DE LA DRUIDITE : CE QU'ILS EN DISENT : G LE SCOUEZEC DU RITUEL 2025 28 05 MAI
DE LA DRUIDITE : CE QU'IL NOUS EN DISENT
Bran du Mai 2025
Gwench'lan Le Scouzec
Extrais du Jardin du Dragon N° 1 et 2
(Des rituels et de l'homme sacerdotal)
Un rituel a une fonction externe et une fonction interne, si l'une des deux disparaît, l'autre s'annule. L'homme sacerdotal par une action exotérique se révèle en la mise en œuvre physique d'un rituel déclenche en même temps une action interne spirituelle et ésotérique...
Le rituel est, et c'est tout, l'outil de l'homme sacerdotal...
En sanskrit « rita » signifie « ce qui est dans l'ordre. »...
et le vieux mot celte « ritum » exprime le « gué »...
Le sacerdote est l'homme qui assure le passage du gué et le gué lui-même, le support et le moyen du passage, il est le chemin qui mène aux dieux...
Un excès dans l'exotérisme, c'est-à-dire dans les apparats, peut amener une liturgie à transporter des rituels qui tendent à se vider de leur substance spirituelle.
Tout est dans l'équilibre...
Chez nous les « prophètes », ce sont les bardes (une catégorie d'hommes qui révèlent essentielle pour qu'un rituel apparaisse
dans le monde des hommes.)
En druidisme, les bardes représentent un niveau, un degré.
Si les druides sont nécessairement des bardes, il n'en est pas de même pour les bardes qui ont une fonction spécifique et prophétique limitée à ce seul sujet...
L'activité du druide plus vaste que celle du barde, couvre les domaines religieux, éducatifs, juridiques, médical et bien d'autres encore.
Il n'en est pas moins vrai que ce sont les bardes qui sont en contact de l'Awen, au contact de l'Inspiration.
L'Awen, c'est le vent, c'est le Souffle, c'est l'Inspiration, c'est la volonté des dieux qui le font connaître à travers les bardes.
L'Awen, c'est aussi l'Âme du monde qui se révèle aux hommes. Il est la quintessence qui fait que les éléments fondamentaux se mettent en mouvement et portent la vie...
C'est le Dragon des Celtes, il est partout et personne ne le voit, mais sans Lui rien ne serait...
L'Awen, c'est l'eau, la rivière et son courant.
L'Awen, c'est la Vouivre que nous appelons Nwyvre.
L'Awen, c'est tout ce qui parle à l'homme au fond de sa conscience d'être, c'est L'INSPIRATION.
Le barde supporte donc cette fonction religieuse du druidisme qui le prédispose à traduire en langage à l'homme ce qu'il perçoit du langage des dieux...
Le barde transmet au druide la matière des rituels...
Le barde est un traducteur mais ne peut être le « praticien » et en ce sens le druide lui est supérieur en tant qu'homme sacerdotal complet...
Le barde révèle au druide un flux qui passe, une rivière courante toute spirituelle composée d'un souffle vital, possédant sa propre pression et son propre débit...
Le druide est le seul, lui, à
pouvoir s'immerger dans le courant de cette rivière et faire de son être un barrage capable de contenir ce flux.
Le druide est le pont, celui qui met en relation les deux rives...
Le druide fait office lui même de vanne qui laisse passer une eau puissante que le druide sait diriger...
La force qui passe à travers la vanne est une force colossale censée irriguer des terres arides, les âmes de la tribu, celle des vivants, mais aussi celles des morts, des ancêtres...
Nous n'avons pas le monopole des rituels mais les nôtres sont spécifiques...
Le contact avec les dieux se fait d'une manière plus puissante dans le sens où ils sont la matière même des archétypes qui nous guident...
Ils ne sont pas que l'archétype mais se révèlent à nous sous la forme des archétypes dont l'ensemble forme un code qui nous est mentalement accessible et donc transmisible...
Nous sommes tous le réceptacle de Dieu ou de l'Esprit.
Nous croyons vraiment dans le sens où nous pensons vraiment que les dieux s'incarnent en nous, faisant ainsi vivre et progresser la Nature dans cet immense univers ?
Nous nous situons bien évidemment dans un cadre panthéiste.
Pour la mise en place d'un rituel l'action du barde, le « prophète » est déterminante...
C'est lui qui fait descendre la parole des dieux et le traduit en langage d'homme...
Le rituel est un outil qui permet de briser le temps et l'espace, ou du moins, d'en modifier la structure subjective...
La vision que nous avons du monde est toute relative tout autant que celle que nous avons du temps...
La concentration et l'attention que nous portons aux actes que nous accomplissons engendrent des variations notables sur notre perception des choses.
L'univers est relatif à l'homme et il n'est pas le même pour tous... Chacun perçoit d'une manière différente. L'homme peut se définir comme une cellule déterminée dans un Grand Tout indifférencié de même nature...
L'action vraie d'un rituel et de briser les limites de cette cellule et de la faire baigner, le temps d'une ouverture et d'une fermeture, dans le Tout...
Elle peut alors avoir une vision spirituelle des choses sans plus faire appel à ses sens ou à son mental....
Il y a une fusion temporaire.
Ceci est un idéal, c'est facile à dire mais difficile à faire...
Nous nous adressons à deux niveaux : celui des ancêtres et celui des dieux..
Nous ne sommes séparés des ancêtres que par une épaisseur intemporelle seulement issue de notre mental. Nous accédons alors facilement à la compréhension du fait que lorsque nous mettons en fonction un rituel, les limites de notre mental s'effondrent et que dès lors un contact avec les anciens est possible...
Le rituel mit en œuvre par un homme sacerdotal brise l'espace et le temps en mettant en communication tous les êtres qui ont utilisés ce rituel...
Avec le temps et la pratique, une action ésotérique effectue un travail en profondeur chez tous les participants qui se mettent à découvrir de nouveaux champs de conscience en eux-mêmes...
Tous les rituels sont bons et efficaces dans la mesure où ils reflètent bien le langage des dieux...
Un mauvais rituel est le fait très courant que les hommes sacerdotaux qui le pratiquent sont dévoyés utilisant leurs pouvoirs à des fins personnelles et matérialistes ou au service d'une cause à l'idéal peu élevé ou des médiocres initiés dont la qualité de leurs actions se ressentirait sur celui de leur rituel...
L'homme sacerdotal doit être libre et autonome et agir au niveau de sa morale personnelle...
Il est l'exemple et non pas le représentant pour ne pas dire l'esclave d'une quelconque obédience ou Eglise dont les fondements et les stratégies sont parfois très loin de l'idéal annoncé à grands coups de trompettes et de catéchismes divers...
C'est la qualité de l'homme qui fait la qualité du rituel...
C'est un sujet éminemment universaliste...
L'Univers est un paradoxe pour l'homme et pourrait se comparer à un point multidimensionnel étendu à l'infini...
Tout élément vivant, de l'herbe aux dieux en passant par les hommes, laisse une marque indélébile « quelque part » sur ce point étendu à l'infini...
Tout être vivant à son alpha et son oméga... (Sa naissance matérielle et sa mort.)...
La ligne qui relie ces deux points marque son passage sur l'infinie bande magnétique de l'Univers...
Le Centre de ce point étendu à l'infini est l'Origine de Tout et sa finalité...
Notre activité spirituelle est une constante tentative de retour vers ce point mais les contingences matérielles nous en empêchent.
Ici, les rituels trouvent une efficacité toute particulière en brisant l'espace et le temps qui ne sont que des projections de notre mental.
Le Rituel consiste à se mettre en présence de...
(Les ancêtres, les dieux...)
Sans la Foi rien n'est possible...
Il faut un homme sacerdotal de qualité et une assistance de qualité pour que ce rituel accomplisse son rôle en toute puissance.
La concentration des uns et des autres est l'élément indispensable pour obtenir un plein effet...
Ferveur – attention – concentration, voilà les conditions pour une bonne réalisation d'un rituel qui entend avoir une efficacité sur un plan quelconque...
Il ne saurait y avoir dans un rituel une attente passive ou un geste machinal et automatique....
Tout être porteur de vie laisse une trace indélébile, la conséquence de son propre phénomène, sur le plan universel qui le concerne,...
Qui trouve la trace d'un « phénomène » peut remonter au « phénomène.»...
Cette chose s'accomplit toujours au moment de la mort ; le Grand Passage, la Grande Initiation...
Dans nos rituels nous laissons une grande place à la spontanéité, à l'inspiration de l'instant, au hasard qui n'en est jamais un... Ainsi nos dieux nous parlent et nous guident, c'est leur langage...
Un rituel, c'est quelque chose de vivant et comme toute chose vivante, il doit évoluer pour rester adapté aux siècles qui se déroulent... Ainsi, formellement, les rituels ne sont jamais exactement les mêmes...
Nous écoutons, nous respectons et nous intégrons dans tous nos rituels comme une présence vivante des forces de la Nature qui ne sont autres que le langage des dieux destiné à ceux qui savent regarder, écouter et recevoir....
Notre temple est la Nature et notre temple est vivant et donc en constante mutation...
La partie interne, cette matière intemporelle, reste immuable, éternelle et il n'appartient pas aux hommes d'en parler. (La lettre tue l'Esprit)...
Nous n'aimons pas ce qui est figé, nécessairement cela mène à la sclérose et à la mort spirituelle or c'est de la transmission
de l'Esprit dont il est question...
Comment transmettre l'Esprit qui est l'Essence même de la Vie par la mise en œuvre d'un rituel calcifié et déserté par son habitation terrestre ?...
Les rituels se doivent d'être adaptés au siècle en cours...
Dans un rituel, il y a comme un code d'accès ; ce dernier fonctionne comme une serrure dans la mesure où elle est adaptée à son environnement contemporain, à la dernière technologie en cours.
Ce code, cette serrure s'use si elle ne s'adapte pas continuellement pour se maintenir en symbiose avec les éléments extérieurs de son siècle. Elle devient inutilisable par tous les détenteurs de clés, c'est-à-dire les dieux...
C'est ainsi qu'un rituel meurt par manque de créativité et par l'absence de prophètes dans le groupe social ...
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Union sacerdotale du double Dragon... (Extraits)
Le sujet du sacerdoce peut-être compris et analysé de mille façons sans pour autant qu'il y en est une qui soit meilleure que les autres...
Il y a eu de tout temps des rites de passage qui concernaient l'évolution des passages personnels dans le groupe social qui les abritait.
Un homme sacerdotal est nécessaire pour accompagner l'impétrant sur les eaux « entre les rives »...
le pont et le gué sont importants et sont honorés aussi d'un « rituel de passage »...
Celui qui passe s'en remet aux dieux pour arriver sain et sauf de l'autre côté...
Si nous sommes en harmonie avec l'Univers, si nous nous incorporons à cette verticalité de la colonne qu'est le dieu invoqué, nous ne serons pas écrasés par la puissance de la loi qu'il soutient et arriverons à bon port...
Chez nous, le péché n'existe pas, seule l'harmonie est nécessaire à la bonne marche des choses en dehors de toute notion moraliste...
Le sacerdoce druidique pourrait se résumer à : deux rives, de l'eau, une barque, un passeur et son bâton, une offrande et les dieux de l'autre côté, gardiens d'une harmonie intuitive et non pas d'une morale élastique et culpabilisante...
Je mène le druidisme vers le XXI ème siècle. Il lui faut de bonnes bases dans une filiation spirituelle et un sacerdoce traditionnel...
Nous voulons seulement représenter la sensibilité du monde Celte dans la cacophonie des spiritualité plus ou moins médiatisées qui s'entrechoquent au nom de « valeurs nouvelles » et ou « nouvel âge »...
Les Racines...
Ne les oubliez pas !...
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