Les dits du corbeau noir

Solstice d'Hiver 2011 - En veille d'un monde neuf

Solstice d’Hiver, Alban Arthan

Bran du

clairière Kan ar Vuhez

 

 

« A la source unique de toute vie, de toute lumière, de tout amour, abreuvons notre corps, notre cœur et notre esprit…. »

 

Par le Cercle nous sommes, enceints de joie, enceints de feu, enceints d’eau vive…

 

Neuf sont les compagnons qui veillent sur le chaudron, neuf, les femmes consacrées penchées sur le sommeil du royaume endormi….

Neuf les chants qui ouvrent la voie et guident la vision le long du bouleau sacré…

Neuf sont les mois qui enfantent la moisson, neuf sont les pommes sur la branche du pommier…

Neuf étoiles, sept au firmament, une dans la pomme, une dans le cœur…

Neuf étoiles pour nos pensées en transhumance d’être…

Neuf le dernier Cercle, le cercle gardien de la Lumière…

Neuf pour dire le Druide, le Berger et l’Etoile…

Neuf pour jeter son audace par delà l’écume et la vague….

Neuf pour se pendre à la branche des nuits et des jours et faire mûrir le fruit et les lettres d’amour…

Neuf pour souffler sur la braise, entretenir toute flamme…

Neuf fleurs faisant nouvelle Dame…

Neufs éléments dans la composition du barde qui donne sève au chant et sang à son âme…

Neuf pour faire preuve de joie et d’espérance…

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Cerfs et faucons, ours et saumons convergent vers la Source de Vie, vers le bassin d’immortalité, vers la vasque des merveilles, vers le puits de science et de sagesse, vers la fontaine d’entendement, vers la coupe du Sacre, vers le breuvage de félicité, vers la liqueur du vivre, le miel de toute bonté…

 

Par l’eau, le ciel et les chemins de terre, dans la subtile farine de l’air, suivons la harde, la meute, le banc, la tribu d’écailles, le clan des pelages, l’envolée des rémiges… Cheminons en leurs pas, en leurs vols, en leurs nages, faisons aux sources pèlerinages en souvenances païennes…

Rejoignons la Grande Assemblée, le banquet de la Mère, le Souverain festin….

Nous sommes conviés à l’Enfantement du Fils, à l’avènement du Mag Og; à la Conception du beau fruit solaire engendré par les énergies conjointes du ciel et de la terre…

Que la faucille d’or et son tranchant de lune remplisse le lin blanc des vierges cardinales…

L’Esprit enceint le Cercle et le Cercle nous contient. Féconde est la ronde où se donnent les mains…

Sur le sol sacré gisent les lambeaux de la vieille année, les vieilles peaux piétinées par les sabots du Nouvel An…

L’Alchimie est à l’œuvre dans la Grande Mue des Mondes…

Le jour absorbe le venin de la nuit et de blanches pensées épurent le poison….

L’if et le houx circulent en nos veines…

Un mot de paix et cessent la fureur, la clameur des combats…

Il dansera le Roi des Fous avec son torque autour du cou, agitant rouelles et crécelles, dansant au bal du ciel… le voici battant tambour pour le soleil en son retour !…

La lune brame dans la gousse des ténèbres….

Monte la Grande Prière vers le foyer des âmes…

Nuls orphelins et nuls veufs, Le ciel nous est Père, la Terre nous est Mère, le monde nous est neuf !

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Déroule ton anneau, belle couleuvre du temps - Ecailles d’or et de vert émeraude -

La terre est ton refuge, ton antre vivifiante où les secrets enfouis s’enroulent dans l’orbe de tes rêves…

Juste et vrai est le courant qui partage le fleuve en son mitan vers rives sombres et rives claires…

Des sonnailles dans les bois : - Un grand tumulte de cris et de branches -

Il va sortir l’homme ensauvagé avec son masque et ses cornes… Il va courir à travers champs, parcourir les rues du village avec, à sa suite, une cohorte de jeunes gens, portant brandons et flambarts pour bouter le feu aux forces malveillantes et féconder la terre par les étincelles de la joie…

« Gourde zou » disent les Bretons, chaque jour, au mois, fait présage ( douze œufs pondus par la Poule noire, douze œufs blancs en gage de bonnes saisons…)

L’if parlera dans les flots du chaudron, dans l’onde baignée de lune… Les bois parleront diront la bonne fortune ou bien se tairont, selon les lettres qui surnagent !….

Le moyeu s’ébroue, la roue trace des ornières dans la sente des vents, au sentier des bruyères…

Le char est solaire que tirent des cygnes blancs….

Le Seigneur des Deux Voies fait résonner le cristal de sa harpe. Par trois accords, joyeux et maîtrisés, la pomme s’en viendra dans l’été du pommier…

Au Nadir la Lumière, au Zénith l’obscurité dans le monde inversé…. Mais voici que se profile la Barque du Passeur…. L’heure n’est plus l’heure au temps d’éternité !…

Ignorant les enfers et la mémoire falsifiée, l’enfant, par sa marelle, relie la terre au ciel….

Soyons de tout cela nous aussi enfantés !



02/12/2011
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