Les dits du corbeau noir

BRASSEES DE PENSEES (SERIE 2) COMPILATION BRAN DU 05 12 DECEMBRE

 

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Côtes de Granit Rose  Photos Bran du

 

 

 

BRASSEES DE PENSEES ET CITATIONS (SERIE 2)

 

Compilation Bran du 29 11 2018

 

Dans l'ordre de lecture :

 

Lancelot Lengyel : Les Celtes

Nietzsche : Deviens ce que tu es

Anatole France ( des fées)

Nicole Laurent-Catrice ( éloge de la Grande Déesse)

Per Jakes Hélias : du folklore

Paul Sebillot

Michel Capmal : Message haute tension

Claire de Rivoyre

Hermann Hesse :  Peter Camenzing

Indiens Kogis

Anthonin Artaud (Planète +)

 

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Lancelot Lengyel Les Celtes extraits

 

Le celtisme : pensée et ou religion... Une Création permanente...

 

...La religion n'est pas une religion limitée et le domaine profane n'est nullement profane...

Nous sommes là face à une pensée plus que face à une croyance...

La dialectique celtique est un mariage de profane et de sacré...

La mythologie est un canevas où les expériences vécues sont enregistrées et transposées laissant la place aux révélations qui sont encore à venir...

Etant mouvement, c'est dans son orientation qu'il faut saisir et définir cette religion qui n'est pas une fin mais la recherche toujours inachevée non point de “valeurs” mais du mystère présumé, situé au-dessus d'elles, sur-réellement...

 

C'est une création continue...

 

La vie naît de la mort, le jour est issu de la nuit, le printemps sort de l'hiver ; telle est la conception des Celtes...

 

La création s'opère dans les ténèbres... de même que l'oeuf tenu pour mort, porte les germes de la vie. A partir de cette logique, le domaine des âmes mortes, loin d'être un lieu macabre, est multiforme et omniprésent...

 

A l'encontre des religions par trop dogmatique qui croient tout savoir en détail, la croyance celtique admet n'avoir qu'une seule certitude (par analogie avec le renouveau perpétuel de ma Nature) c'est celle de l'immortalité de l'âme.

 

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NIETZSCHE DEVIENS CE QU TU ES

Hors série Magazine littéraire (Extraits)

 

«Il est, comme Rimbaud, le premier poète d'une civilisation non encore apparue. » René Char

 

Quoi qu'il en soit, « Restez fidèles à la terre. » Nietzsche

 

On a malheureusement fait d'injustes procès à ce grand philosophe (à son époque et bien après), mais le temps d'une légitime et indispensable réhabilitation, commencée grâce à de grands écrivains, se poursuit comme il se doit de nos jours...

 

Voilà ce qu'en disait par exemple Albert Camus ; l'un de ses grands admirateurs :

 

« Il était sans exemple qu'une pensée toute entière éclairée par la noblesse et les déchirements d'une âme exceptionnelle ait été illustrée aux yeux du monde par une parade de mensonges. »

 

(Il en sera de même pour Jean Giono accusé de « collaboration » ?...

Il faudra qu'André Breton et d'autres lave cette « injure » afin de restituer à l'écrivain une dignité qui ne l'avait jamais quitté.) NDR

 

 

Que disait Nietzsche :

 

« Le matérialisme est aveugle... Les fascistes élaborent des mythes, ils usent du sacré quand les démocraties agonisent...

Ne fréquenter personne qui soit impliqué dans cette fumisterie éhontée des races... L'antisémitisme est une infamie...»

Cela devrait suffire à l'opinion...

 

Relisons quelques unes de ses pensées :

 

Tout être veut devenir verbe....

 

La première chose qui importe c'est la vie

 

Il n'y a de véritables profondeurs qu'enjouées...

 

A propos du « génie du coeur » :

Il est une baguette magique qui révèle le moindre grain d'or enfouie dans la boue et le sable...

 

Que l'homme soit un pont et non un but...

 

Que tout homme devienne danseur et que tout esprit devienne oiseau...

 

« Que l'homme soit délivré de l'esprit de vengeance, c'est là, pour moi, le pont vers la plus haute espérance et un arc-en-ciel après de longues intempéries. » Ainsi parlait Zarathoustra

 

De la Musique :

 

Il y a un rapport étroit entre la musique et l'être vrai des choses...

La musique est le truchement par lequel les passions jouissent d'elles-mêmes...

Sans musique la vie serait une erreur...

 

Sans l'amour, Dieu ne serait pas Dieu...

 

Quoi de plus indispensable qu'une belle humeur...

 

Du Corps :

 

« Nous ne savons pas ce que peut un corps, de quelle activité il est capable et c'est pourquoi il faut sans cesse libérer sa puissance en le déchaînant de ses entraves. »

L'activité du corps est, au point de vue intellectuel, supérieure à notre conscience.

Il faut connaître des états d'ivresse et répudier toute pétrification des formes. (L'émotion amoureuse relève de l'ivresse).

Il faut potentialiser l'existence.

Si Spinoza invite à ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas honnir, mais comprendre, Nietzsche lui propose l'exacerberation de ces émotions, de ces logiques du corps, de ces langages de la chair.

 

Des Sens :

 

Sauver les sens, leur conférer une valeur philosophique et artistique... des sens « enrichis », raffinés, subtils, afin de devenir créateur...

Conférer sens et valeur au monde en cultivant une « réceptivité » sensorielle active. Eveiller de nouveaux sens et de nouveaux instincts, enrichir la créativité inconsciente annonçant l'homme de l'avenir.

 

Penser, marcher, danser :

 

« Je ne croirais que dans un dieu qui, à danser, s'entendit. »

« Il faut apprendre à penser comme on apprend à danser, comme une « sorte particulière de danse »...

Danser jusqu'au bord des abîmes... savoir danser avec ses pieds, avec les idées, avec les mots, avec sa plume...

Penser signifie découvrir, inventer des nouvelles possibilités de vie.

Apprendre à marcher, à danser, c'est s'écarter des chemins balisés, se faire léger en dépit de la lourdeur du monde, savoir respirer pour soigner son souffle...

 

Seules les pensées que l'on a en marchant valent quelque chose.

« Ce n'est qu'en marchant qu'on acquiert l'allant nécessaire aux grandes pensées qui jamais ne se fixent mais épousent le rythme du devenir.

La pensée dépend des forces qui s'emparent d'elles. »

 

 

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De la Nature :

Nous formons un être qui a le droit d'abreuver son allégresse aux mamelles de la nature.

 

 

Du monde, du sacré, de l'être, du devenir, de la vie et de la mort :

 

Vivre la crise aiguë de notre monde jusqu'à son terme, et accéder au sacré, à ce moment privilégié d'unité « communielle », moment de communication convulsive de ce qui est ordinairement étouffé...

Il n'est de vie, de communication possible entre les êtres qu'au prix d'une sortie d'eux-mêmes d'une extase (jusqu'à l'expérience mystique de la joie devant la mort « car la mort accomplit la vie ».

 

Créer ses propres valeurs en se créant soi-même...

 

Imprimer au devenir le caractère de l'être, se « réapproprier » le temps.

Avoir la confiance, l’acquiescement à tout ce qui jusqu'alors avait été interdit et méprisé.

Atteindre ce lieu, cet espace où toutes les contradictions se fondent en une unité nouvelle « coulant d'une même source ».

 

Retrouver le silence d'une paix aux doigts de rose », le « fécond vouloir vivre. »

 

Ne pas faire partie du « brave bétail grégaire » ; refuser d'être un animal social et sacrificiel. (Tant il est vrai que l'individu fait peur au collectif.)

 

Il est nécessaire d'opposer une résistance à l'exploitation économique croissante de l'homme et de l'humanité, à un mécanisme de plus en plus enchevêtre d'intérêt et de production.

 

Les frais de tous se totalisent en perte globale ; l'humanité décline au point que l'on ne sait plus a quoi a servi cette évolution gigantesque.
Développer une pensée qui rompt avec le progrès de l'utile, de la production.

 

Ajoutons ici ce que disait André Malraux :

« L'organisation de l'avilissement menace l'homme. » « Les hommes s'inclinent devant des vérités successives, mais toujours extérieures à la vie. »

 

N'est-il pas temps de céder la terre au génie sauvage de la poésie ?

(« Aux valeurs de métamorphose).

 

Il nous faut attendre ce temps où :

La volonté de vérité, devenue consciente d'elle-même, saura débusquer les mensonges sur lesquels elle s'était construite...

 

Est « nihiliste » tout ce qui limite la puissance de vie en la faisant reposer hors d'elle...

 

Les aiguilles s'entre-dévorent aujourd'hui sur le cadran de l'homme.

 

 

 

 

 

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De « l'Etat du monde » :

 

L'état (l'argent du mensonge, de la mort des peuples) pilonne les crânes et laboure les corps ; et l'absurde, c'est que nul ne peut lui échappe ; servants et sujets confondus dans une même servitude.

Un monde devenu : « un lieu de déchéances », un écrasement toujours plus arrogant et d'un perfectionnement toujours plus sophistiqué. Face à cela l'individu doit redevenir souverain de lui-même ; un être en devenir perpétuel.

 

De la religion, du divin, du christianisme :

 

« Quel est cet homme avili et dégénéré qui doit apprendre à se sauver dans la souffrance et la constance du malheur ? »

(A propos du christianisme.)

 

« Il ne va pas du tout de soi que Dieu, que le personnage appelé Dieu, l'entité appelée Dieu, soit le Créateur or, par le seul fait qu'on séparait Dieu de la Création on commencerait déjà à faire des transformations incroyables. (En attendant le « jaillissement » spirituel et son avènement.)

 

L'impensable et l'étonnement seuls libéreraient l'homme.

 

L'aléatoire est dissous dans l'intemporel qui est en nous.

 

Faire reculée la face usée de la mort.

 

Nous sommes définitivement éphémères.

 

Si « Dieu est mort » combien de nouveaux dieux sont encore possible ?

Moi-même en qui l'instinct religieux, c'est-à-dire « créateur » de dieux, cherche parfois à revivre, avec quelle diversité, quelle variété, le divin s'est à chaque fois révélé à moi !

 

Nous autres... païens par notre foi...

 

Il est encore un autre-monde à découvrir et plus d'un. Il est temps philosophes, levons l'ancre.

 

De la culture :

 

Elle est l'héritage de la noblesse du monde... Elle est le moyen de formation de l'homme , l'accord de sensibilité qui assure à une société sa cohérence.

 

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Des Fées selon Anatole France :

 

« Tant qu'il y aura des bois, des prés, des montagnes, des lacs et des rivières, tant que les blanches vapeurs s'élèveront au-dessus des ruisseaux, il y aura des fées. Elles sont la beauté du monde ; c'est pourquoi elles ne périront jamais. »

 

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Hommage de Nicole Laurent-Catrice à la Grande Déesse :

 

« ...Pour que tes yeux redeviennent l'eau transparente

jaillit au creux de tes souches, chauffe la pierre entre tes cuisses Grande Déesse de la Terre. »

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Du folklore :

 

« Il s'agit en fait d'étudier les rapports magiques tressés, lentement tissés, entre l'homme d'une contrée et son paysage...

Jusqu'à ce que soient complètement élucidés les rapports entre ce monde et l'autre au-delà, il n'y a pas de superstition. Le mot a été inventé par les religions centralisatrices dominantes pour se justifier de combattre les innombrables croyances et les pratiques observées par les populations qu'elles désiraient soumettre à leur ordre...

On peut imposer une religion, mais les racines de la foi échappent à tout commandement. »

Per Jakez Hélias « Vous avez dit folklore ? » extrait

 

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« On a donné un vernis chrétien à la plupart de nos fontaines populaires. »

Paul Sebillot (Dans les eaux douces)

 

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Message haute tension :

 

« Regardez la cime des arbres !

Buvez le bleu du ciel !

Enivrez-vous de couleurs !

Ecoutez le chant du merle, le soir.

Les idées sont des forces agissantes.

Nous avons tous des mains guérisseuses.

Si nous prenons le temps de vivre, l'herbe folle poussera au bout de nos doigts.

L'invention de l'avenir ; ce sera avec l'histoire présente de chacun.

Ca résonne très fort quelque part dans l'Univers. »

 

Michel Capmal

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« Œuvre intemporelle

Jaillie de l'espace

La lumière nous appelle,

Nous enlace,

Nous propulse avec force

Sur un rythme perpétuel,

Au cœur même de l'infini. »

 

Claire de Rivoyre

(A propos d'une œuvre de Viviane-Josée Restiau)

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En compagnie d'Hermann HESSE (Peter Camenzing – extraits)

 

Je voulais aussi enseigner aux hommes à trouver dans un amour fraternel pour la nature, des sources de bonheur et des torrents de vie ; l'art de contempler, de cheminer, de jouir, de goûter les joies quotidiennes...

 

J'avais l'intention de mettre les hommes d'aujourd'hui en présence de la vie large et profonde de la nature et de la leur faire aimer.

Je voulais leur enseigner à écouter battre le cœur de la terre, à prendre part à la vie universelle, et à ne pas oublier, sous la pression de leurs misérables destinées, que nous ne nous sommes pas créés tout seuls ; tels les dieux, mais que nous faisons partie d'un ensemble cosmique.

Je voulais leur rappeler que ; comme les chants des poètes, comme les rêves de nos nuits, les fleuves, les mers, les nuages qui passent les tempêtes, sont lourds de ces aspirations qui tendent leurs ailes

entre ciel et terre et dont l'objet est l'absolue certitude du droit à la vie et de l'immortalité en tout ce qui existe...

 

Je voulais avant tout, déposer en vos cœurs, le beau secret de l'amour. J'espérais vous montrer à être, pour tout ce qui vit, de véritables frères, à vous sentir comblés d'amour au point de ne plus redouter ni la souffrance ni la mort...

 

L'art s 'était efforcé de tout temps de donner un moyen d'expression à ce besoin inexprimé du divin qui est en nous...

 

Quand je me mis à aimer la nature comme une personne, à l'écouter comme une compagne de voyage, ma mélancolie ne s'en trouva pas guérie, certes, mais elle fut ennoblie, purifiée.

Mon oreille et mon œil s'affinèrent. J'appris à percevoir ses nuances et sa diversité. J'aspirai à entendre de plus près, de plus en plus clairement les pulsations de tous les êtres vivants pour, peut-être, les comprendre un jour et, peut-être, recevoir un jour le don de les exprimer dans la langue de la poésie, afin que d'autres se rapprochent de la nature, et que leurs sens s'ouvrent plus largement quand ils se rendraient aux sources qui rafraîchissent, purifient et restituent aux hommes leur ingénuité enfantine...

 

En moi aussi une vie profonde cherchait en tâtonnant sa voie vers la conscience, aspirait à être comprise et aimée. »

 

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« ...C'est bizarre, chez vous, dans vos pays, vous dépensez une énergie folle pour faire des lois et pour les changer quand cela vous arrange. Vous avez une armée, une police, pour les faire respecter, et si quelqu'un ne les respecte pas, il va en prison...

 

La nature a aussi ses lois ; ce sont les lois de la vie, ce sont celles-là qu'il faut connaître et protéger, et vous ne les respectez jamais. »

 

Indiens Kogis d'Amérique du Sud en voyage en Europe

lesquels constataient notre course folle et se demandaient : « mais jusqu'où voulez vous courir comme cela ? »

 

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En compagnie d'Antonin Artaud (Planète plus) extraits

 

« … Quittez la caverne de l'être. Venez ! L'Esprit souffle en dehors de l'esprit. Il est temps d'abandonner vos logis, cédez à la

Toute-Pensée. Le merveilleux est à la racine de l'Esprit...

 

Une « image » doit être aussi une « connaissance ». Elle doit porter avec elle sa substance en même temps que sa lucidité...

 

Du désastre spirituel de l'Europe :

 

L'Europe est coupée de toute vérité, de toute simplicité...

Elle a écartelé la nature avec ses sciences séparées.

Pour retrouver sa nature profonde, pour se sentir vivre dans sa pensée, la vie repousse l'esprit d'analyse où l'Europe s'est égarée.

C'est un désastre spirituel évident que le progrès même s'il y a un progrès indéniable de certains aspects matériels de la vie.

 

Il faut se mettre en quête de l'authentique restitution du paganisme après le mensonge religieux ; cette « unité figée en dogme »....

 

Les croyances antiques ont voulu jeter dès l'origine un regard sur le Grand Tout. Elles n'ont pas séparé le ciel de l'homme, l'homme de la création entière depuis la genèse des éléments et l'ont peut dire qu'à l'origine, elles ont vu clair sur la création. »...

 

« Je souffre que l'esprit ne soit pas dans la vie. »

 

« On gagne l'amour par la conscience d'abord et par la force de l'amour après. »

 

« La vie est mouvante et blanche »... (sans idée raciale en cela).

 

De la poésie :

La vraie poésie est métaphysique...

La recherche d'une poésie naturelle intense provoque une mutation dans la conscience.

 

De la « démarche » : (parlant de ses contemporains)

« Ils sont morts (cécité et surdité)... je veux les réveiller, leur donner l'expérience même, aller vers un siècle où la marche et la danse seraient confondus...

Je veux montrer l'agonie de ceux qui vivent et la mienne...

Tout aujourd'hui doit être quitté pour installer un nouveau monde...

Il n'y a pas de duel , mais il y a nous-mêmes...

Il ne faut plus répandre les ténèbres sur l'existence, ne plus réduire l'homme... »

 

Lors d'un voyage en pays celtique (pays à l'atmosphère spirituel intense)(les îles d'Aran) il dira :

« Poussé par des forces gigantesques, j'ai fini par découvrir qui j'étais et accepter ce que j'étais. »

 

Il invitera à « mettre le pied dans le cercle », et prophétisera comme un Druide :

« ...Un cycle du monde est fini... terre, eau, feu, ciel...

C'est par les quatre éléments réunis ensemble que la transmutation sera opérée... »

 

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05/12/2018