Les dits du corbeau noir

AURELIEN BARRAU REVOLUTION POLITIQUE, POETIQUE ET PHILOSOPHIQUE EXTRAITS 2024 27 05 MAI

 

 

 

 

 

 

AURELIEN BARRAU

Il faut une révolution politique, poétique et philosophique. Entretien avec Carole Guilbaud (Edition Zulma – les apuléennes)

extraits

voir Note Bran du en fin de publication.

 

Aurélien Barrau est un astrophysicien doublé d'un philosophe aux propos pertinents et très argumentés. C'est une pensée précieuse qui alimente très régulièrement une résilience sensible et intelligente...

Il existe de très nombreuses vidéos et de nombreux ouvrages comme : Le plus grand défi de l'Histoire de L'Humanité également en conférence sur Youtube.

Dernières vidéos disponibles :

La science face à la catastrophe écologique...
Quelle prévention face aux catastrophes...

Les petites conférences...

Les désordres du temps...

 

Les extraits qui suivent résultent d'un entretien mené en mai 2021 par Carole Guilbaud

 

 

« La « catastrophe", c'est l'effondrement de la vie sur Terre. »

 

« Il ne s'agit plus de commenter ou de comprendre le réel ; il s'agit de produire du réel.

Ce qui tue aujourd'hui et avant tout,c'est notre manque d'imagination, notre enlisement dans l'inertie.

L'art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n'avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. »

 

« Il va falloir être un peu sérieux, c'est-à-dire audacieux et séditieux. » « Il s'agit de refondre les valeurs et les symboles. Si la direction ne change pas, le chemin suivi importe peu. » « Il serait peu-être temps de se rendre compte que notre prédation suicidaire est, elle aussi, incompréhensible. » « On peut s'habituer au pire, il n'en demeure pas moins le pire. »  « :Un peu de lucidité serait bienvenue.»

 

« Nous nous sommes fait voler les mots. Ils sont dénaturés, dévoyés, mutilés. Nous ne gagnerons pas la bataille des dévoiements, des calomnies et des bassesses ; reste le choix d'être poète.

Construisons un avenir poétique ; » c'est-à-dire exigeant – presque intransigeant – et exploratoire... »

 

« Je pense qu'il est d'ailleurs précieusement temps de trahir. Non pas, évidemment de trahir la parole donnée ou l'amitié promise, mais de trahir l'héritage qui interdit l'ailleurs. »

 

« L'idée d'un « effondrement » de la société est correcte...

D'ailleurs nous sommes en plein dedans ! Nous avons déjà éradiqué – sur des échelles de temps différentes - plus de la moitié des mammifères sauvages, plus de la moitié des poissons, plus de la moitié des insectes et plus de la moitié des arbres...C'est fait.

Chaque année 800 000 personnes meurent de la pollution en Europe... Ce sont des chiffres faramineux. Le discours catastrophiste ne relève donc pas d'une crainte pour l'avenir mais d'un constat quant au présent. »

 

« Ne sous-estimons pas la résilience du système actuel. Elle est – pour le meilleure ou pour le pire - absolument extraordinaire. La capacité de notre société à intégrer, pour ne pas dire digérer, toutes les tentatives d'extraction pour les retourner en alliées potentielles et à la fois remarquable et pathétique. »

 

« Le problème tient à ce qu'il est possible que les structures de solidarité s'effondrent plus vite et plus fort que les schèmes de prédation. De toute façon la situation actuelle ne peut physiquement pas perdurer. »

 

« Tout pourrait être autre. Nous ne sommes pas obligés de faire ce que nous faisons. »  « Notre génération est celle d'un crime contre l'avenir. »

Non, il ne fait pas renoncer à la croissance, il faut la redéfinir. La croissance vraie ne pose aucun problème (ce n'est pas l'éradication systématique de la vie sur Terre) l'amour, la créativité, l'entraide, la connaissance, les explorations artistiques et scientifiques peuvent évidemment croître. Elles le doivent !  Mais la production délirante d'objets inutiles, devenue un fin et non plus un moyen, doit être nommée pour ce qu'elle est : une maladie... c'est lors une croissance tumorale. »

 

« L'enjeu n'est pas de se restreindre ; il consiste à s'interroger sur ce qui est désirable et à s'enivrer, sans réserve, de nouveaux enchantements. »

 

« Le défi consiste en un triptyque ; développer les outils politiques, poétiques et philosophiques fondant un tout autre monde. »

 

« Plus que machiavéliques, nos prétendues élites sont incompétentes. »(Règne du futile et pouvoir des médiocres.)

 

« Un renouveau démocratique est indispensable pour donner une chance à la nécessaire révolution. »

 

« Sauver le climat » sans revoir totalement nos valeurs et notre manière d'habiter l'espace n'aurait aucun intérêt. »

 

« L'énergie est en grande partie utilisée pour détruire les conditions d'habitabilité de notre planète. »

 

« Il serait plus fécond d'étudier sereinement et avec humilité, les innombrables architectures sociales développées par tant d'autres cultures et d'apprendre de leurs expériences. »

« Il faudrait de même que nos imaginaires prennent leur distance avec le mythe tenace du leader autoritaire et omniscient. »

 

« L'idée de développement durable est scientifiquement intenable. Ça ne peut pas fonctionner. Le problème est plus fondamentalement philosophique car de quel développement parle-t-on ? »

 

« L'art à un rôle essentiel à jouer mais pas en tant que divertissement ou que distraction. »

 

« L'échec auquel nous faisons face n'est pas l'échec de l'humanité mais d'une petite partie de l'humanité qui emporte beaucoup d'autres vivants dans sa chute. D'innombrables autres cultures humaines ont développé des rapports au(x) monde(s) très différents de celui de la modernité occidentale. »...

 

« Il faut être beaucoup plus profond, plus subversif et plus élégant... »

 

« Nous sommes tous « pour la liberté » et « contre la violence », mais que fait-on quand, précisément, la violence impensée obère la liberté la plus fondamentale, celle de pouvoir vivre ? »

 

« Question : le péril sans précédent auquel nous faisons face engendra-t-il la révolution sans équivalent dont nous avons besoin ?... »

 

« Il ne serait évidemment pas raisonnable de rabattre toutes les misères du monde sur la seule catastrophe écologique. Mais qu'un système de prédation généralisée contribue à exacerber une certaine indifférence à la vie, cela semble assez évident. »

 

« Nous nous surfocalisons sur les effets sans travailler les causes. »

« Tout est à reprendre. Le réchauffement climatique, la pollution, l'effondrement des populations, l'acidification des océans, l'artificialisation des sols sont eux aussi des conséquences. On ne peut pas les résoudre sans travailler l'origine, c'est-à-dire le parti pris idéologique qui les engendre. » « Penser les origines, les mécanismes, les responsabilités... »

 

« La pensée qui ne dérange pas m'ennuie. La recherche de l'approbation de tous est pauvre. Il n'y a pas de grâce sans incompréhension. »

 

« Le « nous » étant à définir : les humains, les mammifères, les vivants. »

 

« La modalité d'action la plus efficace consiste donc vraisemblablement à œuvrer sur les symboles, les valeurs et les désirs. Une fois de plus les poètes sont bien plus essentiels et efficaces que les économistes, les physiciens et les politologues... »

« Le rôle de la science et de la technique est important mais ils ne peuvent pas, par définition, être essentiels. »

 

« La démocratie directe pilotée par référendum est socialement tentante mais reste tributaire de l'incompétence et du populisme.

Il semble que la voie la plus prometteuse soit celle des assemblées citoyennes, à condition qu'elles soient dotées d'un pouvoir législatif. Consulté sur une question systémique, informé par des experts compétents, un ensemble de citoyens tirés au sort semble être à même de prendre des décisions justes et courageuses concernant les questions existentielles. »

 

« Vivre les conséquences de ses choix. »

 

« Ce temps exige plus que tout autre l'entraide et la solidarité. »

 

« Les politiques extrêmes nient les fondamentaux de ce qui devrait nous lier. »

 

« Une question reste ouverte : un système peut-il permettre sa propre refondation en autorisant la révolution qui le récuserait ? Rien n'est moins sûr. »

 

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Notes Bran Du

 

N'oublions pas que les druides furent non seulement des sacerdotes dévoués mais également des philosophes et non des moindres.

 

Les anciens Grecs nous disent que la dite philosophie avant que d'être leur apanage était née chez les Perses et chez les Druides !

 

Les récits celtiques dont le cycle de Finn et des Fianna d'Irlande nous rappellent que quelque soient nos prouesses physiques si le corps et la pensée ne sont pas habités et animés de poésie, ils ne sauraient prétendre aux compétences fonctionnelles nécessaires et assumer celles-ci !

 

Frères et sœurs en « druidité », il nous appartient du fait même de nos sources et racines spirituelles et philosophiques d'investir notre héritage, de revisiter ses concepts, pensées, sagesses, éthiques, valeurs afin d'en retirer les enseignements primordiaux et fondamentaux qui sont de nature à contribuer à l'élaboration progressive et expérimentée d'un « Autre Monde » que celui dans lequel s'enlise suicidairement l'humanité actuelle...

 

Là est notre précieux ouvrage et nulle part ailleurs, là sont nos efforts, notre volonté, notre désir, notre liberté, notre conscience et notre responsabilité, notre « obstination » à servir le Vivant de la Vie, ici et maintenant et pour demain.



27/05/2024
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