Les dits du corbeau noir

AMOUR SEXUALITE ET SPIRITUALITE SUITE 1 2017 BRAN DU 16 04 AVRIL

Amour, Sexualité et Spiritualité ( Suite)

 

Ce que nous en dit Jean M Ricolfis (Celtes et Gaulois)

 

Dans la littérature celtique l'Amour joue un grand rôle...

Il est plus « libre » et plus « païen » dans les récits que dans l'Histoire de la Société elle-même...

 

On ne trouve guerre d'interdits en matière de sexe dans le monde Celte...

L'attrait entre deux âmes et suivi immédiatement d'un attrait entre deux corps...

Les descriptions les plus érotiques de la littérature irlandaise sont des plus discrètes et évoquent plus qu'elles ne décrivent...

 

Les femmes ont le plus souvent l'initiative de l'Amour...

Elles font preuve d'audace et d'une obstination incroyable comme Grainne poursuivant Diarmait...

(Il faut peut-être y voir le reste de l'ancienne société matriarcale assez persistante chez les Celtes.)

 

 

La nudité de la femme peut revêtir un caractère sacré...

 

Il est parfois question de « jeux qui durent toute la nuit ! »

Il est alors recommandé de « ne pas avoir les reins trop faibles ! »...

 

Sincérité et loyauté sont de règle et la fidélité aussi, mais avec certaines « dérogations » ! Les femmes sont plus fidèles que les hommes. l'Amour reste en général très durable... C'est un Amour sublime sans rien de platonique, sans rien de « gaulois » non plus...

 

« L'Amour au loin » (sans se voir) est un genre prisé dans les récits comme celui de Kulhwch et Owen...

 

 

Le caractère fatal ou heureux d'une future union peut être vu, perçu, dès la naissance par prédétermination... (Un druide annoncera cela pour Deirdre.)...

 

On peut se laisser périr d'Amour comme Angus Og

ou tomber dans la « Folie Tristan »...

 

L'éros celtique est « aveugle » au sens où il est plus fort que tout y compris plus fort que la mort terrestre...

 

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Quelques autres points d'information :

(Source Ph Jouet)

 

Les « rendez-vous  de femmes » du Dagda sont célèbres ainsi que les unions de la reine Medb...

Cuchulainn ira recevoir sont initiation auprès des femmes guerrières du Nord de l'Ecosse dont Scathach (et il y a fort à penser que ce n'était pas là la seule initiation reçue!)...

Finn aussi sera initié comme Cuchulainn par des « femmes-guerrières »...

 

A propos des mœurs quelque peu distendus au sein de la communauté divine on conçoit que ce qui peut être considéré comme antinomique au point de vue des hommes est normal du point de vue des Dieux et Déesses...

 

 

 

Autres points (F Le Roux/CH J Guyonvarc'h)(La Société Celtique)

 

 

Les termes qualifiants attachés au féminin :

La grâce, la noblesse, la dignité, la douceur, la bonté, l'amabilité, la générosité,la distinction... ce qui n'exclut pas les talents liés à la lutte, le combat, la bataille...

 

Ce que la femme attend d'un homme :

qu'il soit sans avarice, sans jalousie et sans crainte...

 

S'il s'agit d'un roi, il se doit d'incarner l'abondance en plus des valeurs guerrières. Un roi se doit de donner plus qu'il ne reçoit.

Si le roi prend c'est la souveraineté qui choisit... Et la souveraineté ; c'est la femme qui l'a détient et qui l’octroi à celui qu'elle juge digne de la recevoir...

 

Ce qui est important c'est que L'EQUILIBRE se doit de régner à tous les niveaux dans le couple royal ; Equilibre dont dépend la bonne et harmonieuse régence du royaume...

 

La femme n'est pas vue ni confinée sous l'aspect exclusif de « reproductrice » … Elle peut être reine et guerrière sans que cela compromette ses droits à la maternité...

 

Les Femmes de l'Autre-Monde qui viennent chercher leur « élu » ou « l'élu » n'offrent pas gratuitement la volupté ; celle-ci fait partie d'un projet, d'une mission, d'un but à valeur sacrée ou initiatrice...

 

Il n'y a pas de mot celtique pour traduire en français « sexe »....

Interlude :

 

Macha est une femme « belle de forme », aimable et gracieuse...

(Elle est aussi druidesse et femme de pouvoirs.)

Quand Cruinn vient à sa rencontre il lui dit :

«  -Es-tu munie d'un homme ou non ? »

La réponse étant non il ajoute :

« -As-tu le désir de dormir avec moi ? »

Ce à qui Macha répond :

« Cela m'est convenable. »...

On voit que les formalités et préambules de cours sont ici des plus brefs et directe !

 

 

 

La nudité féminine est paralysante et séductrice ; celle de l'homme est guerrière et agressive...

(Cuchulain pris de fureur sera calmé par la vision de la « nudité et pudeur des femmes » qui l'entourent à cet effet, puis, pour finaliser l'apaisement, il sera plongé dans une cuve d'eau froide...)

 

Il n'y a qu'une seule et unique divinité celtique féminine aux noms et aux fonctions variables suivant le partenaire auquel elle est liée...

 

 

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La notion de « plaisir » est une notion que Henri Laborit spécialiste en neuroscience qualifie « d'ambiguë »...

 

Pour le dictionnaire « Le plaisir est un état, un sentiment, d'être

dans le ravissement, la réjouissance, le contentement, la délectation...

C'est un état affectif fondamental ; une sensation ou une émotion agréable liée à la satisfaction morale, physique, psychique, d'une tendance, d'un besoin, à l'exercice harmonieux des activités vitales. »

 

Nous comprenons fort bien la recherche et l'expression d'un état affectif fondamental, mais reste à connaître l'intention qui accompagne cela, l'objectif donné, l'orientation et la destination impliquée dans la quête du dit plaisir qui n'a, dit-on, de pleine « réalité », que partagé...

 

 

 

Pour le héros du monde Celte le plaisir est certes aussi dans la conquête, mais c'est celle de la connaissance de soi-même, du monde connu et surtout inconnu, de la capacité à vaincre la peur et le mensonge et d'oser se dépasser et se surpasser afin de préserver son « honneur » voire qui plus est, de l'accroître considérablement en entrant durablement dans la Mémoire des Hommes et du Pays...

 

Le Féminin participe de cette quête audacieuse et périlleuse, il peut en être parfois le but, mais il en est surtout le passage obligé et initiatique sans lequel l'homme (roi ou héros) ne saurait atteindre son accomplissement ni assurer et assumer au mieux la régence de son propre royaume intérieur et celui confié à ses valeurs et vertus pour le bien être de tous et de chacun et du pays tout entier dont il a charge, fonction et responsabilité...

 

Conquérir la Belle Saison avec l'aide des Aurores (Entité féminines) est pour le héros Celte « l'Aventure des aventures ». Elle lui demandera de faire la preuve de ses qualités et de sa dignité de guerrier en délivrant le lumineux de la gangue d'ombre et d'obscurité dans laquelle des forces néfastes et hostiles au monde diurne retiennent, captive, la dite Belle Saison...

 

Le Féminin accompagne toutes ces épreuves et fournit à l'aventurier des forces et des énergies qui, pour partie, relèvent de la sexualité...
Les initiations guerrières tenues dans le « Nord du pays »  comportent aussi une initiation « sexuelle » dont vous chercherez en vain dans les textes la nature et les modalités !...

 

 

 

Le monde chrétien, par auteur interposé, puisera dans le substrat celtique pour élaborer les récits liés au Chevaliers de la Table ronde et appliquera les censures ou recouvrement plus conformes à son idéologie religieuse laquelle depuis les patriarches de la Bible ne cessera, comme on sait, de diaboliser ou de démoniser le Féminin avec les lourdes conséquences engendrées dans le rapport Homme/Femme...

Certes l'Homme est chastement au « service de la Dame », mais un service « pasteurisé », c'est le cas de le dire !...

 

La Femme (diablesse de surcroît) n'est tolérée en tant que telle que comme élément de procréation et de maintenance de l'espèce humaine !...

 

(On sait, par ailleurs, que le culte marial n'a pu se maintenir que grâce à une indéfectible ferveur populaire et qu'il a fallu un coup de pouce assez étrange d'ailleurs de St Bernard pour que Rome entérine celui-ci du bout du bout des doigts !)...

 

 

 

Faute d'éléments authentiques, attestés, apportant une contribution dans la connaissance du rapport entre l'amour, la sexualité et la spiritualité au temps des Celtes, force nous est faite d'extrapoler la chose en prenant appui sur ce qui pourrait nous aider dans une approche au moins concevable ou recevable...

 

 

 

La femme Celte est enviée par toutes les autres femmes de l'Antiquité par son statut privilégié au sein de la société où elle peut assumer elle aussi des fonctions diverses et variées qui la mettent à « égalité » avec ses homologues masculins...

 

Cela doit de ce fait faciliter les rapports hommes/femmes conçus de la même manière soit sans soumission ou asservissement ou dévalorisation …

 

Les Celtes sont particulièrement adonnés à la ferveur religieuse (c'est César qui rapporte le fait), on peut alors considérer que l'importance de la relation avec le divin et le sacré puisse s'étendre

aussi à la dimension relationnelle homme/femme...

 

La fonction de voyante, devineresse, servante et gardienne des hauts lieux, mais aussi d'enseignante et d'initiatrice, s'ajoute à la fonction reproductrice qui n'est pas pour autant la fonction majeure attribuée au féminin...

 

En cas de grave danger la femme Celte peut combattre auprès de son mari ou comme les femmes d'Orléans (Cenabum) se sacrifier pour la sauvegarde de leurs enfants et époux...

 

Question sexualité nous savons que certaines reines (mêmes mariées) n'hésitent pas à offrir « l'amitié de leurs cuisses » à l'élu de leur cœur. Toutefois il semblerait aussi que cela participerait de rites dit de « régénération» ou « d'anticipation » quand le roi n'assume plus, n'est plus en capacité de prodiguer sa vigueur et sa vitalité et quand il faut envisager un « successeur » potentiel !...

 

L'acte sexuel est aussi une « récompense » semble-t-il à la bravoure et à l'audace guerrière victorieuse d'une épreuve ou d'un péril... La couche généreusement offerte n'est pas a priori de nature à offusquer quiconque...

 

A SUIVRE....



16/04/2017
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