Les dits du corbeau noir

DE LA DRUIDITE : CE QU'ILS EN DISENT J C CAPPELLI EXTRAITS D'ENTRETIENS 2017 BRAN DU 29 12 DECEMBRE

 

De la « druidité » ce qu'ils en disent :

Entretiens avec un druide (Jean Claude Cappelli) extraits

 

 

(Jean Claude Cappelli né en 1955 a été intronisé druide au sein d'une lignée initiatique bretonne authentique. Il se revendique de la lignée traditionnelle de John Toland)...

 

 

Préambule. Ce qui suit s'efforce de reproduire le plus fidèlement possible les entretiens oraux menées et donnés à voir et à entendre sur les vidéos accessibles par tout public via internet.

Il n'est pas aisé de reproduire l'expression orale quand celle-ci n'a pas à se soucier de son écriture par la suite.

J'espère donc être resté le plus fidèle à l'esprit de ces entretiens et ne pas en avoir trahi ni le sens ni le concept dans une retranscription peu aisée...

Ce sont là les propos du conférencier avec lequel je ne partage pas nécessairement tous les points de vue exposés, (Notamment le jugement porté catégoriquement et sans appel sur le Barddas gallois), mais ceux-ci méritent attention et réflexion et comportent certains points qui, personnellement me sont en convergence d'entendement...

 

Je dois dire aussi que aborder oralement des thèmes aussi complexes que ceux liés aux notions de spiritualité et de religion, de métaphysique, de physique (y compris quantique), n'est pas un exercice des plus simples à formuler spontanément, clairement et limpidement....

 

 

 

« Le druidisme antique est la clef de voûte d'un système politico-religieux. » « Je conçois le druidisme de tous les temps comme une philosophie religieuse. »

« La pensée conceptuelle druidique ne peut être figée mais s'inscrit dans une évolution permanente. »

 

« La religion gauloise ne saurait être dénouée de spiritualité. »

 

« Etre druide c'est avant tout être un philosophe.»...

« ...Le druidisme aujourd'hui est un chantier de reconstruction de mémoire. »....

« C'est une Tradition fondée sur la rencontre. »...

« On ne saurait parler de druide ou de druidisme sans que ces termes ne soient pas rattachés à la forêt et à l'arbre. »

« Il n'y a pas d'idées abstraites chez le Celtes. »...

 

« Je suis la formidable aventure de la vie. »... « Un de ceux qui font respirer cette terre à partir de la Tradition druidique »...

 

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Le druide se doit de favoriser la transmission orale...

 

Au sujet de celle-ci, nous avons été victimes d'un lavage de cerveau, d'une forme de « lobotisation », faisant de nous des amnésiques de notre spiritualité « païenne »...

 

Mais nous sommes et demeurons en fait très proches de nos origines celtiques, de ses mythes et archétypes, des « divinités » conceptuelles qui animèrent la « Pensée » des Anciens Celtes...

 

La Christianisation a tout fait pour que disparaisse toute cette mémoire et les pratiques engendrées de tous temps par celle-ci...

Quand elle n'a pu éradiquer le substrat païen, elle a réorienté les croyances et les cultes vers la « vraie foi » en procédant par des recouvrances d'un vernis qu'il nous appartient de décaper...

 

Si la « révélation », « l'illumination », ne font pas partie du corpus druidique, si nous nous passons fort bien d'une « Bible », il nous appartient cependant et sous d'autres formes, de « récupérer », même partiellement, le substrat mémoriel légué par les Grands Anciens …

(Il y a beaucoup de « belles au bois dormant » à réveiller!)...

 

L'auteur et conférencier nous dit que les druides sont très conservateurs, qu'ils gardent le savoir pour eux ou le réservent à une « élite» choisie pour ses facultés et capacités...

 

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Spiritualité, Religion et Mythe... extraits

 

La notion de religion comporte une connotation polémique ; ce qui n'est pas le cas de la spiritualité......

Le druidisme est une façon de voir, de concevoir, le monde...

Il passe souvent, dans sa perception, comme étant une religion...

 

Mais le druidisme n'est pas une « religion » en tant que telle. Celle-ci est connotée politiquement. Alors que la spiritualité n'est pas un outil politique qui par exemple aurait vocation aujourd'hui à restaurer une société celtique ce qui ne saurait en aucun cas être mon désir et ma volonté de druide contemporain...

 

Religion, spiritualité... quoi qu'il en soit cela ne doit en aucun cas constituer un « dogme » (une vérité, un concept,qui s'impose y compris par la force.)...

 

La spiritualité !? Comment l'appeler ?...

 

La question qui se pose au druide est celle-ci :

Qu'est-ce que Dieu pour moi ?

Quelle que soit la réponse apportée, je ne saurais l'imposer aux autres...

 

Le druide ne saurait être un homme de foi.

Personnellement je ne crois pas en « Dieu », je ne suis pas un « homme de foi »... Mais, je veux comprendre et savoir et je veux pouvoir concevoir selon ma vue et ma façon mon modèle du monde d'où mon recours à la philosophie...

 

Le druidisme antique, sans aucun doute, est une religion.

Il y a des « croyances », des témoignages des pratiques cultuelles...

On ne me racontera pas des « bêtises », mais, il semble bien que ces croyances proposées au peuple par les druides soient propagées afin de délivrer tous et chacun des peurs inhérentes à l'idée de la mort...

(Il est vrai que le druidisme m'a personnellement aidé à ne pas avoir « peur de la mort ».)

Le druide antique n'a pas échappé à la nécessité de développer auprès du peuple l'idée que celui-ci ne va pas réellement « mourir » et donc qu'il n'y a pas lieu de s'en inquiéter...

 

Il est difficile de définir cela pour les druides d'aujourd'hui...

Pour ce qui me concerne, je ferais état de « philosophie druidique » , concept basé sur un panthéisme moniste...

(Peut-être une philosophie éclairée, guidée, inspirée, par une spiritualité reliante ? NDR)...

 

C'est une spiritualité sans « intermédiaires » avec le divin...

La religion (synonyme de soumission ) est évacuée de celle-ci...

 

Selon J C Cappelli, le monde druidique aujourd'hui se scinde en deux dimensions fonctionnelles :

Il y a ceux qui se revendiquent comme druides sacerdotaux et d'autres comme druides spirituels ; ces derniers récusent la fonction sacerdotale alors que les premiers revendiquent leur prêtrise...

 

Ceux qui prétendent au sacerdoce en étant leur propre prêtre , y accèdent par le biais d'une initiation « authentique » impliquant un cadre initiatique non contestable. (Une initiation transmise par une « école » initiatique reconnue comme telle.)

(Mais il faut noter que ce « modèle » se trouve antidémocratique au possible.)...

Les druides « spirituels » s'émancipent de la notion sacerdotale en rejetant l'exercice des rites censés représenter une emprise hiérarchique. Ils créent une modélisation du divin qui leur est propre, avec les pratiques qui en résultent, mais recréent une sorte de petite Eglise portative qui mène à tout et à n'importe quoi la plupart du temps... Ce particularisme est « impossible » à justifier...

 

Quelles différences entre philosophie, religion et spiritualité ?

 

Par exemple, le bouddhisme est sans doute une spiritualité qui n'a pas de croyances ni de rites...

D'accord, on dit que ce n'est pas une religion, mais une spiritualité. C'est en fait une religion qui se planque sous ce couvert...

La vraie « libération » à pour but de libérer les gens de leur peur...

 

Les Brahmanes ont une spiritualité qui n'a pas été interrompue. C'est, en tant que Tradition Indo-Européenne, une Tradition sœur...

(les Grecs aussi.) Il y a des points de convergence entre ces Traditions...( Par exemple Entre Apollon et Belenos, Persée et Lug.)...

 

Si on se réfère aux témoignages des observateurs grecs ou romains, les druides auraient professé la croyance en l'immortalité de l'âme... (A mon avis, afin d'éliminer chez tous et chacun la peur de la mort.) («On ne doit pas ménager une vie qui doit revenir.»)...

 

On dit souvent que les druides antiques, les Celtes, étaient polythéistes. Je n'en suis pas personnellement convaincu...

Il est bien possible que cette idée ait été volontairement professée auprès du peuple pour le convaincre de ne pas craindre la mort, mais je crois très sincèrement que l'élite druidique ne devait absolument pas croire en l'immortalité.

Je pense que cette élite druidique était panthéiste et moniste.

Elle ne croyait pas que l'on puisse survivre sur le plan physique.

Il y avait un autre processus qui se développait...

Très sincèrement, sur le plan de la croyance en l'immortalité de l'âme, je pense qu'elle a été uniquement propagée pour le peuple, pour le « vulgaire », pour évacuer l'idée de mort...

 

En ce qui concerne l'idée de réincarnation, je suis contre tout ce qui se dit et ce malgré certains témoignages...(Il est dit par des auteurs non Celtes que l'entité, l'être essentiel, l'âme, passerait d'un corps dans un autre ou dans un autre monde...

 

(Ca veut dire quoi la « résurrection de la chair » ? A quel âge de préférence cette résurrection ?)...

 

Pour prouver cela on fait souvent référence aux textes des bardes gallois tels Taliesin ou Ameurein...

Lesquels utilise deux affirmations : l'une sur la base de J'ai été (J'ai été corde d'une lyre, mot dans la lettre, épée du combat, saumon dans la vague etc) et d'autre : je suis (différentes formes de la création.) Mais il y a confusion ; il ne s'agit pas du passage d'un corps dans un autre, ces textes nous parlent d'autre chose, quelque chose de plus subtile en rapport avec le monisme de l'Univers...

Je crois que les druides antiques concevaient l'Univers fait d'une seule et même substance (L'Univers et la Divinité ; c'est une seule et même chose.)...

 

Pline l'Ancien nous dit beaucoup de choses à travers ses témoignages, ainsi quand il parle de l’œuf de serpent lequel trouve sa compréhension en rapprochant cela de la Tradition brahmanique et de l’œuf de Brahma (l'embryon d'or qui flotte sur les eaux.) (Brahma est un dieu créateur qui peut prendre la forme d'un œuf ; il est l’œuf lui-même et celui qui le met au monde (soit à la fois l’œuf et la poule, celui qui « pond » et est « pondu », l’œuf et le monde...)

 

L’œuf cosmique des druides suppose une divinité qui donne naissance au monde, qui est elle-même l’œuf et le monde...

Je crois que les druides avaient cette conception de la naissance de l'Univers qui fait que réellement que tout l'Univers est fait d'une même substance avec un agencement différent et complexe...

 

L’œuf éclot ; c'est l'Univers, et en astrophysique moderne : le big bang !...

 

Cet œuf « cosmique » ; c'est pour les druides l'oursin fossile ; la correspondance celtique de l’œuf de Brahma...

 

Ainsi l'expression « je suis » devient une vision fort différente de la théorie de la réincarnation...

« J'ai été » ne fait pas croire à la réincarnation destinée seulement à rassurer le peuple, mais à cette idée de partie substantielle de la conscience de l'Univers...

Je suis fait d'une partie de cette conscience que je dois faire fructifier...

 

Pour moi l'Univers est un être vivant...

Quand je dis « je suis... » ; c'est « je suis conscient de cette part de conscience que je dois accroître. »...

 

La pleine conscience de tout initié véritable c'est : je fais partie de cet Univers... C'est à cela que sert une initiation : ne plus être séparé...

 

C'est pour moi une grande gloire d'être en définitive « mangé », absorbé, par cet Univers...

Je suis un être de passion, d'ombre et de lumière....

Je suis une conscience en expansion... (tout comme l'Univers)

(le Souffle de Brahma.)...

La Tradition védique relate cela avec l'idée d'expansion et de contraction...

On peut penser qu'il y avait chez les druides l'idée d'un Univers formé à partir d'un œuf qui éclot et qui s'expanse...

L'univers est à l'origine contenu dans un espace restreint et chaud. Après son « éclosion » (et non plus explosion ce terme ayant été remplacé par les scientifiques), cet « œuf » poursuit son expansion

et pourra se contracter...

L’œuf de serpent marin des Druides évoque cela...

L'Univers est un immense réservoir d'informations, de données et de consciences, de toutes les consciences.

 

C'est une connerie de dire que « Dieu est amour » ; c'est bon pour les marchands du temple, les adeptes du New-Âge. Dieu est autant amour que crainte, il a des aspects autant sombres que lumineux...

 

Ce n'est pas un absolu bien disposé à notre égard, il peut être aussi complètement indifférent à notre sort...

Le Divin n'est ni bon ni mauvais, il EST.

Il n'y a pas du bon d'un côté et du mauvais de l'autre...

 

Je suis plutôt dans cette optique qui fait que je crois dans ce Divin et celui-ci m'élève comme j'élève et j'accrois ma conscience (par Lui, en Lui, à travers Lui.)...

 

Je partage avec l'Univers une substance dont tout l'Univers est fait.

C'est là le plus haut niveau initiatique que l'on puisse avoir et atteindre...

 

Qu'est-ce que l'initiation : c'est finalement se reconnecter à ce grand ensemble duquel on est séparé et cet ensemble ; c'est l'Univers...

 

Là, je fais l'aveu de ma connaissance qui veut que je sois relié à tout cet Univers considéré comme un grand réservoir d'informations, soit une grande Conscience...

 

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Aparté sur le végétarisme :

On a droit d'être « végétarien ». Je suis un végétarien croyant, mais pas pratiquant...

Les différents règne se « nourrissent » mutuellement, chaque règne nourrit l'autre...

Qu'est-ce qui permet aux différents règnes de pouvoir se nourrir efficacement ?

C'est ce qu'il y a de meilleur dans l'autre...

Autres questions possibles : mais qu'est-ce qui se nourrit de moi ?

Quelle est en moi la meilleur part apte à nourrir « 'autre » ?...

(Réponse : mon Âme, ma Conscience.)...

 

Au-dessus de moi, qu'est-ce qui va se nourrir de moi et de ma meilleure part ?...

Et si c'était la conscience ?
Qu'est-ce que je vais apporter à l'Univers ? Je pense que c'est ma Conscience (augmentée et améliorée)...

C'est de cela que l'Univers va se nourrir...

Je rends aussi mon corps à l'Univers, mais la part la plus subtile sera cette conscience dont l'Univers se nourrira...

(L'Univers considéré donc comme une immense banque de données.)...

Je veux augmenter ma part de conscience pour que le moment venu où j'aurai à la rendre elle soit le plus complète possible...

Je suis heureux à la pensée d'être « absorbé » un jour au sein de cet « Univers/Conscience »...

L'Enfant qui naît ira peut-être puiser dès sa naissance dans cette immense banque quelques informations conscientisées qui lui seront nécessaires ?

 

L'Univers cherche à faire l'équilibre...

 

La plus grande gloire de l'homme se serait de se construire et de se tenir debout sans rien attendre d'un hypothétique post-mortem... Soit de prendre sans peur sa juste place dans l'Univers...

 

A ma mort, après l’odyssée, l'épopée existentielle, j'irai, je ferais retour, au ciel ( dans ce « néant » ou németon céleste), j'irai rejoindre le « Grand Etre » et ce en toute conscience....

 

Je veux participer de l’œuvre de l'Univers, du « Grand Œuvre » dont je fais partie...

C'est mon destin d'être un « Oeuvrier » de l'Univers...

 

Je ne crois pas à la réincarnation ou à l'immortalité. Je n'ai pas envie d'y croire... Je veux être la belle victime sacrificielle offerte à l'Univers/Conscience à la fin de ma vie...

 

Il n'y a qu'une triade druidique historique et authentique et celle-ci invite à honorer les dieux (et l'Univers divin.) (Je n'ai rien contre) , à ne pas nuire à autrui (la première qualité humaine) et à exercer son courage. (Pour prendre sa place dans l'Univers il faut réellement acquérir une force vive, morale, spirituelle.)...

(Ceci s'applique dans la vie de tous les jours.)...

 

A propos des 81 triades philosophiques sorties du Barddas gallois réalisé par Edouard Williams au 18è siècle (lequel E Williams est le créateur de la première assemblée druidique appelée Gorsedd et d'une lignée non cultuelle mais culturelle. C'est une religion intimiste et non une religion d'Etat.)...

 

C'est une œuvre complètement judéo-chrétienne. Je la rejette complètement, totalement. On s'aperçoit que ces triades sont complètement « bidonnées »...

 

On dit que la Tradition orale celtique n'a rien laissé d'elle-même...

Il faut réveiller notre conscience occidentale...

Cette terre que nous avons sous nos pieds à générer cette spiritualité, celle des Druides...

On a suffisamment de matériels sur cette Tradition pour pouvoir œuvrer toute une vie.

Mon ouvrage aujourd'hui c'est, modestement, avec tous les moyens que je possède de faire resurgir cette Tradition, de l'expliquer, d'essayer de faire comprendre aux gens qu'ils ont cette Mémoire...

 

Quand je fais cela je concoure au bon fonctionnement de l'Univers qui a besoin de toutes ses parties...

 

Ici, cette terre ne respire plus. Nous devons la réveiller, lui faire du « bouche à bouche », déboucher les canaux obstrués. Il faut pour cela avoir de la force. Il y a de l'ouvrage qui demande cela avec le courage qu'il faut...

 

En aparté :

Je ne pense pas que le druidisme christique soit compatible avec la Tradition des Druides qui est absolument païenne.

 

A SUIVRE...

 

Documents complémentaires :

 

 

A propos de l'ouvrage : Sur les chemins de folles pensées « entretiens avec un druide » Jean Claude Cappelli

 

Collection de Brocéliande éditeur « les Oiseaux de Papier »

 

 

 

 

Présentation :

 

 

 

« Tout sur le druidisme ? Ce serait orgueilleux et malhonnête de prétendre être exhaustif en la matière. Dans ce livre, un druide parle en son nom : du druidisme bien sûr, de ce qu il était et de ce qu il est aujourd hui. Qu'est-ce qu'un druide ? Comment devient-on druide ? Qu est ce que la voie du druide ? Le druide

 

d'aujourd hui est-il le fidèle reflet de Panoramix ? Est-il si différent de nous ? La spiritualité, la sexualité, la vie quotidienne, la mort, l'argent, les rituels, la Nature...

 

Les sujets abordés le sont sans tabou ni langue de bois.

 

Bon chemin, belles découvertes... sur la voie du druide. »

 

 

 

A propos de Brocéliande :

 

 

 

C'est avant tout une « forêt » toute intérieure qui ne saurait être localisée ni fixée en un lieu imaginaire... Un lieu de réalisation spirituelle personnelle...

 

Il est souhaitable d'aborder cet espace armoricain en se gardant des illusions, égarements et apparences. Il s'agit de voir au-delà des miroirs et de leurs reflets...

 

C'est, dans l'Antiquité, un lieu d'initiation guerrière et royale...

 

Il s'agit pour chacun et chacune de remonter à sa propre source, au bassin sacré de sa naissance... (Tel le saumon de la mythologie confronté aux barrages qui se présentent sur sa route.) (Une mythologie qui reste difficile à investir, explorer et découvrir.)...

 

 

 

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Article dans Ouest France.

 

Pascale LE GUILLOU.

 

 

 

"Ils sont discrets pour ne pas dire secrets. Les druides sont l'objet de bien des fantasmes. Installé à Paimpont, au coeur de la forêt, Jean-Claude Cappelli est l'un d'eux. Il balaie les clichés."...

 

Portrait

Cheveux longs et barbe grisonnante, Jean-Claude Cappelli colle pile poil à l'image qu'on peut se faire d'un druide. « C'est vrai, rigole le Paimpontais. Mais c'est par goût, parce que j'aime être comme ça. On peut être chauve et druide ! »

Histoire d'en finir tout de suite avec les clichés, il avoue ne pas avoir de chaudron pour mitonner la fameuse potion magique. Il n'a pas non plus de serpe d'or, mais une simple faucille pour cueillir le gui. Seule concession faite à l'image de Panoramix, la saie (longue robe) blanche portée lors des rituels.

Pas un vieillard sénile

Même s'il s'attire parfois les foudres de certains de ses homologues, qui préfèrent vivre cachés, Jean-Claude Cappelli aime s'exprimer. « Bien sûr qu'il y a des charlatans et des charlots qui font et racontent n'importe quoi, qui s'autoproclament druides. Cela nous cause forcément du tort. Mais aujourd'hui, le monde des druides est essentiellement celui de gens sincères et en recherche d'une mémoire. »

Le druide n'est pas plus un sorcier qu'un nostalgique décalé ou un vieillard sénile. C'est sans doute la méconnaissance de cet univers qui a cultivé ces fantasmes. Aujourd'hui, les druides sont banquiers, assureurs, psychiatres. Des personnes comme tout le monde, qui tiennent simplement à leur discrétion. Et font attention à ne pas inviter n'importe qui.

« Pas question de voir débarquer des personnes qui pourraient mal interpréter nos rites et les tourner en ridicule », admet Jean-Claude Cappelli. Une position qui donne du grain à moudre aux détracteurs. « Tout ça sent parfois le souffre. C'est aussi pour ça que j'ai voulu parler. Car j'en ai marre qu'on nous parle de dérive sectaire ou de rapports avec l'extrême droite ! »

Un bon druide à 90 ans...

 

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Originaire du Bourbonnais, Jean-Claude Cappelli a toujours été fasciné par les Gaulois et le monde celte. Une curiosité et une passion qui ont guidé ses pas jusqu'en Bretagne et le coup de foudre pour Paimpont.

« Il y a ici une lumière, une ambiance... Ça nous a tout de suite plu, à mon épouse et moi. » L'initiation au druidisme est venue en parallèle. Comme une évidence. L'apprentissage a duré une quinzaine d'années. Et n'est pas vraiment terminé. « Je serai peut-être un bon druide lorsque j'aurai 90 ans... »

Sa définition du druidisme est celle d'une quête spirituelle et philosophique tournée vers la nature. « Car il n'y a pas de druide sans forêt, sans arbre. La forêt est le lieu de la connaissance. Nous, êtres humains, sommes des arbres avec des racines mobiles. » Huit grandes fêtes druidiques marquent le rapport de la nature aux saisons. Mais il y a aussi des consécrations d'enfants, des mariages.

Jean-Claude Cappelli voit le druidisme « comme une philosophie religieuse. C'est une réalisation spirituelle ». Il s'agit de cheminer vers la connaissance la plus large possible, en pratiquant le culte de la nature.

 

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Jean-Claude Cappelli

 

Jean-Claude Cappelli

 

Jean-Claude Cappelli, dit : "Celui du Pays de l’Ours", né en 1955, est druide. Il s’inscrit dans la lignée traditionnelle de John Toland, libre penseur et philosophe irlandais, qui, en 1717, fut l’un des principaux artisans, à Londres, du renouveau de la tradition druidique. Il a passé toute sa jeunesse, jusqu’à son adolescence, entre le plateau de Gergovie, près de Clermont-Ferrand, et le mont Beuvray, près d’Autun, hauts-lieux de l’Histoire de France préchrétienne. Il s’est ainsi tout naturellement et très tôt intéressé à "nos ancêtres les Gaulois", aux Celtes et à leurs druides.

 

En décembre 1990, ses pas croisent, à Bourges, où il réside, ceux d’un druide breton répondant au nom de Glaendour. Celui-ci l’invite à participer, au mois d’avril 1991, à la célébration de Beltaine, la fête de l’été celte, en Bretagne, dans les monts d’Arrée, à Brasparts, au sein d’un collège breton nommé : "Ceux du pommier". Là, il fait la connaissance de Gwench’lan Le Scouezec, alors Grand Druide de la Gorssed de Bretagne. Cette rencontre sera décisive et le confortera dans son désir d’être initié. En 1993, il sera reçu barde par le druide Moridunon, puis druide et druide sacerdotal dans les années qui suivront.

 

Jean-Claude Cappelli est l’auteur de dix ouvrages sur la tradition celto-druidique.

Il vit aujourd’hui en forêt de Brocéliande…

 

Contact : druidours@orange.fr

Bibliographie : Entre l’If et le Bouleau,  La Voie du Druide, Entre le Cygne et l’Ours, le Centre Sacré des Gaules, Entre Soleil et Lune, La Spirale du Druide, Le cycle des fêtes druidiques. Les Onze Merveilles du Druide. La veillée de Fingen, Le Sanctuaire des Druides, Des Origines Païennes de la Franc-Maçonnerie ( Tome I: Des Origines Druidiques, Tome II: Des Origines Brahmaniques), Les Quatre Talismans du Druide.

 

De la royauté celtique à la royauté intérieure, La Bête de Brocéliande, Les Chemins de Folle Pensée, entretien avec un druide, en collaboration avec Alain Gérardin.

 

 

 

 

 



29/12/2017