Les dits du corbeau noir

Avant... Après ?... Partie 2 Cosmogénèse

Commentaires et pistes proposées à l’exploration :  Bran du  04 12 2012

« Il n’est guère de questions plus importantes à long terme que celles relatives à la spiritualité et à son évolution. » John Templeton

« Tout ne se réduit pas aux idées que nous avons… On peut seulement dire que l’Esprit  émane du fonds des choses…  (Le réel, ce fond des choses, n’est pas une chose… Ce fond des choses est aussi appelé le divin, le sacré.) Il me plait de le considérer comme infiniment aimable et je suis persuadé que ceux de nos contemporains qui croient à une dimension spirituelle de l’existence et qui la vivent sont finalement dans le vrai. ) …/…
Il est assurément au-delà de l’espace et sans doute aussi du temps, appelons-le l’Etre voulez-vous     ( ou encore l’Un)… La science ne peut rien dire quant à la nature de ce Un, de cet Etre. Elle ne peut pas non plus nous dire qu’il n’est pas… »
Bernard d’Espagnat (physique classique et physique quantique - communication)

« Il n’est guère de véritables jouissances qu’au point où commence le vertige. » Goethe

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Préliminaires : Avant d'introduire la réflexion, il était je pense utile de faire référence aux rares textes dont nous disposons et à la qualité et compétence de ceux qui les ont étudiés toute leur vie…

Les sages anciens n’ont pas souhaité exposer leur doctrine et conception par écrit et ce par choix et volonté délibérée et philosophiquement argumentée… La loi d’évolution sagement servie par ces être spirituellement inspirés ne peut comporter la moindre fixation et définition… Elle laisse l’Esprit œuvrer, de génération en génération, librement en une matière (ici corporelle) qui consent librement à accueillir et accompagner en conscience et amour son œuvre ; une œuvre de spiritualisation associant en un chaudron de connaissance et de renaissance le contenant au contenu…

Libre choix donc de concevoir ou non, de cheminer ou non, d’espérer ou non…

Toute question portant sur une fin, un terme, un acheminement renvoi à une origine. On ne peut de se fait dissocier le questionnement sur l’échéance d’un cycle et celui sur la provenance de ce dernier ainsi que sur sa dite finalité etc…  La vie nourrit la mort et réciproquement… Fort de ce constat assez évident reste à savoir pourquoi, comment, à quels fins et inscrit dans quel « plan » se déroule la « spirale des cycles » ?…

Il est librement et respectueusement donné à chacun et à chacune la faculté et la volonté désirable de se poser ou non de telles questions…

Le postulat veut qu’ici la question se pose et nous interpelle…

C’est même là un ensemble d’interpellations, de questionnements essentiels qui demande effort, étude, méditation, exigence, authenticité, recherche, ouvrage, réflexion approfondie et honnêteté intellectuelle ainsi qu’une capacité d’instruire le doute et l’incertitude en vue de remises en cause salutaires face à toute forme d’intégrisme à l’affût…

Entouré d’incertitudes, comme beaucoup d’entre nous, j’aime à dire, que quelques « celtitudes », jusqu’ici renforcées périodiquement au sein des épreuves, m’accompagnent !….

C’est aborder sans doute ici la matrice interpellatrice de tout questionnement  lequel recouvre les interrogations dites majeures et essentielles sur notre « présence en ce monde »…

Les pistes abordées ici ne sont, de toute évidence et par humilité, exhaustives ; elles ne s’inscrivent que dans un choix « librement conscientisé » de cheminement spirituel empruntant à une proposition philosophique et spirituelle, préalablement acceptée, appelée « druidité »…

L’ARBRE DE NOTRE VIE :

L’ Arbre philosophique, spirituel et analogiquement humain (que j’appelle l’Arbre de Vie)  à pour origine une graine confiée à la Terre-Mère et ce, dans un Humus matriciel bienveillant et bienfaisant qui le « met au monde » afin qu’il gère sa propre croissance vers toujours plus de lumière en une ronde cyclique de saisons qui participent grandement de cette ramification et aspiration lumineuse et solaire…  Nous avons tronc commun avec cela qui se veut médiation et échange régulés et harmonisés, nutritifs entre la terre et le ciel, le ciel et la terre… (Le mot humus, pour rappel, à formé celui d’homme et d’humilité !!!)…


Une sève circule aussi en l’aubier de notre être et celle-ci est spirituelle reliant l’origine racinielle et souterraine aux embranchements et ramifications célestes… L’Arbre en sa maturité prodiguera à son tour et généreusement des fruits, des semences et des germes en mettant cette mission au-delà de tous les tourments subis pour assurer une telle entreprise…


C’est un Arbre de vie qui prend souche et source autant dans le cosmique que le tellurique et qui assure une saine et fructifiant circulation entre tous les plans et en tous leurs niveaux de circulation et d’échanges…
L’orgueil, la cruauté et le mensonge sont les redoutables bucherons d’un tel Arbre !!!

Une méditation en milieu naturel et dans l’intime et profonde proximité avec le règne végétal serait propice à « visualisation » et « intégration apaisante et éclairée » des concepts ci-dessus évoqués…

Il arrive qu’une pâte dite à papier rappelle ce qu’elle doit à l’Arbre dont elle est issue !….

Ce n’est pas un « hasard » si l’Arbre constitue le « roi des symboles ! »… Et ce, sur toute notre planète , un roi qui assure sa royauté et son heureuse régence grâce à l’apport o combien Féminin d’une Sève et d’une Essence !…

L’Arbre finit naturellement son existence en se décomposant avec l’aide d’organismes vivants qui accompagnent et accentuent le processus (dont parmi eux les insectes et champignons). Cette décomposition contient en elle-même une recomposition à venir pour d’autres végétaux…

Il arrive que le feu ou la tempête, le gel et la maladie et l’homme en forte et préjudiciable démesure en viennent prématurément à bout… Mais l’Arbre n’a qu’un but, qu’un objectif qui concentre toutes ses forces, toute sa « résistance » toutes ses énergies : confier à la terre le futur d’autres fruits…

Voilà une volonté verticale o combien qui assure et dispense l’horizontalité du vivant dans une embrasée cardinale et saisonnière…
De quoi sustenter une profonde méditation et réflexion… N’est-il pas ?

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Une parenthèse avec Gaston BACHELARD (la TERRE et les rêveries de la volonté)                               Corti éditeur

« Par le travail de la forge, la vie est renouvelée…
Mettons alors les dieux partout, dans la flamme et dans l’onde, et nous comprendrons que la trempe est un combat des dieux… Lors, la porte des rêveries cosmiques est ouverte…
Le soufflet est une activation qui avive le feu…"
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De la forge / Bran du  (une méditation/visualisation supplémentaire !)

La forge est le lieu de la transformation par excellence, le lieu de passage d’un état à un autre…
Ce qui se passe extérieurement entre la main qui forge et le métal qui se transforme sous elle, opère tout autant en l’intériorité du « forgeron » lequel « forgeron » a été souvent, traditionnellement au moins, considéré comme « divin », étant supposé ou ayant commerce, lien et relation, avec des dimensions qui dépassent semble-t-il la simple condition et fonction humaine…


Mircea Eliade a démontré le fort lien entre les forgerons et les alchimistes et souligné combien ces artisans de la matière étaient redevables à l’esprit qui les animent…
Il note aussi le fait que selon ses études les « premiers prêtres » ont été des forgerons à la fois craints et respectés par rapport à ce dit « commerce » et à la haute « magie » de leurs actes…

En cette traversée hivernale il serait dommage de se priver d’un rapport intime avec la proximité d’un feu et mieux encore d’une forge… (On pourrait aussi y retrouver G Bachelard pour se conjoindre à ses grandes et fécondantes rêveries)…

Accordez-vous, si vous le pouvez, cette accompagnement intime, flamme extérieure contre flamme intérieure… Laissez vos yeux ensilencés entrer dans la danse ignée et sa musique flammée et crépitante… Rêvez à ce « Forgeron divin » à l’œuvre en l’Origine et l’antériorité de toute chose et à celui qu’il inspire en votre forge intérieure, en ce creuset des naissances, en cet athanor de l’œuvre « Trimégiste »… Instaurez les « correspondances symboliques et analogiques »  et imaginez l’Opération qui mène du chaos et de son magma indifférencié à une Cosmogènèse de la vie dont le processus se renouvelle sans cesse en vous et autour de vous…

L’eau originelle est prométhéenne, car elle dérobe au feu son pouvoir, le canalise, le fixe, l’englobe…
Soyez de ce mariage de l’eau et du feu et l’amour sera en vous et avec vous !
Il est bon parfois de prendre une bonne trempe !!!

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Un poème au passage en l’honneur du « Merle du Un » !   Bran du 02 12 2012

Merlin compose
Avec le rythme des saisons ;
Merlin est « composition »
En ses métamorphoses…
Merlin, sans cesse, ose la « transformation »…

Du nid de la mort surgit la vie éclose ;
La divine osmose entre le jour et la nuit ;
Le territoire qui unit le double en sa symbiose…

Quand vient le temps de la « décomposition » ;
De l’hiver qui décompose ,
La plume du silence sur le nid se pose,
Repose sur l’œuvre en dormition…

La fleur n’est que graine mais le songe est de rose !

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L’étant ( l’état d’être  « existant ») interpelle sa « provenance » :
De qui, de quoi procède-t-il, Principe, Anima, Essence ?  Et vers quoi se dirige-t-il  ? (Pour autant qu’une direction prolongée soit donnée à cela au-delà de la terrestre échéance !)
Est-il la résultante d’une union entre un dieu et une déesse ou un continu de hasards mis en heureuses et ajustées correspondances ?
Certes il ne faut pas « hâter » de vouloir spiritualiser la « chose » à tout prix, mais tout de même, peut-on évacuer de cela l’œuvre d’un « Esprit » ?
Le monde indo-européen en son origine « hindoue » convoque en explication de « l’Origine » l’Embryon d’or et le Monde Celte qui en fait partie répond en similarité en invoquant l’Oursin fossile lui aussi conçu comme un « Embryon de vie »…

Il est fortement question, entre les deux civilisations sœurs, de Souffle, d’Eau et d’Homme Primordial, d’Embryon contenu en un Oeuf lui aussi primordial (quintessence de toutes les potentialités par ailleurs), d’une localisation « nordique » qui est d’ailleurs demeurée le lieu de tous les enseignements et initiations et pour tout dire la localisation plus mythique que géographique des « primes commencements » y compris de notre propre Tradition…

D’un vide « indifférencié » et chaotique surgit par désir et volonté aimante à priori un germe de plénitude constitant une expression, formulation et mise en forme matérielle, physique, de l’Emanation Une, de la Radiance et Vibration Comme Une, première, initiale, originelle…

Allier complémentairement et consciemment Désir et Volonté donne à une Pensée une manifestation concrétisée en un Acte censé exprimer la correspondance et l‘adéquation d‘un Tout avec ses fragments et parties… (Un acte constitué de plusieurs tableaux de représentation !)

J’ai à plusieurs reprises et sans vouloir choquer mes frères et sœurs en « Celtie » fait état de ma non croyance en l’incarnation ; une conception personnelle susceptible peut-être d’évoluer en fonction de découvertes archéologiques récentes et inconnues dont l’interprétation serait claire, logique et argumentée quasi scientifiquement… Mais en l’état de mes explorations et cogitations accentuées, je  garde « ici et maintenant » cette « position » assez contraire il est vrai à la croyance générale des uns et des autres…


Toutefois il me faut préciser que « convaincu » cependant de la notion et du concept que l’âme est en effet immortelle, mon évacuation de l’idée d’une réincarnation repose sur le fait qu’à l’écoute du plus grand nombre celle-ci implique que la personne,  sa personnalité, retrouve après sa mort une nouvelle vie dans un autre corps humain, si possible pour une très grande préférence… Je ne peux envisager une telle idée qui serait d’ailleurs pour nos frères hindous un lieu commun et particulièrement souffrant pour la grande majorité des « désincarnés »…

 

Si l'Amour retourne à l'Amour et la Lumière à la Lumière, si tout "saumon" remonte à la source et tout gland à la souche alors les cycles sont accomplis... L'accomplisssement du cycle introduit une nouvelle remise au monde des processus cycliques en des spirales qui nourrissent les Cercles qui se superposent absolument et à l'infini !...   Si incarnation il devrait y avoir ce ne peut être selon moi que sous la forme exclusivement spirituelle réinvestissant l'athanor de son oeuvre permanente !...


Le but de l’hindouisme, c’est de permettre la délivrance définitive par rapport au retour à la « roue » des incarnations successives et non de s’offrir, de façon plutôt masochiste donc, plusieurs tours de manège ici bas !

Si le grain de blé accepte de mourir en terre hivernale, accepte son pourrissement, sa décomposition, c’est parce qu’il détient, pour espérance au cœur de ce processus de néantisation, un germe de renaissance apparenté sur divers plans structurels à l’ancien mais différents de lui, apte à perpétuer la vie de l’espèce ( et non la « personnalité » acquise spécifiquement par lui au cours de son processus propre si on lui accorde bien sur une « spécificité »)… Une variété de pommiers sera ainsi reproduite avec des qualités inhérentes communes, mais pouvons-nous affirmer que chaque pomme est parfaitement identique à une autre de même origine et sans susceptibilité de modification, transgénique par exemple ?

Il n’est pas hasardeux de rappeler ici qu’en notre Tradition nous avons aussi en dépôt, en notre humus intérieur, un Grain de Lumière appelé Manred qui passera de l’état de veille à celui de germination si on lui donne, en nos sillons charnelles et psychiques, la possibilité souhaitée de croître… Alors au seuil de notre « fin » nous pourrons offrir à la Terre-Mère, en souvenir reconnaissant de ses multiples dons et offrandes,  l’épi aurifère et maturé de notre Etre, la Gerbe ultime de notre Moisson humaine…

Ainsi une apparence de mort définitive, absolue, est trangressée par une vie qui se fraye passage à travers elle…   Le gui participe de cette symbolique de mort et de renaissance comme le serpent, le cerf, l’ours, le retour des migrateurs, les écorces arbustives etc…

La mort n’apparaît plus comme un terme, mais laisse entrevoir d’autres « finalités » porteuses de renaissances sous diverses formes…

Cette finalité qui prédispose non pas à l’extinction mais à une reconduction variable en ses formes apporte des éléments pour nourrir le débat sur la Fin et le Commencement…

Ce processus de reconduction (après « destruction ») de la forme au moins vivante n’est-t-il pas en soi un rappel du processus originel de création ou de recréation ?…

A l’origine, il y avait QUOI ? si on en reste au dernier terme en faisant impasse du point d’interrogation, on passe de l’interrogation à l’affirmation !!!   QUOI est l’Origine !
Mais, si on restitue à ce « quoi » son Point d’interrogation et qu’on analyse ce graphe conventionnel alors celui-ci nous mène sur un Cercle au sens évolutif et solaire et nous fait descendre verticalement sur un point qui apparaît comme la clef  d’ouverture et de compréhension du dit Cercle !!!

A l’origine serait un Point ( de vérité, d’équilibre, d’harmonie), faisant acte de médiation/régulation/médiation entre toute chose et autorisant en cela même une connexion fécondante, un  axe d’échange dont la juste balance donne assise et fondement stable et solide à toute élévation/construction/création…

L’Origine serait un Point qui de son centre diffuse sur diverses fréquences une vibation de vie, un Souffle inspiré et fécondant, apte à épouser diverses formes ou à en créer au sein d’un Cercle matriciel ; chaudron divin et sacré de l’oeuvre pérenne et originelle ?

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Fin provisoire des cogitations pouvant entraîner les vôtres à la suite…



04/12/2012
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