Les dits du corbeau noir

CELTES ET CELTISME PH JOUET ET CONSORTS LECTURE ET NOTES BRAN DU 2020 06 04 AVRIL

 

 

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Celte et Celtisme       Extraits

Encyclopédie de la Bretagne

Culture, Tradition, Patrimoine

Edition Dumane

Avec entre autres rédacteurs Philippe Jouet et Gaël Hily

 

 

Et Notes Bran du 06 04 2020

 

 

Autres Ouvrages recommandés de Philippe Jouet :

 

L'Aurore Celtique dans la mythologie, l'Epopée et la Tradition. Yoran Embanner éditeur

Dictionnaire Mythologie Religions Celtiques (Idem)

Aux Sources de la Mythologie Celtique (Idem)

Etudes de Symbolique Celtique, Rythmes et Nombres Label LN éditeur.

 

 

 

 

Philippe Jouet : les Druides (extraits)

 

 

 

« Le fait celtique fût et demeure une part importante de la civilisation et de la culture européenne.

 

 

 

Les Celtes eux-mêmes usent d'une iconographie qui révèle un monde de réflexions que l'on commence seulement à entre-voir soit :

 

 

Des rapports complexes du végétal, de l'animal et de l'humain.

 

 

Des conceptions de la forme, du temps et de l'espace qui reflètent les paradoxes de la réalité...

 

 

Les doctrines de « l'Âme-Souffle ».

 


La place des dieux et des héros sur le cercle de l'année.

 


Le goût pour les arts manuels, la poésie, la musique, l'éloge de la perfection technicienne tournée non vers la production mais vers la maîtrise...

 


L'intérêt pour la gloire et les biens qui l'accompagnent...

 

 

Par Tradition celtique, il faut entendre un ensemble de conceptions et de savoirs, issus des situations vécues, puis pensées et formulées, qui a pris une valeur référentielle ; cela inclus aussi les formes poétiques, narratives, juridiques, dans lesquelles s'opèrent leur transmission, leur enseignement, leur emploi social..

 

 

 

C'est un ensemble à la fois conservateur et dynamique...

 

 

Le concept linguistique celtique recouvre avec assez de justesse un ensemble ethnoculturel dont il est possible de suivre l'histoire sur près de 3 millénaires et la nouvelle mythologie comparée apporte un souffle nouveau à l'enquête...

 

 

Les résultats de cette évolution devraient être sensibles dans tous les domaines, en histoire des religions notamment.

 

 

Malgré la quantité et la qualité des travaux réalisés depuis si longtemps, le monde celtique n'en continue pas moins de souffrir de préjugés...

 

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Druide et druidisme :

 

 

C'est une réalité institutionnelle complexe. Il convient de faire le point sur la réalité de ce que furent les druides, dans la mesure où nous pouvons l'atteindre et sur ce que nous apprend l'image que les textes classiques ou insulaires en ont gardée.

 

 

 

Il faut comme toujours lorsqu'on aborde les textes insulaires énigmatiques dans leurs images et leurs scénarios. Il s'agit d'éviter les sur-interprétations et les anachronismes.

 

 

Il me semble qu'il y a lieu de rapprocher la « lecture » des textes celtiques de celle que l'on est en train de découvrir à travers la nouvelle exploration de l'art celtique qui s'avère présenter un langage sous le langage... et cela ne peut être que le fait d'artisans ou de « sages » initiés à cette écriture » et à sa pratique « dissimulée »...

 


Nous savons par ailleurs que l'expression druidique, (la « Parole » druidique) n'est pas accessible au commun des mortels sans doute parce qu'elle se rapporte au plus sacré des formulations et des représentations lesquelles ne sauraient être profanées d'aucune façon...

 

 

Il y a aussi une très forte chance que les Dieux et Déesses

qui induisent à une conception polythéisme dissimulent un monothéisme innomé préservé par cet anonymat de toute réduction à l'échelle humaine... NDR

 

 

Il n'est pas inutile de faire observer que l'emprise du Christianisme d'importation sur ce qui deviendra l'Europe a une durée bien inférieure à l'imprégnation celtique sur ces territoires pendant 3 millénaires !... NDR

 

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Pour autant que l'on se fonde sur les textes classiques, les druides étaient une institution sociale pan-celtique, présentés comme des philosophes, des sacrificateurs, des chantres d'hymnes, des poètes...

 

 

La question des origines celtiques et des formes sociales se pose sur la longue durée...

 

 

La plus ancienne mention de druide remonte à 200 ans avant J.C...

 

 

Demeure la seule triade attestée :

 

 

Honorer les dieux. (Exprimer régulièrement une sincère et fervente gratitude envers des Forces, Energies et Lumières sollicitées pour leur protection et leurs bienfaits. NDR)

 

 

Ne rien faire de mal. (Préserver en tout et partout les équilibres et harmonies qui régentent le Vivant et tout l'Univers au sein de la loi « d'Evolution ». NDR)

 

 

Exercer son courage. ( Faire face à toute peur par l'acquisition parfois périlleuse des connaissance, expériences, facultés et capacités en acquérant la maîtrise de celles-ci. NDR)

 

 

Le Druide : celui qui sait fidèlement, qui à une vision vraie de la Tradition de son peuple.

 

 

La fonction du druide ne trouve sa justification que rapportée à la forme sociale de la « Touta », la « communauté  d'appartenance dans son entier » qui en attend le rappel des formes coutumières d'existence.

 

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Il n'y a pas de « Tradition druidique » mais une « Tradition celtique » dont les druides furent des spécialistes et de techniciens au service de leurs patrons princiers...

 

 

Dont acte, mais si on retient le sens premier du mot Tradition (Tradere), celui-ci signifie « transmettre » et la fonction druidique comporte indubitablement en son sein cette activité conséquente ! NDR

 

 

Les druides formaient un corps professionnel diversifié, héritier des spécialistes de la parole et du rituel...

 

 

Si on retient cela à la lettre, cela suppose que les druides sont les héritiers d'un corpus de paroles spécifiques, particulières et de rites dont l'origine et les détenteurs ne sont pas précisés ! …

 

 

Des précisions conséquentes s'imposent et manquent ici, car cette affirmation induit l'existence d'une antériorité religieuse, spirituelle, philosophique dont il n'est rien dit et qui ne saurait lors être l'apanage des druides et de leurs propres conceptions ???

 

 

Que les druides aient conservé et intégré certaines données et conception religieuses et pratiques antérieures à leur existence et arrivée en « Europe », c'est certain, (on peut le penser en ce qui concerne des entités comme Cernunnos « le Dieu-Cerf ou le Dieu-Cornu) ou l'idée que l'on se faisait d'une « Déesse-Mère »), mais qu'ils n'aient fait que de perpétuer, le découvrant, cet héritage serait plus que surprenant voir incongru !...

 

 

Leur propre « Parole » et l'éloquence qui l'accompagne, la maîtrise de l'eau et du feu de la dite Parole et le Souffle qui anime la dite Parole ne sont plus à démontrer comme fondement et assise de leur fonction ?...

 

 

Les Grecs n'affirment-t-ils pas eux-mêmes que les druides sont des sages initiateurs de la philosophie ?...

 

 

Ce qu'expriment l'auteur à ce sujet « épineux » est une hypothèse quasiment impossible à démontrer...

 

 

Françoise Le Roux et CH J Gyuonvarc'h ont eux affirmé à maintes reprises qu'il n'y a pas de druidisme sans société celtique et inversement et que ce druidisme et les doctrines qu'il véhicule et transmet relève majoritairement de leur corporation et conceptions propres !.... NDR

 

 

 

Le terme de caste leur est inadéquat...

 

 

Au niveau indo-européen rien n'indique la constitution d'un clergé en classe autonome...

 

 

Le parallèle avec les brahmanes de l'Inde, dont on a fort abusé, est limité et très approximatif...

 

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L'image des druides forgée et véhiculée par la celtomanie dès le XVIè siècle n'a pas peu contribué à les transformer en clergé d'utopie loué ou condamné selon les modes. Le poids de ces représentations reste considérable...

 

 

La place des druides dans la société gauloise évoquée par César est celle d'un corps professionnel diversifié étroitement lié à l'aristocratie...

 

Plusieurs passages du Bellum Gallicum révèlent leur engagement dans les affaires politiques.

 

 

Si nombre de collèges (la majorité en fait) déclarent dans leur statut être « apolitique » afin de ne pas créer des sources de conflits internes, il n'en demeure pas moins qu'à titre individuel tout druide ou toute druidesse à un rapport avec la politique considérée comme l'art de maintenir en paix et en cohérence sociale les hommes et les femmes au sein de leur cité (« teuta ») d'appartenance...

 

 

La fonction sacerdotale, celle de conseiller et d'enseignant, de juriste etde « soigneur », d'artiste et d'artisan du vrai, du juste et du beau se prolonge dans l'investissement « politique » au sens digne du terme... et surtout en ces périodes des plus troubles et incertaines en terme de devenir planétaire.

 

Le druide ou la druidesse ne sont pas hommes ou femmes d'un « parti » mais sont de cette partie qui entend protéger le « Grand Tout »  et le Vivant de la Vie !...

 

 

Bien que le consul nomme seul Diviciacus, cet état de fait, accentué par la quasi disparition de l'institution royale en Gaule, contraste avec l'état de l'Irlande et de la Britannie restées fidèles à un modèle ancien de société. Dans ces deux régions, les druides sont liés organiquement à l'exercice du pouvoir royal.

 

 

L'institution druidique trouve sans doute son origine dans les hautes cultures de l'Europe pré- et proto-historique....

(Voir mes « réserves » à ce sujet...

D'ailleurs, quelles seraient-elles ces « hautes-cultures » et incarnées par quel peuple et quels représentants de celui-ci ? NDR)

 

 

 

Le bon fonctionnement des sociétés non centralisées, qu'on peut-dire féodales, rendant indispensable aux côtés des chefs politiques, et d'abord des rois, un personnel de cour spécialisé dans le droit, dans la guerre comme dans la paix, la généalogie, l'éloge et la satire, les procédures rituelles et juridiques, l'ambassade, etc...soit un milieu capable de répondre aux exigences d'une organisation sociale de plus en plus complexe.

 

 

C'est certainement aux druides, du moins à ceux d'entre eux qui en avaient la capacité, que l'on doit l'élaboration des mythes...

 

 

Mythes et archétypes sont des bases essentielles dans la conception spirituelle, philosophique, culturelle et sociale d'une société humaine...

 

 

Ils fondent et orientent une « croyance » et une « éthique » ; les « shamans » ou apparentés « shamans » de la Préhistoire antérieure à l'arrivée des Celtes ont du élaboré précocement des ébauches mythiques...

 

 

 

 

 

 

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Je crois que nous devons surtout aux druides, en plus de leur capacités et facultés conceptuelles conséquentes et à mon sens assez exceptionnelles, une initiation philosophique de haute stature née en leur sein et promise à des développements ultérieurs non négligeables... NDR

 

 

 

On reconnaît aux druides l'entretien des formules, le bon ajustement des lois, des rituels, du calendrier, l'observation astrologique attestée par plusieurs sites archéologiques ainsi que la fixation des thèmes et motifs majeurs de l'iconographie...

 

 

 

Toutes ces activités avaient pour fin d'entretenir la société selon les principes traditionnels « fidèlement » connus et enseignés.

 

 

Les quelques druides historiques attestés sont des ambassadeurs et des administrateurs politiques.

Pour les textes insulaires, les druides sont aussi des médecins, de percepteurs, des conteurs, des hommes de paroles en général...

 

 

Mais les textes irlandais qui mettent en scène les druides, et plus souvent la corporation des « filid » ou poètes professionnels, ne nous renseigne qu'indirectement sur la réalité sociale des druides insulaires au temps des cultes nationaux.

 

 

Ils nous permettent avant tout de saisir, dans la mesure où ils en ont conservé le souvenir, une image idéale des druides.

 

 

La société ou civilisation celtique est éminemment et intensément « poétique » soit un terme qui à l'origine se rapporte à « l'art de faire » et si possible de bien ou de mieux faire !

 

 

Hors cet « âge du Fer » porte bien son nom ; un nom qui porte la poésie au sommet des connaissances humaines en association avec la science et toute haute discipline de la pensée....

 

 

A la spiritualité et à la langue formant liens de cohérence, de compréhension et de cohésion au sein même de cette société celtique, on peut ajouter et sans hésiter, la pratique de la Parole ou sonorité poétique , une Parole autant sacrée que divine et dont le Souffle donne « Respiration individuelle et commune » à tous et à chacun ! NDR

 

 

 

Cette théorisation imagée demande à être interprétée et replacée dans le contexte des sociétés celtiques. Le « Druide mythique » donne accès avant tout aux conceptions et aux doctrines...

Aussi est-il pratiquement impossible de saisir une réalité archéologique du Druide.

 

 

On peut même envisager une périodisation de la tradition celtique et indo-européenne.

 

 

César donne une indication sur l'origine du druidisme...

 

 

« Leur doctrine a été élaborée en Britannie et, de là, pense-t-on, a été apportée en Gallie ; aujourd'hui encore la plupart de ceux qui veulent mieux connaître cette doctrine partent là-bas pour l'apprendre... »

 

 

 

C'est la traduction d'une conception mythique de l'origine nordique et insulaire du savoir des Celtes...

L'équivalent irlandais de cette conception est le séjour des Tuatha De Danann dans les Îles du Nord du Monde « où ils ont appris 'l'art », la science, la divination et la magie jusqu'à ce qu'ils fussent experts dans les arts et la science païenne. » (Lebor Gabala Eren)

 

 

 

A chaque île correspond une place forte, un objet de pouvoir et sans doute un type d'enseignement délivré par un sage...

 

 

 

De même, les 13 trésors de l'Île de Bretagne, objets symboliques médiévaux probablement associés au cycle annuel proviennent du Nord britonnique...

 

 

 

On peut aussi s'interroger sur les rapports que les premiers indo-européens ont entretenus avec les populations insulaires et la culture mégalithique, ce qui éclairerait d'un jour nouveau, entre autre, la fonction d'un site comme Stonehenge, mais c'est une autre histoire.

 

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(Cette notion d'une origine de la doctrine druidique basée dans les Îles du Nord du Monde est d'importance. Cette orientation cardinale indiquant une provenance « polaire » se retrouve dans de nombreux textes liés à une notion d'apprentissages et d'initiations (des futurs héros notamment.)

 

Le Nord et L'Ouest forment en fait un arc de cercle où ils sont confondus... La terre dite des origines, des commencements, est aussi celle des âmes des trépassés soit d'un retour à la Matrice originelle ! Ouvrir les rituels au N.O me semble assez cohérent...

 

 

On fait état de quatre îles, chacune étant dotée d'un sage, d'un attribut de pouvoir spécifique, d'un enseignement à priori particulier et d'une valeur ou éthique spécifique également, mais il ne me semble pas possible qu'il n'existe pas au sein de ce schéma traditionnel une 5è île coordinatrice de l'ensemble et dépositaire du Souffle Spirituel qui « nourrit » les quatre autres sanctuaires insulaires.... ?

 

 

Si le UN, le TROIS est ses multiples sont les grands régents et régisseurs de la pensée celtique et de son « ordonnancement », de sa « structuration », le QUATRE ne saurait êtres séparé ou disjoint d'un CINQUIEME Elément vecteur de la QUINTESSENCE de l'ensemble...

 

 

Le nombres pair est un « passage transitoire » vers le nombre impair qui le transcende...

Ainsi les 4 provinces de l'Irlande ancienne trouvent leur cohérence à travers un « centre » appelé Tara (une 5ie province constituée d'un prélèvement de territoire sur les 4 autres qui l'entourent.) NDR

 

 

Conservateurs de la Tradition (…) les druides sont experts dans les activités de la 1ère fonction sous ses deux aspects : Choses de la religion/droit et leurs diverses techniques d'énonciation, de liturgie, de sacrifices etc...Ils lui doivent, a priori, la couleur blanche de leur vêtement...

Malgré quelques flottements classificatoires, les textes classiques permettent de reconnaître les trois grandes subdivisions du corps druidique :

 

 

Druides, au sens spécial de chargé de la religion, de la justice et de l'enseignement...

 

Bardes, chargés du chant, de la louange et de la satire en tant que moyen de régulation social....

 

Vates, chargés de la divination et du sacrifice augural...

 

 

Pour Diodore de Sicile, « Il y a chez les Celtes des poètes lyriques (qui s'accompagnent d'une sorte de lyre) et aussi des philosophes et des théologiens (à qui sont rendus de grands honneurs) appelés druides.  En outre, ils se servent de devins à qui ils accordent une grande autorité. »..

 

 

Pour Strabon :

« Dans tous les peuples (gaulois) en général, 3 classes jouissent des honneurs exceptionnels : les bardes, les vates et les druides. 

Les bardes sont des chantres d'hymnes et des poètes, les vates s'occupent des choses sacrées et pratiquent les sciences de la nature, les druides se consacrent à la philosophie morale. Ces derniers sont considérés comme les plus justes des hommes et on leur confie à ce titre le soin de juger les différents privés et publics. »..

 

 

Dans le domaine des procédures, le druide surveille le bon accomplissement des rituels, de l'élection royale, des joutes annuelles, des funérailles...

 

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Des « Femmes-Druides » :

 

 

Des « Femmes-Druides » ou Bandrui sont parfois mentionnées par les textes médiévaux à diverses époques...

 

 

Les mots drui, file ou faith sont susceptibles d'être employés l'un pour l'autre, surtout quand il s'agit de femmes lesquelles sont nommées alors indifféremment Bandrui, Banfile ou Banfaith...

 

 

« Il est clair que les femmes n'ont accès qu'à la divination avec ou sans magie. »

 

 

Il n'y a aucune mention de femme druide pratiquant le sacrifice ou célébrant le rite ou ayant charge d'enseignement ou encore conseillant un roi....

 

Une « femme-juge » est cependant attestée...

 

 

Des femmes de pouvoirs sont situées dans l'île de Sein par Pompônius Mela. Le terme druide à recouvert chez les Classiques et les irlandais médiévaux des réalités humaines et sociales très variées.

 

 

Les « druidesses gauloises » de l'Antiquité » tardive sont des devineresses...

 

 

(Ces informations nous sont précieuses quand à la présence des femmes au sein de la classe sacerdotale et de leurs attributions « spécifiques » dans ce cadre...

Ce sont des femmes ayant rapport et relation avec le sacré, ce sont donc des « femmes consacrées » dont les qualités singulières s'exercent dans le domaine de la voyance, de la divination avec ou sans recours à des pratiques « magiques »...

 

 

 

Elles auraient selon certains textes un pouvoir sur les éléments et ce d'une façon faste ou néfaste... (Pouvoir que possède aussi le druide)... Elles entretiennent un lien d'entendement subtils avec l'eau, le feu, l'air, la terre et la « farine de l'air »...

 

 

Certains héros et non des moindres reçoivent une formation rigoureuse auprès d'elles (Y compris dans le domaine de la sexualité!)...

Ce sont des servantes du sacré dans toutes les dimensions où celui se manifeste...

Leurs dispositions quasi naturelles à voir et à visualiser ce que d'autres ne discernent pas les à «spécialisé » dans ces attributions particulières...

 

 

On les consulte respectueusement car elles peuvent percer les voiles ou la brume opaque qui masque l'avenir, le devenir, la destinée des êtres,des événements et des choses...

 

 

C'est aujourd'hui au « Féminin » lui-même de déterminer comment, de quelles façons ; il entend toujours ou de nouveau servir la dimension sacrée et qu'elle place se doit de lui-être octroyée au sein des clairières ou communautés druidisantes comme au sein du sacerdoce et de la rituélie...

 

 

Depuis la résurgence du 18è siècle, la place des femmes au sein des groupements druidiques a été limitée à des fonctions « conventionnelles » « secondaires » pourrait-on dire...

 

 

Pas de femmes responsables ou animatrices principales d'un Collège, officiant en titre les rituels, avant la seconde moitié du 20è siècle !

 

Si la « cosmunion » est habituellement le fait des « servantes » qui la distribuent, à part quelques interventions de nature bardique (chants, poésie ou musiques), ce sont encore les druides qui officient dans la majorité des cérémonies...

 

 

Le file (poète) a aussi le sens de « celui qui voit »...

 

 

(Le Collège Druidique des Gaules avait toutefois élargit la contribution féminine à des flashs de divination donnés à chacun des participants lors de cette « cosmunion ».)...

 

 

Il est dommage que la « danse » sacrée ait été évacuée des rituels car elles faisaient partie, à l'origine, des célébrations païennes !...

 

 

Ce sujet se doit aujourd'hui d'être abordé et revisité avec sérénité..  NDR)

 

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Les gaulois ne faisaient pas de sacrifice sans l'assistance d'un druide... (Ce qui implique que ceux-ci étaient assez nombreux pour répondre à cette présence obligée. NDR)...

 

 

César les montre « spéculant sur la puissance des dieux et leurs attributions. »

 

 

Les druides ont dû exercer « une influence normative sur les croyances et les cultes. » (J de Vries)...

 

 

Le druide Cathbad annonce « le signe et le présage du jour. »

 

 

Le druide expose le droit et doit faire preuve de mesure et de finesse...

 

 

Le grand poète des Goidels c'est Amorgen « au beau jugement ». Il est l'auteur du premier jugement prononcé en Irlande...

 

 

« L'homme qui viole les liens sociaux est privé de toute solidarité. « Un individu à qui ni homme ; ni dieu, ne devait rien ! »

 

(Cette formule fait résonance avec notre situation actuelle!)NDR

 

 

Le barde assure la fonction de la sanction par la louange et la satire. Il a été supplanté en Irlande par le file (celui qui voit) Fut-il symboliquement aveugle.

 

 

Dans de nombreux textes le nom du file tend à remplacer celui du druide.

Selon Pomponius Mela les druides, « maîtres d'éloquence » prétendaient connaître la grandeur de la terre et du monde et ce que veulent les dieux...

 

 

Les sources irlandaises permettent d'envisager ce qu'était l'enseignement :

 

Une organisation hiérarchisée délivrait, en particulier aux jeunes de la classe guerrière, un savoir diversifié en fonction des aptitudes, à l'abri de toute vulgarisation intempestive...

 

 

Un enseignement fondé sur l'oralité et l'imprégnation personnelle...

 

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La hiérarchie des sages de l'Irlande distinguait 7 degrés :

 

Le Grand sage ou sage

Le flot brillant

Le flot du rocher

L'illumination

L'interrogateur

L'élève

 

 

Les 7 degrés du Filid :

 

Savant

Docteur

Noble flot

Soutien

Arbre d'un an qui porte quatre feuilles

Fils d'apprentissages

Apprenti...

 

 

La fonction juridique des druides est par nature associée aux activités politiques...

 

 

Il s'agit aussi de connaître les lois de la Nature...

 

 

Les druides sont les auxiliaires de la royauté...

 

 

« Le roi indo-européen est placé, »au tableau de bord des 3 fonctions »...

 

Les personnages mythiques tels Tùan, Myrddin et Taliésin sont avant tout des inspirés solitaires, voyants et poètes, qui ne rentrent pas dans le cadre des institutions (sauf ce dernier après son initiation)...

 

 

La plupart des textes irlandais réservent aux druides un rôle de modérateurs, de conciliateurs ou de poètes louangeur ou satiriste satiriste...

 

Il faut comme toujours dans le domaine insulaire interpréter les énigmes et les images des textes en fonction de la poésie héritée et du contenu mythique...

 

 

///...

 

 

Les druides pratiquent aussi les arts plastiques...

 

 

Cela suppose une intervention dans le domaine de l'art, inséparable de la culture religieuse, qui aide à comprendre la cohérence de l'iconographie et la diffusion réfléchie et rapide des motifs et des modes.

Les aristocrates commanditaires et les artisans connaissent très bien la signification de leur ouvrage...

(Cela du fait que ceux-ci ont été, a priori, initiés à cette « lecture » NDR)

 

 

Olc Aiche est le nom d'un druide-forgeron « Drui goba». Ce titre témoigne soit de sa haute qualification technique soit d'une conjonction sur le même personnage des qualités magiques et techniques.

 

 

Malheur au poète ou satiriste abusif... L'imposition d'un « geis » oui injonction contraignante impossible à réaliser, était passible de sanctions judiciaires..

 

 

Le file qui rendait un mauvais jugement n'avait pas droit au « prix de l'honneur » et il était exclu de sa profession et interdit de rituel...

 

 

Le mauvais parleur se fait remettre à sa place pour ses abus...



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Le pouvoir du druide sur les éléments est établi par plusieurs textes mythologiques et épiques (l'eau, la terre, le vent, le feu...)

(C'est le jugement des éléments)...

 

 

L'hymne irlandais à St Patrice demande protection contre les sortilèges des femmes, des forgerons et des druides....

 

 

Sous le règne de Tibus (Fin du 1er siècle) les druides gaulois sont réduits à la médecine et à l'art vétérinaire, avec un peu de magie cependant que « le culte druidique » persiste intact dans les parties de la Britannie restées indépendantes.

 

 

Après le 1er siècle, il n'est plus question de druide de Gaule qu'au passé.

 

 

En Irlande, l'évangélisation fut avant tout une captation et une utilisation habile des formes traditionnelles...

 

 

La corporation poétique put se maintenir après le christianisme avec une partie de son patrimoine et de ses écoles.

 

 

Le barde a conservé une place éminente dans la Britannie celto-romaine puis dans les royaumes bretons indépendants du Nord et de l'Ouest.


La classe professionnelle des bardes a assuré la transmission d'une partie non négligeable du patrimoine de l'oralité avant ses premières rédactions...

 

 

Les premiers bardes Nord-Brittoniques du Viè siècle sont :

 

Talhaearn Tad Awen ( le Père de l'inspiration)...

Neirin appelé plus tard Aneirin...

Taliésin (Front Brillant)

Cian

 

Puis, dans la tradition littéraire galloise :

Myrddin et Llywarch Hen

Ce sont les Cynfeirdd (les premiers bardes)

 

 

On doit à la corporation des filid, tout comme à celle des bardes brittoniques, qui s'est montrée en Galles particulièrement conservatrice, la transmission de larges pans de la Tradition celtique qui font l'objet des études d'Histoire de la religion celtique. »

 

 

.............................................................

 

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Notes : Bran du

 

 

Il me parait très important de se tenir informé des publications, travaux, études, recherches, découvertes qui éclairent d'un jour nouveau la compréhension que l'on se faisait de la Tradition Celto-druidique tout en sachant faire œuvre de discernement entre des rivalités d'auteurs et de conceptions parois très opposées...

 

 

Bien des ouvrages qui traitent du druidisme publiés depuis trente ans par divers tenants de la Tradition ne font que reprendre d'autres ouvrages (du copier-collé le plus souvent) et reproduisent des éléments qui se sont avérés être erronés par la suite...

 

De même pour les pratiques (rituels, cérémonies, initiations...) dont ils n'expliquent pas l'origine ni le fondement en se contentant de reproduire ce qu'ils ont eux-mêmes pratiqués sans en expliquer ni le pourquoi ni le comment et encore moins la provenance alors que ce sont des héritages d'au moins un siècle ou deux en provenance des interprétations du « néo-druidisme » !...

 

 

La Tradition liée au Monde Celte, si elle reste assez fidèle au Fond, à l'Esprit, à l'Anima, à L'Essence, est fondée et basée sur une loi dite d'Evolution permanente et les formes des pratiques suivent celle loi en s'adaptant et en s'actualisant de génération en génération en intégrant dans les conceptions et pratiques les nombreux apports récents des nombreuses disciplines qui concourent à un élargissement et à un approfondissement de ce qu'on peut « connaître » de la Civilisation celtique...

 

 

La recherche de cette connaissance est constante et nous découvrons de plus en plus grâce aux voiles qui se découvrent...

 

 

Les Grands Anciens n'ont pas souhaité figer et fixer à demeure et à jamais leur pensée, mais lui ont laissé son Souffle, son Inspiration et sa Respiration, ses Forces, Energies et Lumières.. ...

 

Faisons de même !...

 

 

Un grand merci aux archéologues, aux chercheurs, aux historiens, aux penseurs, aux artistes, aux artisans, qui remplissent la corbeille de notre Tradition des fruits, graines et semences de leurs précieux ouvrages....

 

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13/04/2020
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