Les dits du corbeau noir

DES CHOSES A DIRE BRAN DU 2019 27 02 FEVRIER

 

Des choses à dire...

Réflexion géopoétique Février 2019

Bran du

 

Je peux avoir des choses à me dire et à vous dire ; des choses de la Vie, de celles que l'on n'entend plus, que l'on ne voit plus, et qui se tient pourtant là dans un brin d'herbe ou dans un galet posé sur la grève en attente d'un souffle, d'un regard ou d'un flot d'attention...

Mais le brin d'herbe ou le galet sont dépositaires d'une bien plus longue mémoire que la mienne, ils n'ont pas besoin de l'instant pour être dans la lignée de l'Eternel... Ils sont la rondeur et la flexibilité de la Vie qui exprime à travers eux sa solidité et sa souplesse...

Je souhaite que les marées de mon existence, dans leur régularité, leur amplitude, leur alternance de flux et de reflux, arrondissent peu à peu ma pensée, la rende « enceinte de vie » afin que j'enfante des mots et des musiques aptes à la concélébrer cette vie silencieuse et tumultueuse à la fois...

La simplicité de se dit pas, ne peut se dire, elle est comme la main d'un enfant qui se blottie dans la main adulte qui le fait jouer et rire, de ce même rire étoilée qui ravit les bergers dans les alpages de beauté qui fondent au soleil de mai...

Attendre, espérer, sont une façon de mourir à petit feu. Est-il bien nécessaire de remettre en cela de nouveaux bois aussi morts que l'espérance elle-même quand elle se charge de trop d'attentes ?...

L'aimantation consiste à faire venir à soi des étincelles d'étonnement, des limailles argentées d'enchantement et d'émerveillement... Cela quand nous sommes, de la Vie, suffisamment amant et aimant...

La somme, assemblée, rassemblée, prodigieuse des « petits riens » serait si « immense » qu'elle pourrait voiler le soleil le temps d'un poème ou d'une prière...

Aimer, c'est sans doute apprendre à un petit enfant à marcher, et à ceux devenus grands, à demeurer debout et ce, quelques soient les tempêtes...

Je ne doute pas que la marée revienne au rivage, je ne doute pas qu'après l'hiver succédera le printemps... Mais j'aimerai que l'Amour soit une permanence comme l'air que je respire et comme le monde lui-même respire..... Les êtres humains aspirent au vrai, au beau, au juste, à la sérénité, à la joie, mais ils ne savent pas ou ne veulent pas savoir que l'Amour est déjà là dans chacune de leur respiration !...

La peur ! C'est juste pour que le désir s'y fasse les dents !...

Des images, beaucoup d'images, mais l'album flotte avec les nuages...

 

Quand c'est « trop », il n'y a plus de mots...

 

Dire la grandeur des petits espaces... L'infini réduit à la vie d'un instant...

 

Non parler pour ne rien dire, mais pour dire ce rien qui est ce plein que font les bruits de la vie et le silence qui les contient...

 

L'absence se fait entendre dans les mots qui font « présence »...

 

Ce matin s'ébroue de chants d'oiseaux, s'enflamme de rosée...

Les merles, les premiers saluent la venue de l'aube, de l'aurore, leur poitrail gonflé de joie annoncent le bleu, la voûte azurée...

C'est un hymne à la vie, pour la vie...
Puissions nous avoir en nous semblable clameur !...

Si vous restez trop attaché à votre corps, alors, le corps vous entraînera dans sa mort !

Le partage : c''est la part que chaque âge apporte aux noces de la Vie, au banquet de la joie, au pain rompu du don...

La solitude, la vraie, c'est quand on ne peut plus partager ; c'est quand le fruit pourri sur sa branche ; c'est quand l'alouette n'a plus de soleil pour confident, c'est quand la main d'un enfant est veuve de celle de ses parents, c'est quand le lit est trop grand et trop large pour des marées de mortes-eaux...

La fièvre ; ce n'est pas affaire de température ; c'est, par exemple, cette oie sauvage, là dans le port, et les mots que l'on cherche, que l'on ne trouve pas pour dire l'émouvant de ce retour...

On ne peut pas parler de ce qui s'est tue, mais on peut redonner parole à la feuille tombée de l'arbre...

C'est dans des endroits modestes que nous attend le fleurissement du cœur...

Tout ne peut pas se vivre, tout ne peut pas se dire, mais il arrive qu'on puisse vivre ce qui ne peut se dire et dire ce qui ne peut pas se vivre...

Se rafraîchir l'âme au bord de cette fontaine qui est Toi...

Pétri de silence au four de l'Amour... le pain levé de l'instant.

La vie passe, elle ne s'arrête que dans le cœur qui tient auberge …

Il est heureux pour le héron ou le grillon qu'ils n'entendent rien de nos vaines tribulations et agitations, au moins pour eux la vie reste la vie et c'est tant mieux !...

Ce qui s'attache à la présence se détache de l'absence et inversement... Il n'y a pas en fait attachement ou détachement, il n'y a que présence ou absence...

Quand on met la table on n'imagine pas combien sont nombreux les « disparus » qui y prennent place !

C'est sous une pelote d'épingles que se tient le rêve d'un hérisson....

Le ciel à des milliards de « messagers », mais si peu de nom pour leur destination !...

 

Le sens de la Vie trouve sa réponse dans l'Essence même de la Vie, dans une Substance spirituelle absolue, indicible et infinie... 

C'est l'histoire de trois petits points qui jadis n'en faisaient qu'un ; c'est l'histoire de toute une Vie ! Il est à noter que toute mise au point demande après une virgule !...

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Une après-midi costarmoricaine....

Ce sont tout d'abord les mouettes posées sur l'étang qui reflète le bleu du ciel ; les mouettes « dessallant », énergétiquement, leurs ailes puis les séchant au soleil... C'est là une image coutumière, presque un rituel, célébré ici, en ce bord d'océan, en ce territoire dit du Penthièvre, et ce, depuis on ne sait quand...

Des générations d'humains sont nées, ont vécu, sont mortes au bord de ce même étang. Ceux-là ont connu l'activité périodique du moulin à marées, la grande roue entraînée par les flux régulés avec le meunier surveillant la force de leur débit...

Au siècle dernier, s'en venaient des cargos en provenance de Russie apportant du charbon et l'échangeant contre de la farine de blé...

En 1505 on partait déjà du Port de Dahouet pour aller pécher la morue du côté de l'Islande et cela n'a cessé qu'au premier tiers du XXè siècle ; un « quai des Islandais » commémore la souvenance d'une longue tradition de goélettes, de terre-neuvas et de marins embarqués pour le Grand Nord...

Sur la trame de schiste, de granit, d'ajonc et de bruyère, s'est tissée l'histoire de ce pays fait d'agriculteurs, d'éleveurs et de navigateurs...

Ceci avant que ne déferle les vagues balnéaires des stations de la Belle Epoque... Puis celles des vacances dites populaires » de 1949... La station s'est faite « touristique» avec ses flots de « visiteurs », l'urbanisation grandissante, l'accroissement régulier de populations et de résidences secondaires...

Tout cela indifférent aux mouettes qui se nettoient dans l'étang quand le soleil y déploie ses rayons...



27/02/2019
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