Les dits du corbeau noir

ETUDE : A PROPOS DE KERNUNOS ET DU CHAUDRON (SUITE) BRAN DU 10/OCTOBRE 2008

Bran Du 01 10 2008 A propos de Kernunos…

(Source : Chaudron de Gundestrup)(69 cm de diamètre)(II è ou I siècle av JC)



L’image en ronde bosse de Kernunos, assis en tailleur, posant sereinement au sein du mouvement même des astres, des saisons, des cycles et de la création, et l’expression la plus hautement et profondément synonyme de maîtrise et d’équilibre qui soit…

 

C’est la perfection de la sagesse qui se trouve formulée sur le précieux chaudron, de science et de connaissance, de santé et de renaissance, qui est l’attribut sacré des dieux et des déesses du monde celte…

 

L’auteur de cette œuvre d’exception à su traduire, au plus haut niveau de sa conception, le sens de la maîtrise, de la concorde, de l’accord et de la mesure ; un sens qui prévaut en toute chose et sur toute chose, en l’univers tant visible qu’invisible…



Non seulement, le «Grand Cornu»; le Maître des éléments, des règnes, de la vie et de ses évolutions, régente l’ensemble des images, signes et symboles qui l’accompagnent mais il illustre, d’une façon on ne peut plus évidente, ses capacités, tant corporelles que mentales, à réguler sur un plan «médian» toutes les forces et énergies émanées de l’Essence Une, de l’Anima Premier…



L’artisan démultiplie et renforce cette notion de maîtrise sereine et pacifiée qui émane de cette représentation si puissante en ces évocations…



Le dieu, en équilibre sur ses propres assises et sur ses propres fondements, met en oeuvre sa force «intérieure», canalisée, maturée à l’extrême, afin de diriger ses actes et ses gestes en parfait accord avec l’Essence et l’Anima qui les guident…



Chaque main à fonction d’exprimer ce parfait rapport entre actes et pensées… l’une neutralise les débordements des forces, génésiques et créatrices, telluriques et élémentaires, comme la Wouivre, parfois trop brutes, trop excessives, et, l’autre, dresse le torque en signe éclatant de maîtrise totale du domaine éthérique, des ondes et vibrations les plus subtiles qui soient…

 

Il signifie l’accord de toutes les partitions du vivant mises au service de la symphonie permanente et évolutive de l’univers…



La ramure de cerf qu’il porte sur sa tête illustre, quant à elle, la capacité de la déité de renaître de la mort apparente et de régénérer périodiquement les cycles, les saisons et les âges de la vie

animale et végétale…



Sa pensée navigue et chevauche tous les courants du monde, accompagne la Roue dans tous ses mouvements…

C’est, ici, un condensé magistral de la Pensée celtique qui se veut être « la recherche, en vérité, d’un point qui fasse équilibre entre toute opposition» (Triade première et majeure s’il en est.)

 

Les mystères celtes, dans leur hauteur comme dans leur profondeur, se trouvent ici réunis dans une médiation spirituelle, philosophique et sacerdotale qui transcendent tous les plans, toutes les dualités en présence…

 

Le pourtour extérieur du chaudron comporte les figures d’autres entités féminines et masculines dont les yeux sont infiniment ouverts sur la Matrice et sur le Cercle dont ils sont les gardiens et veilleurs vigilants…

 

Leur bras levés nous donnent lecture de la nécessité de s’interposer «aimablement» et avec «efficience» entre les forces qui s’opposent et se nuisent quant elles sont livrées à elles-mêmes et ce au détriment des lois de la vie et de l’évolution à travers leurs mutations et transformations successives…

 

On ne saurait se lasser d’un tel enseignement qui résume et renouvelle. Puisse-t-il nous garder les yeux ouverts !…



15/07/2015
0 Poster un commentaire