Les dits du corbeau noir

Equinoxe de printemps 2012 : Eléments de sensibilisation

« LA NOUVELLE LUMIERE »

                                    

En prémices, ce texte inaugural : TAGORE,  La Corbeille de Fruits (extraits des chants 56 à 80)


« …Un jour je la rencontrerai en dehors de moi, la joie qui habite derrière l’écran de lumière…

O Toi (Le Maître Innomé) « Tu es venu pour un instant à mes côtés, et tu m’as fait sentir le grand mystère de la femme qui palpite au cœur même de la création… C’est elle qui toujours retourne au Divin les flots débordants de sa douceur ; elle est la beauté toujours fraîche et la jeunesse dans la nature ; elle danse dans les eaux courantes et chante dans la lumière du matin ; avec de bondissantes vagues elle étanche la soif de la terre ; et c’est en elle que l’Unique et l’Eternel s’est incarné pour jaillir en une joie qui ne peut plus se contraindre…

Le printemps avec ses feuilles et ses fleurs est entré en moi. Les abeilles y bourdonnent tout le matin, et les vents s’y jouent paresseusement avec les ombres…

Une fontaine délicieuse a jaillit du cœur de mon cœur….

Tu as créé cette terre et rempli ses ombres d’éclairs lumineux…

Tu as donné des chants aux oiseaux ; ils te donnent les leurs en retour. A moi tu m’as donné que la parole, cependant demande-moi plus, et je chanterai…

Tu me fis éclore dans les fleurs, tu me berças dans les berceaux de toutes formes ; j’étais caché dans la mort et tu m’as trouvé de nouveau dans la vie….

Je vins, et tu t’éveillas, et les cieux fleurirent de lumières…. »

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François Cheng, De l’arbre au rocher

 

« L’arbre parle : En nous se déchire l’écorce terrestre / Peau craquelée / Veines ouvertes /

Ecaille du dragon / une à une / Comptant les foudres / Comptant les givres / Comptant traces de fourmis et marques d’hommes/

Tout le dehors creuse dedans / Tout le dedans sème dehors… (…/…) »

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Bran du, La Fête du Renouveau 2011 et 2012

 

Primus tempus… Le temps premier, l’équinoxe vernal…La période « pivot » et « charnière » qui ferme et ouvre à la fois… Lors participer des forces élémentaires de la Création à l’œuvre en l’Univers…

Allons à Claire-joie

Le bourgeon du vivre s’en veut éclore…. Notre cœur aspire à la visite des abeilles de la joie… Passée la période du dépouillement s’en vient celle du recouvrement essentiel… Ne sont plus les anciennes écorces et écailles… Nous passons de l’intériorisation hivernale nécessaire , des germinations et gestations qui accompagnent cet « enfouissement » conscient et volontaire, à un temps de « Vita Nova »… Un « Germe de Lumière » poursuit sa croissance pour « exploser » au Grand Jour…. Les forêts comme les cerfs arborent le velours de leurs neuves ramures… La pensée serpente et fait glisser sur le temps et dans l’espace ses écailles luisantes… Nous allons accueillir en nous-mêmes la bienfaisante rénovation et régénération, les forces et énergies expansives de la Dame Blanche…. Les fleurs de sagesse et d’immortalité s’ouvrent sur la branche sacrée du pommier… Nous sommes en concordance sur la balance du jour et de la nuit… Nous sommes au mitan d’un temps « médiateur »… Nous allons à « Claire-joie » à « chaude-joie » vers les calendes de Bel… La vie va nous "substanter" et nous allons "substanter" la vie…

 

En vue des noces du Roi et de la Reine de Mai

Le Soi qui était en exil dans les profondeurs de l’être va reconquérir son territoire de Lumière et régenter son royaume sous la vigilance attentionnée de sa reine… Le Roi-Poète a reçu de sa Dame la « Sagesse qui Illumine » ((Imbas forosnai en irlandais) et son Druide le conseille pour la bonne ordonnance de son mandat royal…

                                            

Le trèfle : un ambassadeur de la triade celtique

Le jeune plant de trèfle est confié à la Mère… Il est le symbole majeur de la pensée héritée du Chêne tutélaire… C’est lui qui harmonise et concilie les contraires afin qu’ils enfantent en leur complémentarité efficiente la transcendance évolutive… C’est la « Base Trois », la dynamique fondamentale d’un esprit constructeur et créateur… Le monde celte ne connaît qu’une crainte, qu’une peur : c’est celle de l’inversement des valeurs, le retour au chaos permanent… Il n’a ni peur de la mort ni culture de la nostalgie languissante… Il est action « éclairée » nourrit de philosophie et de spiritualité… Il instaure et restaure le dialogue fécond entre les mondes… Il est « serviteur de l’être »… Il est l’Anima au service du Principe et de l’Essence… Il sait que point ne sera la floraison sur les branches mortes de l’orgueil et du mensonge… Il accompagne les mutations serpentines et invite toute chose à trouver sa « juste place »… L’analogie est son langage et le trinitaire sa dynamique au sein des Lois d’Evolution et de « rêve-évolution »…

Un rituel pour assurer et assumer la « médiation » au sein des forces toujours en mouvement …

Le rituel participe en conscience, amour et connaissance, de cette maintenance d’équilibre et d’harmonie… Nos frères et sœurs sont des veilleurs et des éveilleurs qui exercent communautairement une vigilance en renouvelant les relations qui préservent le monde des excès destructeurs…

 

L’Essence arbustive de la Fête

Le bouleau est l’arbre du printemps… C’est « le rire frais de la jeune fille » ; l’arbre chamanique ascensionnel, la sève nutritive qui active les circulations principielles… Après les grands incendies il annonce la résurgence des sèves vitales… Il est l’arbre pionnier…

 

Une étape dans le déroulé des saisons

La cérémonie printanière est une étape, une escale, un jalon, dans le cycle de l’année, dans la roue des saisons…. L’équinoxe printanier est une halte sur le chemin de Beltaine qui ouvrira en grand les volets de la période claire… L’Enfant-Lumière poursuit sa croissance et reconquiert son royaume en faisant reculer l’emprise de l’obscurité…. Il prépare les noces du roi et de la reine de Mai…

Ceux et celles qui marchent sur la « Sente de Lumière » et se dirigent vers le Monde Blanc de la pensée druidique, vers les îles bienheureuses, vers la Terre des Jeunes, vont s’assembler, de cœur et d’esprit, pour concélébrer, face au soleil « œil de Lumière » le retour tant attendu du Printemps…


La fin de la dure traversée hivernale

Après la difficile traversée d’un long et rigoureux hiver, la cape émeraude de Brigid s’étend sur toutes les plaines, vallées et collines recouvrant la terre d’un manteau de bourgeons et de fleurs…. A l’image du renouveau de la Nature, nous fêterons, en nous et entre nous et au sein du cercle fraternel, le retour d’une nouvelle vigueur, d’une vitalité croissante et le rejaillissement en notre corps des sèves printanières… C’est une fête d’exaltation et de remerciements pour tout ce qui concoure à la gestation et à la maturation de la vie dans ses diverses formes d’expression….

Dans le ciel, le poids, la présence, l’étendue de la lumière pèsent autant que le poids des mondes obscurs ; l’équilibre qui en résulte nous invite à la recherche en nous-mêmes et dans notre entourage des points d’harmonie aptes à, assurer le juste accord et l’heureuse concordance qui dans la paix et la sérénité, dans la neuve chaleur et la convivialité, feront éclore, sur nos terres revisitées, les fleurs parfumées de la joie…

Nous poursuivons notre montée vers le zénith, vers la radiation ultime du Solstice d’été, vers les flamboyances spirituelles et corporelles…

Accompagner cela, rompre un même pain d’espérance :

A l’image du renouveau de la Nature nous allons accompagner en nous tout ce qui s’en veut éclore et jaillir, rayonner et s’épanouir, « maturer » et fructifier…

Vie, lumière, chaleur et joie en ces neufs matins du monde…

Croissance, expansion, élévation, l’arbre tend ses branches vers l’azur…

Le rituel pour concélébrer les noces, pour faire offrande du meilleur de soi, pour incarner véritablement et fondamentalement cette vie en nous qui s’en veut resurgir avec tous ses justes désirs, toutes ses légitimes aspirations, pour partager les résonnances et les vives vibrations émanées du Cœur, Du sein, du Centre d’une assemblé plénière louangeant le Vivant sous les Trois Rais Incréés, lumineux et sonores… Pour être des acteurs aimants et attentionnés, des artisans d’un vivre qui exalte les Grandes lois de l’Echange et de la Rencontre, du Partage et de la Découverte, de l’Eveil et de l’Initiation… Pour jouir de tout cela dans la chambre jubilatoire du Don et dans le creuset des douces métamorphoses des êtres qui participent "alchimiquement" à leurs propres transformations en transcendant toute dualité stérile pour mettre au monde la fleur de leur existence ."                                                                   

Vœux et souhaits

Que notre pensée soit éclairée et inspirée sous un nouveau soleil et que la corbeille soit tressée de nos mains et de nos cœurs pour les moissons de l’Esprit…

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Equinoxe de printemps

Bran du , le 09 02 2012, Clairière kan ar vuhez

 

Arbre mon frère, je me tiens dans ta verticale d’écorce et d’aspiration…. Je suis ce tronc de songe et de chair qui attend que vibre et pulse en mes muscles et mes os la fécondante circulation qui jaillira comme une source nouvelle de mes entrailles mettant fin à la macération bouillonnante et hivernale…

J’attends, je suis prêt… Imbolc à lavé et nettoyé ce qui devait l’être et mon être s’apprête, Ô printemps, à ton impétueuse poussée….

J’appelle en moi, j’appelle comme appelle les becs nouveaux-nés, La sève printanière…

Je veux feuilles sur mes lèvres et ramure échevelée… je veux le frémisssement de plaisir sur mes branches ravivées…. Je veux, moi aussi, porter mon chant dans les hauteurs… Je veux faire clameur de mes silences délivrés…

Regarde et voit…. L’horizon se couvre de formes et de couleurs…

Le ciel, dans les feux nouveaux, déploie sa traîne de mariée… Le blanc et le bleu se fiancent et s ’offrent une corbeille d’oiseaux…

Eclosion de vie en chaque pli de la terre, éclosion de vie en chaque fourche branchue, en chaque nid de poils ou de plumes… La Mère donne vie, enfante les fruits de la lumière…

Les parfums font cortège aux danses des abeilles…. Des soleils nains naissent aux croisées des chemins… La Mère met au monde et le monde s’allaite à ses seins…

Je sens cela, je vois cela, j’entends cela, toutes ces musiques qui bourdonnent dans les prairies des sens et du vent…

Je suis en lisière, en marge, dans l’estran d’une nativité qui a chaque seconde, à chaque instant, pousse un cri d’enfantement… Et tout l’univers répond à ces milliards d’enfants dont les étoiles sont les marraines lointaines mais bienveillantes pour ce qui a du cœur, de la bonté et de la bonté dans le sang…

Oui, cela est venu du tréfonds, de l’humus, du terreau, du dessous terre…. Cela avait racine millénaire… Cela savait du printemps l’éternelle chanson…

La mort fut douce pour les semences et des graines endormies sous le givre, la glace et le gel… Comme renaît l’étincelle dans le bon heurt des recouvrances éternelles, la flamme céleste est revenue briller dans les nues… Lors, de ses rais brillants et fauves, elle éclabousse les margelles où la vie s’en vient baigner, en cette nudité que ses clartés amoureusement recouvrent de leurs immenses ailes…

Je vois cela qui est, je sens ce qu’il en émane, j’entends les vibrations multiples d’un dit qui convoquent ses verbes pour mener le Poème au seuil de nos entendements, de notre compréhension extrême…. Et J’aime, et j’aime !…

Printemps me voici… Ta force me remplit comme l’ami remplit mon verre de bière et d’hydromel et lève sa coupe aux dieux et aux déesses pour l’amitié qui nous lie….

Je serais vitrail pour toi O lumière, avec le bleu de mes rêves et le rouge de mon sang, je serais passeur de tes divines lueurs parmi les dernières ténèbres…

Donne-moi écorce nouvelle… Que mon aubier soit abreuvé par la sève de joie… Que ma source déborde et se répande vers l’océan des possibles et des soifs légitimes… Que bourgeonnent des mots d’amour sur les rameaux de la tendresse, que ta rosée me soit caresse… Que mes paumes ouvertes en calice de feuille soient cent fois visitées par ton aimable séjour….

Donne-moi le velours sur mes bois et le sourire sur mon visage, fais moi jaillir au dehors… Je te prie… Ouvre en moi le sacre du passage… Impulse en mon corps l’énergie obéissant à tes lois… Que sages soient mes actes et éclairées mes pensées qui les inspirent… Je veux être de ton ouvrage, je veux être de ton « respir »…

Je suis l’invité de tes noces…. Je suis marié à la Terre….

Puisses-tu, O Lumière, encore nous bénir !

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Alban Eilir

Bran du, Mars 2011, Clairière Kan ar vuhez

 

Paisibles et pacifiés, nous avons franchit le seuil… Nous sommes entrés dans le Cercle infini Laissant derrière nous les deuils pour célébrer, de corps et d’esprit, Les noces printanières de la vie…

Nous voici à l’intérieur du Chaudron sacré Tourbillonnant en cœur, par le Centre aspiré…

Nous sommes comme un oeuf dans le nid de la Terre Eclos et remis à neuf dans la Ronde de Lumière….

Notre corps est transformé au-delà de ce que nous percevons

- Mouvement, évolution, transmutation d’un être sans cesse « nouveau né » Flux, ondes, vibrations dans l’Athanor premier Au-delà et par delà nos émotions et nos sensations…

S’éloignent les ailes noires de l’hiver, les rémiges colorées affluent de tous côtés… Chantent à l’unisson, les oiseaux de nos cœurs, à la terre et au ciel, par leurs chants, ramifiés…

De vert, l’écheveau est tissé… De jaune, de blanc, de rose et de bleu, les prairies sont parées…

Notre bien être est roi et hisse ses couleurs…. Notre âme est une flamme-fleur et nous sommes sont émoi….

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Equinoxe de Printemps

Bardi de Morgan  (J Desille)

 

Elle frappa doucement à la porte du temps La vague la roula sur une grève grise Le brouillard avait pris la nuit entre ses griffes de silence. La terre lentement tournait entre ses pôles d’améthystes…

Elle frappa doucement à la porte du temps la neige alluma une gerbe d’étoiles à la voile gonflée du vent…

La Dame blanche attendait dans la tourmente de son rêve…

Elle frappa doucement à la porte du temps Il y eut des voix, des silences, des flammes, du pain, des larmes Et le goût salé de la mer sur le bec ébloui des oiseaux.

Elle frappa doucment à la porte du temps Elle entendit la Dame Blanche et le cri de l’oiseau des mers.

L’épée luisait au creux des nappes d’ombre Elle allumait des reflets d’ambre au flanc satiné des galets.

Elle cessa de frapper à la porte du temps Alors le feu lui demanda son nom.

Qui répondit pour elle ? La Voix de sa voix, le Cœur de son cœur, le Souffle de son souffle ?

Elle vit :

Arrachées aux pommiers du temps voguer de grandes îles blanches où se lovait la fleur du sang.

Le vieux chant monta de la mer sur une vague d’étincelles Il cisela le bord du ciel et se perdit dans les étoiles…

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Equinoxe de printemps

Bran du, Mars 2005

                                                                                                                                                                                                                                                                              « Le héron est passé au-dessus du bois comme un voilier bordé de blanc silence… / Le blanc vient, le blanc gagne sur les territoires d’ombre de la nuit…

La flamme du chant monte, c’est la neuve chandelle de mars… Sur l’écorce luisante tourne le soleil jaune et bleu des mésanges… Le sureau déjà… Son éventail à venir…. Un soleil aussi au cœur des pissenlits… Les eaux chantantes, la promesse des nids… L’eau qui luit parmi les lumières dansantes… « - Le blanc vient, le blanc ébranle les noirs piliers… »

Le cercle est dressé, cercle de couleurs et de senteurs ; Le cercle frangé de primevères et de pâquerettes… Le jour arbore ses vêtures colorées et ses souliers de verts….

Ils sont là… Six, sur le cercle de paix et de sérénité… Une source chante pour eux sa mélopée de source… Chante un merle pour le printemps retrouvé…

Equitable l’instant ; Equidistants les cœurs dans l’espace et le temps…. Equivalent le chant sur les lèvres du « merci »… Equinoxe des sèves, des songes et du sang…

Nous remontons au Point-Source, nous entrons dans la valse des ondes… Nous sommes le chèvrefeuille  du jouir (si luisante est la pierre de "joyance")

Dis-moi, mon cœur, quelles sont les nouvelles ? «  - La paix, la paix dans le Cercle, l’eau tourne dans le bassin d’argent… (Trois beaux canards y vont nageant…) La lumière touille ses secondes dans le chaudron… La Fleur d’Amour… La voici éclose….. Corbeille pour le sel où la vie plonge sa main… Douce sève dans l’aubier des renaissances… Un chant, posé, là, sur la branche du ciel… Et l’eau qui se répand des lèvres et des faims…. Tu sais, main tenant ma main, qu’il est bon, en ton être, de renaître !… »

                                        « Que tu sois toi-même un arbre à une seule souche… 

» Le dialogue des deux sages…

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L’Anneau d’Alliance,

Bran du,  Mars 2005 / Février 2012


Je sais les neuf gardiens, les grands vigilants… Neuf cercles sur l’onde quand tombe le fruit qui est lumière et son… Cela s’en vient qui aborde au rivage, qui prend grève en son Nom….

Comme des frères sont le coudrier et le saumon… Transparents ils sont dans la source au divin reflet….

Que la parole du sage soit comme la feuille fraîche du cresson qui dans la fontaine boit à satiété…

Que clair soit le flux qui s’épanche aux margelles de ce monde… Pures sont les lèvres qui se portent vers la vasque du Printemps…

Infini est le chant de la vie qui s’écoule, qui cherche en nous l’océan…

Un songe cascade d’âge en âge, érode la pierre du temps…

Il est immense le « panier de Poésie », la corbeille abondante de la belle saison… Ceux -la sont aimés qui du chêne chantent la chanson…

Hier est un glaçon qui fond au soleil…

La neige est cette eau qui serpente en ta gorge… Laisse-là l’hiver, le noir à se morfondre !….

Aujourd’hui le blé est en herbe, vert est le royaume, demain tresse les joncs ; le lien qui scellera nos futures moissons…

Ce matin t’a offert une fleur de jeunesse… Et c’est liesse que ce jour qui du ciel te fait don…

Mêne le combat par des mots qui l’abreuve… Les verbes ont leur berger aux collines de l’amour…

Tu es enfant du Nord, voilà ton origine… Tes pères tracèrent le Cercle avec l’ocre des morts…. Leur mémoire se tient dans les pas de tes danses…

Il n’est de front brillant s’il n’est de flammes au cœur…

La pensée à des ailes et ses écailles brillent…

Comme elle, soit au Ponant quand meurent, de la mer, les blancs chevaux…

Toute la vie débonde du grand tonneau de l’hiver…

Cela qui irrigue ton corps en chasse les déserts…

Et la lumière abonde qui fraye en tes frayères…

Tu es bien fils de ta Mère et grand meneur de rondes…

Ton souffle n’est pas fait pour ciseler les pierres,

Mais pour souffler aux voiles la vieille route des îles…

Une sève t’enivre….

La mort se noie, la vie surnage…

N’est plus le servage, n’est plus le mauvais sort…

Ton corps est en voyage et ton rêve est à bord…

Le port que tu espères et à des milles au large…

Ta proue sait les courants où se referme ton sillage…

Lointaines, loin derrière…. Les Terres Noires des ombres en veuvage…

Pour qui est cette anneau qui scellera l’alliance ?

L’hirondelle le sait comme le cerf dans les brandes et le saumon vainqueur des cascades du temps…

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Cher Pan !

Bran du

 

Il s’en vient le serpent de l’air ; il s’en vient sur les ailes de l’aube… Le voici, sur les rémiges roses et bleues, chevauchant les vagues du ciel… Il s’en vient éperonnant les nuages, zébrant de son fouet l’orgueil des orages…

Il s’en vient… Oriflamme d’écailles d’or et d’argent…. Il s’en vient, comme au cœur s’en vient le nouveau sang… Comme s’en reviennent les flots au rivage…

Il ondule parmi les fluides, les courants… Il monte et descend, épouse les courants et en nos rêves circule… Il sait le passage au cœur de ceux qui cheminent…

C’est Lui, le Serpentaire, L’Ouvreur, l’Oeuvrier… Le puisatier en nos déserts…

Il trame contre nos chaînes… C’est un Bon Conducteur du fil de nos pensées…

Il s’en vient comme les hirondelles au printemps, toujours nichant dans les arbres qui l’appellent…

De l’infini, il s’en vient… De l’inconnu, il provient… Absolument…

Il relie l’aérien et le souterrain, l’aile et la racine, la rive et l’écoulement…

Il est le triple feu du ciel, de la terre et de l’humain…

Quand la pensée se fait serpent et le serpent pensée… l’harmonie se tient…

Et l’Œuf est à couver !

Lors nul ne fera mystère….. Au ciel rayonne… l’Enfant-Lumière…

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Mars

Bran du, Mars 86

 

« Mars, fécondé de patience et d’espoir, Rompt la poche de ses eaux Et l’Enfant du Printemps, Tout baigné de sève, de rosée et de mousse Pousse dans l’azur Son cri blanc d’aubépine… »

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Si j’avais à constuire un « nid »…

Bran du,  2007

 

De quoi serait-il fait ? Comment serait-il fait ? Pourquoi serait-il fait ?

A la fourche du temps et de l’espace… Le monter, brindille après brindille… Puis l’enrober de mousses et de plumes….. Le mettre à l’abri sous le couvert des feuilles printanières…

Dans ce nid : Un œuf à éclore….

… Un désir, une volonté, une aspiration, une lutte à mener, une sagesse a acquérir, un équilibre à trouver, une œuvre à réaliser, une situation à maîtriser, une harmonie à répandre, de l‘amour à offrir, une détresse à accompagner…

Lors célébrer « l’équinoce » entre l’acte et la pensée !

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Chants d’accompagnement,

Bran du

 

« C’est la forêt qui me la dit ; Arbre n’est mort où sève vit…  Chemine, chemine mon âme, chemine… » Le chant de l’hermine…. extrait

« J’évoque le voyage, la grande aventure, la Queste qui perdure depuis le fond des âges… J’évoque les rivages, les îles de verdure et la folle ramure des forêts du partage… Je parle du voyage, des chemins de la terre… Je parle du passage de l’ombre à la lumière… »

Le chant de la Queste (extrait)

« Après la nuit, le jour viendra, après l’Etoile un ciel sera Où la Lumière, la Lumière, toute la Lumière se fera…

Après l’hiver, l’printemps voilà dans tous les cœurs éclatera Où la lumière, la lumière, toute Lumière s’enfeuillera… »

Chant pour la Lumière (Extrait)

« Le trèfle est en terre et la promesse semée Comblera de ses blés les Enfants de la Terre…

La licorne et le cerf épurent les eaux douces et nous éclaboussent de gerbes de lumière…

Du bourgeon à la rose, ce qui s’en fut périr S’en vient à refleurir par tendre métamorphose…

C’est la vague-serpent qui enlace nos cœurs Qui anime nos demeures d’un rire de printemps…

En une marche sereine, vers la Beltaine allons De la Montagne du Don s’écoulent trois fontaines…

Laissons les coques vides et les anciennes écorces…. La sagesse est force est force est en le Druide…

Terre, ciel, mer et vent, qui convergent en chantant vers l’Acte Blanc… Sève, source, flamme et chant qui convergent en dansant vers l’Acte Blanc… Rêve, souche, âme et sang qui convergent en flambant vers l’Acte Blanc… »

(Vers l’Acte Blanc) extrait - en résonnance avec Dylan Thomas

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Le chant des métamorphoses (extrait)


La mort, c’est fait ainsi de mille grains de poussière Et son chant éphémère de mille germes de vie…

La mort tisse son nid aux fourches de la terre Mais le gui en hiver est un soleil qui luit….

La mort, c’est fait amis de mille germes enfouis Dont le chant dessous terre ensemence la Lumière….

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Celtes à la ronde (extrait)

 

Si tu veux que le monde change, change en ton cœur… Si tu veux que ça s’arrange, arran ge ton cœur… Si tu veux que ça dérange, dérange tron cœur… Si tu aspires aux vendanges, vendange ton cœur…

Plein de joie, plein de joie, plein de joie au cœur….

Pour saluer ce beau printemps, chantons tous en chœur… Par les bois et par les chants, chantons tous en chœur… A pleine voix et à plein sang, chantons tous en chœur… Dans la ronde des aimants, chantons tous en cœur…

Plein de joie, plein de joie, plein de joie au cœur… »

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11/02/2012
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