Les dits du corbeau noir

De "l'ENSAUVAGEMENT" REFLEXION 2020 BRAN DU 28 07 JUILLET

 

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 Ensauvagement dans le Sud

  (Gard Hérault) Photos Bran du

 

  

 

 

 

De l'ensauvagement !

 

Bran du le 28 Juillet 2020



« La sauvagerie est nécessaire (…///...) pour revivifier le monde. » Goncourt

 

« Un art sauvage ne se maintient que dans la sauvagerie qu'il exprime et l'intrusion d'un art civilisé le détruit. » A Malraux





Avant d'aborder le sujet voyons qu'elles définitions nous sont données de ce terme selon le dictionnaire :



L'ensauvagement consiste à rendre sauvage (féroce) des individus

(qui s'opposent aux modèle sociétal ambiant et qui n'en respectent plus les règles...)

(Une sauvagesse est « une femme peu civilisée ».)

Le mot « sauvage » vient du bas latin « sylvaticus » lui-même provenant de « sylva » (Forêt)...

 



« Qui est à l'état de nature ou qui n'a pas été modifié par l'action de l'homme. »

Le mot s'applique par exemple :

Aux animaux : animal qui vit en liberté dans la nature et qui n'appartient pas à l'expérience familière de l'homme (animal non domestiqué)...

Au monde végétal : plante, arbre... qui pousse et se développer naturellement sans être cultivé...

A des lieux particuliers : Lieux que la présence ou la nature humaine n'a pas marqué (peu accessible) ou d'un aspect peu hospitalier, parfois effrayant...

On parlera d'hommes, de tribus ou de peuples « primitifs »...

On parlera aussi de « bons sauvages » !



Un homme sauvage est un homme qui fuit toute relation avec les autres hommes, qui se plaît à vivre seul et retiré... (Un « ours » pour certains)

Un homme d'une nature rude, grossière, frustre voire brutale, féroce...



« Qui a quelque chose d'inhumain.» ou qui marque un retour à des sentiments primitifs.(Barbare, bestial, inculte, cruel...)

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Premier constat et non des moindres :

 

C'est à des êtres incultes, bestiaux, grossiers, frustres, brutaux, féroces, « inciviles »....donc « Sauvages » que nous devons notre existence actuelle !!!



Il est pour le moins curieux que dans nos sociétés modernes « merveilleusement civilisées », nous allions quérir sagesses, enseignement et modèles existentiels plus équilibrés et harmonisés que les nôtres auprès de « primitifs » rescapés provisoires de nos génocides divers et variés ( comme les Kogis et autres tribus d'Amérique du Sud par exemple !)...



« L'ensauvagemernt » dénoncé par le monde politique actuel n'est-il pas le fruit direct d'une conséquence logique de réactions face à ce qu'une société produit au détriment de sa propre humanité, ceci augmenté de carences éducatives, de non exemplarité, d'un culte du mensonge, de l'inéquité, de l'inégalité, du dénie, de l'exclusion, d'exactions et de corruptions en tout genre... etc... ?

 

« Reciviliser l'incivil » et ce à partir d'outils répressifs de toutes les natures en dressant comme toujours une partie de la population contre une autre, en isolant et en marginalisant ceux et celles qui font résilience et en jetant l'opprobre sur eux !

 

(« Une tribu de « sauvages » ! N'est-ce pas ainsi que l'on a présenté médiatiquement au public les « Gilets Jaunes » afin d'en discréditer le mouvement et ses légitimes aspirations ?)

 

Car il faut le reconnaître le mot « sauvage » fait peur et la peur est l'instrument par excellence de toute manipulation idéologique, religieuse ou politique !...

 

 

 

 

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Le « sauvage » constitue donc un bouc émissaire de premier choix auquel on ne manque pas de faire recours pour son effet « repoussoir »...



Si « s'ensauvager », c'est refuser l'endoctrinement politique, l'asservissement et la soumission, la domestication et l'uniformité des pensées et des libertés, le conditionnement et le formatage, l'obéissance aux normes imposées, l'aseptisation culturelle, la dévitalisation existentielle, la pasteurisation des sens, la dépoétisation généralisée, l'injustice et l'inégalité, l'individualisme exacerbé et le consumérisme médiatisé alors oui, je suis et je me revendique comme un « sauvage » (libre, conscient, cohérent et responsable) !



J'accueille avec délectation et je con-célèbre le « primitif » en moi soit l'élémentaire, l'essentiel, le fondamental et le « primordial » de mon existence et ce en en osmose et en symbiose avec le Vivant de l'Univers visible et invisible....

 

Et ceci en totale adéquation avec une Tradition ancestrale, spirituelle et philosophique qui m'enseigne en son « Livre de Nature » une telle sapience et éthique de Vie...

 

Si on parle « d'ensauvagement de notre société moderne », c'est dans le sens d'une condamnation d'attitudes et de comportements qui ne répondent plus ou qui s'opposent à la notion de « civilisation » laquelle implique un « ordre » auquel on ne doit pas déroger sous peine de réprimandes ou de sanctions...

 



L'Histoire nous enseigne d'ailleurs les divers passages de l'homme d'un monde dit non civilisé à un monde civilisé... (La « colonisation » (avec tous les effets grandement néfastes induits) des continents, des peuples et des cultures sera l'argument majeur des Etats voulant s'approprier des territoires avec leurs ressources et richesses (la mise en esclavage participant de ces « ressources et de ces richesses » !)...

 

Le prétexte qui consiste à « civiliser » par la force et la violence un pays et les « êtres sauvages » qui le peuplent sera celui utilisé par tous les « conquérants » pour justifier de l'injustifiable !...

 

Jules César ne manquera pas de faire appel pour ses entreprises de conquêtes à l'argument qui consiste à prouver la nécessité de civiliser « pour leur bien » des hommes privés des bienfaits de la civilisation !!! L'argument à fait, comme on sait, florès depuis !!!

 

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« S'ensauvager », c'est aussi, étymologiquement, se reconnecter à la « Sylva » soit à la forêt donc à la nature ; une nature qui a faculté et capacité à nous révéler notre « véritable » nature !...



« Haro sur la Nature ! » C'est le mot d'ordre depuis des siècles, soit une injonction proclamée par des institutions religieuses et politiques qui voyaient en celle-ci un domaine dangereux pouvant inférer sur le maintien de leur pouvoir et de leurs emprises sur les populations asservies...



Elle fut d'ailleurs cette « Nature » le refuge de tous les « proscrits » et un espace de résilience qu'il fallait détruire à tous les prix.... Elle fut présentée comme le lieu de tous les dangers, de toutes les perditions....

 

Nous payons d'ailleurs très cher cet héritage d'une nature jugée malveillante ; un héritage fort néfaste inoculé depuis fort longtemps dans les cœurs et les esprits de nombreuses générations humaines !...



Ce rapport tronqué, cette relation fourvoyée et pervertie, avec le monde « naturel » explique grandement la destruction progressive et de plus en plus intensive des espaces naturels et des règnes qui tentent de croître en son sein...



La connotation fortement péjorative « d'ensauvagement » basée sur la peur, la crainte, la défiance, la mise à l'écart de la société n'est pas pour rien dans l'état actuel de nos situations au regard des mondes naturels mais aussi par rapport à notre cohérence et à notre cohésion communautaire en cours de fracturation...

 

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« L'ensauvagement » ne saurait être un terme qualifiant une « déshumanisation », un retour à la « bestialité », à la brutalité, à la férocité, à l'inculture, à une « barbarie » dont les hommes soi disant civilisés n'ont pas manqué au cours des siècle d'amplifier sans cesse les abominables atrocités !



Les « nouvelles « tribus » de la Terre renouent et renoueront avec cet « ensauvagement » afin de s'y « ressourcer », de se ré-enraciner dans un humus, un terreau fait, constitué, d'essentialités dont l'humanité actuelle ( ce qui en subsiste) s'est départie alors qu'elle est née elle-même de cet humus et de ce terreau...



« L'ensauvagement », tel qu'il est formulé et manipulé par une récente déclaration politique ne se veut présenter que l'aspect péjoratif du terme et n'est qu'une exploitation récurrente et rédhibitoire des peurs distillées auprès des populations afin qu'elles obéissent aux diktats ambiants comme à l'accoutumé....



Mais une saine, une « sauvage » et légitime résilience, ne tombera pas, ne tombera plus, dans ce piège et substituera à la peur un ferme et vif désir allié à une volonté sans faille, seule et unique façon de servir enfin positivement et objectivement le Vivant, soi-même ; les autres et tous les règnes...

 

 

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28/07/2020