Les dits du corbeau noir

J.R.R.TOLKIEN LE SILMARILLION (SUITE) EXTRAITS ET NOTES BRAN DU

 

 

 

 

Tolkien (Suite) Le SILMARILLION 15 12 2019 Bran Du

 

La "Dissonance" présente dès le début de la Création !

 

 

 

"Le cœur de Melkor se dissocie du chœur général pour imposer sa propre musique... Melkor est le plus doué des Ainur en savoir et en puissance et il partageait le talent de tous les autres...

 

Souvent seul, il s'aventure dans l'espace du vide pour chercher la Flamme Eternelle...

Il veut amener à l'être des œuvres de sa propre volonté.     Il ne trouve pas la Flamme Eternelle...


Illùvatar n'aurait selon lui aucune pensée pour le vide et lui-même ne peut souffrir qu'il reste vide...

Il se trouve dans la solitude ayant des pensées différentes de celles de ses frères...

Il les fit venir dans sa musique et une discordance s'éleva aussitôt tout autour puis la discordance gagna du terrain et les mélodies se perdèrent dans une mer de sons turbulents...

 

Illùvatar continua d'écouter mais son trône parût au milieu d'une tempête. Alors il se leva et leva la main gauche et un nouveau thème naquit au cœur de la tempête qui gagna en puissance et en beauté nouvelle....

 

Mais la discorde de Melkor s'enfla jusqu 'au tumulte pour s'affronter au nouveau thème...

 

Illùvatar se leva de nouveau (l'humeur sévère). Il leva la main droite et un 3è thème différent de l'autre s'éleva du chaos, d'abord douceur et tendresse, un frémissement de sonorités calmes, de mélodies délicates mais rien ne pouvait l'éteindre et il se mit en force et en profondeur.

Le vacarme envahissait des silences encore jamais troublés...

 

Illùvatar se leva pour la troisième fois (et son visage faisait peur à voir). Il leva les deux mains d'un seul accord, plus profond que l'abîme, plus haut que le firmament, aussi perçant que la lumière de son œil, la musique s'arrêta...

 

Puissant sont les Ainur et melkor est le plus puissant d'entre eux, mais qu'il sache ainsi que tous les Ainur que je suis Illùvatar. Ces thèmes que j'ai chantés, je vous les montrerai pour que vous puissiez voir ce que je vous avais fait et toi Melkor, tu verras qu'on ne peut jouer un thème qui ne prend pas sa source sublime en moi ; celui qui le tente n'est que mon instrument, il crée des merveilles qu'il n'aurait pas imaginer lui-même...

 

Melkor fut pris de honte en même temps que d'une colère secrète.

Puis, Illùvtar se leva dans toute sa splendeur et s'avança hors des régions harmonieuses qu'il avait créé pour les Ainur et ceux-là le suivirent...

Quand ils arrivèrent dans le Vide, Illùvatar leur dit :

Voyez votre musique et il leur communiqua une vision leur donnant la Vue alors qu'ils n'avaient encore que l'ouïe.

Ils virent un monde nouveau apparaître devant eux, une sphère au milieu du vide, contenue par le Vide, mais qui n'était pas le Vide...

 

Voyez votre musique, ceci vient de votre Art et chacun d'entre vous trouvera dans ce que je présente à vos yeux les créations mêmes qu'il croit avoir inspirées ou inventées et toi Melkor, tu verras tes pensées les plus secrètes, tu comprendras qu'elles ne sont qu'une part de l'ensemble tributaires de sa gloire...

 

En ce temps là, Illùvatar parla aux Ainur de bien d'autres choses et comme ils se souvenaient de ses paroles ai si que de la musique que chacun d'eux créa, les Ainur connaissent une grande part de ce qui Fût, Est et Serra, et peu de chose leur échappa....

 

 

 

 

 

Notes Bran du :

 

Nous comprenons ici qu'une seule voix discordante aiguisée par l'orgueil et la volonté d'imposer ses lois aux autres suffit pour créer la disharmonie et le déséquilibre...

Une note fausse compromet la beauté du monde...

L'orgueil génère la discordance absolue et rend la beauté « inaudible »....

 

A noter que dans ce mythe de la création renforcé par l'imaginaire de Tolkien le « Féminin » n'est pas représenté et que le récit ne met en scène que des hommes et une « divinité » masculine !

Cependant le Féminin est présent en son Essence en tant que vibration, voix, mélodie, symphonie, chorale, notes, sonorités.... Soit autant d'éléments « subtiles » et « éthériques », qui servent l'harmonie, la cohérence et la beauté...

 

Par ailleurs,on notera un comput et une action s'appuyant sur le nombre 3 et ses multiples...

 

Comme les bardes célèbre de Celtie, haut docteur en science et poésie, il émane de la face d'Illùvatar, de son œil, un rayonnement lumineux intense...

 

La pratique du chant harmonieux produit par ailleurs une vision

non produite autrement. Le fait de chanter donnerait donc à voir ce que l'on ne visualise pas d'habitude....

Nul chant ne saurait avoir une existence propre ni relever de sa propre source. Il n'est « chant » que dans la mesure où il relève du Principe et de l'Essence divine et sacré... Il ne saurait avoir tout autre « Anima »...

 

On constate que dès que s'effectue la création d'un monde axé et fondé sur l'harmonie et les beautés qu'elle produit une dissonance volontaire s'élève pour contrecarrer ce désir divin et sacré...

 

Comme dans la pensée celto-druidique, nous sommes là non pas dans la conception chrétienne du « bien et du mal », mais dans celle articulée autour d'une volonté faste et harmonieuse et d'une volonté néfaste et dissonante qui veut s'imposer à toute la création... Cette « dissonance » est donc présente depuis les premiers matins lumineux du monde !... Comme elle est donc aussi présente en chaque individu dès sa naissance !...

 

Tout artiste, tout créateur véritable, qui interpelle objectivement son œuvre ne peut considérer que celle-ci est l'unique fruit de son inspiration personnelle et qu'il en est en propre l'entier créateur... L’honnêteté intellectuelle veut qu'il reconnaisse que son « inspiration » provienne d'une autre Source que la sienne et que c'est en Celle-ci qu'il a été puisé avant que son œuvre ne ruisselle de sa propre source et fontaine...

 

Nous constatons à la lecture de ce récit de la Création que non seulement la musique apporte une visualisation, une pleine vision des êtres te des choses, mais qu'elle est génératrice aussi de Connaissance... Soit une façon de naître en ce monde accompagné de facultés d'entendements sonores, sensibles et intellectuels portant à une claire et lumineuse vision censée nous aider à contempler la beauté de la Création en y ajoutant la « Note » singulière que nous sommes...

 

Selon le Silmarillion la quête de l'harmonie semble bien constituer la démarche essentielle, elle suppose et implique une recherche de la connaissance, une claire vision du monde, des êtres et des choses, un sens et une compréhension de la beauté à travers l'entendement que l'on a de l'Essence de celle-ci et un corps « sonore » et « pervibrant» en capacité d'émettre une « musique de l'être » accordée à la « musique des sphères »...

 

L'équilibre et l'harmonie, attendue et espérée, afin de garantir un monde agréablement et sereinement « habitable » pour le corps, le cœur et la pensée de tous et de chacun, impliquent pour leur avènement et leur maintenance la notion et dimension appelée L'ACCORD... L'Etre se devant de veiller sur celui-ci en procédant à des « réglages » périodiques....

 

Ce qui est de nature à illustrer au mieux cette notion et cette dimension, c'est la vibration sonore encore appelée Musique laquelle implique pour manifester pleinement l'équilibre, l'harmonie et la bea uté qui lui sont afférents que l'on soit soi-même intérieurement accordé ainsi que « l'Orchestre du Vivant » qui nous environne...

 

Nous voyons, nous connaissons, nous entendons chaque jour, chaque heure, combien notre monde est dramatiquement dissonant, tumultueux, bruyant, désaccordé, déréglé, disharmonieux, chaotique et producteur de vacarmes amplifiés …

 

Comment la paix, la sérénité, le calme tant intérieur qu'extérieur peuvent-ils demeurer compatibles avec cela ? Comment la Beauté sonore et visuelle des êtres et des choses peuvent-ils demeurer dans la quiétude, sans atteintes, sans parasitages, sans distorsions, quand tant d'agitations disharmonieuses et cacophoniques se répandent dans le temps et dans l'espace ?....

 

D'où le recours, le secours, le refuge indispensable et salutaire au sein d'une nature qui nous nettoie les yeux, le cœur, les oreilles et la pensée, mais ce, pour autant que nous portons pas nos propres tumultes et les tumultes ambiants, au cœur des forêts, des alpages, des landes, des marais et des grèves !...

 

Car, nous sommes, nous aussi, porteurs de ces fléaux qui parasitent nos ondes de hautes fréquences... Ces « Hautes fréquences » étant celles de l'Amour, de la solidarité, de l'équité, de la conscience, de la poésie, d'un art de vivre, d'incarner et d'exprimer bellement et harmonieusement la Vie !

 

La musique peut-être grandement révélatrice d'une unité d'ensemble où le singulier participe d'une harmonie plurielle et où chaque « note » spécifique trouve sa juste et complémentaire place pour co-participer de l'accord recherché par tous et par toutes...

 

A chacun comme à chacune d’œuvrer de cœur et d'esprit afin de se donner la maîtrise d'un répertoire sonore qui soit issu de la partition universelle et cosmique !...

 

Chacun a en potentialité, en réalité, un registre sonore qui lui est propre dans un pupitre donné d'affinité, de correspondance et de résonance qui à pour vocation d'apporter son modeste mais indispensable concours à la « Musique d'Ensemble »...

 

La « clef » de cette partition qui est sublime quand le cœur et l'esprit en sont les interprètes, c'est la concorde, l'osmose, la symbiose qui font de chaque instrument de notre être une sonorité appelée à se conjoindre harmonieusement avec toutes les autres assemblées dans ce but...

 

A SUIVRE



15/12/2019
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