Les dits du corbeau noir

3è COLLOQUE SUR LA RELIGION CELTIQUE PARIS 11 11 2017 COMPTE RENDU ET NOTES BRAN DU 13 11 NOVEMBRE

COLLOQUE PREMIERE PARTIE :

 

3è colloque sur la religion druidique 11 11 2017

organisé par la revue Keltia Magazine

et son équipe sous la direction de Fabien Regnier...

 

 

Compte rendu et notes Bran du 13 11 2017

 

Le thème abordé  sous différentes approches :

les dragons dans la pensé celto-druidique...  avec :

 

Venceslas Kruta (La ronde des dragons chez les Celtes.

Une image de l’alternance druidique cyclique.)...

 

Bernard Sergent (Dragons et Fêtes Celtiques)...

 

Nathalie Ginoux (Absente et excusée, rerésentée par Fabien Régnier.)

(Le thème symbolique de la «Paire de Dragons» sur les fourreaux celtiques.)...

 

Claudine Glot (Merlin et le dragon arthurien ; réminiscences mystiques.)...

 

Yves Vadé (auteur de pour un tombeau de Merlin ; du barde celte à la poésie moderne) et aussi de l’espace et la géodésie gauloise.)...  

Le thème abordé : Dragons terrestres, dragons célestes et rythmes saisonnier...

 

Fabien Régnier (A quelle identification les druides avaient-ils recours pour donner aux populations celtiques une conscience commune ?)...

 

Françoise le Goaziou (Présence de l’identifiant celtique en terre bretonne.)(Thème à l’écart , à priori, du sujet collectif étudié.)...

 

Un certain nombre d’intervention se «recoupent et se complètent» inévitablement...

 

....////....

 

 

Avant propos et intervention     Bran du    Nov 2017

 

Qu’est-ce qui chez les peuples celtes d’un bout à l’autre de leur immense territoire fait cause commune, compréhension, cohésion, adhésion majoritaire, unité ?

 

Un ensemble d’entendements (de corpus, de concepts, de doctrines, de croyances, de contenus théologiques et idéologiques, de pratiques en correspondance), compris validé et partagé, faisant adhésion collective, dispensé, enseigné, transmis par une classe compétente et efficiente à cet effet ; soit celle qui représente, par préséance, la première des trois fonctions indo-européennes et donc celtiques : la classe sacerdotale initiatrice et dispensatrice de la «pensée» celto-druidique...

 

Qu’est-ce donc la nature de ce qui fait naître et cultiver, essentiellement, fondamentalement, primordialement, un «sentiment d’appartenance» ; le sentiment solidaire et «symbiotique» de «communauté» de vie et de mort ?...

 

Des «origines», une provenance, une «histoire» , une «mémoire» commune, une lignée ancestrale, des filiations parentales...

(Des liens forts connus et reconnus dans le passé.)...

 

Une langue mutuelle au sein des relations, rapports, échanges, partages, rencontres, découvertes...

 

Et des concepts, croyances, espérances de nature spirituelle impliquant une mise en pratique religieuse adéquate... et les respect de la classe fonctionnelle dont c’est l’attribut...

 

Une origine à priori «nordique», mais un Nord plus que géographique et «magnétique» ; c’est-à-dire aussi mythique, relevant d’archétypes... 

Le lieu, la localisation, des premiers «commencements» ; un lieu «initiatique» par excellence...

Les récits irlandais évoque les quatre îles du Nord du monde résidence de quatre druides primordiaux enseignant aux dieux

(La tribu de Dana)(Les Tuatha Dé Danann), les bases, les valeurs, l’éthique, les fondements de la sagesse druidique qui sera importée par eux en Irlande....

 

Une mémoire entretenue bardiquement de cette «provenance primordiale» avec les idéologies enseignées et transmises... (Pensée philosophiques et spirituelles, organisation sociale et cohérence en découlant.)...

 

 

A quoi tenait la cohésion, l’appartenance, communautaire ?

A quoi le Celte se reconnaissait-il, les Celtes s’identifiaient-ils ?...

 

Origine, langue et croyance, voilà pour la triade fondamentale répondant à ces questions...

 

Ceci déterminant des pratiques, des coutumes, des usages, des façons d’être, de vivre et de mourir et de se comporter individuellement et collectivement ; les mises en «formes» relevant d’un fond de préséance rigoureux, exigeant et respecté qui ordonnance et régule celles-ci...

 

Ce sont là des champs d’affinité, de concordance, de mise en correspondance et de résonance où le singulier se retrouve à sa place dans la pluralité et co-participe librement et volontairement de celle-ci avec sens, conviction lucide et éclairée et intelligence...

 

Il y a des signes d’une appartenance commune partagée qui expriment et manifestent une particularité, une singularité, une spécificité, une «identité» dont l’habitat, la tenue vestimentaire, la façon d’opérer telle et telle activité et fonction, la composition familiale et son organisation, le rapport à la mort et les rites funéraires et un calendrier festif et religieux , domestique et communautaire (présence obligatoire à certaines cérémonies entretenant la cohésion du groupe en vue d’intérêt collectif et individuel.)...

 

L’organisation dite tri-fonctionnelle de la société celtique, (en trois classes : la classe sacerdotale, la classe guerrière avec la souveraineté royale et la classe dite des «producteurs), relève du modèle indo-européen dont les Celtes sont issus, avec, à l’origine, une langue «Mère» commune... 

Cet «héritage» est maintenu et appliqué...

 

Il y a des méthodes et des techniques qui identifient le monde Celte et notamment l’art qu’il réalise et met en œuvre ; un art parfois emprunté à d’autres cultures, mais revisité par l’esprit celtique et adapté à celui-ci dans ses formes...

 

Le monde Celte à ses musiques et ses instruments particuliers, ses chants et ses danses de même...

 

Il conçoit des outils parfaitement adapté à ses activités humaines (agricoles, pastorales, guerrières...) (Bon nombre d’entre eux seront tellement efficients qu’il perdureront dans leurs formes et emplois jusqu’aux début du siècle dernier !)...

 

L’adhésion, l’appartenance impliquent, nécessitent, supposent un FOND qui met et donne forme à toute la pensée et l’activité humaine faisant pleine adhésion avec lui...

 

 

Ce fond est censé répondre aux trois grandes questions existentielles qui se posent, inéluctablement et naturellement à la fois au niveau de l’individu et au niveau de sa communauté d’appartenance et de destin :

 

D’où venons-nous ? Où sommes-nous ici et maintenant ? Vers où allons nous, vers quel avenir et devenir terrestre et quel «Au-delà» de l’échéance mortelle ?

 

A tout cela les «Druides» et Femmes consacrées» répondent clairement, s’adaptant à chacune et à chacun et au groupe tout entier, en proposant des explications, des entendements, des orientations, des croyances et espérances suscitant l’adhésion par entendement et validation libre, consciente, volontaire, lucide et cohérente...

 

Certains signes et symboles, certaines images et représentations,  trouvent leur emploi pour synthétiser, concentrer, dynamiser, faire entendre et comprendre une idée et la partager amplement...

 

L’observance cyclique de la Nature et de ses lois ainsi que le calendrier qui en résulte fortifient la compréhension et l’adhésion de tous et de chacun...

 

Les craintes, peurs, angoisses, ignorances ainsi dissipées,

le Celte est pleinement, totalement, disponible pour animer la Vie et celle de sa communauté, le temps qui lui est imparti et dans l’espace intelligemment partagé...

 

Parmi les croyances majeures amplement partagées, il y a l’idée dite de «l’immortalité de l’âme» ; une «âme souffle» non individuelle a priori,  mais communautaire, qui fait liant dans l’Au-delà de l’existence terrestre... 

Chacun et chacune en détiennent une «parcelle», un fragment, une partie, un «germe potentiel» qu’il développe et accompagne en croissance vers la Lumière...

 

La Cohésion, en soi, autour de soi et avec la communauté humaine d’appartenance relève aussi de l’idée qu’elle est indispensable, vitale, nécessaire, pour tous et chacun à travers la recherche, l’instauration, la maintenance, la fortification voir la restauration de la notion dite «d’équilibre et d’harmonie» sans laquelle le monde retourne au chaos...

 

L’homme et sa communauté se savent solidaires tous deux du Cosmos et de l’Univers dans cette recherche permanente et cette maintenance constante des lois d’équilibre et d’harmonie enseignée, incarnée, par la classe sacerdotale conseillant toutes les autres classes en ce sens et en cette «Essence»....

 

.... SUITE

 

 

Les vecteurs et facteurs de cohésion et d’entendement dans le monde celtique

 

 

Bran du  10 11 2017

 

 

 

Ce qui fait cohésion, cohérence, entre les Celtes et vis-à-vis du monde extérieur qui les observe

 

sans les comprendre le plus souvent ; c’est essentiellement :

 

 

Une adhésion libre et volontaire, individuelle et communautaire, autour d’un passé qui se veut

 

être une « mémoire vivante » ceci incluant :

 

Une façon d’être au monde et de se relier à tout le vivant, à tous les règnes, au cosmos et à

 

l’univers visible et invisible et ce à partir de :

 

Mythes et d’archétypes formant un corpus d’entendements majeurs (adaptés et actualisés de

 

nos jours), soit une sagesse, une éthique, des valeurs et vertus humaines en rapport privilégié et

 

inspiré avec le Divin et le Sacré, avec les éléments et les cycles saisonniers, avec la Nature dans

 

son ensemble ; le tout ordonné, agencé, régulé, structuré, régenté, autour de deux notions

 

fondamentales : l’Equilibre et l’Harmonie…

 

 

L’ensemble fournissant une vision lucide, éclairée, compréhensive d’une présence au monde et

 

du devenir ainsi que des fins dernières ; une visualisation sereine de l’avenir façonnée par les

 

croyances et espérances répondant aux attentes de tous et de chacun…

 

 

Ce que redoute le monde Celte :

 

 

Non pas la peur, la crainte, l’angoisse ou l’ignorance en tant que telle, mais la méconnaissance,

 

l’oubli, le manque de courage, de bravoure et d’audace (donc d’honneur), mais aussi l’orgueil, le

 

mensonge, le parjure, la mauvaise régence, la parole non « charpentée », la satire abusive,

 

la cruauté, l’absence de Générosité, d’Amour, l’absence aux cérémonies communautaires

 

d'obligation, les manquements aux Dieux et Déesses, et, plus que tout, l’inversion de toutes les

 

vertus et valeurs fondatrices d’humanité et inspirées, pour les Celtes, par la Bonté bienveillante

 

et bienfaisante de l’AWEN …

 

 

.............................

 

Ouverture du colloque. Premier thème abordé :

 

Divers NOV 2017 Colloque 007pm.jpgFabien Régnier  (photo Bran du)

 

 

Fabien Reigner  (archéologue, écrivain spécialisé, chercheur et... druide) en tant qu’initiateur et coorganisateur de ce grand rendez-vous annuel autour de la «religion» celtique introduit le colloque en rappelant que ce sont, dans la société celtique, les druides qui donnent, en terme de cohésion sociale et religieuse, de conscience communautaire, le ton...

 

Il aborde ce thème de première importance à partir de «marqueurs» cultuels, symboliques, mythologiques ; soit des représentations et des identifiants amplement partagés

compris par l’ensemble de la communauté des peuples celtiques d’un bord à l’autre de leur immense territoire...

 

(Par «identifiant», on entend ce par quoi ou par qui une population se reconnaît, s’identifie et trouve sa cohésion.)...

 

On a beaucoup dit que les Celtes n’avaient pas de «conscience commune» du fait de leur espacement important dans le temps et dans l’espace (couvrant un territoire regroupant 25 pays actuels et même au-delà) ; c’est oublier gravement que  ceux-ci disposaient d’un ciment et d’un mortier constitués de la langue et de la religion et de nombreux symboles dont celui dit du serpent, du  dragon (rouge plus spécifiquement) ou du griffon étudiés lors de ce colloque...

C’est oublier donc  grandement les idéologies et les thèmes communs lesquels représentent le Celte lui-même et ses référents religieux...

 

Il fait notamment état des symboles que sont :

 

Le Triskell...

La Rouelle à quatre rayons ( similitude avec la croix dite celtique.)...(Prototype par ailleurs de la croix dite druidique postérieure.)...

La Rouelle à huit rayons (roue dite solaire, mais aussi roue de char.)... 

(Une roue également «calendaire», car représentant aussi l’année partagée en deux saisons  : la sombre de Samain à Beltaine et la claire, de Beltaine à Samain...

Ceci correspondant aux règnes alternés des jumeaux divins (de Cernunnos puis de Lug.)...

Dans le domaine animal : le cheval, le sanglier et le cerf...

Sans omettre l’ours...

Mais aussi, dans le monde des oiseaux, les oiseaux aquatiques, la chouette, et, liés à Lug, l’aigle et le corbeau...

 

On ne saurait oublier les trois couleurs liées au monde indo-européens soit le blanc le rouge et le noir (pour celle-ci on pourra envisager aussi le vert voir le bleu, si ceux-ci sont accentués vers le «sombre».)

 

(A ce sujet, il fait référence au dictionnaire des symboles de Philippe Jouet, ouvrage pour l’heure épuisé.)...

 

Et, avec une importance plus que certaine : les connaissances, emplois et pratiques liés à l’astronomie/astrologie, (les cycles célestes, la «carte» changeante du ciel.)...

 

....................................................................

 

 

Divers NOV 2017 Colloque 010pm.jpgFrançoise le Goaziou

 

 

 

Françoise le Goaziou : Bretagne et Dragons :

 

Le dragon à valeur symbolique et positive de fertilité et de fécondité. Avec la christianisation (5è/6è siècle) et, devant l’invasion saxonne et l’arrivée en Armorique des peuples Celtes chassés de Cornouailles et le débarquement des «saints» sur le rivage breton, les valeurs attribuées au dragon seront «inversées»  selon un procédé habituel aux luttes contre le paganisme, ses pratiques, ses lieux consacrés et ses représentations...

 

A défaut de faire disparaître complètement le paganisme bien ancré dans les habitudes, croyances, usages et traditions des populations, l’église de Rome va intégrer ces «identifiants» afin d’accentuer la destruction des éléments de paganisme qui subsistent...

 

Le dragon se fait «noir» (le chien aussi) qui représente l’image du néfaste et du malfaisant...

C’est le début de l’œuvre des saints sauroctones «tueurs de dragon» pour certains, d’autres les domestiquant ou les renvoyant dans leur aire d’origine (marais et marécages aux eaux stagnantes ; lieux redoutés et vénérés à la fois, antres souterraines ou océan et autres grandes étendues d’eau.)... (Voir le Toul ar Serpent ; le Trou du Serpent.)...

 

Ainsi Pol Aurélien, St Tugdual, St Samson et St Méen, 

St Efflamm (particulièrement étudié par Bernard Sergent),

St Derien, St Gildas et St Corentin...

 

Sauf exception, on ne tue pas le dragon, on le soumet, on le dompte, à partir des «instruments religieux» dont l’étole laquelle symbolise la justice, l’immortalité et le poids du joug et du fardeau...

 

Le dragon est censé vivre dans les eaux «mortes» et mourir dans les eaux vives...

 

Les outils «religieux» permettant de «neutraliser» le dragon,

(de briser les idoles),s’enseignent et se passent de saint confirmé à disciple... A priori ces «outils» sont remis au jeune prêtre lors de son ordination...

 

On a une pratique attestée qui consiste à promener le «dragon» (son effigie, sa représentation) autour des cimetières...

 

Par ailleurs , les sculptures des églises qui représentent un dragon, quand elles sont extérieures, ont fonction de protection alors qu’à l’intérieur de l’édifice religieux, elles représentent le dragon «vaincu»... 

 

......................................

 

 

Divers NOV 2017 Colloque 012pm.jpg
Le Professeur V Kruta

 

 

Deuxième intervention : Venceslas KRUTA...

 

Des dragons :

Non pas la lutte du bien et du mal, mais une bi-polarité de forces qui alternent...

(Non nécessairement donc en terme d’antagonisme ou d’opposition.)...

 

Le dragon est, au départ, un monstre serpentiforme. 

Partant du serpent, le Pays de Galles, conçoit une variante de chimères... La figure la plus représentée sera celle du dragon/griffon...

(Et, dans le monde guerrier, sur le fourreau des épées, la fameuse paire de «griffons affrontés», à la fois protectrice, mais aussi viatique pour l’Autre-monde en cas de mort.)...

 

Sur la cruche cérémonielle de Brno (utilisée notamment lors des fêtes de Beltaine), les éléments figurés au dessus de la dite cruche représentent deux «monstres» imbriqués à tête de griffon et à corps de serpent.

Selon le maniement de la cruche à une période donnée l’un de ses «monstres» aura provisoirement préséance sur l’autre...

 

Leur positionnement et leur orientation indiquent un axe solaire Est-Ouest d’où découle un axe Nord-Sud...

 

Cela s’ordonne à partir du centre d’une garniture placée dans le haut de la cruche...

(Selon un modèle faisant référence à l’organisation de l’Irlande en cinq provinces dont une province centrale faite à partir d’une parcelle prélevée sur les quatre autres.)...(La croix celtique s’inspire aussi de ce modèle.)...

La notion de centre est primordiale notamment pour un pays ou un ensemble de territoires...

En ce lieu «sacré» se superposent les trois mondes (et leur couleur respective) : le ciel diurne, céleste (blanc) ; la terre et le monde souterrain nocturne soit noir (avec, entre les deux, les crépuscules rouges)...

 

Les dieux habitent aussi sous les tertres avec les eaux dites mortes qui attendent d’être vivifiées par le feu...

Ce sont aussi une image des eaux de la traversée hivernale qui s’effectue de Samain à Beltaine...(Il s’agira d’atteindre «l’autre rive de l’année» ; soit celle de la Belle Saison.)...

 

Les «dragons/griffons» s’affrontent  ou luttent au centre...

 

Tous ces schémas sont parfaitement «cohérents» comme l’ensemble d’ailleurs de la pensée celtique et de ses œuvres...

 

Eau et feu sont des éléments qui participent de la figure du dragon/griffon... Ceci exprimé aussi à travers la notion de «feu dans l’eau», parole liée au «Verbe» ou «logos» créateur, à la force/énergie première...(Le Feu de la Parole)...

 

Il n’est pas possible de faire coïncider le calendrier Celte et le calendrier romain sujet à des «glissements» entraînant des difficultés de «raccordement». (Les principales dates cérémonielles Celtes ne correspondant pas alors avec les équinoxes et solstices)...

 

Ces études et analyses relèvent des apports précieux de la paléoastronomie...

 

(Voir aussi l’ouvrage de Jean Audry : La religion cosmique des Indo-européens.)...

 

La phase estivale de Beltaine (début de la Belle Saison) marque la victoire du dragon rouge sur le blanc...

C’est un combat répété régulièrement menant au retour de la Vie... C’est en fait une opposition stimulante pour ceux qui imaginent comment fonctionne le monde...

 

Le casque dit d’Agris représente un personnage qui incarne l’axe du monde avec les trois niveaux diurne, crépusculaire et nocturne allant du monde souterrain au monde céleste...

 

Samain s’annonce à travers le lever héliaque, l’observation attentive de certaines étoiles visibles caractérisées aussi par leur couleur...

 

A Auvers sur Oise, un personnage qui est Lug, accompagné de la double feuille de gui et d’un centre aux quatre directions, installe l’astre solaire dans sa course...

 

Suit une description de la cruche exclusivement cérémonielle de Brno, avec l’étude des résilles et des «yeux» de dragon placés aux intersections et réalisant un maillage à partir duquel peut se lire sur une face de la cruche les étoiles apparaissant dans le ciel au moment de Beltaine lors du lever héliaque d’Aldébaran... 

(Pour la surface dite de la garniture d’été où se trace le triangle d’été.)...

 

A Beltaine la cruche doit être renversée (comme si l’on versait l’eau de celle-ci ceci dans un geste rituel) pour correspondre au ciel étoilé indiquant la saison...

Quand la cruche est maintenue debout, c’est ciel de Samain qui se donne à voir...

Le solstice d’été est considéré comme le moment de l’année du plus grand équilibre...

Par l’Est se dessine le schéma de la course solaire...

En haut de la cruche se tiennent des divinités célestes avec double feuille de gui et en bas un personnage barbu qui est Cernunnos...  Il s’agit des deux jumeaux (Lug et Cernunnos) l’un avec une palmette, l’autre cornu, qui se partagent l’année celtique en deux parties égales... 

Ils sont tous deux indissociables l’un de l’autre... 

Pas d’été sans hiver, pas d’hiver sans été ! Principe alternatif et complémentaire...

 

Cela exprime l’idée que, comme pour la nature, l’homme peut lui aussi espérer après sa mort une «autre Vie»... (Croyance de ce fait d’une autre Vie dans l’au-delà.)...

 

D'autres éléments ou objets de l'art celtique sont décryptés qui confirme l'association du "dragon" et de la course solaire et de sa "barque", ceci accompagné du cheval...

 

Il sera fait état aussi des travaux novateurs menés sur les stèles Pictes faisant aussi ressortir l'existence d'une "Bête" aux propriétés à priori semblables.

(L'occasion aussi de réaffirmer, au passage, l'appartenance au monde celtique des tribus Pictes.)...

 

Il sera fait aussi état d'un poignard montrant les dioscures s'affrontant autour de la roue de l'année ou se partageant celle-ci. (Ce sont, ces jumeaux divins, Lug et Cernunnos.)...

 

Lug souvent représenté avec la palmette (réduction de l'Arbre de Vie) et la double feuille de gui ; elle aussi « issue » du motif de la palmette...

 

Le professeur Kruta en profite pour attirer notre attention sur le fait que l'on ne devrait pas dire le chaudron de Gundestrup, mais le bassin de Gundestrup...

 

Il rappelle aussi que les dieux et déesses peuvent prendre toutes les formes et surtout les formes animales...

 

Les palmipèdes sont liés aux changements saisonniers...

Les configurations géométriques de leur vol dans le ciel impressionnent fortement les Celtes...

Les oiseaux sont fortement liés à Lug (dont le corbeau ou l'aigle.)...

 

Le gui sur l'arbre hivernal donne une idée de l'immortalité de l'âme...

 

Divers NOV 2017 Colloque 011pm.jpg
Le Professeur V Kruta

 

 

/////////////////////////////////

 

 

Commentaires Bran du      Novembre 2017

 

En "résumé" partiel :

 

Un centre faisant quintessence (d’où l’oursin fossile des druides)...

Quatre directions cardinales dont un point central ; à l’image donc du découpage de l’Irlande en cinq provinces...(comptant chacune un arbre sacré faisant fonction d’axe du monde...)

 

Sur «l’horizontalité» d’un territoire terrestre et humain se dresse une «verticalité» immanente, transcendante, élévatrice gardée par des «serpents/dragons/griffons» soit des pouvoirs et puissances qui, alternativement, assurent une régence saisonnière ascendante puis descendante (soit , à chaque tour complet de l’année celtique, entre Samain et Beltaine puis de Beltaine à Samain.)...

 

La pratique rituelle, l’observance rigoureuse de celle-ci, relève de cette compréhension qui veut que la mort n’est que le «milieu d’une très longue vie» laquelle par son «Âme/Souffle/Awen» est destinée à l’immortalité...

 

Cycles, rythmes et rites déterminent un calendrier festif et cérémoniel judicieusement élaboré selon les lois astronomiques et astrologiques dont les druides ont grande maîtrise et connaissance...

 

Cette science de la carte du ciel et de la course des luminaires permet de déterminer avec précision les dates les plus favorables et fastes pour l’activité humaine et les grands rendez-vous donnés par l’humain au divin et au sacré pour établir au mieux les rapports et relations harmonieuses indispensables...

 

Il s’agit pour l’individu et sa communauté d’appartenance de se mettre périodiquement en accord, en concordance, en résonance avec la grande régence de tout l’Univers et ce qu’elle exprime et manifeste à travers la Nature, les règnes et les phénomènes, objets et sujets d’un entendement et d’une co-participation solidaire...

 

Car en finalité de tout cela il s’agit bien d’harmoniser chaque chose avec son contraire, de concilier les bi-polarités en présence soit de maintenir le Chaudron ou Bassin (de santé, de connaissance, d’inspiration, de vérité,d’immortalité...) en bon état de fonctionnement et de développement afin qu’il dispense l’abondance et la générosité bienveillantes et bienfaisantes attendues et espérées...

 

Cet ensemble de conceptions et de pratiques issu du monde Celte (et pour partie du monde indo-européen) trouvera des réminiscences à travers la vie des saints (bretons et autres) soit l’hagiographie puis au sein même du mythe arthurien (la Matière de Bretagne)...

 

Cette persistance se retrouvera  dans le folklore (pratiques, coutumes, usages populaires) qui bien que christianisé exprimera encore avec ténacité un substrat païen...

 

Le Barddas gallois mettra au premier rang de ses enseignements de sagesse une même conception reposant sur la recherche de conjonctions harmonieuses à tous niveaux et sur tous les plans. (Voir à ce sujet ne serait-ce que l’énoncé de la première triade.)...

 

A nous, fort de cette «connaissance héritée, transmise, actualisée et de l’entendement intime et profond que nous en avons, de perpétuer ces enseignements afin qu’une conscience de plus en plus élargie, élevée et approfondie la mette aussi en œuvre au bénéfice de tout le vivant et du devenir de celui-ci !...

 

//////////////////////////////////////////////

 

 

Bran du Nov 2017 En second Résumé

 

Il est fait état :

D’une lutte incessante et permanente, redondante, de siècle en siècle, de l’Eglise de Rome contre toutes les manifestations persistantes du paganisme celtique...

Avec la nécessité impérative pour elle  faute de pouvoir opérer une disparition totale, complète, de ces survivances, faute de pouvoir transposer sur un thème chrétien certains thèmes ou contenus, de procéder à une dévalorisation (inversion de toutes leurs valeurs.) (Y compris du bestiaire et des symboles afférents)...

 

De l’importance considérable accordée à la bonne lecture de la carte du ciel et du cycle saisonnier alterné afin de déterminer au sein de la ronde cyclique les temps forts ponctuant la course solaire ascendante puis descendante de la roue de l’année tout en tenant compte pour la conception du calendrier des phases lunaires et du passage de certaines étoiles «remarquables»... 

Ce calendrier ainsi élaboré (dit de Coligny) étalé par quinzaine sur cinq ans avec des jours de «rééquilibrage» (l'équivalent en tout de quatre "quinzaines") assurera à son terme une parfaite conjonction luni-solaire...

Il sera très utile aussi pour les activités agricoles et pastorales...

 

De la nécessité logique, évidente, pertinente, efficiente et fondamentale de penser, de concevoir, les éléments de cohésion sociale et de les mettre en pratique à partir de ce que l’on appellera une religion «politique» succédant à une religion dite «cosmique» et répondant aux besoins d’une société organisée selon le modèle indo-européen de la tri-fonctionnalité...

 

La confirmation éclatante (rayonnante) , abondamment argumentée d’une pensée majeure et symbiotique faisant ligne de force commune d’entendement et de validation communautaire et donc de cohésion. (Elle-même relevant d’une cohérence exemplaire.)...

 

Cette «loi» intimement liée à celle de l’Evolution conçoit l’homme dans son passé, dans sa présence au monde et sans son devenir individuel et collectif comme partie prenante, aimante, fervente, agissante, des processus naturels et cosmiques coparticipant à l’instauration, au maintien, à la restauration périodique de l’harmonie et de l’équilibre de tout l’Univers visible ou non...

 

Cette donnée essentielle et fondamentale est la grande régente de tout le cosmos ; celle qui veille à maintenir et à instaurer, à protéger cette notion de solidarité permanente de la bonne marche du et des mondes, de leur bon ordonnancement et agencement avec tout le vivant associé...

 

La recherche et l'entretien incessant d'un "point de liberté, de vérité et de bonté" assurant, selon le Livre des Bardes Gallois, la juste balance, la mise en place d'un curseur régulateur et médiateur, dans l'alternance opératoire des Forces, Energies et Lumières qui meuvent la Roue du monde et de l'année, constituent le "médiolanum" de la pensée celtique laquelle a aussi valeur de modèle universel quant au devenir de toute la planète et de son destin !...

 

 

...................................

 

A SUIVRE





13/11/2017
3 Poster un commentaire