Les dits du corbeau noir

LA GUERRE EST EN NOUS

La guerre est en nous,                                              

Prête à lancer ses grappins,                           

Prête à crocher dans le vif,

A torpiller cette raison ;

Cette chose qu’elle ne comprend pas

Mais qui lui fait peur…

La guerre est en nous,

Lovée dans son nid d’acier et de sueur,

Prête à trancher le cou

De qui se dresse devant elle

Pour briser son élan…

La guerre est en nous,

Comme un autre sang, comme une étrange tumeur ;

Une sourde fureur

Qui fait trembler la chair

D’une fièvre plus forte que celle de l’amour…

La guerre est en nous,

Comme le noyau dans le fruit,

Comme une amande de mort dans son écorce de vie…

Depuis si longtemps…

Depuis le premier meurtre, depuis le premier cri…

Depuis toujours… Depuis la nuit des temps…

La guerre est en nous,

Comme une braise mal éteinte,

Comme un feu dévorant,

Comme un feu ravageant les pauvres récoltes de l’homme…

La guerre est en nous, là dans son trou,

Avec des barbelés tout autour,

Avec des mots aiguisés comme une baïonnette,

Avec des mots tranchants comme une lame

Avec des mots qui font exploser le silence, imploser la conscience…

La guerre est en nous bien à l’abri dans sa tranchée,

Tapie dans son bunker, assise sur une caisse de munitions,

A l’affût derrière ses canons, ses mitrailleuses,

Derrière sa surdité, derrière ses aveuglements, derrière ses illusions…

 

Inébranlable en son attente, elle fume une cigarette,

Tire des bouffées d’impatience,

Jure par des dieux qui n’existent pas…

Elle a la rage au ventre,

La haine se répand dans ses muscles, dans ses viscères,

Elle n’attend qu’un signe, le doigt sur la gâchette…

 

Il y a en chacun une mèche d’une certaine longueur,

Dès que l’on naît, la mèche commence à se consumer…

A la sortie de la vie, la lutte est déjà là, la lutte et les combats…

Il faudra affronter, vaincre et tuer

Toutes nos angoisses, toutes nos peurs… Sinon,

Celles-ci nous tueront, sans faiblesse, sans remords…

En fait, tout cela ne tient qu’à un fil… guère épais !…

 

 

18 10 2009 - Inspiré par le film « Platon » 



13/12/2012
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