DE LA CULTURE DU "MALHEUR" ET DE l'ORGUEIL REFLEXIONS BRAN DU 2025 08 08 AOUT
Réflexion...07 08 Bran du
La « CULTURE » DU MALHEUR
Pourquoi les événements négatifs que nous avons connu sont-ils bien plus impactants et mémorisés que les événements positifs ?
Le bienveillant et le bienfaisant que nous avons aussi connu sont balayés par la résurgence mentalement entretenue d'un passé douloureux...
Oui pourquoi se remémorer de préférence le douloureux et mettre aux oubliettes les nombreux instants bienheureux échangés et partagés avec, eux aussi, une densité et intensité très émouvante ?
Il semble bien aux vues de ce qui précède que l'être humain est davantage porté dans ses souvenances sur le malheur que sur le bonheur et ceci est proprement et particulièrement injuste...
Nous aurions donc une prépondérance à mémoriser le méfait au bienfait, le malveillante au bienveillant et cela serait inhérent, à priori, à notre condition humaine !...
Sur le plateau de la balance le malheur pèserait donc bien plus que le bonheur !
Est-ce la raison pour que l'être humain se sente davantage malheureux que bienheureux et n'arrive pas à se satisfaire d'un bonheur qui dure ?
Il y a cette pensée redondante qui veut que nous détricotons des situations du passé pour les arranger à notre sauce et en accentuez les traits et la réalité comme si dans cette nouvelle visitation grossir les faits, les amplifiez faisait de nous des martyrs de l'existence ayant fortes raisons de se plaindre !
Pourquoi cet entretien malsain du malaise ou du mal-être que l'on s'entête à faire resurgir ponctuellement ?
L'humain aurait-il parmi la gamme des sentiments une propension à favoriser le néfaste par rapport au faste qu'il oublie si facilement au profit du très pesant d'une vie ?
C'est peut-être là de faux arguments et des justificatifs falsifiés pour tenter de masquer nos faiblesses à faire face aux réalités et à les transcender avec force, volonté et courage tout en apitoyant nos proches et ami(e)s sur notre sort !...
De l'orgueil...
Une façon tout aussi malsaine de surestimer et de surévaluer la personne que l'on est, un excès de gratification que l'on ne mérite pas, un refus de responsabilité qui mène à la démesure, à la disproportion en vue d'une reconnaissance qui ne saurait, par ailleurs, nous être attribuée....
J'ai connu dans ma vie trois femmes d'une soixantaine d'années qui, jeunes, se sont rebellées contre un père avec lequel elles ne s'entendaient pas, dur avec elles, ne manifestant aucun affection, les dévalorisant, obligeant à une stricte et rigoureuse obéissance.
Ces jeunes filles avaient aussi une mère mais soumise entièrement au « père » et « fermant les yeux »....
Dès qu'elles ont eu l'âge requis, elles ont quitté la cellule familiale pour aller vivre leur vie ailleurs de celle-ci...
Certaines sont parties à l'étranger, se sont mariées ou non, mais toutes ont rompu les liens et se sont éloignées le plus possible du cadre de leur enfance...
Toutefois les décennies ont passé, 20, 30 ans au moins et un « rapprochement » est intervenu renouant un rapport fait de tensions et de distanciations avec le « père », celui-ci atteint par de sérieux problèmes de santé, veuf ou séparé de surcroît, a requis des soins qu'elles se sont empressées de lui prodiguer, l'accompagnant de leur mieux dans sa « fin de vie »...
Le « père » est mort laissant sa fille désemparée, celle-ci ayant attendu toute sa vie quatre mots jamais prononcés : « je t'aime ma fille » !
Voilà à quoi mène un orgueil exacerbé, qui tient bon jusqu'au bout pour ne pas avouer un amour qui serait un signe de capitulation face à une vérité que l'on se garde de clamer !...
Reconnaître une réelle affection serait démérité de l'homme viril que l'on ait, d'un homme sans larmes ni faiblesse, sans élan vers le cœur des autres !
L'orgueil pousse à l'excès et de ce fait à tous les déséquilibres, à tous les drames aussi et ses méfaits ne se comptent plus..
Reconnaître que l'on est simplement, petitement « humain », sujet aux maladresses et erreurs n'est pas à la portée de tous les individus et s'obstiner, s'enfermer, pour tenir tête à une réalité que l'on refuse d'admettre est malheureusement fort fréquent...
Bien fraternellement Bran Du