Les dits du corbeau noir

ALLER VERS.... POEMES AMOUREUX (SUITE) 2021 BRAN DU 03 02 FEVRIER

 

 

 

 Celtival 2019 306.JPG

 

 

Peinture de Robert MORVAN Photo Bran du

 

 

 

 

Dans la série « Poèmes amoureux » … (suite)

 

 

Aller vers .... Bran du le 03 02 2021

 

 

Bien longue est la route bordée d'herbes folles flottant aux vents..

 


Bien long le chemin qui mène vers ces rivages que l'océan aborde avec des gerbes de vagues, des bouquets de flots et des rubans d'écume...

Bien longue l'audacieuse traversée par les travers du temps et de l'espace...

 

 

Bien rude le chemin des hautes pierres qui écorche les chevilles du rêve et balafre le tissu du cœur....

 

 

Hasardeux les pas, providentielles les invites du ciel à enjamber l'obstacle...à contourner les enclos de la peur, à pourfendre les barrières du doute...

 

 

Je ne savais pas encore que sur la table d'orientation, au cœur même de la Rose des Vents, était déjà gravée l'Etoile qui me mènerait vers toi...

 

 

Bien serpentaire ce détour où se contorsionne l'incertitude dans les entrelacs de l'espérance...

 

 

Bien limpide cependant la source qui irrigue le sang de mes veines... Bien transparente l'eau qui délave les noirceurs de ce temps et les scories de mon âme...

 

 

La route, déjà, était l'offrande qui menait à ton autel...

 

 

J'avais deux lys blancs dans la corbeille de mes bras, des chants printaniers, une sève vive pour le jaillissement du vivre parmi le bourgeon, l'écorce et la rousse résine du jouir...

 

 

Bien longue la route où s'écartèle le choix ; penser lors est un carrefour qui ne supporte plus sa croix !...

 

 

Tant de poussières en chemin, mais poussières d'or teintées par le soleil d'été... avec le merveilleux cortège des grillons, sauterelles ou cigales et la haie fleurie et embaumante des chèvrefeuilles, des reines des près, des sureaux et des fusains...

 

 

Bien longue et rude la route, certes, et prenant l'effort perçant brumes et brouillards, faisant toit aux averses d'automne ou d'avril, vernissant de blanc les demeures du jour et recouvrant d'ébène les songes faisant naufrage....

 

 

Que de chutes sur le parcours et que d'égarements, que d'impasses, que de déroutes... mais ne fallait-il pas se perdre tant et tant pour pouvoir se trouver enfin...

 

 

Oui, aller au-devant de cela qui sait qu'il vient épouser cela même qui épouse, cela même qui étreint, en « cosmunion » d'âmes...

 

 

S'acheminer vers la mort revigore et rallume en fait les feux que l'on croyait éteint !...

 

 

La vie lors danse au creux des mains, celles là même qui étreignent, celles-la même qui épouse en des fiançailles de rires, en les noces du Don, celles là encore qui se font fontaine pour guérir le mal des ardents...

 

 

Bien longue et périlleuse la route où l'Amour en nos perditions, errances et détours dressait déjà, pour nous et sans attendre, la table du partage ; mettait fleurs de pervenche dans le vase, tissait la nappe des agapes, posait le pain des lèvres dans la douce tiédeur du four...

 

 

Oui, bien long le périple, bien éprouvante l'épopée, mais ne faut-il pas concéder au temps de longs instants afin de broder, pour nous, l'habit vermeil des noces et permettre aux oiseaux de bâtir ce nid où s'enchevêtre un mutuel destin propice aux enfantements du « Nous » ?...

 

 

Bran du   Dahouet  Le 03 03 2021

 



13/02/2021
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