Les dits du corbeau noir

DE LA ROUE DE L'ANNEE SOLSTICE D'HIVER Suite Bran du (ESSE/GUI) 2015NOVEMBRE30

DE LA ROUE DE L'ANNEE : LE SOLSTICE D'HIVER 2015 30 NOVEMBRE



DE L'ESSE, et de la DOUBLE FEUILLE DE GUI....

Bran du :

Sources : Le Monde des Anciens Celtes de Venceslas Kruta (Yoran éditeur) Ouvrage récemment publié et recommandé...



Avant de développer ce sujet lisons ce qu'écrit l'auteur :

 

« … L'Esse  (ou la double spirale) et le Gui :

 

Ces enroulements spiralés dessinent la course supposée du soleil au-dessus et au-dessous de l'horizon d'un solstice d'hiver au suivant ; une course d'abord croissante puis décroissante.

Le point médian correspond au solstice d'été.

 

Inscrite dans un cercle, l'Esse, probablement le motif le plus fréquent de l'art celtique, en divise la surface en deux moitiés emboîtées ; c'est l'équivalent du Yin-Yang chinois, (le Tao est un "régulateur des alternances") mais, c'est aussi une des nombreuses évocations de la double feuille de gui, plante emblématique d'une végétation qui se maintient au coeur de l'hiver, d'un cycle de perpétuel renouvellement où ténèbres et lumière, canicule et froidure, vie et mort, s'alternent, indissociables et imbriquées...

 

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Omniprésente est la feuille de gui vénérée par les Celtes qui y voyaient l'expression végétale de la permanence de l'esprit au cœur de la mort passagère de l'hiver, la substance immortelle de l'Arbre de Vie..."

 

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Notes et applications possibles : Bran du

 

Nous sommes, avec l'Esse (La Double Spirale donc) et la Double Feuille de Gui, en présence de deux représentations abondantes et fondamentales dans l'iconographie de l'art Celte... 

 

Ce sont des symboles éloquents et signifiants dont l'expression récurrente démontre l''importance dans la pensée religieuse celtique, car ce sont là, en effet, des symboles religieux évoquant à la fois un attribut sacré des dieux et des déesses, mais aussi la fonction sacrificielle et sacerdotale de ceux et celles qui les servent avec foi, entendement et conviction...

Cette « sacralité » se trouve étendue à la régence humaine à travers la personne du « Prince » régnant ou de la Princesse souveraine...

 

Dieux et Déesses président à la Vie et régentent celle-ci. La vie est une attribution divine et tout le Panthéon celtique y concoure selon ses attributs, compétences et fonctions...

 

l'Arbre de vie est aussi une représentation récurrente dans l'art celtique....

 

Le Gui sur le chêne est le signe d'un choix divin, d'une élection divine attribuant à l'arbre une part de cette divinité et donc des bienfaits de celle-ci...

Le Gui a effectivement des vertus médicinales connues des druides et des druidesses et reconnues officiellement par notre science contemporaine (Avec l'If également.)...

 

Chêne, Gui, Esse, Divinité et service du Divin sont des vecteurs et facteurs de Connaissance et de Cultes, de Vie et d'espérance de Vie au-delà et par-delà ce qui pourrait y mettre fin...



Tous ces éléments associés et conjoints fournissent les bases et fondements du rite du solstice d'hiver...



(Pourrait s'ajouter à cela un rite d'intronisation à la royauté associant juments et/ou bœufs, de couleur blanche.)

(Le cheval assure le passage entre la vie et la mort, entre la terre et le ciel ; il tire le char du soleil ou de la lune... Il est la vie et la continuité de la vie... etc...)

 

La régence est octroyée, via le « Féminin », au roi  élu par le dit féminin, et reconnu par la Pierre de Royauté comme digne de cette fonction ; laquelle implique que le Royaume de la Vie soit préservé de toute atteinte et que la fertilité et la fécondité du sol et des règnes soient assurées et protégées et ce avec le conseil avisé et vigilant du druide représentant sur terre du monde divin et céleste (du monde diurne plus précisément)...

 

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(En aparté : De l'Esse au Triscèle, il n'y a qu'un enjambement à faire !

Le triscèle (du Grec triskelès signifiant à trois pieds) est interprété comme une métaphore de la marche du soleil...

Pour A grenier ce symbole (le signe en S) dérive de l'Esse cher à l'art gaulois et apparaît comme avoir été à l'origine un symbole du dieu solaire.

Selon Philippe Jouet, on peut avancer que le symbole dynamique du triscèle représente la position du soleil le matin, à midi et au crépuscule. (Le quatrième pas se faisant dans la nuit.)

Le Triban (Tribann en breton), signe triple également, représente la position du soleil aux solstices et équinoxes selon les études de M Codébo (archéoastronome). (In le Dictionnaire de la religion et de la mythologie cletique de Ph. Jouet)

 

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Le SOLSTICE D'HIVER se place donc au début du tracé de l'Esse (ou Double Spirale) est nous retrouverons, en fin de course, son point de départ et d'évolution spiralée ; soit le solstice de l'année qui suit...

Nous allons donc d'un Solstice d'hiver au suivant avec au mitan de la course le Solstice d'été.

Nous suivrons la course ascensionnelle du jeune soleil renaissant au début de « l'Esse », vers le 21 décembre environ, puis gagnant peu à peu sur l'emprise des ténèbres pour atteindre son apogée et son point zénithal aux alentours du 21 juin, puis ce sera la redescente jusqu'à ce que l'ombre retrouve tout son territoire, par elle, de nouveau reconquit...



Placer l'ESSE dans le Cercle reproduit la figure bien connue du Tao te King ou Yin et Yang chinois.... Figure représentant, par excellence, l'équilibre et l'harmonie en tout cercle, être et chose...

La sphère étant équitablement partagée en deux parties par une Force, Energie et Lumière (le Ki ou Energie vitale) équivalent à un Point de vérité, mais aussi d'équilibre et d'harmonie, conciliant, réconciliant, restaurant, donnant unité, à toute dualité ou opposition et conjuguant harmonieusement les « contraires »...
Ceci totalement apparenté à la première triade du Barddas gallois constituant la pensée et philosophie majeure de la « Druidité »...

( A noter : les Umbos (ou boucliers) gaulois ont été porteurs d'un tel symbole !)...



AU SOLSTICE D'HIVER, L'Esse, la Feuille de Gui et le Gui lui-même sont les éléments indispensables du rite solsticial hivernal....

(Sont associé, par ailleurs, à la course du soleil le triscèle et le triban.)



Tout cela est fort riche en enseignements et si nous voulons vivre, incarner, en concordance et cohérence ce solstice d'hiver, nous ne pouvons faire l'économie de ces éléments indispensables à sa compréhension et a son efficace et opérationnelle mise en oeuvre...



Mise en pratique !

 

Quand nous tracerons le Cercle nous pourrons ajouter en son sein, par un tracé spiralé sur le sol, l'Esse le partageant en deux parties égales en partant, par exemple, de l'Ouest pour aller vers l'Est... (C'est-à-dire en partant du coucher du soleil et en allant en direction de son lever puis en revenant à l'origine du cycle.)...

 

On peut imaginer... (disposition et faculté celtiques par excellence!) que, lorsque le Cercle a été tracé selon le rite coutumier, que le Hérault entraîne alors les frères et le soeurs sur le tracé de l'Esse afin de vivre « physiquement en quelque sorte » ce que sera le cycle annuel du soleil de sa renaissance à son déclin, sa remontée puis sa décroissance et le retour au point initial du déroulé du cycle....

(Ceci amenant à une compréhension totale du « cycle » annuel.)

 

Symbole, image, sens, cohérence et compréhension seront ainsi pleinement vécus.... Vivre le symbole ; c'est inscrire celui-ci en soi-même, en sa propre « chair »...



La cueillette du gui trouve ici sa juste et évidente place...

En tant que servants et servantes du sacré les frères et sœurs « sacerdotes » présents peuvent porter sur eux et de diverses façons l'Esse et la Double Feuille de Gui...



Participer, solennellement, à la cueillette du Gui, réalisée avec la serpe de lune et de soleil par le sacerdote officiant, ne relève pas d'un trait folklorique au sens dénaturé du terme, mais bien d'un Acte de grande cohérence réalisé en toute conscience et sapience ; un acte de foi envers la Vie présente et en devenir, en ce monde et en d'autres mondes... C'est dire O U I à la V I E et en Cela qui Fut, Est et Sera en toute confiance, alliance et espérance....

 

Le Barddas (Livre des bardes gallois) propose trois lettres formant le son OIV ou OIW (IOU ou YOVE possible phonétiquement ?) pour approcher les sons innommables de la divinité suprême, nous ne sommes pas, lors, très éloignés de ce "OUI à la VIE" et de Cela qui l'Anime et lui donne   Essence et Principe !

 

La présence sous diverses formes du Triban et du Triscèle trouve aussi dans ce  cadre une pleine justification du fait des symboliques associées et renforcées.



 

 

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30/11/2015
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