Les dits du corbeau noir

ACTES DU 4é COLLOQUE SUR LE FEMININ CELTIQUE (PARTIE 2) CLAUDINE GLOT / LA MAITESSE DU GUERRIER. 2018 BRAN DU 15 11 NOVEMBRE

 

 

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Spectacle Médiéval au Centre de l'Imaginaire Arthurien en 2018

 

 

 

 

Actes du Colloque    Nov 2018

La place de la femme dans la société et la religion celtique...

 

Claudine GLOT la « Maîtresse » du guerrier Celte

 

 

 

En préambule :

Présentation de Claudine Glot et du Centre de l'Imaginaire Arthurien

 

 

« Il y a une malhonnêteté à ne pas restituer aux gens leur passé. »

Claudine Glot

 

 

Claudine Glot avec Hervé Glot son conjoint sont à l'origine (avec Gilbert Durand, Philippe le Bris et Philippe le Guillou) d'une fabuleuse aventure humaine, littéraire et artistique en implantant en Mai 1988 au château de Comper, au cœur de Brocéliande, le Centre de l'Imaginaire Arthurien lequel explore, diffuse et fait connaître toute la « Matière de Bretagne »...

 

 

Nous leur devons non seulement un espace d'information, d'éveil, de sensibilisation et de découverte exceptionnel, mais aussi une vitrine internationale de très haute tenue, une librairie et des expositions remarquables, un parc merveilleux qui reçoit des troupes de reconstitution éblouissante de talents et des artistes de belle renommée...

 

 

Nous leur sommes aussi redevable d'avoir mis en œuvre en 1986 la Revue Artus qui pendant des années rassembla tous les fleurons de l'expression bretonne et celtique, mais aussi une maison d'édition du même nom qui produisit des œuvres érudites et esthétiques de très grandes qualités....

 

 

On peut dire de Claudine GLOT qu'elle transmet l'Esprit et les formes manifestées par la Tradition à travers toutes les œuvres inspirées par Celle-ci et que les 30 000 visiteurs annuels repartent de ce lieu magnifique avec une idée sur le possible réenchantement du monde à partir de mythes, d'archétypes, de légendes, de récits dont la « vitalité », le « souffle » et l'Essence sont éternels...

 

 

 

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Parmi les 37 ouvrages et nombreux articles citons :

 

1988 / Brocéliande

2001 / Le Roi Arthur : une Légende vivante

2002 / Contes et Légendes de Bretagne

2002 / Fées, Elfes, Dragons et autres créatures

2003 / Le Grand Livre du Roi Arthur

2003 / La Légende de Merlin

2004 : l'Europe des Wikings

2009 / Excalibur ou l'Aurore du Royaume

2010 / Lancelot où l'Age d'Or de la Table Ronde

2011 / la Quête du Graal et le Destin du Roi

2013 / Il était une fois Morgane

2013 / Mélusine Fée, Femme, Dragon

2014 / Les Fées ont une histoire

2015 / Guide secret de Brocéliande

2018 / Le Graal

 

Le comité scientifique du Centre est constitué entre autres membres de : Bernard Sergent et Philippe Walter et les artistes Ozegan, Pierre Dubois, Brucero, Séverine Pineaux, Skald...

 

 

Contact/renseignements :

Centre de l'Imaginaire Arthurien Chateau de Comper (56) Concoret Tel : 02 97 22 79 96

contact@centre-arthurien-broceliande.com

ouvert de Mars à Novembre.

 

De Novembre à Mars, la Petite Maison des Légendes à Concoret (56) prend la suite et fait le relais auprès du public avec une galerie et une librairie et diverses animations ( ateliers, conférences, contes...) Elle dispose aussi d'un fond de recherches.

 

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Colloque du 11 11 2018 : Compte rendu 

Bran du           15 et 16 11 2018

 

Claudine GLOT : la « Maîtresse » du guerrier Celte

 

 

 

En préliminaire, il faut préciser ce que l'auteur entend par « Maîtresse » car le terme est évidemment sujet à interprétation et projection qui seraient ici « déplacées »...

 

Comme cela sera amplement développé dans la conférence le Féminin Celte fait, initie, forme, enseigne, les rois et les héros en leur procurant la pleine maîtrise (morale, éthique, pratique, philosophique, spirituelle, souveraine, guerrière et même « sexuelle ») de leurs futures charges épreuves et fonctions...

 

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La « Matière celtique » issue des Traditions orales bardiques va sillonner presque toute la littérature médiévale qui s'en inspirera grandement tout en évacuant peu à peu (et pour des raisons idéologiques liées au monde chrétien) le substrat « païen », spirituel et religieux de cet héritage y compris le rôle spécifique tenu par la femme dans l'antique société celtique...

(Pour exemple le rôle tenu par les fées dans les récits médiévaux est directement un héritage celtique empruntant grandement aux déesses Celtes et aux textes en faisant état.)

 

 

Claudine nous fait part que ses études et recherches relèvent du parcours assidu et attentionné des travaux réalisés par des chercheurs qui sont des linguistes éminents, ce que ne prétend pas être Claudine qui, « archéologue à sa manière » explore méthodiquement toutes les matières littéraires disponibles et plus particulièrement les textes médiévaux...

 

En ce qui concerne le « féminin celtique », elle parcoure les corpus littéraires qui vont de l'Irlande ancienne à la Fin du Moyen-Age...

 

 

Elle a particulièrement étudiée l'enfance de Finn Mac Cumail (première partie du XIVè siècle donc assez tardif dans sa rédaction, mais avec un fort substrat ancien.)

 

Elle met en étroit rapport un milieu naturel et ««sauvage » souvent entouré de brumes (proche sans doute de marais ou de marécages) et la rencontre d'un féminin et d'un masculin « singulier » appelés à récits et aventures « merveilleuses »...

 

Un lieu « ambiant » que hante bien souvent le cerf ( un grand meneur sure terre comme au ciel !)

 

Ce lieu (et milieu) constitue l'habitacle prédisposé des événements qui s'y dérouleront et ce sera la « Mère-Forêt » (laquelle est aussi considérée comme étant une île au milieu d'un océan de feuilles!)...

 

 

Finn, dans sa petite enfance (à ses 7 ans) est confié à une druidesse et à une « guerrière » (la Grise de l'Hiver) ; femmes qui sont considérées comme étant les meilleures qui soient et dont il recevra les enseignements majeurs (sagesse et maîtrise)...

 

(Le « forestage » celtique consistait à confier un jeune enfant à des parents ou tiers qualifiés afin qu'il reçoive une formation en dehors de la cellule familiale.) N.D.R

 

Finn ne sera pas « roi », il y aura un autre « roi » au-dessus de lui, mais il fera l'acquisition, grâce aux femmes initiatrices qui feront son apprentissage, de vertus et de valeurs attribuées habituellement et conventionnellement à l'exercice de la royauté...

Ces capacités et compétences obtenues, il en fera un savant et efficient usage en tant que chef de sa tribu (les Fianna irlandais)...

 

 

L'éducation reçue auprès de ces femmes d'exception aura pour effet heureux de former chez le jeune adolescent autant l'esprit que le corps ; elle fera de Finn autant un voyant qu'un poète...

 

 

Comme Cuchulainn, un autre héros irlandais prestigieux qui lui aussi recevra une initiation similaire, il deviendra lors un « homme accompli », mais sans l'initiation "sexuelle" pour Finn...

 

 

Ce n'est qu'après son apprentissage réalisé que le jeune homme recevra le « nom » de Finn et qu'il sera lors connu autant des hommes que des déesses et des dieux...

 

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Claudine Glot expose l'importance et l'influence conséquente du « féminin », de la « féminité » (dans sa dimension sacrée et divine et en tant que détentrice de l'initiation masculine et maîtresse de diverses disciplines et pratiques guerrières) d'une part, dans les temps dits celtiques en prenant appui sur deux héros formés dès leur enfance par ce « féminin initiateur » : Finn et Cuchulain et, d'autre part, et par étude comparative comportant quelques « similitudes », avec Lancelot et ce, dans les récits médiévaux quelques siècles plus tard... (Arthur sera également évoqué.)...

 

Nous suivrons donc l'histoire de Finn et de Cuchulain puis celle de Lancelot ; la Femme,  les Femmes, contribuant grandement à élever ces futures guerriers puis à les éduquer puis à les « initier » sur divers plans y compris dans le domaine de la « sexualité (sauf pour Finn)...

 

Ces héros ne seront pas des « rois » comme le sera Arthur et n'exerceront donc pas la régence d'une souveraineté, mais seront préparés à faire face à leur destin héroïque par un féminin formateur des plus compétents...

 

La formation guerrière sera des plus poussées et exigera des futurs héros des capacités qui résistent à toute épreuve tant physique que morale... (Endurance, agilité, performance, bravoure, maîtrise, ruse...)

 

Les Fiana de Finn (hommes ou femmes) devront eux aussi passer de telles épreuves pour rejoindre dignement la troupe, mais aussi forts et endurants soient-ils, ils ne seront finalement « reçus » qu'en prouvant, en plus, leur capacité et compétence dans l'art « poétique » !

 

(A propos de ces épreuves, Claudine Glot évoque la formation d'un commando à la puissance

10 !)...

 

 

Finn ne découvrira son « nom » véritable qu'au contact des hommes qui voyant sa peau très claire l'appelleront le « Blanc » et cela ne viendra qu'une fois l’œuvre des femmes réalisées et accomplies......

 

 

Dans les exemples celtique nous sommes faces à des futurs héros qui sont liés, à l'aristocratie guerrière laquelle relève de la classe sacerdotale sur bien des points...

 

 

 

Reprenant le déroulé de l'histoire de Cuchulainn (anciennement Setanta : le cheminant), Claudine Glot relate les différentes phases et étapes de « croissance » du héros (ascendance complexe, triple naissance avec Lug, Conchobar et un grand druide) ; donc naissance semi divine et humaine...

(Elle rappelle que cette complexité est bien irlandaise et donc tout à fait normale pour l'Irlande !)

 

 

A 5 ans, il est déjà un guerrier redoutable. Il prétendra, plus tard devenu jeune homme, à devenir roi, mais la pierre de royauté refusera de crier sous lui et il en sera très fortement courroucé.

Il demeurera donc un guerrier, mais un guerrier d'exception...

 

En âge de se marier, il convoite d'épouser Emer, mais le père de celle-ci n'est pas du tout favorable à cette union et il envoi Cuchulainn compléter sa formation auprès d'une femme redoutable guerrière qui habite une île mystérieuse entourée de brume et habitée exclusivement par des femmes en lien avec le monde divin, sacré et surnaturel...

 

Il devra démontrer ses multiples talents (y compris sa capacité à « ruser ») avant de pouvoir être reçu (lui et les trois compagnons embarqués à ses côtés) parmi ces femmes étranges à tout point de vue...

 

« Accepté », il bénéficiera alors d'un « initiation complète » et donc aussi sexuelle.

Trois femmes dont la plus « redoutable » d'entre elles co-participeront, chacune à un niveau plus spécifique, à cette « complétude » faisant donc de Cuchulain « l'homme et guerrier pleinement accompli »...

 

(Il ne s'agit pas ici « d'amour », mais bien d'un enseignement basé sur l'apprentissage de la sagesse, de la maîtrise en tout domaine d'activité et du « sexe ».)

 

Ainsi totalement « éduqué » et « formé », il reviendra en guerrier vers Emer et enlèvera celle-ci sur son cheval (le père étant toujours réticent et ayant promis Emer à un autre prétendant jugé plus apte à l'épouser)...

 

Il apparaît bien que le destin de Cuchulain se fonde sur une base trinitaire : trois ascendants, trois compagnons, trois femmes...

Et nous savons par ailleurs combien la « base 3 » joue un rôle considérable dans la pensée celtique ( triades...)

 

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Poursuivant et développant le thème, Claudine Glot aborde un questionnement pertinent à propos des romans médiévaux en cherchant en ceux-ci ce qui a pu perdurer des temps celtiques anciens et en recherchant dans les textes du Moyen-Âge ce qui peut encore résulter des influences et du legs celtiques, ce qui est l'objet d'une christianisation et ce qui appartient en propre aux modes, visions et croyances de l'époque médiévale...

 

 

 

Il sera difficile dans ce domaine d'étude de faire les bons choix et d'appliquer un bon discernement !

 

 

 

 

Elle s'appuiera pour cela sur des exemples tirés plus particulièrement de la figure de Lancelot et donc de Viviane, de la Dame du lac...

 

Arthur sera évoqué de temps à autre...

 

 

 

L'apprentissage de Finn et de Cuchulainn relève de femmes qui elles-mêmes relèvent plus de la « première fonction » (classe dite « sacerdotale », mais ceci avec prudence et discernement dans l'intitulé) que les guerriers qu'elles forment qui eux feront partie de la deuxième fonction dite indo-européenne (classe tri-fonctionnelle étudiée par G Dumézil.)

 

 

 

Ces Femmes « consacrées », sont devenues (par glissement) des fées dans la période médiévale et les auteurs de cette époque vont grandement « adoucir » la matière celtique jusqu'à la « résorber » plus tard sous la pression de la chrétienté dominante...

 

 

 

Pour rappel ! Il est amplement démontré que les fées sont bien les héritières directes des déesses celtiques !...

 

 

 

Lancelot après une enfance bien bouleversée deviendra le « fils de la fée.»

 

Claudine Glot rapprochera Lancelot de Finn sur certains points liés d'ailleurs au « féminin », mais aussi de Cuchulainn...

 

 

 

Ce dernier n'est pas exempt d'une grande fureur très dévastatrice quand il est en colère et il faut alors le maîtriser à tout prix et par tous les moyens y compris celui de l'exposer à la nudité de 150 femmes puis de le plonger successivement dans trois cuves d'eau froide afin que sa fièvre destructrice se calme !...

 

 

 

(Cette « fureur » est largement commentée et « imagée » dans les textes et fait état de contorsions horribles et monstrueuses au cours et en finalité desquelles « la lumière du héros se leva sur son front »!)

 

 

 

Lancelot fera preuve aussi d'une ardeur furieuse quand il sera courroucé... Il sera fait état alors de l'image d'un « chardon ardent », mais les traits comportementaux seront alors très « nuancés » et « adoucis », Moyen-Age oblige !

 

 

 

Lancelot ne reçoit pas directement une éducation par des femmes « spécialisées » de l'Autre-Monde liées au surnaturel et au plan divin, il est « dirigé » et confié à une femme qui lui enseigne le comportement « morale » et cet enseignement sera animé totalement par l'empreinte chrétienne et le rôle de l'Eglise qui conditionnent alors toute formation des « futurs chevaliers »...

 

 

 

 

La « religion » a changé et l'auteur du roman qui souhaite plaire à son maître se conforme à celle-ci, toutefois, il a gardé en tête le schéma du guerrier enseigné par une femme et le recours à une fée afin de protection...

 

Une « femme-fée » qui se positionne toujours au-dessus du dit guerrier, donc supérieure à lui, et dont il dépend entièrement pour obtenir une éducation « complète » ; (l'aspect initiation sexuelle est plus « soft » dans les récits médiévaux.)...

 

 

 

L'apprentissage de l'art poétique n'est pas exclu de la narration et conserve la valeur accordée à la Parole qui a « force de science et de poésie »dans le monde Celte...

 

 

 

A noter toutefois que l'environnent de cette éducation dirigée se situe dans une ambiance et des lieux qui rappellent fortement celui au sein desquels les héros Celtes recevaient leur formation :

 

Environnement sauvage, forestier, entouré de halos de brumes, proches de l'eau, d'un lac ou d'une fontaine et bien entendu en présence d'un Féminin en rapport étroit avec de tels lieux et ce qui en émane !...

 

 

 

Lancelot recevra donc les « arcanes » de sa future « héroïsation » y compris la puissance incantatoire poétique dont on sait l'importance considérable qu'elle avait dans le monde Celte !...

 

 

 

Une fois l'apprentissage réalisé le futur héros rejoint la compagnie des hommes et le terrain d'épreuve de sa destinée...

 

 

 

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La conférencière fera état d'un autre roman, Allemand celui-ci, du début du 13é siècle appelé Lancelet dont le thème redouble les récits évoqués précédemment... Une fée de la mer, entourée de nuées, enlève un enfant qui vient de naître et dont le père vient de mourir. Elle emmène l'enfançon dans une île peuplée de femmes magiciennes toutes vêtues de blanc et procède à son éducation militaire...

 

 

C'est un pays fleuri toute l'année comme dans un mois de mai.

 

On n'y connaît pas le vieillissement ni le chagrin, mais la gaîté y règne en permanence...

La description de ce lieu enchanteur reprend celle connue des îles des « paradis » celtiques...

 

 

 

 

Elle citera encore à l'appui de ses propos de réminiscence et de résurgence de la Femme-Fée celtique le roman de Florian et Floriette où l'on découvre et retrouve Morgane, mais sous un aspect totalement faste et bénéfique. Elle aussi enlève l'enfant d'une reine et elle prédit son avenir : il sera (dans l'ordre de préséance) « audacieux, redoutable guerrier, savant et très instruit »...

 

Cet apprentissage se fera dans une île et plus précisément sous l'Ethna !

 

 

 

 

Un autre récit est succinctement présenté ; c'est celui de Bran la Montagne (récit inachevé) du XIVé siècle.

 

Un enfant naît que la mère veut baptiser, mais le père si oppose arguant qu'il doit d'abord être présenté aux fées de la forêt de Brocéliande et que si le Christ doit l'accueillir celui-ci sera content qu'il ait d'abord visité les fées !

 

 

 

 

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Claudine Glot évoque alors la « Fée » Mélusine « éducatrice sur deux générations » et donne la trame du récit depuis la vengeance de Mélusine et de ses deux sœurs sur leur père et les « punitions » infligées par leur mère suite à cela, puis l'égarement en forêt de Raymondin chassant un énorme sanglier, tuant par mégarde son oncle, et errant sous la sylve, guidé par son cheval, passant devant une fontaine où se tiennent 3 jeunes filles en belle tenue, mais sans les voir.

 

 

 

 

Ce sera Mélusine qui viendra au devant de l'homme hébété et retiendra son cheval par la bride...

 

Elle le sortira de cette vilaine affaire en lui donnant les clefs pour débloquer sa situation délicate... Elle l'éduquera et en fera, à défaut d'un roi, un fier et riche seigneur... Elle aura 10 enfants chacun ayant une particularité « surnaturelle »...

 

 

 

 

Elle a donc une fonction de fécondité très « marquée », mais fera aussi des châteaux, des rois et des guerriers...(En suppléant à leur père qui aura un rôle très « retenu », en retrait, par rapport à Mélusine.) Raymondin est un peu une « pâte » molle nous dit Claudine Glot...

Mélusine sera l'élément dynamique du récit...

 

 

 

 

A la lecture du récit qui correspond à la société médiévale du moment, on s'éloigne semble-t-il du thème abordé, mais il n'en demeure pas moins que Mélusine apparaît bien « elle aussi » comme la « maîtresse » du guerrier ( son éducatrice )...

 

 

L'existence du rôle « guerrier » de la femme Celte change de degré, mais il persiste car ce rôle se maintient (même si la femme initiatrice ne possède pas d'armes, c'est elle qui conduit le future destin de l'homme et le prépare à celui-ci. ; faisant de lui-même ce qu'il doit être et advenir et ce sans omettre l'initiation à l'amour et au sexe afin qu'il soit « complet », ce qui ne saurait être sans passer par le « Lit de la Dame ») !

 

 

 

 

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Claudine Glot revient sur le personnage fabuleux de Cuchulain avec l'épisode relatant comment le féminin dénudé (trois cinquantaines de Reines et la plus belle d'entre elles) et trois cuves d'eau viendront enfin à bout de sa « fureur »...

 

Il n'a alors que 7 ans et ne peut par lui même maîtriser cette « fureur » guerrière que le féminin lui apprendra à contenir et à mieux utiliser...

 

 

 

 

Elle revient de même sur Lancelot. Viviane aime l'Enfant du Lac, mais son amour ne peut être que « maternel » (et non incestueux), elle confie alors son enfant à la reine Guenièvre afin qu'elle achève son « éducation » sur tous les plans y compris celui de la « sexualité ».

 

 

 

Pourquoi cette « délégation' auprès de Guenièvre ? Sans doute parce que cette femme reine est la plus « proche » de Viviane que toute autre femme. Guenièvre est en quelque sorte la parèdre de Viviane. Viviane protégera Guenièvre et son fils devenu l'amant de celle-ci.

 

Elle donne à son fils un écu qui représente une femme et un chevalier qui s'apprêtent à se « joindre » de corps et de bouche, mais l'écu est fendu en son milieu est interdit cette conjonction amoureuse. Il ne se refermera, autorisant alors, cela que quand l'amour « sera complet » entre l'homme et la femme...

 

 

 

 

Guenièvre à un côté guerrier affirmé.

 

Lorsque Arthur vieillissant ne pourra plus exercer sa « force guerrière », c'est elle qui conduira l'armée et mènera celle-ci à la bataille...

 

 

 

C'est ce qui se passera dans une autre aventure d'Arthur et de Lancelot lequel Arthur est enchanté par une jeune fille rencontrée dans un paysage particulier qui rappelle celui des rencontres avec des femmes mystérieuses. Arthur est « perdu » ; il ne voit plus rien de ce qui se passe et c'est Guenièvre qui prend alors les choses en main...

 

Lancelot aussi perdra la tête « enchanté maléfiquement » lui aussi...

 

 

C'est la Dame du lac qui viendra le guérir avec des paroles appropriées, elle suspendra un bouclier à son cou et lui procurera un « triple soin » qui lui donnera alors sa « recouvrance d'esprit »...

 

Reine et fée se mettent toutes deux au service de Lancelot ; la fée confie de nouveau Lancelot à Guenièvre et invite celle-ci à lui témoigner son amour. « Aimez-le" dit-elle à Guenièvre.

 

"Veillez sur lui, gardez son bouclier près de lui et un matin celui-ci sera « ressoudé »...

 

 

 

Guenièvre habillera Lancelot avec les armes d'Arthur et le fait roi (selon le modèle de l'adoubement normalement réservé aux hommes), pour mener la guerre contre l'ennemie...

 

 

 

 

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Conclusion :

 

 

Claudine Glot cherchera s'il existe en d'autres cultures et littératures des modèles semblables d'éducation guerrière et autre (incluant l'amour et la guerre) d'origine celtique par une femme consacrée à cet effet. Elle émet l'hypothèse que Aphrodite, qui elle aussi réalise des apprentissages de jeunes guerriers, pourrait peut-être se rapprocher de ce modèle ?

 

 

 

 

Même si le thème s'atténue en ses formes au cours des siècles sous la pression chrétienne,

il perdure cependant et la Femme éducatrice, formatrice, initiatrice (le Féminin dans la plénitude de ses « fonctions » premières qui vont bien au delà de la « maternité » et de la « fécondation ») demeure encore l'élément mystérieux détenteur des connaissances, des qualités et compétences qui, font d'un enfant, d'un jeune homme un futur roi, un héros, un guerrier, un chevalier « accompli »....

 

 

 

Le substrat celtique perdure donc tout en s'érodant au cours des siècles....

 

 

 

 

Ce qui n'a pas hélas été abordé à aucun moment de ce colloque  :

 

 

 

 

J'aurai grandement aimé que l'on prolonge la réflexion menée en replaçant tout cela au cœur de notre société contemporaine et de sa « modernité »...

 

 

A savoir en quoi, pourquoi et comment ces « initiations féminines » qui font d'un être immature et ignorant un homme accompli ont-elles disparue au point de gréver dramatiquement le rapport le plus souvent antagoniste et stérile entre le féminin et le masculin ?

 

 

Comment « réactiver » ce schéma initiateur, de quelles façons. Quelles femmes à s'investir dans ce sens et cette Essence afin d'assurer un autre « avenir » à l'homme (et à l'humanité ainsi qu'à la planète toute entière) que celui qui se profile sur un horizon très assombri  et assez

« suicidaire » ?

 

 

Il sera souhaitable que des « cercles de femmes » prolongent et approfondissent tout ce que soulève de questions et de pistes de réflexions ce qui précède !...

 

 

 

 

 

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 S.O.S Chevalier en détresse !

 

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16/11/2018
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