Les dits du corbeau noir

Solstice d'hiver et Noël Bran du

 

Fêtes de Noël / Halloween / Saturnales / Sol Invictus / St Lucie...

 

Voici ce qu'un bon père de l'Eglise écrivait en 1999 dans le Figaro à propos de ces fêtes :

Noël, la vérité de l'homme...

la vague déferlante de Halloween, il y a quelques semaines a eu quelque chose de bon. Elle a permis de mieux comprendre ce que les chrétiens célèbrent à Noël.

Les références vagues à des mythes celtiques nous on renvoyé à un imaginaire grouillant de monstres et de sorcières, de vampires et de citrouilles.

L'expérience commerciale a montré tout à la fois la vacuité de cette pseudo fête et l'originalité de Noël.

Les chrétiens célèbrent en effet quelque chose de trés simple, et de très habituel ; une naissance.

L'enfant qui naît n'est pas un monstre.

L'Eglise nous propose de célébrer la simplicité d'une naissance. Il ne s'agit de rien de plus, de rien de moins non plus.

Les pitreries sinistres de Halloween nous ont révélé, si nécessaire, la frivolité et le mensonge de nos sociétés.

Pour tout homme de bonne volonté, qu'il croie ou non au christianisme, la célébration de Noël dit la vérité ; la vérité de l'homme.”

Père Jean Robert Armogate

 

Le texte qui précède est un excellent point de départ pour réfléchir sur cette “vérité” que tous les historiens sérieux remettent en question quant à la date réelle de l'événement voir de la réalité de l'événement lui-même...

Même les hommes de bonne foi peuvent l'avoir mauvaise !

Il est par ailleurs bien des sources et bien moins contestables qui certifient que de nombreux cultes païens, antérieurs au christianisme, se déroulaient sur cette période dans toute “l'Europe” d'alors...

La vérité rétablie selon notre brave curé repose bien plus sur la foi et la croyance que sur des faits historiques et archéologiques avérés... Il arrive que les Lumières de la foi éblouissent ou rendent aveugle certains de ses serviteurs !

 

Dans ce texte, il faut faire la part des choses et il est vrai que la fête d'Halloween “américanisé” à l'extrême est une caricature commerciale et marchande d'éléments du folklore maintenus dans les strates populaires, mais très, très éloignés des mythes originels.... Elle n'a pour mérite que de rappeler la survivance dans le calendaire d'une date de première importance dans le festiaire du monde celte...

 

Aussi est-il de remettre la pendule à son heure “véritable” et de replacer dans la roue de l'année le barreau qui y est à sa juste place...

Cette “vérité” qui n'a jamais chercher à en masquer une autre est tout autant apte à réjouir, universellement, le coeur comme l'esprit et à satisfaire tout intellect exigeant, lucide, conscient et sincère s'impliquant dans une recherche de compréhension...

 

De quelques éléments pour nourrir celui-ci :

 

Le culte de Mithra (divinité Perse de la Lumière guère éloignée du monde indo-européen par ailleurs), fut importé par les romains dans les bagages de leur armée conquérante... Un taureau était égorgé au solstice d'hiver et son sang se répandait alors dans une fosse où se tenait celui qui allait recevoir le sang de la naissance ou de la renaissance... Au Mont Dol en Bretagne non loin du Mont St Michel ancien Mont Gargan et de la tombe de Belen (Tombe Belen !) on a retrouvé dans l'église cette fosse mithriaque... Il est utile de savoir que ce culte de Mithra à fortement concurrencé le christianisme naissant et qu'il aurait pu “l'emporter” à l'époque sur celui-ci ! (On ne s'étonnera pas que les Druides procédaient à cette même époque et depuis aussi longtemps si ce n'est depuis plus longtemps encore au sacrifice de deux boeufs !) Le christianisme en a gardé un dans l'étable sans le sacrifier, il est vrai.

 

Dans les pays scandinaves, nordiques, celtiques... Le solstice d'hiver donnait lieu depuis bien longtemps à des réjouissances païennes liées à la “neuve lumière” du solstice d'hiver... Cet héritage s'est poursuivi de diverses manières, mais sur les mêmes périodes ;

 

Le 13 décembre en Suède, c'est le jour de la Sainte Lucie ; fête de la Lumière s'il en et : lux = lumière).  Ce jour là, c'est une jeune fille vêtue de blanc qui inaugure la journée en allumant une bougie...

 

A Rome on célébrait le 25 décembre le “sol invictus” ; le soleil invaincu... (symbolisé par un jeune enfant sortant.... d'une grotte.)

 

Les fêtes des fous ou de l'âne se tenaient en France dans la dernière semaine de décembre et ce jusqu'au XVIè siècle ( comme un rappel des Saturnales romaines qui se tenaient elles du 17 au 24 décembre)... Le peuple tournait alors en dérision toutes les “autorités”, renversait les “valeurs” et évacuait ses “tensions” de façon fort débridées sous le contrôle plus ou moins appuyé ou impuissant des clercs, et ce dans les églises...

 

L'Eglise ne fixa qu'en 354 la naissance de Jésus le 25 décembre... (Il fut même question de la fêter à... Pâques !)

 

Cette décision de fixer cette naissance divine au 25 décembre relevait bien d'une stratégie tendant à éradiquer les cultes païens en se substituant à leur fondement et objet et en réorientant les dites fêtes vers la divine bergerie...

 

L'Eglise d'Orient s'opposa d'ailleurs à l'Eglise de Rome sur cette date relevant d'un

 

L'Eglise ne pourra totalement étouffer le substrat païen de ces fêtes et incorporera même des éléments de rituels au coeur du Saint Office...

 

Dans son ouvrage, Claude Levis-Strauss (Le Père Noël supplicié) nous dit : “Depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age les “fêtes de décembre” offrent le même caractère : décoration des édifices avec des plantes vertes, échange de cadeaux, gaité et festins, fraternisation...”

 

Je rêve d'un monde ou le mensonge ne soit plus le songe éhonté de tout ce qui ment !...

 

Alors que nous faut-il retenir d'essentiel et de fondamental dans tout cela ?

 

Le solstice d'hiver nous invite à festoyer gaiement, à nous réjouir fraternellement, d'une naissance qui est plus précisément une renaissance attendue par la Vie et tout le vivant au coeur de la sombre et périlleuse traversée hivernale....

 

Une jeune Lumière, auréolée de la double feuille de gui, fécondée par le Principe, enfantée par l'Essence, part de nouveau à la conquête du monde de l'obscurité, de la “Matière Noire”, entraînant avec elle tous les espoirs tant de la Nature que de l'Humanité.... Les Forces, Energies et Lumières divines et sacrées nous invitent à réenfanter en nous les promesses du printemps et les moissons de l'été...

 

C'est en notre grotte profonde, en nos anfractuosités secrètes, en nos cavités alchimiques, que se prépare cette renaissance lumineuse et ignée qui demande pour sa venue, son retour en ce monde, que nous fassions offrande du meilleur de nous-mêmes à travers le don de nos richesses humaines …

 

Si la souveraineté féminine nous juge digne de recouvrir la souveraineté et de régenter en équilibre et harmonie notre “royaume” humain alors le Roi que nous sommes advenu pourra redistribuer équitablement et généreusement toutes les richesses d'âme, de coeur et d'esprit qui auront été authentiquement amassées...



02/12/2013
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