Les dits du corbeau noir

REFLEXIONS / Du langage musical / Ceint en Esprit !

REFLEXIONS  BRAN DU   mai 2013

Un langage universel : la musique.         

Invités en Allemagne ( à Haslach en Forêt Noire) par un groupe de musiques traditionnelles fêtant ses 25 ans d’animations ; groupe intitulé « Speck und Freibier », nous avons constaté (Gilbert, Philippe et moi-même), une fois de plus, que les pratiques musicales sont, parmi les langages humains, celles qui à n’en pas douter, à n’en plus douter,  constituent un instrument relationnel par excellence.
Cette musique est assurément une passerelle jetée par-dessus les incompréhensions que produisent les barrières linguistiques.

C’est là, par cet intermédiaire, une source d’entendement, d’échange et de partage, de rencontre et de découverte, sans commune mesure et équivalence avec les autres outils dont nous disposons pour relier un être à un autre au sein d’une communication des plus sereines et attentionnées… C’est disposé lors des meilleurs instruments possibles pour instaurer ou restaurer une harmonie communicative entre la diversité des peuples et leur langage national…

Ce langage musical est une sorte d’esperanto à valeur de compréhension mutuelle et se présente comme un facteur évident et efficace de rapprochement entre diverses sociétés humaines trop souvent séparées par l’Histoire, mais dont la somme des attentes axées sur des convergences étonnerait grandement…  En effet,  bien des aspirations nous sont communes et fondamentales et se veulent faire l’économie des divergences le plus souvent de formes mais non de fond car se rattachant alors aux racines humanitaires d’un même Arbre de vie et d’espérance…

Si l’on cherche à développer des vecteurs de rapprochement entre états ou nations, on n’hésitera plus à faire usage des ambassades culturelles dont celle plus spécifique de l’expression musicale qui met en résonance des cœurs et des esprits au-delà des frontières plus ou moins réelles ou artificielles…

Ces musiques et les chants qui les accompagnent expriment dans leur singularité expressive l’ensemble des sentiments humains et les diverses façons dont les hommes et les femmes, d’ici et d’ailleurs ont formulé leur rapport intime et profond aux choses essentielles de l’existence tout en cultivant à travers cela des espaces de convivialité, de plaisir, de fraternité, de solidarité, d’accueil, de réconfort et de reconnaissance…

Tout le registre de nos émotions se trouvent visité ou revisité par ces musiques évoquant tour à tour la condition humaine dans ses relations à la vie, à la mort, à la lutte, à la solitude, à la quête existentielle, aux désirs et aux craintes, à l’absence, à la présence, à la guerre et à la paix, aux états amoureux, à l’espoir et aux aspirations les plus vitales et légitimes, à la joie et aux peines, à l’équité et à la justice, au voyage et aux séparations, sans omettre toutes les variations liées à l’humour, l’humeur et l’amour…

Nous sommes, à l’écoute de la variété des accents sonores de cela, dans une parenté évidente qui nous fait membre d’une même tribu, d’un même clan, universel et ce au-delà des appartenances géographiques et historiques…

Nous sommes musicalement et fondamentalement dans des perceptions, des sympathies, des résonances, qui tendent vers l’accord et la concorde et véhiculent ainsi des principes d’équilibre et d’harmonie aptes à nous permettre de faire l’économie des relations conflictuelles et fortement préjudiciables autant que stériles qui sont encore trop souvent le lot et les fléaux de nos sociétés modernes…

Les liens du sang, du territoire, de l’espace imparti… Tout cela s’estompe au bénéfice d’une conception plus englobant de « fratrie universelle » où chacun et chacune exprime librement et avec ses dons et talents spécifiques et singuliers son « Etre au monde », dans une dimension qui se veut constituer une sorte d’offrande faite à la vie et à ceux et celles qui en sont des ouvriers ardents, aimants, fervents, lucides, engagés et sereins…

Cette musique est la générosité même ; elle s’offre spontanément, naturellement, à ceux et celles qui veulent en recevoir les bienfaits et parmi ceux-ci, ce qui préside à la conciliation et à la réconciliation tant avec soi-même, l’autre, les autres que le monde et l’univers lui-même « visible ou non »…

C’est, au cœur d’une humanité souffrante, un baume, un remède, un onguent de paix et de bonne et meilleure entente qui permet à ce cœur de retrouver le véritable rythme de la vie qui est une respiration ample et légère, dense et intense, qui ne bat que pour permette à ce qui fut d’être présent et en devenir au sein d’une loi d’Evolution qui se veut avant tout servir le Vivant et tout ce qui le constitue…

Voici ce qui fait danser les corps et se mouvoir les astres, ce qui met le cœur et l’esprit en mouvement et nous fait entrer, en dansant, dans la ronde des saisons et des âges, dans le cycle de notre existence en ouvrant les bras à toutes celles et à tous ceux qui se veulent eux aussi bons vivants, bons musiciens, bons poètes et bons danseurs…

Ainsi sont convoquées les lèvres fraternelles invitées à se conjoindre en leur chant singulier pour accompagner un  hymne pluriel afin que la terre et le ciel, le passé et le futur, fassent écho à l’espoir jaillit de tant de poitrines clamant la joie extrême qu’il y a à aimer et à être aimé…


Ceint en Esprit !   16 et 17 mai 2013    Bran du

Qui ne rêve de former durablement, de façon profondément et hautement humaine, une entité à la fois singulière et plurielle , une et indivisible, proche et différente, nourrit et sustentée, par une pensée commune, complémentaire, et partagée du « vrai, du beau, de l’équitable et du juste ? »

Qui ne se veut construire, bâtir, fonder, une aspiration à un monde conçu conjointement autour de désirs clairs et conscients de paix, d’équilibre, de concorde et d’harmonies ?

Qui ne saurait concevoir mutuellement les outils, attitudes, idées propices à cela, à l’extension audacieusement expérimentée de cela, à son mûrissement progressif en faisant appel aux vertus novatrices de l’imagination ?

Comment lors faire que la relation établit sur les bases d’un désir et d’une volonté réciproques soit souche et source de motivation, de stimulation et d’émulation dynamiques et positives ?  Comment en se donnant un but semblable coopérer aux idées, moyens, supports permettant l’aboutissement d’un objectif partenarial élaboré de consort… Comment faire d’un différentiel de polarité, d’éducation de formation, d’expérience, de croyances et de doutes un vecteur propice aux convergences de fonds et de formes ?

Avoir vision et compréhension de cela, c’est se vouloir et se désirer comme membre à part entière d’une entreprise commune qui entend témoigner authentiquement d’une façon d’être et d’être relié qui font de chacun et de chacune, des artisans et des oeuvriers de la vie, dont le projet complice et tacite est la vie même et la meilleure façon de l‘animer et de l‘incarner…

N’est-ce pas là l’un des vœux les plus essentiels que l’on puisse se souhaiter et souhaiter à sa compagne ou à son compagnon d’aspirations et d’espérances ?

N’est-ce pas en cela et par cela s’instaurer gardien et gardienne du plus précieux de ce qui nous a été donné et que nous avons reçu : la Vie ?

C’est, par la connaissance réelle des fléaux humains et de leur aspect rédhibitoire et redondant et par le fait de savoir, en nous-mêmes, l’existence plus ou moins sourde et larvée, de tendances destructrices, de ce « pire » qui côtoient le « meilleur », mettre en vigilance, en alerte, en alarme, toutes nos facultés préventives et ramener au seuil gérable et tolérable les excès et débordements qui nous sont globalement préjudiciables ainsi qu’à notre environnement de toute nature…

C’est en cela et par cela, par la lucidité et la clarté que nous en avons, formuler, attester, exprimer, notre reconnaissance pour un entendement majeur qui, dans le partenariat existentiel et aimant mis en place, nous fait garant d’une qualité de vie, tangible et réelle, présente et offerte, interpellatrice et pertinente, créatrice et imaginative, où tous les sens sont convoqués au service d’une Essence cristallisant l’ensemble des facettes individuelles pour émettre un éclat et un rayonnement commun…

Et cela implique un sentiment de gratitude laquelle saura se manifester lors dans le don, l’offrande, l’attention et l’intention, l’accord et la concorde…

Il y a hélas trop peu, en ce monde, de situations où je peut être amené à « ôter mon chapeau » et à saluer humainement un fait ou une situation digne de cette révérence mais, devant la Femme, la Poésie, la Nature, la Musique, l’Amitié, la Fraternité, l’Accueil, la Solidarité je peux encore me découvrir et saluer bien bas ce qui porte encore à élévation…

L’entreprise humaine à été falsifiée, pervertie, fourvoyée et dévoyée par des emprises dogmatiques, religieuses, étatiques et idéologiques enfermant l’être au sein de dualités conflictuelles, antagonistes, stériles et destructrices où elle s’use et s’épuise dans un écartèlement dévastateur individuellement et collectivement. C’est une enclave coercitive et historique où elle à été volontairement, et en toute consciente de causes et d’effets, durablement et douloureusement formatée et conditionnée pour le plus grand malheur du genre humain et des règnes associés…

Pas de place ici pour une transcendance salvatrice… Ce n’est pas la vie qui est attendue mais la mort et ce comme source de délivrance !

Et s’instaure lors le règne de l’égocentrisme exacerbé, du chacun pour soi et de la débrouille pour le reste…

Que nous reste-t-il pour faire face aux enjeux du présent et du devenir ? De quel recours et secours disposons-nous ?

Les sagesses anciennes et leurs pensée philosophiques et spirituelles nous proposent des voies, des pistes, des cheminements, des initiatives, des audaces, des novations, des expériences, qui se complètent et s’harmonisent, afin de nous permettre de lutter efficacement contre nos malaises et « mal être » alimentés par des illusions et des tendances au superficiel et à l’artifice existentiel objet de nos surconsommations, éblouissements et aveuglements démesurées…

C’est un art de vivre qui nous est ainsi et en toute responsabilité et liberté proposé, un art de vivre l’Essence même de la Vie…                                                                              Seront plus heureux et heureuses, semble-t-il,  les « ceints » en Esprit !



17/05/2013
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