Les dits du corbeau noir

De la compassion ; souffrir avec ou s'ouvrir et s'offrir avec ?

REFLEXIONS  BRAN DU

 

Modeste contribution à la "journée de la compassion" du 23 03 2013



De la Compassion :                      Mars 2013

Dictionnaire : Etats affectifs et intellectuels assez puissants pour dominer la vie de l’esprit, par l’intensité de leurs effets, ou par la permanence de leur action.  
Emotion, sentiment… Adoration. Amour… Forte inclinaison vers…
Affectivité violente qui nuit au jugement…
Compatir : sentiment qui porte à plaindre et partager les maux d’autrui…
Contraire : indifférence, insensibilité, dureté, cruauté…

De la compassion ; laquelle à le sens de souffrir avec… Mais partant de cette « définition » et de ce qu’elle évoque dans le partage attentif, attentionné, de ce « qui fait souffrir l’autre », pourquoi ne pas essayer de s’ouvrir ensemble à cette souffrance, de la regarder chacun de son côté sans jugement mais dans ses divers aspects, de la sortir du champ de la dualité en créant une sorte de "triptyque" : lui, moi, et la souffrance qui l’habite et qu’il souhaite exprimer et comprendre et résoudre si possible… Le panneau central de la souffrance et les deux volets accolés pour l'explorer en détail.
Ce serait là le passage du « souffrir avec » au « s’ouvrir avec » puis de « s’offrir » avec !….

Si la souffrance de l’autre se regardait à deux ?…Si on la visionnait ensemble en permettant d’abord de la projeter extérieurement, de l’extraire de son enveloppe habituelle, c’est-à-dire en permettant à l’autre de la « faire sortir de lui-même » ; ce qui serait une première étape vers la compréhension, de cette souffrance, de son origine et de sa provenance à partir des faits qui s’y rapportent…

Le questionnement en terme de situation, d’événements, et non en terme de jugement de valeur, permettrait aussi d’aller peu à peu vers l’identification d’une souffrance « clandestine »… Chercher à deux c’est déjà une aide, une source de motivation pour celui qui d’habitude cherche seul et sans soutien, le pourquoi, le comment de ce qui met son corps et son esprit en « souffrance »…

Sans cette souffrance il serait sans doute difficile de mesurer et d’apprécier la plénitude du bien être, d’approcher ce sentiment que l’on appelle le bonheur…

Si la compassion est une forme d’amour altruiste, qui n’attend rien d’autre que le bonheur retrouvé ou apaisé de l’autre, alors c’est bien le chemin à suivre pour cela…

Par la compassion on peut apprendre ce qu’est l’amour, ce qu’il a été, ce qu’il n’est plus, ce qu’il pourrait être pour l’être et en quoi et comment il manque, ce qui fait obstacle à sa venue à l’extérieur de l’autre, à l’intérieur de l’autre…

La compassion investit avec délicatesse et disponibilité la souffrance en l’autre ; une souffrance qui est une forme de tumeur, mais une tumeur opérable si l’on sait, dans le temps généreux accordé à cela, dans la confiance instaurée, dans le respect et la considération que cela implique,  aider l’autre à procéder par lui-même à cette douloureuse mais « délivrante » extraction…

C’est en effet là que réside le meilleur d’un être tentant de restituer en l’autre l’harmonie douloureusement absente… C’est lui permettre de regarder sa souffrance en face, sans peur ni crainte, et de la questionner avec cette même compassion que celle dont nous témoigne celui ou celle qui nous accompagne dans cette quête d’un retour à l’équilibre….

Cela demande à tout intervenant de connaître déjà en lui-même ses propres souffrances, leurs mécanismes, leur désamorçage… Une souffrance ne se cultive pas… La compassion s’entretient dans l’entretien bienveillant et bienfaisant que l’on voudrait ressentir soi-même pour soi-même en l’étendant à l’autre afin de mener un même combat, une même lutte contre les peurs et l’ignorance que l’on a soit de cette souffrance elle-même soit des outils nous permettant de la transposer, de la faire muter, de la métamorphoser…

La compassion fait partie du creuset alchimique permettant d’extraire la douleur d’une chair et d’une pensée souffrante et de restaurer alors le tissus humain du bien être, du mieux être……

Apprendre la souffrance c’est donc faire aussi l’apprentissage de l’amour…
Souffrance et bonheur sont inséparables à priori, l’une s’articule par rapport à l’autre,  
l’autre s’apprécie par rapport à l’absence provisoire de son « contraire »…

Qui peut témoigner fondamentalement de l’amour sans avoir été confronté à la haine, en lui, en dehors de lui ? Plus tard on apprend que l’un et l’autre sont en fait une seule et même énergie… La haine n’étant qu’une force, qu’une énergie, qu’une lumière d’amour qui n’a pas pu ou pas su trouver son plein et bel emploi !

Com passion : la passion avec…souffrir avec, mais aussi aimer avec, ressentir avec…

La compassion c’est quand une maison fermée ouvre ses volets et aide la maison d’à côté à faire de même… Chacune à fort avantage à faire rentrer en elle forces lumières !

La compassion serait selon certains la forme la plus aboutit de l’amour… Si l’amour est un cercle qui enceint de sa générosité tout son contenu alors je souscris à cette idée…   

Exprimer sa compassion, témoigner de son « anima » est l’un des plus beaux usages que l’on puisse faire de son cœur, de ses mains et de sa pensée…

La compassion serait cette faculté d’aider l’autre à porter un poids trop lourd pour lui le temps que celui-ci répartisse, en lui-même, la charge d’une meilleur façon ; c’est-à-dire en accroissant le poids de la joie, de la paix, de la sérénité, de la confiance, de la reconnaissance, de la santé et en diminuant celui du trop pesant de l’existence…

Aimer fait du « bien » inconditionnellement !…. À soi, à l’autre, aux autres, à tout l’univers créé et à naître !

La compassion est un mot inventé et pratiqué par le féminin pour soulager le masculin et faire qu’il soit en retour un adepte de l’amour !

Le monde à tout à gagner avec des êtres compatissants en eux, entre eux et avec tout leur environnement… La haine, l’indifférence, l’insensibilité, la dureté ou la cruauté n’ont rien à perdre qu’elles n’aient déjà si ce n’est de perdre leur emprise sur le territoire de l’humanité !



22/03/2013
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