Les dits du corbeau noir

Ces hommes là, Mesdames....

ils ont des ajoncs d'or gravés sur leur cœur et des cercles oranges qui sont autant de bras qui se soutiennent dans la danse...

Ils ont des vestes, vertes et bleues, forestières et marines, d'où s'envolent des oiseaux qui chantent des cantiques à la Vierge...

Ces hommes, là, hommes des flots ; hommes des terres, hommes des bois, ont des voix de granit qui se plantent dans le ciel, dans leurs mains les jours flamboient et de leurs lèvres sortent des étincelles....

Ils ont le parler « franc » comme le gel et la glace sur l'étang de la parole...

Leurs yeux sont des phares qui affouillent l'espace et qui nous préservent des naufrages...

Ils sont amarrés à leurs rêves comme des barges au rivage mais larguent ces amarres pour des bordées de rires et de pleurs...

Ils sentent le varech, le goémon et la vase des marais, aussi la boue des labeurs et les odeurs d'étables mais ils font parfum du jardin de leurs nuits et embaument d'amitié le bar des senteurs...

Leur vie est un tangage où le destin ne cesse de virer de bord mais ils ont là dans le corps, de l'amour, le plus beau des ancrages...

Ils s'ouvrent comme un estuaire sur l'infini du possible, ils tutoient l'invisible et lèvent leur verre aux étoiles, ils ont voile à leur mat qui soutient les nuages et voyagent aux terres que l'on dit indicibles...

Bran Du    08 01 2025