Les dits du corbeau noir

DE LA BRANCHE DITE ROUGE / REFLEXIONS BRAN DU 2021 11 09 SEPT

 

 

 

 

 

La Branche Rouge ? Bran du : 09 09 2021...

 

Dans le dictionnaire de la Mythologie et de la Religion celtique de Philippe Jouet... Il n'y a pas de rubriques consacrées au terme, cavalier ou chevalerie...

 

Pour ce qui est de la Branche Rouge il est dit :

La Maison Royale est le centre de la vie politique et juridique. Elle est « sacrée »...

 

Celle de Concobar roi d'Ulster est restée célèbre sous le nom de Crdebruad ou Branche Rouge. Les chefs s'y réunissent.

 

La Maison Bariolée abrite leurs armes, et la Branche Sanglante (ou Rouge) conserve les trophées et les ustensiles de bouche... (Ceci recouvrant les trois fonctions soit un usage tri-fonctionnel.)

 

Teite Brecc renfermait les lances, les boucliers et les épées.

 

La Branche Sanglante (ou Rouge) était celle où l'on conservait les têtes et les dépouilles...

 

La maison des trophées (de guerre) :

On y entrepose les armes des guerriers vaincus et le « chef » (la tête) et les dépouilles des rois non victorieux...

 

L'irlandais Craeb Ruad désigne l'une des 3 demeures du Roi Conchobar à Emain Macha et par extension la noblesse d'Uslter.

 

Selon les Scela Conchobar, c'étaient la Branche Rouge où l'on gardait les têtes des rois...

 

Se reporter aux études à ce sujet de Françoise Le Roux dans la revue Ogam10 pages 139 à 154...

 

La couleur rouge est avec le blanc et le noir l'une des trois couleurs Indo-européennes... Elle est associée au siècle crépusculaire et auroral, aux différentes sortes de feu, à la vie, à l'éveil et aux qualités expansives puis à la guerre dans le cadre des 3 fonctions. Elle dénote la vivacité d'esprit, l'art poétique, tout ce qui est en rapport avec l'éveil, le feu de la Vie et le feu de la Parole...

 

Selon ce que je sais, Il s'agirait donc au sein du druidisme contemporain de créer dans certaines communautés druidisantes une « Branche Rouge », une « voie rouge » déjà mise en place d'ailleurs ici et là...

 

Qu'il ait existé des « confréries guerrières » cela est fort probable ; l'exemple des Fianna irlandais irait en ce sens ( des guerriers d'élite, hommes et femmes, ayant réussit de nombreuses et dures épreuves, poètes de surcroît, sont chargés de défendre pendant six mois les côtes irlandaises de la venue d'envahisseurs...)

 

Entre la voix des Vates et celle des Bardes et l'option sacerdotale druidique (initiée par la fonction d'Eubage si possible) viendrait s'ajouter une sorte de voie « guerrière » dont je ne vois vraiment pas la « nécessité », ni les « fondements » ! ?

 

Si cela se greffait sur le cycle arthurien fort enclin de chevalerie, je pourrais peut-être comprendre que l'on fasse choix d'une référence aux valeurs qui entourent tout « chevalier » digne de ce nom avec le vernis chrétien pour armures et carapaces...

Mais mon état de druidité implique la voie païenne et donc un paganisme bien affirmé et dignement incarné......

 

(Dignité, Honneur, Vaillance, Hardiesse, Courage, Héroïsme, Défense des opprimés, Service de la Dame et du Roi etc, se retrouvent bien évidemment et préalablement au sein de la deuxième fonction dans le monde celtique (fonction souveraine, royale et guerrière.)

 

Si l'on constituait cette troisième voie, elle mènerait vers quoi ?

 

Elle impliquerait quelle formation et apprentissage, supposerait quelle transmission issue de quels éléments et documents attestés ?

 

Quel en serait les buts et les objectifs ?

 

Quelles initiations adéquates et validées par les textes seraient lors nécessaire ?

 

En quoi les valeurs attribuées au « guerrier » et rappelées ci-dessus ne seraient-elles pas elles aussi applicables à un vate ou à un barde ou à un druide ou à une druidesse, ceci, transposées sous une forme ou sous une autre ?...

 

Et quelle « idée » se fait-on réellement de cette dimension « guerrière » au jour d'aujourd'hui. Est-ce pour répondre au besoin d'une jeunesse portée sur la lance et l'épée ou s'agit-il de satisfaire un engouement chevaleresque n'ayant pas réellement compréhension de ce que cela implique et qui est difficilement « transposable » sinon in-transposable tel quel dans l'époque qui est la nôtre ?...

 

N'est-il pas possible en toute pensée et en tout acte d'être, chacun ou chacune à sa façon et tout simplement des fidèles, dignes et courageux « Chevaliers Servants de la Vie » ?

 

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J'ai a deux reprises été contacté à la fois par une jeune femme et par un jeune homme qui souhaitaient s'investir dans cette « Branche rouge » dont manifestement ils n'avaient que peu de connaissances sinon celles fort limitées qu'on avait bien voulut leur signifier, soit pas grand chose en fait et beaucoup d'affabulation !...

 

Leur ayant donné les éléments que je possédais sur ce sujet, il s'est avéré que l'idée qu'ils s'en faisaient ne correspondait pas au informations communiquées alors....

 

Il s'agissait plus, à leur niveau, d'un « image » quelque peu fantasmée, assez « virile » et « masculine » par ailleurs, séduisante comme peuvent l'être les arts martiaux par exemple mais totalement déconnectée d'une réalité « historique » et non attestée sur d'autres plans....

 

Faire accroître à des cheminants qu'ils s'engagent dans une voie d'accomplissements à travers leur engagement sur la voie de la « Branche rouge » supposée exister (en fait une supputation idéologique) dans le lointain passé celtique me semble

inapproprié et dangereux quant aux dérives encourues dont celui de transformer une voie spirituelle, philosophique culturelle et traditionnelle en une sorte de « formation » du type para-militaire comme constaté dans la Tradition Nordique (Scandinave) par exemple et ailleurs (un certain « scoutisme »!)...


J'ai été amené à assister (et sollicité) pour participer à ce genre d'exercice d'affrontements virils au sein d'une communauté druidique il y a quelques années...

Je ne me suis pas trouvé « druidiquement » à ma place au sein de cela...

 

Si j'avais, en tant que druide, à transmettre, à enseigner, à former, à initier une « voie dite de la « Branche rouge », je serais bien en peine de lui trouver des références et des justifications solidement argumentées...

Comme déjà indiqué, cela ne pourrait que se situer au sein de la deuxième fonction (royale, souveraine, guerrière avec des « héros » ou « champions » cherchant à inscrire leurs exploits dans une mémoire communautaire...) (Et à faire collection de trophées sur des ennemis vaincus!)...

 

Encore une fois rien ne me pousse à mettre en œuvre une telle voie dont je ne sais pour quelles raisons, pour quel emploi, pour quelles fonctions, dans quel but et avec quels objectifs au jour d’aujourd’hui ?...

 

Exalter le « sentiment guerrier » supposerait une transposition analogique de ce sentiment et des valeurs attachées à celui-ci vers d'autres emplois et usages davantage en rapport avec la pensée celto-druidique...

 

Il y a bien d'autres « façons » selon moi de faire preuve de courage, d'audace, de ferme volonté, de forces bien employées, de mener dignement et avec fierté, luttes et combats au service de la Vie, en s'appuyant sur une Tradition qui nous enseigne et nous inspire nos pensées et nos actes...

Pour la "petite histoire", lorsque j'ai organisé les 300 ans de résurgence de la Tradition (1717-2017) en Bretagne avec plus d'une vingtaine de communautés druidisantes (Belgique, France, Allemagne et Angleterre...), il m'a été remis honorifiquement à la fin de ce grand festival celto-druidique une écharpe rouge en remerciement de cet énorme investissement...

Je l'ai reçu avec gratitude comme un signe d'affection et de reconnaissance de mes frères et soeurs mais sans autre signification que cela...

 

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12/09/2021
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