Les dits du corbeau noir

A PROPOS DU VIVANT (EXTRAITS) J TASSIN / F CHENG / M CAPMAL / M MOREAU / M M EGGER / G BRUNON 2020 21 13 DECEMBRE R / K WHITE 2020 23 12 DECEMBRE

 

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En route vers Imbolc et la Belle Saison  Photos Bran du

 

 

 

 

 

A PROPOS DU VIVANT :

 

 

Lecture (Extraits)

Jacques Tassin Pour une Ecologie du Sensible...

Odile Jacob Editeur

 

 

« L'homme est la nature prenant conscience d'elle-même. »

Elisée Reclus

 

 

« Alors que la biodiversité s'étiole sous l'effet du réchauffement climatique et des pratiques agricoles intensives, la science offre comme remède une écologie impuissante à rétablir le contact entre l'Homme et la Nature.

Héritées des Lumières et d'une vision pleinement rationaliste des choses, aurait-elle oubliée en chemin que la nature n'est pas un objet de science, mais un prolongement de nous-mêmes qui ne se laisse pas mettre en adéquation.

 

Empreinte de cette vision mécaniste du vivant, l'écologie scientifique ignore trop souvent la dimension humaine et sensible de notre rapport à la Nature.

 

Il faut désormais penser comme un tout indissociable le vivant et son environnement afin de retrouver le plaisir tout simple du contact direct avec la plante et l'animal, cette proximité essentielle dont tout le reste découlera...

Cette écologie du sensible, et non de la seule raison, est peut-être la clef de notre survie...

 

L'humanité est conviée à ré-habiter la Terre dans la multiplicité des mondes qui la constituent. Il est invité à en redevenir « l'humus », selon un ferment fécond qui, faute « d'humilité » continuera de se transmuer en venin.

Nous devons réapprendre à accompagner le vivant comme le berger accompagne ses moutons en entrant dans leur « Umwelt »

(l'environnement sensoriel propre à une espèce) et en apprenant d'eux ce qu'il pouvait leur apprendre au service d'une coexistence.

 

Notre devenir s'inscrit dans notre « réincarnation » à notre Terre. C'est cette continuité de chair, cette réciprocité sensible qu'il nous revient de retrouver. Or, autour de nous, cette continuité frémit et se rassemble.

 

 

Dans cette nuit qui nous enveloppe et nous laisse aveugles, mille lucioles s'élèvent, nous informent d'un monde à venir.
L'aube, déjà, point.

 

Nous devons désormais penser notre monde avec l'Anima constitutive du vivant en êtres vivants présents parmi d'autres êtres vivants...

 

 

 

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« C'est notre corps qui crée le monde. »

 

« La convivialité, c'est la vie même. »

 

 

 

Il s'agit de rétablir la primauté du sensible... Il s'agit de rendre compatible autant la raison que le sensible et de les faire collaborer. »

 

 

 

Il s'agit de nous réinsérer dans cette vaste et merveilleuse matrice sensible qui nous immerge dans la continuité du vivant, de s'accorder harmonieusement à ce qui n'est pas nous-mêmes.

 

 

 

Comment développer notre capacité à mieux collaborer avec l'ensemble du vivant ? Il n'existe probablement plus aujourd'hui de questions aussi fondamentales et cruciales. »

 

 

 

« Il s'agit de nous saisir du monde avec nos sens »...

 

 

 

« Nous ne pouvons vivre dans une Nature définie par notre absence, hors de la toile du vivant. »

 

 

« Nous avons besoin de retrouvailles avec la Terre afin de nous retrouver nous-mêmes. »

 

 

« Le sensible (…) est la manifestation d'une même rencontre du vivant avec le monde. »...

 

 

« Le vivant est récepteur comme il est aussi producteur de sensible, selon une réciprocité, un échange permanent entre lui et le monde. »

 

 

J Tassin

 

 

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« L'homme, c'est le vivant séparé de la vie par la science et s'essayant de rejoindre la vie par la science. »

 

Georges Canguilhem

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« A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé, l'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la Nature, il a perdu sa participation affective consciente avec ses phénomènes. »

C G Jung

 

« La crise de la biodiversité est une crise de notre rapport au monde. » Virginie Maris »

« C'est aussi une crise de la sensibilité ».  Estelle Zhong

 

« Il n'est d'accès à la vie qu'à l'intérieur de la vie et par elle. »

Michel Henry

 

« Ce qui nous fait défaut, c'est un sens étendu de l'intimité avec le vivant. » Robert Pyle

 

« Nous vivons au milieu d'elle (la vie) et nous lui sommes étrangers. » Georg Christop Tobler

 

« Les sens sont en rapport de réciprocité intime. Lorsque nous touchons une feuille d'arbre, nous sentons cette feuille nous toucher. »

« Il n'est pas plus vrai de dire que nous parlons que de dire que les choses et les choses animées parlent en nous. »

« L'Esprit se confond avec le Souffle. »

David Abram

 

« C'est comme si, de manière extraordinaire, chacun d'entre nous, chacune de nos cellules, chacune des cellules du vivant, faisaient partie d'un même organisme gigantesque (...) organisme solitaire né il y a 3,8 milliards d'années qui n'aurait jamais cessé de tracer sa voie. »

Antonio Damasio

 

« Le langage est la voix même des choses, des ondes et des bois. »

« On ne voit que ce que l'on regarde. »

Merleau-Ponty

 

« Cette pensée me conduisait à celle (…) qu'une chaîne non interrompue liait autour de la terre les intelligences dévouées à cette communication générale, et que les chants, les danses, les regards, aimantés de proche en proche, traduisaient la même aspiration. »

Gérard de Nerval (Aurélia)

 

 

 

 

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L'oeil étant « la fenêtre de l'âme ».

Rilke

 

« La raison que la science observe n'est autre que la sienne réfléchie dans le miroir de la nature. »

Tim Ingold

 

« La manière dont les autres êtres nous voient importe. »

Edouardo Kohn

 

« Croître ensemble dans ce qui est notre milieu. » A Berque

 

« La vie ne vaut peut-être rien mais rien ne vaut une vie. »

André Malraux

 

« Le désir est l'essence même de l'homme. » (Spinoza)

 

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François Cheng Poète, écrivain, calligraphe, traducteur, académicien...

 

Un avocat de la joie, de la beauté, de la vie...

 

A propos de « La vraie gloire est ici » Gallimard éditeur

Un manifeste pour une vie poétique...

et « Enfin le royaume »...

Une célébration de la vie, de la nature, et de la bienveillance...

 

 

La poésie :

« La beauté du monde ne prends sens que lorsqu'elle est intériorisée, appréhendée, pour une âme humaine. C'est ainsi que la beauté devient résonance.»

 

« Les vrais poètes sont des poètes de l'être.

La poésie est forcément en lien avec la philosophie... »

 

« C'est la même force (un souffle vital) qui anime l'âme humaine et toutes les étoiles. »

 

« Il faut sauver les beautés offertes, et nous serons sauvés avec elles. »

 

En son essence, l’avènement de l'Univers, de la vie est une donation totale et mérite le titre de « gloire »...

 

C'est le triomphe d'un « Tout » sur le rien...

 

Il s'agit de prendre la juste mesure de notre destin dans l'Univers. »

 

« Tout est en tout, et tout rejoint le tout. »...

 

« Tout cela forme un « ici et maintenant » au sein du courant éternel. L'éternité où se déroule cet univers en devenir se ramasse toujours en un ici et maintenant où tout a toujours été donné...

 

Tous les dons de la vie sont offerts à tous à chaque instant...

 

L'ailleurs est ici et maintenant...

 

La mort n'est pas une fin mais une ouverture...

 

Il y a une unicité de l'être. »

 

« Quand il y a une rencontre entre les êtres ou avec la transcendance, tout est sauvé »...

 

« Sans la mort on n'aurait aucune perspective de transformation, on resterait au même degré, au même niveau de notre état d'existence. »

 

 

 

 

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François Cheng

 

 

De la calligraphie :

 

 « Le calligraphe est animée par le souffle vital qui en même temps, au même instant, anime l'Univers...

C'est le même souffle vital qui meut le calligraphe et l'Univers...

Et tout cela à travers des signes sous forme de traits qui sont des agents de liaison entre l'Homme et l'Univers vivant.

 

C'est ce que les signes essayent de signifier. 

 

L'intention dans l'acte créatif peut venir d'un poème, de la juxtaposition de deux « caractères »...

La « signification » jaillit en fait des formes qui naissent au fur et à mesure que se déploie l'ouvrage...

 

La calligraphie est un art qui tend vers l'équilibre et l'harmonie...

 

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De l'Ame et de l'Esprit :

 

« L'Ame est un mot à réhabiliter...

 

C'est l'entité qui anime notre corps par son désir d'être et le conservatoire de la mémoire vécue... C'est l'unité foncière de chaque être...

 

L'anima est le souffle vital déposé en chaque être (c'est une conception assez universelle)...

 

L'âme est reliée au principe de vie qu'est le souffle vital ; un souffle qui anime l'Univers depuis l'origine de Celui-ci...

 

L'âme est liée aux sentiments, à la sensibilité, à l'émotion, à l'amour, à la création artistique...

 

L'esprit est le régisseur, l'organisateur de tout cela...

 

Ame et Esprit sont intimement liés, entrelacés, entre eux mais diffèrent par rapport à leurs fonctions...

 

L'esprit à certes un rôle central mais l'âme à un rôle essentiel...

 

L'esprit relève du domaine du savoir... Il organise l'homme et la société...

 

Ce qui nous aide à vivre, c'est de transmuer les choses en lumière (Y compris, en finalité, la souffrance et les épreuves et même ce qui nous fait toucher les abîmes)...

 

Pour connaître la vraie joie, il est nécessaire de passer par cette transmutation....qui est aussi l'expression d'une gratitude, d'une reconnaissance envers la Vie...

 

Ciel et Terre forment l'Univers vivant...

 

La pierre nous relie à l'origine ; c'est une « noyauté » qui nous enseigne la pureté originelle et le dépouillement...

Entre source et nuage se tient le mystère de la Vie (entre arbre et rocher aussi.)

 

Le temps comme le fleuve s'écoule vers un océan mais l'eau en son cours s'évapore et forme les nuages du ciel et reviendra sur la terre sous forme de pluies alimentant le fleuve...

 

Rien ne se perd dans le cycle éternel. Ce qui paraît sans retour reviendra ! »...

 

« En dépit de tout, la vie est un couloir...

 

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Michel Capmal (Extraits de Les Sources nous répondent) Janvier 2018

Publié dans le collectif VOCATIF...

 

« ...Seul le vivant m’intéresse....

Le vivant en ses multiples vibrations, formes et aspects... (…)

 

Mais, la source guérisseuse et sacrée, comment la retrouver ?

La bonne direction ne se révélera nulle part ailleurs qu'en soi-même (…)

 

Vivre sa vie comme moment d'une expérience unique...

Le chemin des sources est une logue initiation.... »

 

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Marcel Moreau Les Arts Viscéraux (extraits)

 

« ...L'essentiel de la vie reste à découvrir....

 

...Cette civilisation est moribonde et n'a plus rien à proposer aux hommes que de vivre en infection avec elle...

 

...En se fourvoyant dans la science (la morale scientifique) les hommes ont brouillé les quelques pistes grâce auxquelles l'existence s'éprouve comme un intense désir de vivre...

 

...Ces révolutions dans l'art de vivre sont sans valeur si elles ne me font point suffoquer de musique au moment même où m'étourdit le sentiment d'une connaissance des choses qui ne ressemblent à nulle autre...               (La musique ; les mots s'habillent en elle.)

 

On peut se demander à quoi sert la liberté si elle ne nous procure, à tous les niveaux de l'existence, le ravissement de la regarder multiplier pour nous les richesses de la vie...

 

Il y a une impuissance de l'homme à se saisir comme énergie et comme folie...

 

Si une spiritualité est encore possible, elle ne pourra que s'articuler sur une connaissance démesurée de nos énergies... Il faut déjà nous rendre à l'évidence qu'une autre beauté d'autre harmonie naissent du formidable effort de tous ceux qui font exploser la raison...

 

 

 

 

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Nous sommes, peut-être allés trop loin selon la loi de la mesure, mais non selon celle de l'insensé, qui détient de si lourds secrets...

 

Loué soit le Verbe...

 

Nous sommes face « à une barbarie aveugle, hypocrite, technicienne et par la bande si dévastatrice. »...

 

Il s'agit plutôt de fonder, un « art » de perdre, de se perdre...

 

Oui, en amour, je crois qu'il importe plus de voir se répéter le vertige, qui est l'émotion à sa naissance, que de voir poindre la durée, qui est l'émotion en son accoutumance....

 

L'amour et la folie meurent de se vouloir prouesses de longévité. Il n'est qu'enchantement qu'en la beauté de la forme et la puissance de l'écriture...

 

La femme est le plus bel abîme de l'homme....

 

Connaître : « le soulagement qu'apporte à un chant sans fin la célébration qui n'en finit plus. »...

 

La culture intellectualisée et technicienne à brisé la culture sensorielle...

 

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Michel Maxime Egger édition Jouvence www.trilogies.org

 

Du Consumérisme :

 

Le consumérisme est en train de dévorer et surchauffer la Terre.

Et nous avec. Ce système de démesure colonise nos âmes, façonne nos modes de vie et devient addictif par ses mécanismes. Pour s'en libérer, l’enjeu est d’opérer un véritable changement de paradigme.

 

A cette fin, en complément des actions politiques et des écogestes, une transformation doit se produire dans les consciences et les cœurs. À travers l’exploration de trois questions essentielles où se joue notre participation au consumérisme : qui suis-je ? quel est mon désir ? de quoi ai-je peur ?

 

Ce sont ces dimensions intérieures – à la fois individuelles et collectives – de la transition écologique et sociale que le livre de Michel Maxime Egger déploie au carrefour de la sociologie, de la psychologie, de l’écopsychologie et des traditions de sagesse.

 

Un chemin de métanoïa vers la « sobriété joyeuse », qui demande de retrouver notre identité plénière de personne, de réorienter notre puissance de désir gangrenée par l’envie ainsi que d’épouser l’angoisse du manque et de la mort en nous ouvrant au mystère du Vivant.

 

Se libérer du consumérisme...

 

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K White / Entretien extraits (Écrivain, poète, essayiste...)

 

 

 

 « L'Histoire ne nous mène plus nulle part !

 

Il y a une totale absence de perspectives...

 

C'est le contemporain réduit au contemporain, sans ouverture. C'est un espace de creux rempli de rien d'où des frustrations nombreuses.... Ce qui est proposé, c'est un peu le pain et les jeux de l'Empire Romain !

 

 

 

Le seule chose qui porte encore quelque chose en ce monde, je dirais que c'est l'écologie laquelle peut donner l'impression d'ouvrir un nouvel espace. L'écologie ne date pas d'hier...

 

 

 

Dans mon enfance à 13 ans sur la côte Ouest de l'Ecosse, il y avait autour de moi beaucoup de paroles mais beaucoup de confusions aussi, les gens se parlaient, mais ne se comprenaient pas.

 

Je sentais alors le besoin d'un autre espace... de me vider dans un paysage à ma convenance... pouvoir parler dans la nuit en forêt avec les chouettes... Et cela me donnait de sensations (tout vient et commence par des sensations, les idées viennent après)

 

La sensation qui m'apportait quelque chose qui n'était pas humain...(un animal)

 

 

 

Puis ce fut la lande avec le vide et l'impression de « sortir » de moi (ex-stase en Grec). J'étais en contact avec quelque chose qui me dépassait mais dont j'avais le plus grand besoin. Je n'avais pas de langage pour cela avant que l'écrivain et le langage social ou religieux ne convenait pas...

 

J'ai commencé à exprimer cela et à potasser des manuels (botanique, géologie...) C'est ce qui deviendra pour moi la « géopoétique » (un terme, un concept né au cours de mes tribulations le long de la « Route Bleue ») qui peut être un approfondissement de l'écologie...

 

 

 

L'Ecologie est une antidote à la géopolitique (qui est un rapport de force entre les nations) et ce, bien loin, hélas, de la recherche de la meilleure façon de vire décemment ensemble !

 

 

 

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Kenneth White Littocéan entretien 2018 extraits

 

 

 

 

« La question essentielle est celle de la plénitude de vie » K White

 

 

 

L'imaginaire est la soupape d'un enfermement sédentaire...

 

(« L'esprit nomade est contraire au caractère français. »)

 

 

 

L'être humain (un primate plutôt agressif) a vu dans la nature un milieu hostile qu'il s'agit de maîtriser d'où la multiplication de mécanismes et d'artifices pour rendre la vie plus facile, plus confortable, mais, les machines et les artifices finissent par occuper tout l'espace et la vraie vie disparaît...

 

 

 

A la question de savoir ce qu'est la vraie vie des réponses ont été données par les religions et les philosophies...

 

Au milieu du 19è siècle surgit d'un laboratoire une nouvelle notion appelée écologie qui signifie le rapport des organismes à leur environnement. Un siècle plus tard la question devient urgente. Il s'agissait alors de savoir quelle forme pouvait prendre le meilleur rapport possible entre l'être humain et son environnement...

 

 

 

La prise de conscience d'un environnement non seulement menacé mais qui pourrait disparaître remet le mot écologie en pleine actualité...

 

 

 

Mais la question primordiale concernant la plénitude vitale se perdait dans un brouhaha généralisé.

 

 

 

 

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Kenneth White

 

Un poète arpenteur du monde (Entretien avec B Pivot) extraits

 

 

Un « poète » qui refuse toute étiquette...

 

 

 

Le mot « poète » lui-même, de nos jours, est assez connoté comme étant de nature « fadasse » ; il est en fait le plus souvent déconsidéré.

 

Il évoque soit des états d'âmes plus ou moins frelatés ou un « verbalisme » gnangnan ou encore un langage complètement abscons (incompréhensible pour le lecteur)....

 

Il est rarement perçu comme fort et vivifiant...

 

On a oublié qu'il y a une véritable « intelligence » poétique...

 

 

 

Toute œuvre qui essaie de remuer les choses à partir d'un fondement dépasse tout de suite les catégories et les genres...

 

 

 

La composition poétique est précédée nécessairement d'une conception....

 

 

 

La meilleure conception d'une poétique c'est de l'aborder, d'en faire une approche, pas à pas... Tout commence avec la connaissance d'un lieu où l'on se trouve, où l'on peut se retrouver très exactement...

cela implique la connaissance d'un territoire comprise dans toute sa densité, dans toute son ouverture et ce, avec la conscience d'un espace où l'esprit respire...

 

 

 

Le monde qui m'intéresse n'est pas un monde exclusivement social (un monde qui se définit par du négatif du genre : qui n'est pas ceci ou cela...) mais un « Monde Blanc » (une carte blanche), un monde ouvert (Et tous les lieux sont ouverts si on sait les lire!)...

 

 

 

Non pas la recherche de la métaphore, mais celle des métamorphoses...

 

 

 

Romain Rolland fait état du « sentiment océanique » ; soit un champ d'extériorité où peut avoir lieu un sens de la vie autre que personnel ou psycho-social (le sempiternel roman du « Moi ».)

 

Il s'agit alors en ce sentiment d'une « communion », d'un contact...

 

 

 

///...

 

 

 

Je suis un être des rivages, je veux être près de l'origine des choses...

 

 

 

L’œuvre de l'esprit, la recherche de la vrai vie a son lieu dans un espace différent (de celui que l'on fréquente habituellement)...

 

 

Ma propre trajectoire est un acheminement « écologique » une écologie de l'Esprit) et géopoétique vers un tel lieu où se conjuguent Nature et pensée

 

 

 

Je veux être le plus « exact » possible...

 

 

 

Vivre un lieu dans un espace (ouvert et offert) implique à la fois : une sensation (la base), la connaissance puis la pensée.

 

Il n'y a pas d'unité vivante sans ouverture, sans sens de l'ouverture qui fait partie intégrante de la constitution même du monde.

 


Il ne s'agit pas d'imposer un ordre à la multiplicité des phénomènes, mais de percevoir l'ordre inhérent à cette multiplicité...

 

 

 

C'est le chemin, la démarche de la géopoétique...

 

Aller de rivage en rivage en suivant des forces et des formes, des lignes et des rythmes en élaborant un langage vivant qui correspond à un univers, multivers, marqué par le mouvement d'un ordre, d'un désordre, d'un nouvel ordre... en vue d'un monde...

 

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Georges Brunon (Peintre/Ecrivain)

 

 

l'Art sans l'Histoire de l'Art (Métaphysique en question)

 

éditeur : l'Harmattan Extraits

 

 

 

 

 

« Nous allons à l'Esprit » « Nous ne sommes plus au monde... » Rimbaud

 

 

 

 

 

« La poésie va là où la pensée qui fonctionne comme un système ne va pas : vers la source où vivre et penser ne font qu'un.

 

(Vers un état pré-verbal situé avant même l'énigme de la vie, avant même qu'elle ne soit nommée.)

 

 

 

« Il s'agit d'explorer le lien entre l'Art et la Vie....

 

 

 

Une pensée appuyer sur l'Art, une pensée de Poète, peut nous sauver...

 

 

 

Peindre est une question qui interroge en silence, sur le sens de la Vie... (Atteindre une pensée qui dépasse les mots.)

 

 

 

Peindre, c'est révéler... (Quand le visible et l'invisible se révèlent et jaillissent en leurs émouvantes conjugaisons.)

 

 

 

« La peinture est un pont pour me conduire ailleurs.» disait Marcel Duchamp

 

 

 

« Pour Quoi le Monde ? »

 

 

 

C'est à l'art de nous dire ce qu'est l'homme ( et non l'inverse)...

 

 

 

Nous ne cherchons plus à nous soumettre à la modernité : tel est l'enjeu de notre époque. L'Art de notre temps ne sera pas celui qui pactise avec le moment, mais celui qui aidera à le vaincre, qui aidera à la conquête de la liberté.

 

C'est dans cette perspective que l'Art, comme questionnement, trouve aujourd'hui sa place dans la reconquête de l'Homme.

 

 

 

La clé des lendemains est surtout dans l'aspiration des hommes à reconquérir la Vie que nous portons en nous.

 

 

 

Qui a l'oreille fine devrait entendre un murmure annonçant que la reconquête à commencé... »

 

 

 

 

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23/12/2020
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