Les dits du corbeau noir

Kenneth White-Bretagne magazine

 

 

 

                                                Extraits de lecture : Kenneth WHITE (Bretagne magazine sep/oct 2011) extraits

 

L’homme descend du songe….

Kenneth White un « éclaireur » au « promontoire des songes » selon Jean Luc Germain

Le mot « littoral » est la pierre de touche de sa pensée…

« Pour moi l’imagination n’est pas importante. Les pieds sur terre, l’esprit dans le vent, le réel est bien plus extraordinaire… »

(Ne pas dissiper la pensée… un rappel de la matière adressé à l’imaginaire)…

Regarder, étudier, vérifier, peser, sentir et restituer le vécu…

Faire « provision de silence »…

« J’aime les seuils, là où les fortes de la terre et la mer se rencontrent… Le trait de côte est fascinant, je le vois comme une ligne d’écriture de l’univers. »

Des Monts d’Arrée (Pôle magnétique, presque tellurique où Victor Segalen enfouit son âme) :

« J’y vois le point de densité maximale, le foyer d’énergie centrale, le socle de la Bretagne. Ce presque rien contient le tout, offrant une vraie possibilité de l’expression de l’être. »

Parution de Kenneth White : Finistère, le territoire extrême (Edition du Télégramme) avec photos de Jean Yves Guillaume

Voir

 

www.kennethwhite.org

 

 

 

 

                                                                Kenneth WHITE Le Maître du Rivage Extrait de l’article publié dans le dernier

ARMOR MAGAZINE rédigé par Chloé Batissou

De la géopoétique : Un projet culturel lumineux et enivrant, clair et puissant…

Un flot d’écume blanche et d’énergies marines émane de la « Maison des Marées » sise à quelques encablures du « brisement des vagues »… C’est en ce lieu armoricain, en ce rivage que Kenneth White ce « Nomade itinérant » à poser ses rêves et ses espérances et installer l‘athanor de son grand et permanent labeur…

« De tout temps, le rivage a été un lieu de révélation pour les poètes…

ESPACE-ENERGIE-LUMIERE » Voici l’une des « triades » du poète….

C’est en cette « bordure » de landes d’or, en cet estran du songe qui interpelle l’infini, en cette lisière du temps et de l’espace, que l’écrivain nous invite à nos propres voyages, à nos singulières navigations tant internes qu’extérieures à nous-mêmes…

Etre ce « mendiant de l’infini au bord de l’espace » comme le formulait Victor Segalen , c’est-ce à quoi s’applique avec ferveur et persévérance l’ami Kenneth depuis ce « Pays blanc » ; lieu de toutes les clartés, de tous les rayonnements de l’Esprit… Son « adage » : celui lu dans sa jeunesse dans des ouvrages orientaux comme les Upanishads ; une « maxime » qui se résumé à l’essentiel de toute démarche existentielle soit selon la traduction faite du sanskrit : « TU ES CELA »… Voilà de quoi investir noblement et dignement « le Champ de l’existence et du grand travail…

« Tu peux te sentir au diapason de l’univers entier » …

Fidèle lecteur entre autres écrivains philosophes et poètes d’André Breton, il se passionne pour la littérature celtique, cette « poésie de haut vol » cette « lumière venant de loin »…

Parlant des moines Celtes dont Kenneth White revendique une forme de lignée ou filiation intellectuelle et plus spécifiquement de Brandan et de sa fabuleuse navigation : «  Il est des hommes toujours prêts à larguer les amarres, des hommes qui regardent la vie d’un œil froid et savent tout miser sur un geste… » « Ce sont des voyageurs qui véhiculent de la pensée, de la connaissance et un sentiment de la nature.. »

« Certains poèmes de la première celtie sont très proches de certains poèmes de l’Orient. Sans doute parce que les Celtes ont parcouru toute l’Eurasie avant de s’installer aux limites de l’Occident… »

« C’est dans les monastères celtes que fut conservé aux moments les plus obscurs du Moyen Âge ce que la culture avait de plus précieux. Il y a des gens pour ne pas voir que le courant celte, justement parce qu’il se situait en dehors des nations et des Etats, a apporté une des contributions les plus considérables qui soient à l’océan de la culture mondiale. »

Après la rédaction de poèmes de jeunesse, déjà reconnus pour leur qualité, l’écrivain s’installe dans les Pyrénées Atlantiques à Gourgounel ( un lieu « bouillonnant » , de sources régénératives…) C’est en ce lieu sourcier que se structure la pensée pionnière de Kenneth ; une pensée avide qui chemine hors des sentiers balisés, qui se nourrit d’expériences. Qui emprunte de nouvelles voies. Qui ose les tâtonnements…

Si j’ai du goût, ce n’est que pour la terre et les pierres disait Rimbaud… Pour Kenneth il s’agit d’habiter profondément un lieu, de tenter de se situer dans l’univers de la manière la plus intense possible… Pour Kenneth il s’agira de chercher « à bâtir les bases d’une culture fondée sur un nouveau rapport à la nature ; une pensée où l’homme n’est ni le centre du monde, ni la mesure de toute chose… »

Il soutiendra une thèse de doctorat sur le « nomadisme intellectuel » et obtiendra une chaire de poésie du XXè siècle à l’université de Paris IV puis le Prix Médicis étranger pour « la route bleue »

Puis il s’installe en un lieu mouvant et émouvant, au carrefour tempétueux des vents du Nord et du Sud… Ce sera le secteur de Trebeurden dans les Côtes du Nord au lieu dit « le Champ Blanc » …. Là, il vise à propager une écriture à la langue dépouillée de ses oripeaux, ciselée, qui aspire à s’élever « plus haut que l’art de faire des vers avec de plates généralités et des jérémiades »…

Kenneth aime comme Nietzsche demeurer « fidèle à la terre » … En ce lieu et à partir de celui-ci l’Ecrivain, essayiste, poète se partage entre l’errance et la résidence…

« Ne pas se contenter de quelques étiquettes identitaires ou de quelques clichés mais tenter de se situer dans l’univers, de la manière la plus intense possible… »

« Avec deux, trois petites connaissances, vous pouvez agrandir la dimension de votre vie… » Kenneth nous propose un nouveau fondement pour la culture…

« Aujourd’hui, s’il y a une chose sur laquelle on peut être d’accord malgré les différences d’identité, de religion, d’idéologie, c’est la terre sur laquelle on essaie de vivre d’où le terme « Géo » qui précède celui de « Poétique »… Par poétique j’entends une dynamique fondamentale de la pensée qui peut être un moteur dans tous les domaines du savoir et de l’action. »

Une dynamique de la pensée afin de remettre l’homme en contact profond avec la terre, en vue de renouveler la culture et la civilisation…



14/02/2012
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