Les dits du corbeau noir

LES DITS DU CORBEAU (SUITE 2) 2000/2017 BRAN DU 01 06 JUIN

 

Les DITS DU CORBEAU (200/2017) Bran du

 

Les Secrets de la Vie (1995)

 

« -Merle moqueur, merle siffleur

Sais-tu mon bel oiseau

Le secret de la Vie ?

 

Je n'en sais que partie

Mais mon ami le cerf

En sait plus qu'il m'en dit...

 

Seigneur Cerf, maître des fôrets

Selon vous quel serait

Le secret de la Vie ?

 

Je n'en sais que partie

Demande au vieil hibou

la lumière de ses nuits...

 

Veuillez, sage sur la branche

éclairer ma conscience

du secret de la Vie...

 

Je n'en sais que partie

demandez au roi du ciel

L'Etoile dans le fruit...

 

Aigle des mers, maîtres des vents

Direz-vous à ce passant

le secret de la Vie ?

 

Je n'en sais que partie

le Saumon bondissant

en connaît tout le prix...

 

Beau Saumon des fontaines

Faites que mémoire me revienne

du secret de la Vie...

 

Le Merle à dit sa partie

et le grand Cerf aussi

De même l'Aigle et le Hibou

Lors, je dirai le Tout...

 

Entant des Terres blanches

Retrouve les forêts de ta naissance

Retrouve la souche, la source et le puits

Et pour tout l'or infini

Baigne ton cœur en ce lac d'évidence ! »...

 

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« Il chante des chants et des lais, de beaux poèmes en l'honneur des ancêtres...

Finn et Oisin récompenseront le merveilleux poètes car ils furent joyeux à cause des compétitions poétiques. »...

 

« Quelle est cette maison … :... où mon haleine ne sent pas la bière, où l'on ne graisse pas son couteau, où il n'est ni poète ni barde, ni satiriste, ni musicien, ni souffleur de corne ni jongleur pour amuser la maison du roi ? »

(In les Fêtes celtiques F le Roux / CH J Guyonvarc'h)

 

Voici que s'en vient la saison sombre

Voici que l'ombre s'étend sur la lumière

Voici que la feuille se teinte du sang des morts...

 

Voici venu le temps d'affûter la lame de mon chant

pour le banquet de la Samain...

 

Sept fois j'ai levé le marteau sur l'enclume

Sept étincelles de joie

Sept étoiles pour Samhna

martelant la lame du temps...

 

J'ai forgé le chant sur l'enclume

belle sera l'épée

au jour de la sixième lune

La flamme jaillira de la brume ;

Tranchant sera le fil de la rouge Parole...

 

Voici la saison sombre...

Nuages serrés comme des moutons craintifs

Noire toison des pluies sur le versant des monts

ainsi s'étend l'obscure saison...

 

La lance des guerriers traquent les fourrures bondissantes, le dernier sang apeuré de l'été...

Bientôt libres seront les chevaux du poids des chasses et des fureurs...

 

Les hommes de Finn ; ceux-là déposeront leur ardeur au seuil de la rouge maison.... Leurs lèvres s'adonneront lors à l'ivresse des poèmes...

Il en sera de même pour tous les Filid de Samain à Belteine...

 

Le Verbe là sur la Pierre souveraine...

Le chant brûlant de lave là dans les poitrines...

Le rêve immense là, dans l'océan des yeux...

Ainsi seront les beaux récits d'écume et de feu...

 

Sep fois, en l'honneur de Lug, le multiple artisan ;

Le Maître des deux saisons ; la sombre et la claire...
Sept fois en son honneur,

j'ai forgé l'épée du chant,

j'ai forgé l'épée du cœur...

 

Indigne celui qui n'a pas la paix au cœur qu'en s'en vient la fin des deux saisons, indigne celui qui porte l'arme des mots ou du fer contre ses frères, insulte celui qui insulte la sérénité des Femmes et des Hommes...

Le roi fera sentence si la branche de chêne n'apaise cette folie...

 

Sept fois cent fagots pour les feux de la Samain...

Trois et quatre puis neuf appels de cornes

Chacun prenant place selon son rang...

Le roi, simple serviteur parmi les siens...

 

Glands et fruits sont à maturité

Parmi l'assemblé bruyante comme un rucher d'abeilles...

 

Une boucle se ferme et une autre s'entrouvre...

L'année, soudain, la voici sans ceinture ni lien...

Ni flux, ni reflux, mortes sont les eaux...

Voûte et sol s'interpénètrent en des noces secrètes

que le silence recouvre...

 

Les Fomoires ont mis genoux à terre

Ont livré les secrets des graines et des semences...
La fronde de Lug à fait merveille ;

les clameurs de victoire résonnent dans la Grande Plaine...

 

Alors que tout éteint éteint, la reine à bouté la flamme au foyer souverain ; de toutes les collines jaillissent les triangles de feu et les cris d'allégresse...

 

Rappel est fait des annales des Anciens ,

se promulguent les lois nouvelles en accord avec la terre et le ciel...

 

S'en revient sous la langue la longue lignée des chefs, la mémoire des héros, la bravoure des rois, l'audace des navigateurs et les tourments de l'âme et du cœur...

 

Resplendit lors la Parole des bardes sous l'Etoile du Nord...

 

 

Sept coupes, sept coupes dignes, sept coupes levées

 

en l'honneur de Cuchulainn qui fut allongé, languissant toute une année, pour avoir blessé l'aile d'une femme-Cygne...

 

 

 

(Neuf Femmes, arborant ferme et douce poitrine,

 

neuf Femmes fières sont venues pour apaiser sa fureur guerrière et le plonger dans trois cuves de santé.)...

 

 

 

Le Cercle de l'éternité, le Serpent l'avale et le recrache !...

 

 

Sept plantes dans le chaudron

et l'hydromel des sages, la brune cervoise des guerriers...

La bière rousse comme la barbe du forgeron...

Toutes divines boissons pour la bonne ivresse des Hommes mêlés aux dieux...

 

Sept remèdes contre sept poisons ;

le plus terrible étant le mensonge...

 

Sept fois j'ai levé le marteau sur l'enclume ;
Etincelante sera la lame...

Sept fois tournant l'onde dans le cuveau,

j'ai fait danser le soleil avec la lune !...

 

Sept chants pour la mémoire et sept pour le devenir...

Et les herbes de bouillir l'élixir des braves...

 

Point ne sera le breuvage d'oubli ;

Point de deuils, points de veuvages ;

la Vie sera la Vie... Et nul n'y fera outrage !...

 

Le char du soleil s'enfonce dans la grande nuit,

mais nous savons qu'un jour prendra fin le ténébreux voyage...

C'est ce que chantonne la Mère berçant son enfant

et lui apprenant la chanson du gui !...

 

Ils viendront tous les Hommes et les Femmes de la contrée...

Ils viendront parés de leurs plus beaux habits, ils viendront ouïr les joutes d'éloquence, l’agilité et l'aisance des langues en leurs dits...

 

Tous viendrons, passant rivières et fleuves,

tous ayant baigné leurs mains, leurs pieds et leur front...

Tous avec les jeux et les rires, les poèmes, les chansons...

Tous pour danser et battre l'aire neuve...

 

Pour eux j'ai cueilli le miel, l'or roux des abeilles

Et ramassé la Pomme sous l'arbre de l'automne...

Pour eux Ma flamme à rejaillit en gerbes d'étincelles

Alors que l'hiver couvrait de cendre le rêve en son somme...

 

Le chant brillant, c'est lui qui sort de la forge...

Le barde savant de poèmes regorge...

Venez à la glandée, venez sous le pommier,

Prenez poèmes et chants en votre gorge...

 

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« Il n'y vient pas de plébéien sans sa concubine, un aubergiste sans sa compagne, un garçon sans sa bien-aimée, une fille sans son amoureux, un homme sans son art. »

« ...viande, bière, noix et andouille. C'est ce qui est dû à la Samain. Feux de camp joyeux sur la colline. Lait, pain et beurre frais. »

F Le Roux / CH J Guyonvarc'h Les Fêtes celtiques Ouest France éditeur

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01/06/2017
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