Les dits du corbeau noir

Renaissance

 

Neuf vagues portent la barque…

 

Neuf vagues blanches sous le noir de la barque…

 

A la proue, un croissant de lune…

 

(Un soleil éteint repose sur le fond de embarcation…)

 

Là-bas sur le rivage, face à la proue dansante du bateau,

 

Des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards…

 

Un feu s’élève parmi eux où chacun vient puiser une flamme pour sa danse…

 

Des mains se dressent vers la voûte nocturne, implorent, incantent, invoquent, prient…

 

Tous attendent la Grande déchirure ; tous guettent l’instant où s’ouvrira le sexe géant tapissé d’étoiles…

 

Des clameurs montent sur la grève où la sueur huile les peaux, coule dans les yeux…

 

L’aube entrouvre ses lèvres de clarté…

 

La barque pénètre dans la faille, glisse dans l’échancrure de la neuve lumière…

 

Des cuisses écartées jaillit un disque d’or…

 

L’aurore aussi à jaillir entre l’homme et la femme pénétrés d’espérance…

 

 

Bran du

octobre 2011

 

 

 

Gabriel Mathieu (1843-1921)



 



26/10/2011
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