Les dits du corbeau noir

Shaman song suite

Shaman Song     Partie II            Alan  29 04 2007

"Sois attentif à tes pensées et à tes émotions, maintenant que tu connais leur vrai visage..."   Blueberry de Jan Kounen

Les sables sont brûlants
Et la mer est proche...
Ce matin le soleil s'est assis sur la dune
Ce soir il se posera sur l'horizon...
Me voici à l'aplomb de l'Oeil de Feu
Au point médian entre la vie et la mort,
Entre la naissance et l'extinction...
Ma pensée est comme un serpent ondulant sur le sable,
Elle se déplace comme le vent, comme les nuages,
Elle va de gauche et de droite, je la laisse faire...
Les choses aussi se déplacent avec elle
Comme les pierres et les montagnes
Et tout cela qui s'en va vers la mer...
C'est une question de temps ;
Une question à laquelle l'espace ne saurait répondre
Et à laquelle je demeure sans échos...

J'apprends à ma main, à mon poignet, à mon avant bras
Ces "ondulations" qui sillonnent mon esprit...
Cela fait comme ça...................................
Je le sais
J'ai vu le serpent rouge dans l'eau
Lui, remontait à la source tandis que je descendais vers l'océan...
J'étais nu alors l'eau me montant jusqu'à la poitrine...
J'avançais sous la voûte des feuillages, je passais de l'ombre à la lumière,
Du sombre au clair, parmi le bourdonnement des insectes assoiffés...
Je me souviens, Je fais très bien le serpent avec ma main...

J'étais jeune il est vrai, je faisais cette chose, tournant mes pages blanches
Sans y mettre un mot, sans y verser la moindre goutte d'encre...
Je descendais la rivière dans ma barque de chair
Jouissant d'un plaisir nouveau exprimé pour la première fois,
Plus de quarante sept ans après !...

Maintenant que je sais que ferais-je de ce savoir si je n'ai la Connaissance ?...

De tout ce que je lance en l'air, tout retombe, sauf ma pensée...

La pluie, tant attendue, la voici soudain en abondance
Mais je suis incapable (pour le moment) de pleurer avec elle
Bien que j'en ai grande envie !....  

Pourquoi, dites-moi, le ciel serait le seul à vouloir se soulager ?...

Un Sage répondrait : "Il ne tient qu'à l'homme de libérer
ses eaux emprisonnées derrière un monumental et séculaire barrage !"...  

            Shaman Song  (Chant II)  suite

L'Aigle, il vient sur mon épaule. Plus perçant est son regard que le plus Aiguisé des poignards. Le monde est dans son oeil comme une boule de Verre...

Les pierres, je le sais, sont comptables des soleils et des lunes...

Quand je prends du sable dans ma main, il coule entre mes doigts...
Je retiens au moins cela, mais le vent a plus large paume...

La solitude, je le sais, est un miroir que l'on ferait bien de ne point briser
(Au risque de voler soi-même en mille éclats de silence...)

La fumée est un coursier qui galope sur un nuage
C'est pour cela que je reste "en surface" comme l'écume à la crête des Vagues... J'aime cependant les brumes, celles qui noient, qui enveloppent ;
Celles qui ressemblent à mes songes comme deux gouttes de rosée...

De tous les chemins seul celui qui circule en ton sang est le bon, tes rêves en soulèvent parfois la poussière cristalline...

On sait très rarement, (avec cette fulgurance qui est une sorte "d'illumination"), que l'on a trouvé ce que l'on cherche, on le sait une fois la Mémoire revenue de tout ce que l'on a, alors, salutairement et positivement Perdu...

Tout germe censée crève son écorce, sa bale, avant de s'élancer vers la Neuve lumière... Pourquoi cela est-il si difficile pour l'homme ?

J'ai tourné autour de la colline,
J'ai marché des jours et des jours parmi les pierres sèches et blanches
(Même mon ombre semblait vouloir me déserter !)...
J'ai tourné, tourné jusqu'au vertige
(On m'avait parlé il est vrai d'un sublime trésor!)...
En vérité, toute vérité est à l'intérieur...
Je sais, pour en avoir fait le tour, qu'il n'est d'or que de lumière!...

J'aime prendre un galet dans mes mains...
J'aime qu'il épouse ma paume de la même façon que l'Amour se moule à ce Qui l'étreint...(Cela les poètes nous l'enseignent aussi sûrement que la tendre Carte du ciel...)

Marchant dans les sables, parmi les oyats et les liserons de mer, les chardons bleus et les rosiers du chien, je sais que derrière moi ne subsistent de traces, que la place pour d'autres pas qui ne sont pas les miens...

Qu'importe ! Il me suffit de croire que j'ai pu fondre, à ma façon, un peu de ce plomb qui enchâsse la Rosace de Lumière...



28/12/2012
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