Les dits du corbeau noir

BARDI CHEVAUCHEE BRAN DU 10/OCTOBRE 2015

Chevauchée                                    (2009 et 2015)

 

 

 

Je chevauche le vent

Le vent hennissant à la gueule des nuages…

Sachant être sans âge, je chevauche le vent ;

Le vent ignorant les ans et notre humain passage…

 

La Mesnie va coursant un grand cerf d’été

Dans les halliers d’un sang bondissant dans ma poitrine…

 

Je monte a crû le cuir souple du vent,

J’ai sous les mains une crinière rousse et sauvage

Dont je presse les flans, tant d’amour que de rage…

 

Au ciel, je caracole effarouchant les oiseaux en leur vol…

 

Vous dire que le soleil s’étonne d’un tel attelage !

 

Oui, je chevauche les mots, leur robe changeante sous le ciel…

Je vais d’aurore en crépuscule…

J’avance et jamais ne recule…

Ma pensée choquant, de ses fers, les pierres fait naître, en sa course folle des gerbes d’étincelles…

 

Il en est ainsi des poètes sans bagages…

Cheveux au vent, ils volent, chevauchent et sans cesse voyagent

Entre le ciel et la terre, entre paradis et enfer, sorciers, sourciers autant que mages…

 

Il n’est pour ces chevaux aucune écurie

Ils sont de toutes les marées et de toutes les vagues

Et quand, par bon heurt, ils s’en viennent aux rivages,

De leur périple, tout est chanté et tout est dit…



Les lèvres retrouvent leurs braises et leurs flammes

Eclairant le haut foyer de la Vie, faisant danser les ombres

Au Grand Bal de la Lumière...



Sur les grèves du temps s'épure le sel de la Parole solaire...

La Parole ; toute à sa blancheur...



Le barde brasse son écume dans l'amplitude de son cœur...

L'air fera refrain des notes de son sang

Et le temps, c'est certain, fredonnera cette mélopée

Qui est berceau des lendemains et des aubes de splendeur...



- Que dit ce chant dans la flambée du jour ?



- Il dit, et sa substance est douce brûlure :



- La vie se monte à cru ; les doigts crochées dans sa crinière...





Bran Du 



04/10/2015
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