Les dits du corbeau noir

Beltaine 2012 : en approche

Crique du rivage d’Avalon         

Bran du   Avril 2012



D’où venait ce cri profond jaillit des entrailles de la Terre ? Qui, d’une pierre, enfoncée dans la gorge, avait tenté de faire taire ce cri ? De quelle nature ce cri surgit de l’ombre et de la grande nuit ?
Ce cri, un Homme révélé; un homme initié, l’avait poussé et le poussait toujours entre soleil et lune, mais pour quelle part de l’Un et pour quelle part de l’Une, nul ne le savait...


Etais-ce le cri d’une venue au monde, d’une humanité naissante ou bien celui fracassant d’un ultime avertissement, d’une infinie douleur ?


Un serpent s’enroulait autour de ce cri d’argile, son œil enserrait une pensée brillant de mille écailles…
Il n’avait point volonté d’étouffer le cri, il l’accompagnait et lui faisait cortège d’une chair souple, d’un feu serti de glace…


Lui savait, il avait connaissance, il était connaissance, il était là au berceau de ce cri quand celui-ci affouillait déjà l’espace et le temps… 

Il serait là encore quand Merlin se mettrait en quête de l’œuf rouge du Serpent marin….

Il serait là à chaque couvaison, à chaque éclosion, d’une part d’esprit enclose en la matière…

Lui, le gardien, le grand vigilant,  l’éveilleur veillant sur l'Oeuf en son Nid…
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Plus tard s’en viendraient aux rivages de recouvrance, les Hommes couronnées de Gui, les Femmes auréolées d’aubépine… Ceux là et celles là sauraient la Terre des Origines, la Matrice féconde, le Grand Chaudron d’ocre orange et jaune, le sang rouge circulant dans l’Arbre de Vie…

 

Tous à se savoir racines de la Racine…
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Du creuset alchimique de la Terre s’en viendra à surgir le Guerrier à la lance d’or portant sur le corps un bouclier d’amour car là était l’éterne séjour sous les Trois Rais qui depuis toujours ordonnaient les cris et les chants, de morts, d’enfantements…

D’autres depuis étaient venus…  D’autres viendront de lunes en lunes, d’aubes en aurores…
Et ceux là, de même, traceront le Cercle, frapperont de leurs pieds nus le Tambour de la Terre, renouvelleront l’Union millénaire, iront de saison sombre en saison claire, vers le berceau de la Lumière…

Ceux là aussi épouseront, ronds et rondeurs, porteront clameur en noce d’éternité…


Tout cela en eux gravé, comme images et figures dans la Pierre,  comme l’Innommable Nom dans le Son lumineux parcourant l’Univers….



13/04/2012
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