Les dits du corbeau noir

BELTAINE PAR MONA BRAZ 2024 05 05 MAI

 

 

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MONA BRAZ

 

 

 

MONA BRAZ :

 

BELTAINE CÉLÉBRÉE PAR LES DRUIDES, BARDES ET OVATES.

(Article déjà publié sur le blog de Mona Braz...)

 

Du 1er Mai au dimanche 5 mai 2024, les Gorsedd et autres clairières bardiques et druidiques de Cymru (pays de Galles), de Cornouailles britannique,  de Bretagne  et d'ailleurs, célèbrent Beltaine.

 

Dans l'antiquité celtique, Beltaine se tenait précisément au mi-point astronomique entre l'Équinoxe de printemps et le Solstice d'Eté  dont les dates fluctuent chaque année. Cette année 2024, ce mi-point astronomique sera le jour du dimanche 5 Mai.

 

Cette fête célèbre la fin de la saison sombre, saison d'Eau et l'entrée dans la saison de Feu, saison de lumière, du renouveau de la vie, de la verdure foisonnante et de la pureté.

 

Les druides allumaient des feux et faisaient passer les troupeaux entre ces feux sacrés purificateurs en vue de les protéger pour tout le cycle de l’année, en particulier des épidémies. En Bretagne nous déambulons entre les deux feux, un feu mâle et un feu femelle, en dessinant un lemniscate, le huit de l'infini, tel que le dessine aussi le soleil dans le ciel dans sa ronde annuelle.

 

Contrairement à beaucoup de fêtes païennes qui furent christianisées, Beltaine ne fut pas remplacée par une fête chrétienne. De fait, on la considérait comme démoniaque et était connue sous le nom de « nuit des sorcières ».

 

La nuit de Walpurgis, célébrée dans le monde nordique et germanique en est un héritage, tout comme le Beltane Fire Festival qui se déroule chaque année à Édimbourg, en Écosse.

 

Le nom du 1er mai en gaélique écossais est Bealtain. Quant au nom du mois de mai en gaélique irlandais, c’est Bealtaine... 

 

 

 

AMOUR DE LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE ET JUSTE MILIEU

L'amour de la pensée philosophique, de la discussion, de la spéculation intellectuelle sont autant propres aux Grecs, qu'aux hindous et bouddhistes qu'aux Celtes et druides.

 

Hasard des calendriers traditionnels, pour les bouddhistes, la Pleine Lune du Wezak,est celle de l'opposition Lune en Scorpion et Soleil en Taureau... Il s'agit pour eux de la fête des lanternes célébrant la réalisation du Bouddha. La réalisation étant celle des quatre nobles vérités qui indiquent ce qu'il est essentiel de savoir.

 

Elles énoncent le problème de l'existence, son diagnostic et le traitement jugé adéquat :

 

1 ) La vérité de la souffrance : toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ;

2) La vérité de l'origine de la souffrance : elle repose dans la soif : le désir, les attachements ;

3) La vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ;

4) La vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le Noble Chemin octuple, destiné à guérir des poisons de l'existence humaine et terrestre que sont la soif ou l'avidité ; la colère ou l'aversion ; l'ignorance ; la jalousie et l'orgueil.

 

Chez les Celtes aussi, une voie du juste milieu et du libre arbitre (le Point de liberté) s'exprime dans la triade bien connue : "Honore les dieux, ne fait pas le mal et soit courageux !" Proposition de chemin de vie non dogmatique certes, mais très exigeant au niveau moral.

 

 

LA TRADITION CELTICO-DRUIDIQUE : BEALTAINE, KALA-MAE CYNTEFYN, GWANTWYN

 

Les récits historiques insistent sur les feux allumés par les druides, prononçant des incantations magiques pendant que l’on fait passer le bétail entre ces feux, afin de le protéger des épidémies pour toute l'année.

 

Le « feu de Bel » est un feu de purification bénéfique suscité par des incantations efficaces. Le Feu de Beltaine est puissant, sacré et fort, celui qui l’allume doit être une personne de pouvoir. Beltaine est l’exaltation du feu, élément du culte par excellence.

 

On suppose que l'assemblée des druides dans la forêt des Carnutes, attestée par César dans La Guerre des Gaules, se tenait à l’époque de Beltaine.[réf. souhaitée] Des sacrifices d'animaux avaient lieu à l'époque de Beltaine tout comme à Samain, ils étaient offerts aux dieux.

 

Les philologues se plaignent d’une documentation lacunaire et de sources incomplètes sur l’Antiquité de cet événement, alors que le folklore du 1er mai est abondant.

 

De génération en génération, le folklore s’est emparé de Beltaine comme des autres fêtes celtiques et il en reste quelques usages comme la danse autour d’un mât de mai (un grand poteau planté dans le sol, symbole phallique, avec des rubans de toutes les couleurs attachés en son sommet, chaque participant tournant autour du mât avec un ruban dans la main), la pratique de la divination, les rituels de protection des maisons, les cueillettes de plantes (en particulier des orties), les sauts au-dessus des feux pour s’assurer bonheur et fertilité…

 

Lors de la nuit du 1er mai, le peuple évitait les lieux fréquentés par les fées et autres créatures du Petit Peuple parce que le voile entre leur monde et le nôtre est plus fin lors de la nuit de Beltaine.

 

Selon l'historien et celtologue émérite Philippe Jouët, spécialiste de la mythologie et de la religion des Celtes :

 

« Belteine, Beltaine ou Belltaine, signifie « mois de mai ; jour du Premier Mai ». Lá Bealltainn le « début de l’été ». Le Glossaire de Cormac, explique le nom par « feu de Bel » (beil-tine) du nom d’un dieu païen. Beltaine est une appellation spécialisée, sans doute issue du rituel, de Cétsoman « début de la période ou samon- ». Célébrée à Uisnech, en Irlande, Beltaine est marqué par des rites où le feu occupe la première place. C’est à Beltaine que Midhe, éponyme de la province centrale, alluma un feu de six années pour les enfants de Nemed et coupa la langue des mauvais druides, image de la controverse menée par le Feu de la parole […]. »

« Le Mai du folklore prolonge les réjouissances de Beltaine. Suivant le LGE Partholón a atteint l’Irlande un mardi, le dix-septième ou le quatorzième jour des calendes de mai, et est mort un lundi de Beltaine. Les Túatha Dé Danann sont arrivés en Irlande le lundi de Beltaine. […] Pour les Fíana Beltaine marquait le début de la saison militaire. »

 

Philippe Jouët conclut :

 

« On met en évidence une période mythique qui va du début du mois de mai au solstice d’été. Le moment fixé pour la première bataille de Mag Tured était « un mois et quinze jours après le début de l’été, au milieu du cours de la journée ». Comptées à partir du premier mai, les trois quinzaines représentent l’aile ascendante de l’été, celle qui mène au solstice. La bataille dure quatre jours et s’achève le cinquième. La victoire des Túatha intervient donc au solstice d’été. Le parallélisme avec l’organisation de la période qui sépare Samain du solstice d’hiver est évident. »

 

Dans le récit gallois 'Cyfranc Lludd a Llefelys', le cri eschatologique des deux dragons retentit un premier mai et est conjuré au mai suivant. Le nom brittonique de la fête de la lumière du printemps est : en gallois Cyntefyn /kəntevin/ ; en cornique Gwantwyn ; en breton Kala Mae, ou le restitué Kenteven..  

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06/05/2024