disciplines et arts dans tous les domaines de l'activité humaine, certains se « spécialisant » et d'autres étendant leur savoir sous une forme multidisciplinaire...



Le Féminin a aussi accès au « sacrifice » (le service du sacré) dans des domaines plus spécifiques à ses sensibilités et prédispositions comme la voyance, la prédiction, les soins et le gardiennage des eaux et des feux.... (Mais il est lié aussi, dans un autre domaine, à des initiations guerrières et sexuelles.)...

 

Le Féminin est aussi considéré comme « messager de l'Autre Monde » et prend l'apparence, dans ce cadre, d'un oiseau.

Il peut aussi se présenter sous la forme d'une très belle femme tenant en ses mains une branche de pommier avec des pommes symbolisant l'Autre Monde, le Sid... (L'Avallon Pommerum des légendes plus tardives et christianisées du Graal.)...



La société celtique se caractérise aussi par des formes d'égalité entre les sexes ; la Femme ayant accès à tous les domaines de l'activité humaine et à l'exercice de tout pouvoir....

 

Il n'y a pas de Dieux formants le panthéon celtique sans une Déesse leur ayant donné vie et existence.....



La Société celtique est ordonnée, structurée et charpentée selon la conception indo-européenne de la tripartition soit en trois classes : la classe sacerdotale, la classe royale et guerrière et la vaste classe des producteurs et artisans....



Druide et Roi forment un binôme fonctionnel afin d'assurer la bonne régence de la société celtique.... Le Druide ayant préséance de Parole et de Conseil sur le Roi....

 

L'environnement naturel, les éléments et les règnes occupent une grande place et font l'objet de considération et de respect dans le monde celtique... (On pourrait parler d'un sentiment  pré-écologie.)...



De la Pensée et de la Parole celtique :



Nous ne savons presque rien en fait de celle-ci et très peu dans le domaine des concepts religieux et encore moins des rituels et pratiques sacrificielles....

 

Ceci pour diverses raisons :

La volonté même des Druides de ne pas figer sur un support une pensée conçue comme sans cesse évolutive.

Ils ne concevaient pas de fixer à demeure et dans l'espace et le temps des éléments d'observation, de déduction et de compréhension, de croyance pouvant changer dans le temps, soit « d'immortaliser » une erreur d'entendement préjudiciable à la «Connaissance » même...

 

La volonté du monde Chrétien de faire disparaître les pratiques et croyances païennes... (Exception faite chez les irlandais certes, convertis au christianisme après l'arrivée de Padreig, mais fort attachés à leur « Mémoire », à leur « Passé », à leur « Histoire » qu'ils conservèrent en mettant par écrit ce qui restait de la Tradition orale en faisant toutefois le tri et en excluant de cette retranscription tout ce qui était relatif aux cultes païens....


Padreig lui-même conservera cependant et étrangement une pratique païenne ; celle faite avec les doigts de la main et relative a priori à la divination et peut-être à un langage « secret » issu des « Ogam »....



De la doctrine druidique :

Difficile donc, de façon rationnelle et scientifique, si ce n'est, et encore, par une immense connaissance du monde indo-européen et d'études comparatives très poussées (y compris en linguistique) ; ceci complété par l'état des recherches et des découvertes archéologiques et historiques, de pouvoir disposer de l'ensemble du corpus de la croyance philosophique et spirituelle des Celtes....



Deux voies d'accès à cela subsistent :

La voie « matérielle » en quelque sorte :



C'est-à-dire l'ensemble des éléments et documents laissés en héritage (et ceux encore à découvrir), les éléments apportés par les observateurs étrangers de l'époque, les nombreux travaux universitaires menés depuis au moins plus de 300 ans (lors de la création sous Napoléon III de la première Académie Celtique) et les mises en commun des apports interdisciplinaires venant éclairer et compléter la recherche individuelle et parcellaire...

 

Toutes ces sources réunies nous donnent et procurent des éléments épars qui par recoupement apportent en effet quelques éclairages, mais sans combler tous les vides pour autant...

 

Il reste encore un vaste champ sujet à bien des interprétations et à bien des débats contradictoires !

 

Cependant, il ne faudrait surtout pas négliger l'apport de l'art celte qui fait aujourd'hui l'objet d'un décryptage particulier et qui livre sous diverses formes "codées" un langage des plus importants pour compléter et affiner nos connaissances....



Une autre Voie plus singulière et sans doute la moins explorée et la plus mise à l'écart :

la Voie spirituelle...



Le postulat : La croyance druidique qui a élaboré une doctrine sapientiale regroupant toutes les disciplines confortant une « pensée » est certes née d'un héritage « pré-celtique » complété par de nouvelles observations, analyses, études, réflexions, expériences, déductions, inspirations et visions, mais ceci sur deux plans qui se complètent ; un plan « matériel » et un plan « spirituel » ; ce dernier donnant Sens et Essence, Anima et Principe, Cohérence, Centre, Cercle et Milieu au premier...



On peut tout à fait comprendre que des chercheurs, scientifiques, appliquent déontologiquement une rationalité en leurs recherches car telle est leur fonction, mais la Matière étudiée ne saurait se comprendre sans l'Esprit qui la conceptualisé, façonné, mis au monde, et c'est là un aspect cependant majeur de toute recherche dans le domaine de la religion de la philosophie et de la spiritualité...



Concepts et croyances et les pratiques induites relèvent d'un Anima, d'un Principe, d'une Essence de nature Spirituelle qui s'expriment en terme de relations et de rapports à travers des cultes et l'organisation d'une société en tant que vecteurs et facteurs de cohésion et d'entendements collectifs signifiants la nature des liens et des alliances entre l'être humain et le surhumain (la dimension sacrée et divine.)



Mieux comprendre, appréhender au mieux la « Matière Celtique » implique, suppose, d'aborder l'Esprit qui y préside donnant fond et forme à la dite « Matière »....



Hors, l'Esprit, ne saurait être réduit à la Matière qu'il anime temporairement et provisoirement ou encore transitoirement !...



Comprendre la Matière demande immanquablement de connaître l'Esprit qui la mise au monde et en a opéré les alchimiques et spirituelles transformations....



Si nous n'avons pas « connaissance » de cet Esprit, nos travaux et études sont vouées à l'échec ou au mieux réduits à une vision très parcellaire et très fragmentaire de l'Oeuvre spirituelle...

(Tout fragment identifié fait bien partie du Tout dont il est l'une des ambassades, mais ne peut exprimer cette totalité à lui tout seul. Il témoigne cependant et partiellement donc de l'existence de ce Tout.)



Ce que nous savons ou pouvons savoir de l'Esprit du monde Celte

(avec beaucoup d'humilité et de modestie dans ce domaine sacré.)



L'homme ou la femme Celte possède une « Âme » ( un Anima, un Esprit.. ) qui est considérée comme Immortelle et qui ne peut donc mourir quand l'enveloppe corporelle et individualisée qui la détient termine son existence terrestre....



L'Etre humain est donc constitué de Matière et d'une Part Spirituelle qui se détachera de lui au terme de la vie octroyée...



Il y a donc pour cette Âme une autre destinée que la mort....

Et son destin est d'être « immortelle » !....

Et c'est bien là sans doute où réside la croyance fondamentale à partir de laquelle s'ordonne et s'éclaire toutes les autres...



Et c'est bien le « sujet » du druidisme que de se rapporter toujours à son « Verbe » ou « Logos » !...

« L'objet » dont on fait l'étude, en le replaçant dans la fonction qui lui échoit, à lui aussi une dimension spirituelle préalable qui est celle de l'artisan « initié » qui l'a mis au monde et sans lequel il ne serait pas ce qu'il est !



Etudier rationnellement la Matière celtique est indispensable et ce, avec toute la rigueur scientifique nécessaire à cela et nous ne serions que trop remercier et rendre hommage aux chercheurs, historiens et archéologues qui nous ont livré ainsi la Matière, par eux, exhumée et étudiée...



Mais, il appartient à l'Esprit qui nous anime en tant qu'héritier de la pensée celto-druidique d'aller à la rencontre de l'Anima et de l'Essence contenus dans la Matière observée et étudiée afin de restituer à la Matière sa dimension Spirituelle et de faire toute la Lumière possible sur les ombres qui l'entourent...



Cette approche « spirituelle » est le fondement même de notre cheminement druidique qui n'a de sens que dans l'entendement et la compréhension de cette Essence spirituelle à l'oeuvre en tout être et toute chose... 



C'est en cette dimension majeure, essentielle, élémentaire et fondamentale que nous pouvons incarner réellement notre Tradition, la faire vivre en notre corps, en nos pensées, en nos actes, gestes et paroles... 



C'est aussi ce qui fait de la pensée celtique et de ses conceptions hautement et profondément spirituelles un ensemble d'entendements, de croyances, de connaissances, de consciences, de confiances et d'alliances qui sont de nature « anhistorique » ; c'est-à-dire un « corpus » qui ne relève pas de l'Histoire et qui ne saurait se laisser enfermer, définir, fixer, limiter, conditionner et formater par Elle...





La pensée celtique peut être symboliquement et analogiquement comparée à une source divine et sacrée dont l'origine se situe dans le monde mythologique et archétypal dont les eaux bienfaisantes et bienveillantes s'écoulent et ruissellent afin d'irriguer l'humus de notre humanité et de faire éclore en chacun le « Germe de Lumière », la Semence spirituelle, la Graine de son Arbre de Vie »... (Le Manred de la Tradition galloise.)



C'est à l'Ecoute de cet « Esprit » aussi immortel que l'Âme qui nous « anime » (si nous lui reconnaissons bien entendu cette présence et ses fonctions) que nous serons en mesure, de voir, d'écouter, d'entendre et de comprendre l'Oeuvre spirituelle, cosmique et universelle qui s'adresse spirituellement à nous à travers nos mémoires, intelligences, consciences et sensibilités propres et spécifiques au champ vibratoire et aux fréquences d'échanges, de découvertes, de rencontres, de partages, d'alliances et de relations qui sont, celtiquement, les nôtres...



Tous nos efforts de « cheminant » doivent tendre vers l'entendement spirituel ce qui traditionnellement implique d'être à l'écoute de l'Awen, qui est le Souffle inspirant, respirant et ambassadeur de l'Incréé ou de l'Innomé ; soit le Principe et l'Essence de toute la Création passée, présente et en devenir...

Soit encore la Loi d'Evolution dans son ensemble ; une Evolution sustentée par notre propre évolution et ce, en terme de Conscientisation soit d'augmentation progressive et expérimentée de nos niveaux et de nos plans, de plus en plus claires et subtiles, de compréhension...



Ce Souffle est l'Expression cumulée, conjointe, sacrée et divine, des « Forces, Energies et Lumières » à l'origine de tout ce qui fût, est et sera...

 

Cette démarche spirituelle nous incombe hautement à nous qui pérégrinons sur la Sente de Lumière, car n'est pas, nécessairement, les chercheurs ou historiens, quelles que soient leurs compétences, facultés et mérites, leur honnêteté intellectuelle et leur rigueur scientifique indispensables, à qui échoit celle-ci sauf quand le chercheur se double d'un cheminant, ce qui arrive parfois. ….



Les Druides n'ont pas souhaité nous fournir toutes les arcanes de leurs croyances et conceptions et il y a une très bonne « raison » à cela et celle-ci est spirituelle. (Spirituelle donc mais non sans raison!)...



Ce que la Matière par elle-même ne peut pas tout nous enseigner de l'Esprit ; l'Awen, nous l'enseigne lui pleinement pour autant que nous soyons à son écoute, à son « école » ; soit sous le Pommier aux Pommes d'or et d'argent ou en baignant, comme le Saumon, dans la source aux 9 coudriers ou au 5 ruisseaux de sapience, de sagesse...



Comme elle le fût pour les Très Anciens et très Anciennes, la Nature est notre seul véritable « Livre » ; un Livre parmi les plus sacrés qui soient et qui demeure toujours infiniment et absolument ouvert contenant, en Essence et Substance, tous les enseignements, toutes les révélations, toutes les expériences et créations, dont nos sens et intelligence peuvent être sustentés afin de faire croître en chacun son propre Arbre de vie ; un Arbre qui peut alors se conjoindre à la Forêt primordiale de tous les entendements... en exprimant par le culte, le rite cyclique, par le don et l'offrande de ses propres fruits arrivés à maturité, son immense gratitude et ses « mille » remerciements.



A suivre....



27/11/2015
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