Les dits du corbeau noir

COLLOQUE SUR LES ETUDES DRUIDIQUES COMPTE RENDU BRAN DU 01/NOVEMBRE 2015

 

Colloque sur les études druidiques...

Paris 11 novembre 2015

Compte rendu Bran Du

 

On pourra se reporter aux documents ci-dessous référencés adressés par Erwan Moreau (merci donc à Arzh Glaz)  :

 

Venceslas Kruta :
"Images et symboles" 1/2
"Images et symboles" 2/2

Bernard Sergent :
"Druides et Brahmanes" 1/3
"Druides et Brahmanes" 2/3
"Druides et Brahmanes" 3/3

Dominique Hollard :
"Le monnayage celtique, vecteur de messages religieux" extrait
Malheureusement à ce jour ils n'ont mis en ligne que cet extrait

Jacques Lacroix :
"La toponymie sacrée des druides" 1/4
"La toponymie sacrée des druides" 2/4
"La toponymie sacrée des druides" 3/4
"La toponymie sacrée des druides" 4/4

 

 

Contenu :

 

Ouverture du colloque par Fabien Régnier

Images et Symboles L'Art et la Religion des Anciens Celtes

Venceslas Kruta

Druides et Brahmanes Bernard Sergent

Le Monnayage celtique vecteur de « messages »

Dominique Hollard

La Toponymie sacrée des Celtes Jacques Lacroix

Communication de clôture par Fabien Régnier

Notes, commentaires, perspectives et conclusion provisoire

par Bran du



PTB et colloque NOV 2015 016pm.jpg

Une petite partie des frères et soeurs présents au colloque




Ouverture du colloque par Fabien Régnier :

 

Aux remerciements adressés aux bénévoles de l'association Keltia et à ceux de la Mission bretonne pour la qualité de son accueil et de son investissement succèdent ceux adressés aux différents chercheurs et conférenciers qui ont accepté de faire une communication/débat dans ce cadre...

 

Les buts et objectifs de ce colloque sont rappelés : il s'agit de mettre à la disposition du plus large public les fruits des travaux et des études multidisciplinaires menés par des chercheurs « référents » dans le domaine celtique et plus particulièrement ici dans celui de la religion druidique, de ses rites et de ses sanctuaires...

 

Cela a rassemblé certes un panel de « spécialistes » mais également un large public qui partage des valeurs et des attentes communes dans ces domaines...

L'accent a été mis sur des « messages » (des informations importantes relatives à la religion celtique) qui jusqu'alors étaient inconnus, masqués sous couvert d'art, de textes, de lieux et de leur toponyme ; soit des « enseignements » cachés qui ont pu alors être découverts, déchiffrés, décodés et mis à la disposition des auditeurs présents apportant de nouveaux et précieux éclairages jaillis des zones d'ombre qui entourent encore le domaine celtique...

Merci donc en effet à tous ces chercheurs et au partage de leurs découvertes....

 

Hommage est également rendu aux anciens historiens du monde celtique, aux premiers défricheurs qui ne disposaient que de peu de données, mais qui avaient de belles « intuitions » pour commencer à mieux cerner la « Matière si complexe du monde Celte. » «Hubert, Arbois de Jubainville, G Dumézil, P M Duval pour ne nommer que ceux-ci...)

 

Ce colloque qui se situe dans le temps de Samonios (propice à la réflexion) ne relève pas du hasard, mais constitue bien un « rendez-vous » donné en un temps favorable à une résurgence de la pensée celtique auprès de plus en plus de nos contemporains ; ceci correspondant sans doute à un éveil de conscience ayant atteint une certaine maturité d'attentes, d'analyses, de constats, de nouveaux besoins et de réflexions, propices à ce rejaillissement...

 

Il est question alors d'une refloraison spirituelle appuyée de progrès scientifiques à laquelle les « messages du monde Celte » se proposent de participer...

Il s'agira aussi de se questionner sur la manière dont ces « messages » sont parvenus jusqu'à nous et sur le pourquoi de leur recouvrance et de leur découverte actuelles...

 

Peut-être faut-il voir en cela la fin des certitudes (erronées) projetés à tort et jusque là sur la civilisation celtique et le début de la mise à connaissance de quelques « celtitudes » avérées, étoffées, argumentées, qui font de plus en plus écho et résonance dans le cœur vibrant et ému de notre communauté d'appartenance humaine...

 

L'archéo-astronomie, qui est en ligne de pointe des recherches actuelles confortent par exemple les intuitions que nous pouvions avoir à partir d'un croisement de déductions sur le rapport celtique avec la carte du ciel et les mouvements de celui-ci... (Cela ayant participé en son temps à l'élaboration précise du calendrier et de la roue de l'année.)

 

Ce colloque se propose d'offrir une matière riche et fantastique à partir de laquelle une résurgence exigeante des « messages délivrés » trouverait son usage efficace et son bon emploi... Ceci reposant sur un socle scientifique...

 

Note   Bran du :

Il me souvient de cette vision prophétique d'André Breton qui, dans une préface nommée « Braises au trépied de Keridwen », nous entretient d'un fabuleux et celtique coffre aux trésors, enfoui dans l'océan de l'oubli, qui est de nouveau hissé sur le rivage afin que ceux et celles (nombreux et nombreuses) qui ouvrent et font grincer le « couvercle » du dit coffre soient « enchantés et réenchantés » par son fantastique contenu ! (NDR)



.////....



Venceslas Kruta est le professeur émérite du monde Celte ; il nous entretient des Images et Symboles : l'Art de la Religion des Anciens Celtes...



...L'art celtique est un art signifiant et non un art d'ornementation ou décoratif. Il n'y a pas d'art décoratif chez les Celtes...

Chez les Celtes, l'ornementation est chargée de significations...

 

Les Celtes se sont inspirés, dans leur art, de modèles méditerranéens, mais ont « traduit » ceux-ci selon des images d'un monde qui était le leur... Ce n'est ni de l'abstraction ni de la représentation...Ils ont accumulé des images souvent très anciennes mais n'ont pas réalisé de créations pures... Leur héritage étant arrivé à un certain sommet...

 

(Pensons ici à Picasso sortant des grottes de Lascaux récemment découvertes et disant, en substance, que tout l'art du monde se trouvait déjà ici et que nous ne ferions que reproduire celui-ci de certaines façons par la suite. NDR)

 

Les chasseurs cueilleurs du Paléolithique ont su observer les astres et en faire découler des concepts d'entendement et de représentation... (Et notamment les rites et les cycles, les alternances annuelles sur un plus ou moins long terme...)

Leur espérance s'est focalisée sur le soleil couchant renaissant à l'aube ou à l'aurore après avoir sommeillé dans l'océan de la nuit....

Ils ont appris à voir, à regarder sans que leur vision ne soit superficielle.... Ils ont déduit de leurs observations que la mort pouvait être « vaincue » et que son royaume était lui-même éphémère.... Un au-delà de la mort pouvait donc être valablement envisagé...

Les Celtes furent les héritiers de ce patrimoine de première compréhension de la vie et de ses mystères...

 

On a dit de l'art celtique que c'était un « art de la courbe » soit une perception bien limitée et fortement réductrice en réalité....

 

L'ossature de l'art celtique : c'est le symbole. Par exemple la figure ou le graphisme appelé l'esse... connu depuis la nuit des temps et exprimant la « danse du soleil » entre deux solstices d'hiver...

La spirale est donc une vision schématique de la course du soleil ; soit une image durable dans la conception spirituelle du soleil... Le recommencement du cycle solaire vaut aussi pour celui de l'homme....

 

Un système de pensée construit les éléments qui s'introduisent dans le temps et l'espace en privilégiant certains de ces éléments avec des éléments de fond, des éléments majeurs soit des symboles particulièrement signifiants... C'est le cas de l'art Celte qui a son apogée au 5è siècle avant J.C....

 

Ces symboles apparaissent en diverses régions puis trouvent leur plein emploi « généralisé »... (esse plus oiseaux qui participent eux-mêmes à former des esses, lesquels oiseaux sont souvent des cygnes soit des oiseaux solaires...)

 

Apparaissent aussi des cygnes en forme de double feuille de gui symbolisant l'arbre de vie et lié à celui-ci et promis à un énorme succès de représentation... C'est ici un avatar végétal de la divinité à l'origine du renouveau solaire...

 

Le Triscèle souvent employé est une des formes les plus anciennes et pré-celtiques... (3è moitié du 3è millénaire avant J.C.)

Il fait parti de l'héritage reçu par les Celtes de leurs prédécesseurs...

Le gui choisit l'arbre dont il fait élection et c'est de ce fait la divinité qui le choisit...

L'âme est immortelle dans le corps qu'elle anime ; c'est un parallèle avec le gui et l'arbre qui le porte...

 

Parmi les figurations importantes il y a donc la rouelle celtique, la feuille de chêne, le triscèle ; la double feuille de gui, le bouclier ; la roue solaire... et l'Esse ou la double spirale signifiant toujours la course solsticiale...    (Il existe aussi une forme quadriscèle...)

 

Les oiseaux aquatiques sont aussi un héritage très ancien. Ils marquent les cycles et la saison dans leur alternance et leur éternel retour... Ce sont les subdivisions que le soleil imprime à un territoire à travers le déroulé de sa roue solaire...

Cette subdivision verticale à un aspect horizontal à travers les quatre directions Nord, Est, Sud,Ouest...

Au croisement des lignes horizontales que forment des oiseaux stylisés se tient l’omphalos, le moyeu de la roue, le centre, le point central, le « médiolanum » qui équilibre l'ensemble dans une parfaite répartition...

 

Les oiseaux plus les chevaux plus la « barque solaire » (contenue entre deux spirales) expriment les douze mois de la roue solaire de l'année...

C'est le cycle solaire à la fois journalier, quotidien donc et aussi annuel...(avec le ciel diurne, le ciel nocturne et aussi les deux crépuscules du matin et du soir selon la religion cosmique celtique la plus ancienne donc. NDR)

(La barque étant en fait la terre qui flotte sur l'océan là où le soleil repose la nuit)

Le soleil est entraîné par un cheval lequel est lié aux jumeaux célestes soit aux Dioscures...

(Comprendre aussi que Lug aide sa sœur l'aurore à mettre le soleil en orbite...

Il est associé à la renaissance du soleil...)

Le cheval céleste est donc lié à la roue solaire...

Le cheval représenté au IV et Vè siècle par les Celtes est aussi le Dioscure aidant le soleil à trouver sa place dans le ciel...

 

Les Celtes comme toujours font des empreints à d'autres civilisations en faisant des sujets empruntés une signification qui leur est personnelle...

Il en est ainsi pour  : Jument et poulain, monstre et griffon plus l'arbre cosmique...

On retrouvera ces thèmes dans les récits gallois comme les Mabinogi avec l'histoire de Rhiannon mère du poulain qui aide ce dernier à grandir comme le soleil.

 

L'art Celte empreinte au monde méditerranéen la palmette, ceci afin de transformation et achemine celle-ci sous forme de réduction vers la double feuille de gui...

C'est une « fleur de lotus » modifiée en double feuille de gui qui en son centre exprime son fruit rond.

Cette modification fait sens pour les Celtes qui rattache cela à une idée des origines ; idée liée à l'arbre cosmique...

(On retrouvera l'emploi du « trois » si cher au monde Celte...)

 

Le cheval à tête humaine coiffé de la feuille de gui est par contre une pure invention celtique...

Le monde végétal, le monde animal et le monde humain sont intimement liés...

La divinité qui est la plus représentée est souvent Lug soit la plus importante... avec quelques autres divinités qui sont aussi importantes...

La divinité épouse toutes les formes importantes de la vie...

 

Quand l'artiste Celte conjoint la tête de cheval avec la double feuille de gui et cela sous forme d'esse, ce n'est pas de l'abstraction, mais la concentration, dans une même image, du plus grand nombre possible de significations...

Il y a bien des points communs en l’occurrence entre les Celtes et leurs prédécesseurs du IIIè millénaire avant J.C.

 

Il n'y a pas d'ajout « gratuit » chez les Celtes...

Entre vide et plein des correspondances existent...

L'emploi techniquement maîtrisé du corail rouge ajouté à l'ensemble significatif apporte un complément de sens en exprimant par sa couleur même (le rouge) une valeur associée à Lug, à l'aurore, aux deux crépuscules, au feu dans l'eau (le corail sortant de l'eau, de l'océan...).

C'est la couleur de la vie... Du sang de la vie... Avec en plus une origine marine qui renforce bien des points déjà évoqués...

En cela et par cela l'eau morte devient eau vive....

(le soleil s'y régénère avant que de reprendre sa course...)

 

Lug est le Dioscure qui maîtrise et domine les deux monstres, soit la maîtrise de l'opposition des principes et concoure de ce fait à leur unité au sein de l'arbre cosmique...



Les schémas dynamiques s'inscrivent dans l'alternance cyclique...

La chaîne des esses (doubles spirales) symbolise la succession du temps dans ses alternances régulières. Ce sont des frises démontrant l'alternance celtique et ses déroulés....

 

Cernunnos ou le cornu est souvent représenté au sein des esses et d'un décor végétal stylisé...

Il y a une représentation du mouvement diurne et dynamique du soleil... (des feuilles en triangle ou triscèle zigzaguant...)

 

L'esse peut être contenu dans un cercle soit des feuilles ou doubles feuilles de gui imbriquées dont une sombre qui pourrait s'apparenter à la figure du yin et du yang du Tao...

Tous les motifs forment un tout qui ne laisse pas de place au hasard... Ils sont intimement liés...

 

L'image du monde fait l'objet de variations sur le même thème ou sujet...

Une conception d'un monde fait de quatre parties plus un centre commun à ces quatre parties qui les unit en ce centre...

Si un personnage apparaît en ce centre, il est lui aussi arbre cosmique et centre de ce monde...

Si il y a un axe plus « long » que d'autres axes, il figure la marche du soleil dans le sens allant d'Est en Ouest... Le Nord et le Sud sont aussi représentés... Cela fait deux « axes » principaux qui se recoupent au centre ou point central de leur intersection...

 

Un exemple de représentation :

Un carré se présente sous la forme d'un losange avec les pointes en hauteur sur l'axe vertical donc . Il est recoupé en son centre par un axe horizontal qui relie les deux autres points du dit carré...

A chaque point terminal de ce carré se trouvent des poissons et entre ceux-ci, à égale distance, des grues... C'est là une image de l'océan qui porte la terre symbolisée et signifiée par quatre poissons, quatre grues et quatre direction unies en leur centre de croisement...

Une autre œuvre : une cruche sur laquelle figure le combat de deux dragons au centre d'une île figurant Beltaine ; le milieu de l'année... Le dragon rouge illustre la chaleur, l'été et le dragon blanc le monde des divinités liées au monde souterrain, au sous-sol... L'un des dragons prend manifestement le dessus sur l'autre qui doit « s'incliner »... (Il se fait « tout petit »....)



Nous avons ici le passage de la saison sombre à la saison claire (A Beltaine donc)...

Le passage inverse se fera à Samain/Samonios...

Cette représentation est disposée sur la cruche de façon que le verseur du liquide contenu dans la cruche à ce moment là exprime lui aussi, par son geste, ce « passage » ! l'écoulement symbolique prometteur, fécond, fertile de la Belle saison !....

 

Têtes et palmettes sont souvent la même chose...

Les dioscures, les jumeaux sont aussi représentés, mais Lug demeure le plus important et l'emporte souvent dans la représentation...

Ainsi deux « têtes » associées ou jumelées ; l'une comporte une palmette l'autre la double feuille de gui ; cette dernière est plus importante car elle figure Lug...

 

Autre sujet :

L'unité des contraires ou encore le nœud d'Hercule...

 

Une figure adoptée par les Celtes pendant environ 50 années puis abandon de celle-ci...

Le centre est une figuration des plus importantes ; c'est le médiolanum, le territoire consacré le plus central où se trouve l'emplacement de l'arbre cosmique...

C'est le centre du territoire marqué par un élément à quatre faces (quatre directions plus un personnage au centre de celles-ci plus palmette en forme de feuille de gui...)

Tout ceci a des significations profondes...

 

Il existe des objets d'art purement rituéliques, donc à usage exclusif d'un rituel... on a retrouvé l'un de ces objets dans une tombe qui laisse supposer, du fait de ce dépôt, qu'il s'agit de celle d'un sacerdote...

 

Points importants : l'alternance passe par un point qui fait équilibre et harmonie entre toute choses...

Le cycle dit solaire vaut aussi pour les humains et ce par « analogie »...

 

De la Lune : elle est peu représentée au regard des symboliques solaires, et, dans ce cas en « opposition » avec le soleil, mais non totalement absente bien que rare du fait par exemple du calendrier celtique qui est luni-solaire et qui comprend des ajustements nécessaires dans son comput... (C'est une « combinaison » assez ancienne.)

Il faut par exemple 31 mois lunaires pour rétablir le bon rapport entre lune et soleil.

Il existe un modèle sur une épée où le soleil est sur un revers et la lune sur l'autre côté de la lame...

Le calendrier celtique a été établi à des fins « religieuses »...

Pour les anciens Celtes la renaissance du Soleil est davantage lié à la vie que la Lune...

 

La période d'intenses activités militaires a produit beaucoup d'images en rapport avec les préoccupations de la classe guerrière... (L'au-delà de l'existence, le « paradis » des guerriers...)



Chercher absolument des correspondances exactes serait un travail réducteur, il s'agit plutôt d'équivalences...

Tout le panthéon celtique n'est pas représenté sur les œuvres artistiques... cela semble le cas pour le Dagda (Dagodevos) par exemple, mais ce n'est pas certain qu'il n'existe aucune représentation de ce haut personnage mythique...

 

Lug assimilé au Mercure gaulois a une fonction limitative dans la période gallo-romaine alors qu'il est des plus important dans la période celtique...

 

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Cette claire et pertinente démonstration et mise à disposition d'une cohérence très grande dans l'imagerie symbolique celtique demanderait bien entendu des représentations des œuvres présentées et projetées...

On peut à ce sujet se procurer l'ouvrage récent de Venceslas Kruta : Le Monde des Anciens Celtes Yoran éditeur.

Il en est de même pour les autres conférenciers et leurs écrits publiés....

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Druides et Brahmanes        Par Bernard Sergent



Il s'agit d'une étude comparative très poussée qui montre indiscutablement les très grandes similitudes entre les deux fonctions et les deux Traditions qu'elles servent de leur mieux...



Les Druides étaient en leur temps ce que les brahmanes sont à la société indienne depuis la constitution de celle-ci et ce qu'ils sont encore actuellement pour la dite société....



Il est encore fait état de l'existence de druides entre le 4è et 5è siècle en Gaule... (A Noter : on trouve encore vers 250 après J.C. des inscriptions gauloises prouvant le maintien de leur emploi.)

En Irlande ces druides seront encore attestés jusqu'au 7è siècle (après la conversion au christianisme sous l'action de Padreig) et certains participeront même à des débats organisés par.... des autorités ecclésiastiques !...

Les récits oraux de la Tradition, une fois transcrits sur parchemin par les moines copistes irlandais (monachisme dit celtique), au 7è et 8è siècle, feront très souvent état de druides en action...



Le nom du druide n'existe pas en cornouaillais, ni en cornique, ni en breton ancien. Il existe en gallois, mais sous un vocable signifiant : le roitelet (lequel serait l'oiseau du druide.)...

L'image des druides est différente selon qu'elle résulte de la vision romaine ou de la vision gauloise et irlandaise....

L'Irlande fournit des documents plus archaïques que les documents romains.

(De nombreuses citations extraites du Livre de César sur la Guerre des Gaules et d'observateurs Grecs étayent les propos du conférencier. NDR)



Les éléments d'études argumentées et référencées font ressortir les points de similitudes qui suivent :

Le schéma (dit dumézulien) de la société trifonctionnelle est assez semblable en Inde et dans la société celtique avec trois classes identiques soit :

La classe des brahmanes, celle des guerriers et deux classes de « producteurs » pour l'Inde.

Celle des druides, des guerriers (et de la royauté) et celle (unique) des producteurs dans le domaine celtique.

 

Les druides sont des théologiens, des philosophes, des agents du sacré.... et ils exercent des fonctions religieuses...(Ils règlent toutes les choses de la religion.)... Ils sont des intermédiaires entre les mondes ; celui des dieux et celui des hommes... Ils « parlent » la langue des dieux...

Ils offrent des « sacrifices », participent à ceux-ci... Idem pour les brahmanes...

Les castes ont une couleur en Inde :

Le blanc pour les brahmanes... Idem pour les druides...

 

Druides et brahmanes ont le même statut et une même organisation interne...
Le radja(h) (roi) en Indes est toujours accompagné d'un brahmane qui le conseille, celui-ci peut aussi exercer la fonction d'ambassadeur...
A la mort d'un brahmane « conseiller » d'un radja(h), il y a des jeux d'énigmes entre les postulants à la charge devenue vacante...

On assiste aussi à des « joutes verbales » dans la société celtique en pareilles circonstances (voir le récit celtique dit le Dialogue des Deux Sages.)

(Toutefois il est à noter que le « féminin » est totalement exclu de la classe des brahmanes et qu'il ne peut postuler aux fonctions de celle-ci.)

 

le brahamne est appelé « deux fois libres » : cette nomination du brahmane résulte d'une acquisition obtenue la première fois, par sa naissance, la seconde fois, par son initiation...

 

Le druide parle avant le roi qu'il conseille, de même le brahmane par rapport à son radja(h)...



Le brahmane, comme le druide, est aussi enseignant, professeur, pédagogue. Il a suivi un long apprentissage (20 ans chez les druides.) Chacun étudie la tradition orale ou les textes sacrés...

(le Rig Véda s'apprend oralement.)(Véda = savoir, connaissance)

(Mais la transmission des doctrines ou concepts se fait d'oreille à oreille , de « poitrine à poitrine » disent les textes irlandais.)

(Avant les débuts de notre ère, il y a un même interdit sur l'écriture.) Druides et Brahmanes « transmettent à la jeunesse. »...

Druides et brahmanes étudient le mouvement des astres, lisent la carte du ciel et de l'univers...

 

Ils font tous deux œuvre d'historien surtout en terme de « généalogie »... Ils font l'éloge des rois et des héros....

(Le mot histoire viendrait du terme wid historia ayant le sens de détenteur du savoir.)

 

(Dru wid aurait, selon l'auteur, le sens de « savants connaissant l'arbre sous entendu « cosmique » ou encore les « hommes savants de par le chêne », mais cette interprétation est contestée par d'autres chercheurs traduisant, eux, par « les très savants » sans rattachement au nom de l'arbre ou du chêne (deru ou deruos.) NDR



Ce sont également des médecins accomplis qui connaissent le corps humain et les vertus des plantes.... (En Indes on ne « touche » pas le patient, on l'écoute afin de discerner les pathologies et y remédier.)



Ce sont également des « architectes » au sens où ils conçoivent et mettent en œuvre des agencements de temples ou de sanctuaires etc...

 

Bien des éléments doctrinaux sont communs aux druides et brahmanes comme par exemple la notion ou le concept que l'âme est immortelle, qu'elle ne périt pas avec la chair et (voir les nuances qui suivent) qu'elle est censée passer d'un corps dans un autre...

(Métempsycose ou Samsara), soit l'idée, en Indes, que l'âme qui n'a pas accompli sa destinée au sein de l'expérience humaine singulière se « réincarne » par exemple dans un insecte plus ou moins »noble » ou « digne » selon la vie précédente qui s'est plus ou moins conformée à certaines règles et plutôt moins que plus d'ailleurs.

 

Il faudra attendre la conclusion heureuse de ces nouvelles « expériences » animales avant que l'âme ne soit dotée de nouveau d'un corps humain support de sa nouvelle destinée et de l'oeuvre à accomplir pour se libérer du cycle des réincarnations...

(Qui est elle une finalité attendue et souhaitée et non la réincarnation qui survient « à défaut » et qu'il faut éviter à tout prix.)

 

(Le monde occidental a souvent confondu le but et la finalité!) (Et bien des enseignements majeurs anciens ont été détournés, en Occident, de leurs significations et sens premiers ce que déplore d'ailleurs aujourd'hui les principaux responsables et garants des dits enseignements fondamentaux! N.D.R.)



Nota Bran du :

Il est à mon avis des plus regrettable que l'on ait définitivement et arbitrairement déterminé que les druides croyaient à la « réincarnation » en s'appuyant sur le seul document disponible à ce sujet : un commentaire de Jules César (lequel est peu versé dans certains domaines et sujet à bien des « cautions » quant à son « objectivité » très relative du fait de ses intérêts recherchés auprès du sénat romain pour justifier ses conquêtes et leur financement.)

Il s'appuie le plus souvent sur des témoignages antérieurs en provenance du seul témoin direct Posidomios (Syrien ayant vécu au 1er siècle avant J.C. Ayant fait fonction en quelque sorte de premier ethnologue et ayant voyagé dans les contrées celtiques.)

Un autre écrit d'un autre observateur fait aussi état de l'immortalité de l'âme, mais nuance le propos de César en précisant « qu'il y a en fin d'existence une autre vie chez les morts » ce qui ne saurait être un concept comparable à la réincarnation.



Nonobstant ces « réserves » âme et univers sont indestructibles dans les deux doctrines, mais l'eau et le feu mettront un terme final au cycle des renouvellements et des expériences transitoires....



La fin retrouve ses origines au sens où l'eau et le feu sont considérés aussi comme les agents et vecteurs de l'apparition et du développement de la vie... L'eau remplit le monde et éteint le gigantesque incendie qui ceinture la terre et le serpent des origines participera à cette « cosmogénèse »...

(Nota : il ne faudrait peut-être pas oublier ici le rôle de l'embryon d'or ou encore de l'oeuf du monde pour les druides (œuf assimilé a priori à l'oursin fossile lui même associé au « serpent marin » ! NDR)

(Shiva par sa danse met le feu au monde ; une autre version fait état de la langue d'un serpent provoquant cet « incendie ».)

(Si, Shiva, est aussi associé à la fin du monde, Vichnou et Brahma le sont à son renouvellement.)

Il est attesté aux Indes que les proches d'un défunt, son épouse, se jetaient dans le bûcher pour l'accompagner dans la mort et dans son « voyage », on a des éléments similaires dans le monde celtique...



Il est dit également que les druides se retiraient dans les grottes ou cavernes ou les forêts reculées pour dispenser leur enseignement ce que l'on retrouve en Inde....

(Nota : on n'oubliera pas qu'en Inde, une fois survenu à l'âge de la « retraite », l'homme est censé avoir atteint alors le 5è âge lequel commande de se retirer en forêt !)...



La fonction brahmanique relève d'une hérédité au sein d'une lignée ce qui n'est pas manifeste chez les druides même s'il arrive que des fils de druide prennent, parfois, la « succession » de leur père...



Dans le monde indo-européen on retrouve des notions communes « d'interdits » pour les rois les obligeant à une saine régence et aussi la notion de « maîtrise des éléments » pour les sacerdotes comme la maîtrise de l'eau et du feu, ceci attesté par exemple dans l'Iran ancien avec l'ordre religieux des mages...



Il est dit aussi que le druide enseigne « en cachette » et aux nobles bien que le savoir ou la connaissance semble bien avoir été accessible pour tout individu développant les capacités d'acquisition à ce sujet...



Cela fait, en effet, un nombre assez considérable de similitudes fonctionnelles et doctrinales entre les brahmanes et les druides.

(Sauf qu'il n'y a pas, par exemple, chez les druides une caste « d'intouchables » et que le féminin a accès à certaines fonctions sacerdotales NDR.)



L'étude comparative et méritante de Bernard Sergent apporte clairement des éléments de comparaison et de similitude entre la fonction brahmanique et druidique, chacune apportant un éclairage confortant l'autre d'où l'intérêt d'une telle étude ; une étude cependant déjà connue dans ce domaine et relevant de recherches antérieures effectuées par des druidisants ou autres chercheurs, mais fortement « concentrée » et rassemblée ici...  NDR



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Le monnayage celtique vecteur de « messages religieux » par

Dominique Hollard extraits de la conférence...



Le monnayage celtique est vu ici dans ses aspects de support d'images ayant une représentation symbolique, analogique, mythique et théologique soit ayant valeur de transmission et d'enseignement (à usage à priori « d'initiés » aptes à lire les « messages » contenus.)

L'étude de cela reposera sur des représentations de monnaie ayant pour « figure » principale :

 

Taranis (le plus ancien mythe représenté)...

Lugus (l'apollon visionnaire aux « longs bras »)...

Cernunnos (le dieu à la ramure de cerf)...

Epona (la divine cavale)

et Cathubodua (la sanguinaire corbeille du combat) (apparentée par ailleurs à khali ou à la Gorgone d'Athéna.)



Taranis : le dieu de l'orage, de la foudre, de l'éclair, de la pluie fécondante... Porteur de la Roue Cosmique ou de la Roue de l'Année... (Roue et foudre sont ses attributs.)

C'est, pour César, l'image de Jupiter...Il a pour équivalence Zeus (Dieu père des autres dieux et divinités du panthéon Grec) et Indra en d'autres traditions.

Chez les gallo-romains, (fin du 1er siècle avant J.C.), il est représenté par les statues ou colonnes dites du Jupiter à l'anguipède adossé à l'Arbre du monde (Ses jambes se terminent par une queue de serpent ou de poisson.)

Il exprime une rotation cosmique autour d'un axe dont il est le moyeu ou nombril...

C'est le « dieu à la roue », mais ce n'est pas lui qui met celle-ci en mouvement, mais Lug tel que l'on peut le voir sur le fameux chaudron de Gundestrup.

(Nota : il y a de fortes chances que le druide irlandais Mog Ruith dit le « serviteur à la roue » soit une figure de Lug.NDR)

 

On sait que les artisans celtes vont reproduire, mais à leur façon, la fameuse statère grecque dite de Philippe de Macédoine.

Ils s'inspireront de ce modèle abondamment reproduit par eux, mais en donnant aux figurations de celles-ci une « tournure, une acceptation, signification et représentation typiquement celtique »....

La figure à l'anguipède figure sur des monnaies celtiques plus de 400 ans avant qu'elle ne soit « statufiée »...

L'homme cheval-serpent appuie ses fers ou sabots sur une tête sortant du sol (figurant un monstre sorti de terre) et maîtrise celui-ci sans à priori le tuer. (Il en est curieusement aussi de même dans des figurations de la Vierge au Moyen-Age qui maîtrise, sous ses pieds, un monstre serpentiforme sans atteindre pour autant à la vie de celui-ci. NDR)

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On peut réinterpréter avec peu de chose un schéma emprunté.... Les artisans Celtes seront experts en ce domaine....

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Lugos :

C'est la figure la plus représentée et honorée...

(Il est assimilé à Mercure.)(C'est aussi l'exacte correspondance théologique, l'équivalence la plus précise, avec Apollon le dieu solaire)...

C'est un transfert direct de la figure d'Apollon au revers de la monnaie grecque...

Il évoque la clarté, le dieu lumineux... Il est doté d'une force fantastique et d'une grande main et d'un très long bras....

Il a aussi une magnifique chevelure solaire, blonde, lumineuse et bouclée...

Il peut avoir aussi des « embryons d'ailes ». On le sait extrêmement lié aux oiseaux (corbeaux ou roitelets, rapaces ou même le coucou.)

 

Son attribut est la lance. Il possède un cheval et surtout un très long bras et un œil longitudinal immensément grand allant jusqu'à l'oreille avec un iris très allongé... Il a une tête éminemment solaire...

Il possède un arc mais sans flèche. (voir en cela un « arc sonore » et non de combat ou de chasse.) Il profère des incantations magiques. (Et ce, en se tenant sur un pied, en se voilant un œil et en n'usant que d'un bras.)(Voir Cuchulainn.)

Lug, le « visionnaire », voit tout et sait tout...

 

(Claude Sterckx parle d'une vision liée à la lumière résidant à l'intérieur de l'oeil.)

C'est un œil assimilé à celui d'un aigle ou d'un faucon...

Un œil « allongé » (hypertrophié) dans la tête (comparaison avec l'oeil solaire ou l'oeil du jour. NDR)

C'est aussi le « génie de la poésie »...

 

Nota : on trouve en Bretagne sur la commune de Lanleff un temple (rare et exceptionnel) à trois enceintes circulaires (dont certains disent que c'est une copie du St Sépulcre de Jérusalem) bordé par une fontaine sacrée, mais que l'église chrétienne ne revendique pas comme relevant de sa propriété voir même de son « histoire » ou « patrimoine ». Pas de texte ou de document probant à ce sujet. Les chapiteaux ne comportent aucune représentation que l'on pourrait rattacher à une iconographie chrétienne. Ce sont des figures géométriques pour la plupart sauf une gravure qui représente un petit personnage doté d'une main immense ! NDR

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A savoir : On trouve en Irlande des textes qui collent aux monnaies gauloises soit un équivalent visuel en Gaule. Il n'y a pas de monnaies irlandaises. Ce que la monnaie exprime en Gaule, l'Irlande l'exprime similairement dans ses écrits.

Le nombre trois et le nombre neuf sont extrêmement fréquents dans le monde Celte, dans ses expressions et représentations...

La représentation de « volutes » bouclées au-dessus d'un animal ou d'un personnage évoque l'émission d'une « vibration sonore ».

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La lance de Lug est dite rougeoyante et produisant des étincelles.

(Voir Shiva ou Achille à titre d'attribut comparatif.)(Apollon a aussi été d'abord représenté avec une lance puis seulement avec un arc.)

(Son très long bras est souvent terminé par trois doigts. Cela pourrait représenter un geste sacerdotale et rituélique. On pense ici avec prudence, mais intuition au tribann. NDR.)

 

Rappelons-nous par ailleurs que Cuchulainnn est dit le fils adoptif de Lug lequel interviendra pour lui porter secours...

Il est évident que sur le chaudron de Gundestrup le personnage casqué qui tient dans ses mains une partie de la roue de l'année (avec ses huit barreaux) ou encore de la roue de Taranis soit Lug. (Celui qui, en tant que « bon conducteur » met en branle ou pulse la dite roue de l'année, le mouvement solaire, la rotation cosmique...)

Lug ne dit-il pas : « C'est moi qui suis la course du soleil, la cause de son lever, de son coucher. »...(Mais ce n'est pas pour autant le « dieu du soleil ou le soleil-dieu ».)

 

Le mythe de la mort de Lug :

Lug est tué par un coup de lance et devient oiseau, Il part dans l'Autre Monde (le monde des dieux) et revient se venger de son meurtrier et de sa femme infidèle qui a ourdi ce complot avec son amant. Il revient régénéré et avec une force-énergie accrue de son voyage en l'Autre Monde.



Cernunnos :

Le dieu le plus visuel...

Il est en compagnie du loup, du dauphin, du serpent à tête de bélier, sur le chaudron de Gundestrup où il siège assit en tailleur...(Il est le maître des animaux. NDR)

Il porte le torque à son cou...

Le torque était remis au guerrier qui rapportait le chef d'un ennemi (décollation) ; signe de sa bravoure au combat et de sa victoire. Il signifie une approbation des qualités guerrières...

C'est l'équivalent du Dionysos Grec avec lequel il partage bien des points communs...

Il est moins présent sur les monnaies Celtes...

 

Sur une monnaie, il est représenté dans son attitude coutumière avec un oiseau rapace sur son dos et avec, à ses côtés, un cerf qui brame la tête levée vers le ciel... (Ceci pouvant être un marqueur saisonnier et sans doute, dans ce cas, la période de Samain.)

Cernunnos a aussi hérité de la roue. Il a un rapport avec le cycle naturel du temps.

(Le corbeau rappelons-le est proche à la fois de Lug et de Bran.NDR)

 

« Le triscèle remplace souvent l'image de la roue calendaire.)



Epona :

Epos, Equos soit le cheval...

Le cheval divin et plus précisément la jument divine... (Avec son poulain)

Il y a peu d'images sur les monnaies la représentant alors qu'il y a une multitude de sculptures...

C'est aussi l'image ou visage de Rhiannon...

Epona figure sur une monnaie celte avec un cheval marin au-dessus d'elle alors qu'elle nourrit un jeune poulain.

Elle est représentée assise en écuyère sur un animal dont on ne sait s'il s'agit bien, parfois, d'un cheval ce qui est par contre le plus courant.

 

Elle est liée à priori aux Dioscures, aux jumeaux... l'un à sa naissance rejoignant l'océan (Comme Dylan fils de la vague. NDR) et l'autre étant appelé à devenir un personnage éminent comme le Lug gallois lié aux oiseaux et au poulain...

Le cheval que monte Epona va le plus souvent d'un pas tranquille mais on sait que nul ne peut pourtant le rattraper (à l'image d'un horizon ou d'un arc-en-ciel que l'on ne peut jamais atteindre. NDR)

Il fait preuve d'une « lenteur véloce »...

La déesse peut être liée au monde des morts (On sait la dimension de « conducteur solaire » ou de psychopompe du cheval.NDR)

Elle est donc « conductrice d'âmes »...

C'est une déesse « pacifique »...



Cathuboduae :

Une déesse guerrière. Liée aux combats sanglants...

Elle évoque la frénésie, la fureur...

Elle est assimilée à Brigit...(Brigantia en Gaule)

C'est la combattante, la courageuse...

C'est la Bod, la corneille des combats...

 

C'est aussi la Morrigane (vêtue de rouge représentant l'ivresse sanguinaire.) (Une déesse à deux faces ; sombre et claire, pacifique ou guerrière... etc...)

C'est la déesse nue (la nudité féminine est une arme redoutable qui terrifie et pétrifie ses ennemis!)...

Elle à une tête de corneille (corniforme)...

Elle monte un cheval avec une corneille qui l'accompagne perchée à son épaule.

Les textes nous disent qu'elle apparaît sur le champ de bataille en hurlant des cris (clameurs sauvages) pour pousser les guerriers au combat et en entraînant la fureur guerrière...

Les cris de la déesse sont capables aussi de tuer l'ennemi....

Elle est liée à la foudre et aussi à la décapitation... Elle peut avoir une tête d'oiseau... (Elle a parfois trois têtes.) Elle est aviforme...



Ainsi les monnaies délivrent des messages qui sont autant d'enseignements et une forme de transmission voilée ou cachée de ceux-ci.... Et ceux-ci se perpétuent ainsi au-delà le temps et l'espace.... A nous de les retrouver, de les comprendre et de les réinjecter, de façon appropriée et adéquate, adaptée et actualisée dans une nouvelle dynamique de vie !...NDR



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La Toponymie Sacrée des Celtes par Jacques Lacroix (extraits de la conférence)



Comment les croyances des Anciens celtes se sont inscrites dans les noms de lieux...

La présence celtique n'a pas disparue, elle ne réside pas dans un passé mort. Elle demeure active, animée, dans certains traits de nos caractères européens mais aussi dans des milliers de lieux de ces vastes territoires qui doivent leur nom même ; la racine de leur nom, au domaine celtique et à ses croyances et divinités... Et ce, aujourd'hui encore....



Il y a une Europe celtique des noms issus de cette civilisation...



Noms de lieux, noms localisés de dieux importants..

 

Belenos : ( multiples représentations localisées tant en Gaule, Allemagne, Italie....)

Belisama : voir Bellême, Blême, Blesmes, Blima... Y compris en Angleterre...

Borvo : Allemagne, Gaule, Italie, Espagne....

Matrona : (les Mères) : Matrae, Matra...

Matrona : (le lieu des eaux-mères ; Matrica...le domaine des déesses-mères...)

Lugus ( les citadelles de Lug ) : dans toute l'Europe soit plus d'une centaine de lieux dédiés...



D'autres dieux majeurs sont ou absents ou rares dans les localisations dédiées :

 

Ainsi de :Ogme ou Ogmios, Teutatès, Smertios (peut-être jugés trop belliqueux pour avoir été conservés au temps des gallos-romains et des romains ?)

Cernunnos : quelques lieux attestés...

Sirona (Ster ou rivière en breton) : idem

Esus : (Sées en Normandie ; on y révérait ce dieu.)

 

Monde de la nature et représentation divine :

(Par le végétal ou l'animal associé)

L'expression du divin dans sa puissance, sa « hauteur », ses courbes et lignes célestes...

Ardennes (Arduina), Vosges (Vosegos)....

L'arbre comme support privilégié de l'expression divine :

La forêt hercynienne – Ercu soit le chêne... Argonne...

Autre appellation : Dervo (le puissant) ou encore Casinos

 

(Sanctuaire associé au bois sacré)...

If : Eburos ou Ivaos (dieu de l'if) voir Eburons (Ebuvoriques soit Evreux)...

La pomme (Aballo) ou l'éternelle connaissance ou sagesse... Abellio...

 

Les animaux :

Ils sont très liés à l'expression du sacré...

Artio : ours Artaios Artahe... Il exprime la puissance royale qui ne connaît pas de prédateurs... C'est le symbole d'un roi puissant...

Arthun : forteresse ou puissance de l'ours...

Le taureau : l'énergie fertilisante et féconde : Tarvos...

Epona : nous connaissons plus de 70 représentations de la déesse et plus de 300 statues...

Le plus souvent en écuyère et avec son poulain...

Eponiaco : lieux ; relais routiers où l'on change de cheval ou l'on soigne et nourrit celui-ci...

 

Les eaux sacrées : Support privilégié de la religion.

Nombreuses offrandes et présents offerts aux dieux et déesses...

Rhenos : le Rhin

Dev ou Div (énormément d'appellations)

Sources : Bourbon voir Barenton peut-être un ancien Borv-ento lieu des eaux bouillonnantes...

Boyne en Irlande : eau bénéfique ou dangereuse (ordalies)...

 

Cours d'eau :

Nemausos (Nîmes) Telo (Toulon)

 

Lumières sacrés, puissances célestes, éclair, lumière irradiante...

Rapport avec les forces ignées...
Les Leuques (tribu gauloise) (les éclairants)

Rodez ( les très ardents) voir les Ruthènes (notion d'eau de feu)...

Galli – Galatai – Gaulois : le feu, la vapeur, l'effervescence...

Lugios : le Lumineux (sur les hauteurs et sommets le plus souvent...) Laon, Lyon...

la citadelle de Lug (ou colline de Lug)

Taranis : le déclencheur des eaux célestes...

L'arbre frappé par la foudre et vainqueur de celle-ci, résistant à elle (ercu ou ercou) soit le chêne...

 

Vents et brouillards : L'impétueux circus ou heol...

Le brouillard signe divin : Dumiatis , dhumos ou vapeur...

Voir le mois de Dunanios sur le calendrier de Coligny ; entre novembre et décembre mois des brouillards...

 

Sanctuaire :

Souvenir des endroits où ont été invoqués les dieux ou leurs forces...

Nemeto – Nemeton Nemetum

Clermont-Ferrand / Arras....

Senantes (Vieux sanctuaire) voir aussi Nanterre...

Chassenon ( lieux ceints de chênes sacrés...)

Pas de représentation « directe » de dieux, mais possibilité de les nommer à travers le « sacré » d'un lieu.......

 

Le nom comme sacralisation du lieu dans l'espace...

Dunio – Juine (l'eau divine) le nom de Juine est une offrande offerte au dieu...

 

Nommer c'est aussi protéger...

On recherchait la protection bienveillante d'un dieu ( dieu tutélaire par exemple)

On protégeait ses frontières ainsi par des forteresses ou sanctuaires dédiés... Les frontières sont donc gardées par des noms divins qui forment une ceinture de protection autour du territoire...

Le nom protège aussi la santé personnelle ou celle des siens d'où le nom donné à des sanctuaires guérisseurs...

Epona assurait la sécurité du voyage. Des noms divins protégeaient le passage des cols jugés dangereux...

Le péril est évité du fait que l'on invoque et nomme le nom divin...

 

Les sources ou eaux souterraines sont des lieux de communication avec l'au-delà. Ont y dépose des vœux que l'eau transmet aux dieux ou déesses...

L'attention aux anciens noms celtiques (et aux forces qu'ils contiennent) à préserver une géographie sacrée....



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Communication de clôture par Fabien Régnier responsable du magazine Keltia et organisateur de ce colloque...



La renaissance culturelle du monde celtique est bien réelle et s'accompagne d'une interrogation sur la religion qui sous-tend la dite culture... Interrogation autant légitime que normale....

Il y a eu, sur les quatre ou cinq dernières décennies, une avancée notable dans la connaissance et la réelle considération de cette culture celtique qui entraînent aujourd'hui une interrogation sur la spiritualité à l'origine même de cette culture...

 

Cependant, si la culture celtique n'est toujours pas enseignée à ce jour dans les cursus scolaires ( elle a en fait été volontairement rayée de la dite carte scolaire N.D.R), il n'en demeure pas moins qu'elle attire et mobilise de plus en plus de chercheurs et qu'elle interpelle un public de plus en plus large et conséquent...

 

Toutefois, on doit considérer que les connaissances de plus en plus nombreuses et étayées mises à disposition demeurent encore trop « souterraines »...

Cette « culture » n'est pas le fait d'une expression régionale réservée à une frange de population plus sensibilisée, mais elle s'adresse à tous et à toutes, bien au-delà de frontières restrictives (en fait elle interpelle toute l'Europe et au-delà NDR)...

 

Si l'on constate une émergence générale des cultures celtiques en de nombreux pays, cela ne relève pas du hasard, mais semble bien correspondre à une nécessité...

 

La question que l'on doit lors se poser est celle-ci :

l'expression culturelle et spirituelle celtique peut-elle « revivre » aujourd'hui ?

OUI, assurément ; l'expression de la spiritualité celtique est le prolongement naturel de la culture qu'elle a induit.


Celle-ci, cependant, doit impérativement s'appuyer dans son expression contemporaine sur les acquis et apports du monde scientifique. »



Commentaires           Bran du



Nous comprenons fort bien qu'une résurgence spirituelle se doit d'accompagner et d'enrichir la recouvrance culturelle issue de l'anima et du fond spirituel qui en sont les « fondements »...

 

La « Matière celtique ou celto-druidique» est une « matéria prima » constitutive, dans le creuset de l'être contemporain, d'une forme d'alchimie de la transformation amenant progressivement à entendement et à compréhension, à recouvrance d'une part de notre mémoire et à « restitution » de composants en provenance à la fois de sources historiques, scientifiques, universitaires, mais aussi de l'inconscient dit collectif....

(Et pour ce qui concerne une Tradition comme la nôtre d'éléments d'une autre nature, bien plus importants, anhistoriques, mythiques, archétypaux et « immatériels ».)

 

Mieux connaître d'où l'on vient donne et procure une meilleure assise à notre présence au monde et permet de solides élévations vers l'avenir....



Etudier « sérieusement », analytiquement, rationnellement, scientifiquement donc, avec toutes les approches pluridisciplinaires mises en convergence, la Tradition celto-druidique telle que l'on peut se la représenter et l'appréhender pour partie et plus qu'indispensable en effet...

 

C'est là notamment un des rôles majeur assigné à l'archéologie et à la recherche, mais, cette restitution précieuse d'une part de notre mémoire se doit d'être prolongée de l'interrogation qui précède soit du pourquoi et du comment d'une transition de ce patrimoine, de cet héritage globalement pré européen, vers notre monde contemporain.

 

Ceci afin de déterminer si ce qui constitue ce legs est ou non de nature à s'incarner de nouveau (avec les actualisations et adaptations nécessaires) pour répondre à des éveils de conscience, à des sensibilités nouvelles, à des besoins de repères et de références plus à même de satisfaire les attentes dans les domaines de la pensée, de la philosophie, de l'écologie, de la spiritualité et de la création artistique, et, plus fondamentalement, d'une participation contributive et pertinente à un changement profond et décisif de paradigme sociétal....



Le risque étant, car il existe une propension au risque, de fonder exclusivement ce « revival » sur un socle scientifique seul garant d'une orthodoxie de compréhension, de référence et de validation...


Confier le devenir et l'avenir de notre civilisation à la science et à elle seule ne peut que reconduire les mêmes fatidiques erreurs qui ont fait que l'on a accordé pendant, ces derniers siècles, à la notion de progrès des valeurs et des vertus, des qualités et des performances, des promesses et des espérances, censées apporter le bonheur à tous et à chacun....



Nous savons, hélas, ce qu'il en fut et ce qu'il en est, sans dénier pour autant les apports non négligeables de la dite science...

Nous savons avec pertinence qu'elle n'est pas à elle seule la clef du dit bonheur et la garante des équilibres et des harmonies tant espérés et attendus !...



Faire l'économie de la spiritualité, du sens et de l'Essence du Sacré et du « Divin », vouloir se passer d'une philosophie qui soit un véritable « Art de vivre et d'aimer la vie », se détourner des valeurs fondatrices d'un humaniste compassionnel, solidaire et symbiotique, ne peut que concourir à l'acheminement décadent d'une société devenue suicidaire entraînée par les rouages et les engrenages redoutables de ses propre vecteurs chaotiques...



La science par elle-même ne peut remédier à l'ensemble de ces états de faits, aux conséquences logiques de causes produisant de si néfastes effets....

 

La science se doit d'être au service du « Vivant », de la meilleure santé possible de celui-ci et de sa pérennisation, mais ce « Vivant » résulte aussi et grandement d'une Essence, d'un Anima, d'un Principe ainsi que d'une Ethique et d'une Déontologie qui encadrent les découvertes et leur donne une « Verticalité » qui transcende la matérialité existentielle et ses acheminements horizontaux et terrestre !....

 

Sans préséance du Spirituel sur le Matériel, nous ne pouvons, et ce quelques soient la qualité des outils, méthodes, concepts délivrés par la science et mis à la disposition de notre humanité, prétendre sauver celle-ci de son fourvoiement dans une matière incapable de produire, par elle-même, la moindre parcelle spirituelle !....

 

Car si « la science sans conscience » est bien la ruine de l'âme, elle est tout autant complice d'une déchéance et d'une décadence morale et spirituelle, si elle s’exonère ou se désolidarise de ces dimensions humaines qui fondent et construisent l'être humain dans la dignité et la plénitude de sa dimension même !...



Pour rappel : dans les sociétés antiques ou anciennes ou encore dite traditionnelles, la science n'était pas « distincte » des autres disciplines de l'activité humaine, mais faisait partie constituante et intégrante de connaissances, de « savoir », de pratiques, d'expériences, de concepts, mis au service du développement et de l'évolution des communautés humaines...



Il est évident que les approches visionnaires, intuitives et concrètes de la Tradition se conjoignent ou convergent de plus en plus aujourd'hui avec les disciplines scientifiques et leurs avancées ; physique et métaphysique ne s'ignorent et ne s'opposent plus et bien des chercheurs font état d'une démarche alliant à la fois la discipline scientifique rationnelle et analytique à une démarche spirituelle personnelle ; ce sont là des éléments qui démontrent un réel rapprochement entre « Matière et Esprit. »...



L'absence fort regrettable d'un « dialogue » objectif et positif apporteur d'échanges réciproques et complémentaires entre Tradition et Science n'autorise pas une « espérance » à la hauteur des légitimes aspirations d'une humanité en attente d'une transmutation ou d'une ré-évolution ou encore d'une re-naissance fondées et forgées dans et par une alliance entre « Esprit et Matière »...



Pendant des siècles et plus particulièrement au cours des 300 dernières années des frères et des sœurs scientifiques pour certains et certaines ou simplement « cheminants » et cheminantes » pour d'autres ont été, chacun et chacune à leurs façons, « apporteurs » d'éléments d'entendement et de compréhension faisant singulièrement avancer nos « connaissances » sur le domaine celtique ou celto-druidique....

 

Ils ont oeuvré, pour la grande majorité, en « conscience » ; c'est à-dire avec l'outil le plus fondamental et important qui soit !

 

Et ils ont surtout puisé avec sens et intelligence dans le livre immense et toujours ouvert de la nature et de l'univers usant de ce même sens de l'observation, de l'analyse, de la déduction, de la perception, de la compréhension qu'ont pratiqué avec succès, sapience et sagesse, les « Grands Anciens et Grandes Anciennes »...

 

Ils et elles ont ainsi recouvré le Fonds et la Forge, la Source, la Sève et la Racine, les Axes majeurs et les Lignes de force, « l'Architexcture» sacrée, le tissu d'apprentissage et de transmission de ce qui constitue la Tradition celto-druidique...



Ils se sont branchés sur l'Arbre de Vie, sur l'Arbre Cosmique, sur la Roue radiante, ramante et évolutive autant que spiralée de « l'Année » ; ils ont laissé les grands flux, les forts courants, les ondes et les vibrations émanées de « l'Awen », du Souffle Incréé, du Verbe ou Logos créateur, investir, pénétrer, irriguer, instruire et inspirer leur être à l'écoute et réceptif...

 

On ne saurait en conséquence faire l'impasse sur leurs précieux apports ou pire verser les études, travaux, créations, œuvres dans le catalogue d'une « celtomania » quelque peu caricaturale et péjorative, même si dans les marges de ces êtres réellement et bellement inspirés se sont glissés des dérives préjudiciables qui peuvent en effet mériter ce qualificatif...



On ne saurait jamais assez remercier pour leurs précieux apports des penseurs tels Philéas Lebesgue ou Pierre Lance ou encore Gwenc'hlan le Scouezec pour ne citer, de façon très restrictive, que ceux-ci, mais bien d'autres peut-être moins connus, mais qui n'en ont pas moins démérité pour ajouter leurs beaux fruits dans la corbeille de la Transmission Traditionnelle...

 

Et il faudrait ajouter à ceux-ci tous les innombrables artistes et créateurs qui ont su « incarner » bellement et authentiquement notre Tradition ou donner formes et expressions à Celle-ci en résonance vibratoire et accordées avec les Émanations Incréées....



Alors oui, en effet, il est grand temps d'apporter la Connaissance traditionnelle, cumulant tout le champ des études et pratiques, afin de lutter ainsi contre les peurs, craintes, doutes et ignorances qui maintiennent l'homme en servilité, en aveuglement ou éblouissement, en état de soumission et de dépendance face à une matière hégémonique génératrice de chaos qui conduit inexorablement l'humanité à sa perte...



Enfin, n'oublions surtout pas que, si la chaîne ou la lignée initiatique sacerdotale druidique s'est rompue sous les coups de marteau de l'enclume de l'Histoire, (coups assénés avec force et violence, autant par la main romaine, germanique que chrétienne), son Essence anhistorique, véhiculée par les Bardes ou Filid, a su poursuivre son ruissellement au cœur du cœur de ceux-ci ; lesquels, à leur tour, ont su offrir à leurs lèvres le « miel » de son écoulement à travers et parmi les générations qui se sont succédées !...



La résultante de tout ceci :

A un colloque réunissant, pour le « meilleur », les « spécialistes » des sciences étudiant notre Tradition doit répondre et faire écho un autre colloque apportant les complémentarités indispensables basées sur les autres approches complémentaires que sont l'intuition, la perception, la vision, l'imagination, l'inspiration, la création, la novation et les pulsions spirituelles et philosophiques, singulières, spécifiques et particulières, liées à notre Tradition...

Tout ceci non dénoué de «sciences » et de «connaissances authentiques et véritables.»



Celui-ci, quoi qu'il en soit, se fera et, au besoin, nous le ferons et ce, avec probabilité certaine en 2017... Qu'on se le dise, qu'on le transmette et que l'on s'y prépare... L'Estival de Brocéliande fin juillet 2016 aura aussi cette fonction !...



Notes et commentaires    Suite    Bran du    13 11 2015



Il y a lieu tout d'abord de saluer une telle initiative (la première du genre) et de remercier toute l'équipe bénévole de Keltia magazine ainsi que les membres de la Mission bretonne qui ont mis à disposition leur salle et leur logistique matérielle et humaine...

 

Cela fut un succès légitime, mérité et assez inattendu quant à la fréquentation et à la réponse massive faite à l'invitation, au point d'ailleurs que le colloque s'est tenu à guichet fermé et une quarantaine de demandes n'ont pu être satisfaites pour des raisons de sécurité liées aux salles de spectacle ou de conférence....



Cette réussite appelle inévitablement à un autre colloque en des espaces plus appropriés pour recevoir davantage de visiteurs et cela est en effet « au programme » en 2016...

Il ne fut pas symptomatique de constater qu'une très grande majorité du public présent était en « famille » du fait de ses appartenances à divers groupements ou mouvements druidiques.

Ce fut donc aussi une assemblée permettant de retrouver, chaleureusement et studieusement, de très nombreux frères et sœurs...

 

Tout ceci étant de bonne augure pour le grand rassemblement de 2017 !...

 

Il sera fort utile de concilier et d'assembler alors tant les disciplines et les travaux, études, ouvrages œuvres et créations « scientifiques » liés à la recherche du Monde celtique que les apports nombreux et diversifiés du bardisme et du druidicat relevant des derniers siècles ou contemporains complétant ou éclairant par d'autres angles de vue, de compréhension et de perceptions, les dites recherches...



Il est fort question au sein de ce colloque de « messages » contenus au sein des divers supports de l'expression celtique ; de messages destinés à un « public ou à une population » capables de les comprendre ; c'est-à-dire suffisamment initié ou « connaissant» pour en apprécier la teneur ainsi retransmise comme il se doit en toute Tradition digne de ce nom....

 

Ces messages constituent les lignes de force et les axes majeurs de la Pensée des Anciens Celtes et sont sources de « sagesse » au sein de leurs enseignements ; une sagesse illustrée par les mythes et les archétypes qui fondèrent et forgèrent cette pensée capable de traverser l'Histoire et les siècles pour retrouver l'humus humain de son Arbre de Vie nourrit d'une sève éternelle apte à faire revivre l'aubier de mémoire et de devenir......

 

La « matérialité » exhumée par les archéologues et chercheurs constitue une part de mémoire et d'héritage ainsi extraite des « terres de l'oubli » ; elle se doit dès lors d'être « oeuvrée en Esprit » afin de fournir l'Anima, le Principe et l'Essence originelle, essentielle et fondamentale, attendue tant par le cœur que par l'intelligence de notre humanité contemporaine trop sevrée des apports d'Energie, de Force, de Lumière (donc aussi d'Amour) pour pouvoir retrouver l'équilibre et l'harmonie qui prédisposent à une véritable co-évolution des consciences et des pensées et actes en adéquation avec celles-ci...

 

La recouvrance culturelle celto-druidique se doit en effet d'être accompagnée d'une « restitution » des valeurs philosophiques, humanistes et spirituelles qui font d'une société, d'une civilisation un partenaire du vivant et de son devenir sans que cela ne soit par ailleurs une entreprise de conversion ou de prosélytisme ; processus et intention qui sont à l'opposé de la pensée libertaire celto-druidique.

 

Cette restitution d'un patrimoine volontairement occulté ou combattu par des idéologies religieuses et ou politiques au cours des siècles et millénaires sous-tend pour partie les racines de l'arbre originel européen.

 

Elle ne veut se présenter que comme un apport parmi bien d'autres sagesses et mémoires recouvrées concourant par leurs enseignements actualisés et mis en convergence de sens et d'Essence, à un changement de paradigme sociétal restituant à l'avenir planétaire et pour la part qui nous incombe, les éléments fondateurs et créateurs d'espérance nimbés de philosophie et de spiritualité sans lesquelles il ne saurait sortir de l'involution matérielle et chaotique dans laquelle nos « résidus de civilisation » ont commencé à plonger et à sombrer.... 

 

ON POURRA SE REPORTER AUX VIDEOS CI-JOINTES pour avoir accès aux conférences des intervenants :

(Merci Erwan pour ces données)

 

Venceslas Kruta :
"Images et symboles" 1/2
"Images et symboles" 2/2

Bernard Sergent :
"Druides et Brahmanes" 1/3
"Druides et Brahmanes" 2/3
"Druides et Brahmanes" 3/3

Dominique Hollard :
"Le monnayage celtique, vecteur de messages religieux" extrait
Malheureusement à ce jour ils n'ont mis en ligne que cet extrait

Jacques Lacroix :
"La toponymie sacrée des druides" 1/4
"La toponymie sacrée des druides" 2/4
"La toponymie sacrée des druides" 3/4
"La toponymie sacrée des druides" 4/4



14/11/2015
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